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11/08/2020

Rohingyas : une vérité alternative

Rohingyas, de la fable à la réalité

Didier Treutenaere

éditions Soukhas

 

Les téléspectateurs du monde entier ont été choqués par les images de l'exode de centaines de milliers de Rohingyas ballotés entre le Myanmar (la Birmanie) et le Bangladesh.

A juste raison, l'auteur rappelle les actes terroristes des djihadistes rohingyas utilisant la stratégie de provocation / répression. Ces actes ont provoqué une riposte massive de l'armée birmane. Tellement massive que les populations civiles ont été obligées de fuir leurs villages.

Le problème de fond est que l'auteur ne parle des Rohingyas que comme des "musulmans bengalis" allogènes alors que leurs familles sont installés en Birmanie depuis deux siècles, et même depuis le XVIIe siècle pour certaines familles. A partir de combien de siècles pourront-ils être considérés comme Birmans et en avoir la nationalité ?

Ce cas n'est pas unique. J'ai visité au Népal un camp de réfugiés expulsés du Bhoutan où leurs familles étaient installés depuis plusieurs siècles. Le Bhoutan, majoritairement bouddhiste,  ne voulait plus d'eux puisqu'ils sont hindouistes. Le Népal ne veux pas d'eux non plus,  les considérant comme Bhoutanais...

Devrions nous considérer que les Kanaks, devraient être les seuls à avoir le droit de vote en Nouvelle-Calédonie ? Que dans les îles Fidji les habitants d'origine indienne, majoritaires, sont des citoyens de deuxième classe ?

L'auteur est clairement sur cette ligne et dénonce l'islam avec une telle virulence qu'il peut être qualifié d'islamophobe car l'ensemble des musulmans ne peuvent pas être assimilés aux djihadistes.

Il dénonce le "mondialisme" incarné par l'ONU, les ONG...et le Dalaï Lama et leurs ingérences. Aung San Suu Kyi est considérée comme trop "soumise" aux pressions de la communauté internationale. Aux "droits de l'homme" il oppose le droit des Nations souveraines. Malheureusement, c'est au nom de leur "souveraineté" que toutes les dictatures du monde refusent les ingérences extérieures. La Chine et la Russie veillent attentivement , au Conseil de sécurité de l'ONU, à ce que personne ne vienne enquêter sur le respect des droits humains, en Syrie par exemple.

Un point, bien réel, n'est pas mentionné par l'auteur : les Rohingyas ont la peau plus sombre que les autres ethnies birmanes et depuis toujours cela a été une source de discrimination au moins aussi forte que leur religion.

Comme dans les films américains il est plus simple de voir le monde en noir et blanc, les méchants d'un côté et gentils de l'autre alors que la réalité est toujours plus nuancée. Les télévisions ont été partiales en faveur des opprimés, dommage qu'en voulant défendre le Myanmar l'auteur tombe dans le même excès, mais à l'inverse.

 

 

28/10/2019

40 ans au Quai d'Orsay

Passeport diplomatique

Gérard Araud

éditions Grasset

 

 

Après le Brexit, après Trump, un monde s'effondre ; vertige". Un tweet peu diplomatique qui l'a fait connaître et qui montrait que Gérard Araud était en fin de carrière et pouvait se permettre cette sincérité.

En quarante années Gérard Araud a occupé des postes parmi les plus prestigieux de la diplomatie française : ONU, OTAN, Tel-Aviv, Washington sous Obama puis sous Trump.

Il raconte sa vie, un peu, des anecdotes, beaucoup, et ne se prive pas de donner son avis, sans langue de bois.

 

"La France, entre les deux superpuissances était le braconnier de la guerre froide."

"On dit parfois que quelqu'un "pense faux", c'était indubitablement le cas de Claude Cheysson, complaisant avec les dictateurs , tiers-mondiste archaïque et idéologue imperméables aux réalités."

"La cause palestinienne ne suscitait que l'indifférence voire l'hostilité des pays arabes qui l'instrumentalisaient."

"Roland Dumas dont les passions étaient Mitterrand, les femmes et l'opéra."

"Les évangélistes voient dans la création d'Israël la première étape vers le retour du Messie que doit annoncer...la conversion du peuple juif."

"A aucun moment, Turquoise n'a eu d'autre mission qu'humanitaire." "Le Rwanda joue pleinement de la mémoire du génocide pour décourager les critiques de l'Occident." "Le Rwanda est devenu la Prusse de la région des Grands Lacs, tout aussi efficace, tout aussi autoritaire et tout aussi militariste."

"L'UE distribue 60% de l'aide au développement dans le monde."

"la politique étrangère, c'était la gestion des crises." ; "être diplomate suppose une certaine dose de patience."

"Une négociation est une représentation théâtrale" ; "Dans une négociation, encore plus qu'ailleurs, le moi est haïssable" ; "un accord partiel est toujours bon à prendre ; qu'il soit temporaire est mieux que rien"

"cette politesse bien française qui écarte plus qu'elle ne rapproche."

"John Kerry, insupportable dans ses certitudes et sympathique dans ses manières, un assez bon résumé de nos amis transatlantiques."

"Je ne connaissais pas un exemple où le fort s'était incliné devant les exigences du faible."

"L'alliance mortifère de la religion et du nationalisme."

"Cette politique de l'imprécation et du manichéisme qui caractérise le populisme."

 

 

10/05/2019

CIA, pétrodollards et Djihad

La guerre de l'ombre en Syrie

Maxime Chaix

éditions Erick Bonnier

 

Depuis le début du soulèvement en Syrie, les "experts" et la presse nous expliquent qu'il y a ( avait ?) deux sortes de rebelles : d'un côté les islamistes djihadistes et de l'autre l'"Armée Syrienne Libre" composée de militaires hostiles à Assad.

Maxime Chaix réfute cette distinction en affirmant que l'ASL "sert en fait de forces d'appui et de sources d'armes, de fonds et de combattants à la nébuleuse djihadiste.", "essentiellement financée par les pétromonarchies".

"Les puissances de l'OTAN soutenaient la nébuleuse djihadiste par l'entremise de l'ASL. Les "rebelles modérés" n'auraient été qu'un "alibi."

"L'Etat islamique" n'aurait été que "la réponse saoudienne à l'influence iranienne."

"L'administration Bush déléguera à ses alliés saoudiens le financement de réseaux islamistes sunnites à travers le Moyen-Orient afin d'y refouler l'influence iranienne."

L'idée était de "créer une sorte de barrage sunnite pour empêcher la continuité territoriale entre l'Iran et le Hezbollah libanais", de "couper le Hezbollah de ses sources d'approvisionnement en armes venant de l'Iran via l'Irak et la Syrie."

Obama craignait "le renversement de Bachar el-Assad sans aucune alternative politique viable et modérée", avec "un risque de génocides des minorités."  "Obama a mis en priorité le contre-terrorisme en Syrie au détriment des tentatives de forcer le président Bachar el-Assad à quitter le pouvoir." Ce qui entraîna "de profonds désaccords entre la royauté saoudienne et Obama." Obama refusa "de livrer des missiles sol-air à la rébellion de peur qu'ils n'équipent des groupes terroristes."

N'y a-t-il vraiment, comme l'affirme l'auteur, aucune opposition non islamiste en Syrie ? Pas de "société civile" ?

Il ne mentionne à aucun moment la lutte des Kurdes, appuyés par les Américains, à la fureur du président turc.

 

 

 

06/04/2019

La dictature de Corée du Nord

L'étoile du Nord

de D.B. John

éditions Equinox / Les Arènes

 

Les destins de trois personnages vont se croiser :

Jee-Min, alias Jenna Williams, brillante universitaire à Washington, de mère coréenne et de père afro-américain. Elle accepte de mettre au service de la CIA ses connaissances de la Corée, et ses capacités d'analyse.

Cho Sang ho est nommé colonel et responsable des négociations avec les USA. Il découvre qu'il y a un gouffre entre ce que raconte le régime, aussi bien sur la Corée que sur les USA.

Madame Moon est une paisible grand-mère, ancienne cuisinière qui fait la cuisine dans un marché dans une petite ville non loin de la frontière avec la Chine, par où passent beaucoup de fugitifs, malgré la surveillance et la répression.

Sous la forme de ce roman, qui pourrait être adapté au cinéma car il y a de l'action, l'auteur parle de la dictature de la Corée du Nord :le goulag, les enlèvements, la fausse monnaie, le trafic de drogues, les expérimentations d'armes chimiques.

Avec cette question, qui peut être posée également pour d'autres pays, comme Cuba : les sanctions ne sont-elles utiles que pour donner une excuse au régime qui mobilise la population en se plaçant en victime des régimes capitalistes ? Avec une certitude : les populations souffrent et les sanctions n'ont jamais fait tomber une dictature !

 

 

17/04/2018

Analyse critique des visions du monde

La bataille des cartes

Michel Foucher (géographe)

et Pascal Orcier (cartographe)

 

Nos planisphères nous placent au centre du monde. Sur le continent américain, celui-ci est au centre. Ce n'est pas par hasard que la Chine était nommée "l'empire du milieu", puisqu'il se trouvait au milieu de ses carte. Et en Australie les planisphères ont en leur centre l'océan Pacifique dont l'Australie est le centre d'attraction.

Ce livra a le mérite de nous présenter le monde par de multiples cartes, contemporaines ou anciennes, avec la difficulté de représenter une sphère à plat.

L'auteur insiste beaucoup sur les pays émergents et les puissances régionales.