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22/01/2021

Transition présidentielle

D'un président à l'autre

Homeland, Saison 6

 

Je n'ai jamais parlé dans ce blog des séries, majoritairement américaines, que je regarde tout en pédalant sur mon vélo d'appartement.

Je ne résiste pas à la tentation de parler de la saison 6 de Homeland. Les 5 premières saisons ne m'ont pas laissé de souvenirs impérissables.  Il n'est pas indispensable de les voir pour comprendre cette saison 6. Mais la la saison 6, se passe entre l'élection d'un nouvelle présidente (une femme présidente !) en novembre et sa prise de fonction en janvier. Nous venons de vivre cela, donc nous avons une idée de a procédure. Et, "Madame la Présidente élue", puisque c'est la dénomination officielle, n' a pas du tout l'intention de suivre les traces de son prédécesseur. Comme c'est étrange !

En particulier dans les domaines de lutte contre le terrorisme (elle souhaite cesser que l'on prenne les immigrés pour des boucs-émissaires),  dans ses relations avec l'Irak et ...l'Iran ! Au moment où il est question d'un accord pour que l'Iran renonce à l'arme nucléaire...

Ce que montre cette saison 6, ce sont tous les mauvais coups tordus des "faucons" qui ne parlent que de sanctions et de frappes "préventives". Ils ne lésinent ni sur les provocations, pouvant aller jusqu'aux meurtres,  ni sur les mensonges, ni sur les "fake news".

Avec une prestation de serment sans public par crainte d'un attentat.

Que doit croire la "présidente élue" ? Sur qui placer sa confiance parmi ces responsables de la CIA chargés de l'informer  ?

Mais la série américaine la plus pertinente pour connaître les rouages de la politique américaine reste "A la maison blanche" (West Wing", aile Ouest, celle dans laquelle se trouve le bureau ovale).

 

 

07/12/2020

Un président déchaîné

Trump et l'enquête russe

The Washinton Post

Illustrations Jan Feindt

Texte et analyse : Rosalind S. Helderman

éditions Disclose et Goutte d'or

 

Trump n'est plus président pour longtemps, même s'il proclame sa victoire avec 7 millions de suffrages de moins que le Président élu. Cette BD illustre les méthodes de Trump.

Cette enquête du Washington Post porte sur les multiples tentatives de Trump pour empêcher le travail de l'ancien patron du FBI nommé procureur spécial chargé de déterminer si la Russie a favorisé l'élection de Trump.

"Preuves à l'appui, le rapport Mueller fait état d'une machination des autorités russes visant à favoriser l'élection du candidat républicain."

"Il établit que le travail de sape des Russes a été généralisé et systématique."

"Trump fustige ceux qui coopèrent avec Mueller et ouvre la porte à une possible grâce pour ceux qui ne coopèrent pas."

Tous ceux qui ne défendent pas l'indéfendable, collaborateurs ou ministres sont virés.

Un Président ne peut pas être poursuivi au cours de son mandat. Et maintenant ?

 

10:28 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, trump

16/10/2020

Comment et pourquoi Donald est devenu un "menteur pathologique"

Trop et jamais assez

Mary L. Trump

"Comment ma famille a fabriqué l'homme le plus dangereux du monde"

éditions Albin Michel

 

C'est la faute du père de Donald, Fred Trump qui mettait systématiquement Donald en avant et lui a versé des millions pour le maintenir à flot. Pour rester dans les faveurs de son père, Donald a donc pris l'habitude d'avancer des "vérités alternatives". Et ça marchait à tous les coups..."Comme toujours avec Donald, la fable comptait plus que la vérité." "Pour Donald, le mensonge était avant tout une technique d'auto-glorification destinée à convaincre les autres qu'il valait mieux que ce qu'il était réellement". "Donald commença à s'apercevoir qu'il ne pouvait jamais mal faire, alors il s'arrêta d'essayer de bien faire."

L'auteure, Mary, la nièce de Donald, fille du frère ainé est diplômée (doctorat) de psychologie clinique. Elle propose donc la psychologie comme explication de ce personnage totalement égocentrique. 

Mary démolit le mythe du "self made man". Les affaires gérées par Donald furent des catastrophes financières. C'est sur le nom, et la fortune,  de son père que Donald a pu se lancer, et se maintenir,  dans les affaires...et connaitre des fiascos mémorables.

"En plus d'avancer à Donald de quoi couvrir ses coûts d'exploitation, les banques parvinrent à un accord avec lui en mai 1990 aux termes duquel elles s'engageaient  à lui verser une allocation mensuelle de 450.000 dollars...soit presque 5,5 millions par an pour s'être planté lamentablement.  Cette année là, sa dette personnelle atteignait 975 millions. S'il voulait pouvoir vendre son image, Donald devait continuer à mener le train de vie qui allait avec." "Ses talents personnels pour la vantardise, le mensonge, la manipulation étaient interprétés comme des atouts, propres à son style de réussite."

"Du vivant de mon grand-père, Donald avait reçu l'équivalent de 413 millions de dollars, dont l'essentiel par des voies plus que discutables : prêts jamais remboursés, investissements dans des projets qui n'avaient jamais vu le jour." A la mort de Fred, l'héritage officiel se montait à 700 millions. En France, si un des fils est décédé, ce sont les enfants de celui-ci qui touchent la part de leur père. Pas aux Etats-Unis. Mary Trump en a manifestement gardé beaucoup de rancune contre son oncle.

 

Parmi les symptômes de la sociopathie, on peut citer un manque d'empathie, une facilité à mentir, une indifférence au bien et au mal, un comportement violent et un manque d'intérêt pour les droits d'autrui."

"Il est un Frankenstein sans conscience."

"Sa suffisance, sa croyance selon laquelle les règles de la société ne s'appliquaient pas à lui et ses étalages obscènes d'amour-propre attiraient à lui certaines personnes."

 

 

 

11/08/2020

Rohingyas : une vérité alternative

Rohingyas, de la fable à la réalité

Didier Treutenaere

éditions Soukhas

 

Les téléspectateurs du monde entier ont été choqués par les images de l'exode de centaines de milliers de Rohingyas ballotés entre le Myanmar (la Birmanie) et le Bangladesh.

A juste raison, l'auteur rappelle les actes terroristes des djihadistes rohingyas utilisant la stratégie de provocation / répression. Ces actes ont provoqué une riposte massive de l'armée birmane. Tellement massive que les populations civiles ont été obligées de fuir leurs villages.

Le problème de fond est que l'auteur ne parle des Rohingyas que comme des "musulmans bengalis" allogènes alors que leurs familles sont installés en Birmanie depuis deux siècles, et même depuis le XVIIe siècle pour certaines familles. A partir de combien de siècles pourront-ils être considérés comme Birmans et en avoir la nationalité ?

Ce cas n'est pas unique. J'ai visité au Népal un camp de réfugiés expulsés du Bhoutan où leurs familles étaient installés depuis plusieurs siècles. Le Bhoutan, majoritairement bouddhiste,  ne voulait plus d'eux puisqu'ils sont hindouistes. Le Népal ne veux pas d'eux non plus,  les considérant comme Bhoutanais...

Devrions nous considérer que les Kanaks, devraient être les seuls à avoir le droit de vote en Nouvelle-Calédonie ? Que dans les îles Fidji les habitants d'origine indienne, majoritaires, sont des citoyens de deuxième classe ?

L'auteur est clairement sur cette ligne et dénonce l'islam avec une telle virulence qu'il peut être qualifié d'islamophobe car l'ensemble des musulmans ne peuvent pas être assimilés aux djihadistes.

Il dénonce le "mondialisme" incarné par l'ONU, les ONG...et le Dalaï Lama et leurs ingérences. Aung San Suu Kyi est considérée comme trop "soumise" aux pressions de la communauté internationale. Aux "droits de l'homme" il oppose le droit des Nations souveraines. Malheureusement, c'est au nom de leur "souveraineté" que toutes les dictatures du monde refusent les ingérences extérieures. La Chine et la Russie veillent attentivement , au Conseil de sécurité de l'ONU, à ce que personne ne vienne enquêter sur le respect des droits humains, en Syrie par exemple.

Un point, bien réel, n'est pas mentionné par l'auteur : les Rohingyas ont la peau plus sombre que les autres ethnies birmanes et depuis toujours cela a été une source de discrimination au moins aussi forte que leur religion.

Comme dans les films américains il est plus simple de voir le monde en noir et blanc, les méchants d'un côté et gentils de l'autre alors que la réalité est toujours plus nuancée. Les télévisions ont été partiales en faveur des opprimés, dommage qu'en voulant défendre le Myanmar l'auteur tombe dans le même excès, mais à l'inverse.

 

 

28/10/2019

40 ans au Quai d'Orsay

Passeport diplomatique

Gérard Araud

éditions Grasset

 

 

Après le Brexit, après Trump, un monde s'effondre ; vertige". Un tweet peu diplomatique qui l'a fait connaître et qui montrait que Gérard Araud était en fin de carrière et pouvait se permettre cette sincérité.

En quarante années Gérard Araud a occupé des postes parmi les plus prestigieux de la diplomatie française : ONU, OTAN, Tel-Aviv, Washington sous Obama puis sous Trump.

Il raconte sa vie, un peu, des anecdotes, beaucoup, et ne se prive pas de donner son avis, sans langue de bois.

 

"La France, entre les deux superpuissances était le braconnier de la guerre froide."

"On dit parfois que quelqu'un "pense faux", c'était indubitablement le cas de Claude Cheysson, complaisant avec les dictateurs , tiers-mondiste archaïque et idéologue imperméables aux réalités."

"La cause palestinienne ne suscitait que l'indifférence voire l'hostilité des pays arabes qui l'instrumentalisaient."

"Roland Dumas dont les passions étaient Mitterrand, les femmes et l'opéra."

"Les évangélistes voient dans la création d'Israël la première étape vers le retour du Messie que doit annoncer...la conversion du peuple juif."

"A aucun moment, Turquoise n'a eu d'autre mission qu'humanitaire." "Le Rwanda joue pleinement de la mémoire du génocide pour décourager les critiques de l'Occident." "Le Rwanda est devenu la Prusse de la région des Grands Lacs, tout aussi efficace, tout aussi autoritaire et tout aussi militariste."

"L'UE distribue 60% de l'aide au développement dans le monde."

"la politique étrangère, c'était la gestion des crises." ; "être diplomate suppose une certaine dose de patience."

"Une négociation est une représentation théâtrale" ; "Dans une négociation, encore plus qu'ailleurs, le moi est haïssable" ; "un accord partiel est toujours bon à prendre ; qu'il soit temporaire est mieux que rien"

"cette politesse bien française qui écarte plus qu'elle ne rapproche."

"John Kerry, insupportable dans ses certitudes et sympathique dans ses manières, un assez bon résumé de nos amis transatlantiques."

"Je ne connaissais pas un exemple où le fort s'était incliné devant les exigences du faible."

"L'alliance mortifère de la religion et du nationalisme."

"Cette politique de l'imprécation et du manichéisme qui caractérise le populisme."