23/08/2024
Relations internationales au XXe siècle
Histoire mondiale des relations internationales
de 1900 à nos jours
sous la direction de Pierre Grosser
collection Bouquins
Une douzaine d'enseignants chercheurs traitant des relations internationales depuis 1900.
A la fois une longue période et le monde entier. Le résultat est un beau bébé de 1200 pages découpées en périodes de dix ans.
L'inconvénient est que chacun a tendance à faire le point au début et à la fin de sa décennie. Il en résulte des répétitions inévitables. Ce qui est mieux que des contradictions...
La grande question qui traverse les décennies est celle du multilatéralisme. Aucun système n'a pu empêcher deux guerres mondiales et l'ONU semble bien incapable d'empêcher une éventuelle déflagration.
L'unilatéralisme américain fait face à la puissance montante de la Chine qui considère que toute la mer de Chine lui appartient.
L'URSS a disparu mais Poutine voudrait reconstituer l'Empire russe. L'agression de l'Ukraine par la Russie oblige l'Europe a reconsidérer les paramètres de sa sécurité.
La politique israélienne fait peser une menace sur toute la région.
L'Afrique n'est pas un continent de paix et la prise du pouvoir par les militaires dans plusieurs pays, encouragée par la Russie, n'augure rien de bon.
"On assiste au triomphe de la diplomatie multivectorielle qui consiste à multiplier les liens en fonction des intérêts"
"Les plus pessimistes voient le monde revenir où ce livre a commencé : une puissance hégémonique en crise confrontée à une puissance montante ambitieuse et s'inquiétant d'une domination de l'Eurasie par des concurrents ; une interdépendance fragile et une concurrence entre impérialismes qui s'étendent aux espaces extra-atmoshériques et aux eaux internationales ; un système à cheval entre bipolarisation et multipolarité, la montée des nationalismes, les crises sociales internes et l'augmentation des dépenses militaires."
08:06 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : relations internationales
30/03/2024
le demi-siècle de reportages d'un Asiate
Ma part de rêve
Jean-Claude Pomonti
éditions "Les Indes savantes"
Journaliste au Monde pendant presque quarante ans, Jean-Claude Pomonti était pour moi, comme pour beaucoup d'autres, une référence absolue pour tout ce qui concernait l'Asie du Sud-Est. En particulier pour le Vietnam et le Cambodge pendant une période riche en évènements dans ces pays.
Installé depuis plus de tente ans en Asie du Sud-Est, il est dîplomé en vietnamien et marié avec une Vietnamienne.
La période du covid l'a amené à se plonger dans ses archives qui retracent les itinéraires de sa vie de reporter et à écrire quelques textes inédits.
J'avais au lycée des copains vietnamiens. Je n'ai oublié ni les guerres du Vietnam, ni les atrocités du Cambodge.
"Avant la fermeture entre les deux régions, à hauteur du 17ème parallèle, près d'un million de Vietnamiens sont descendus se réfugier dans le Sud."
"Dans l'armée du Sud, beaucoup d'officiers sont incompétents et corrompus."
"La réécriture de l'Histoire n'est pas le monopole des autocrates. Dans l'Extrême-Orient féodal, les annales des dynasties régnantes s'inscrivaient à la gloire des régnants."
"Hun Sen n'a pas nié que l'intervention des bérets bleus de l'ONU a contribué au rétablissement de la paix."
"Au Cambodge, la Chine est de nos jours l'allié d'un clan d'essence mafieuse."
"Le rétablissement d'une coopération militaire entre les Philippines et les Etats-Unis est un revers sérieux pour la Chine."
"Le socialisme est le chemin le plus long du capitalisme au capitalisme" (André Fontaine)
10:53 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : asie du sud-est
12/02/2024
Rellire l'histoire du sionisme
Deux peuples pour un Etat ?
Shlomo Sand
éditions Seuil
"Pour de nombreux intellectuels juifs critiques, il était clair que le désir de créer un Etat juif exclusif sur une terre peuplée en majorité par des Arabes entraînerait un conflit violent et insoluble."
"Avec l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en Israël, les massacres perpétrés par le Hamas et les bombardements de la bande de Gaza la question d'un Etat binational où Israéliens et Palestiniens seraient citoyens d'un même Etat est devenue une urgence pour toute la région."
"7,5 millions d'Israéliens-juifs dominent, par une politique d'expulsions, de déplacement, de répression et d'enfermement, un peuple palestinien-arabe de 7,5 millions de personnes, dont une grande partie est privée de droits civiques et des libertés politiques élémentaires."
"Il est évident qu'une telle situation ne pourra durer éternellement."
"Ici, c'est un Etat d'apartheid." (Tamir Pardo, ancien chef du Mossad)
"l'oppression sévère et la négation des droits élémentaires de la population locale ont suscité une résistance violente, entraînant une répression toujours plus rude."
"Depuis cinquante-six ans, plusieurs millions de Palestiniens vivent sous un régime militaire et sont privés de droits civiques, juridiques et politiques. Plus grave encore : les Palestiniens soumis à l'occupation doivent vivre à côté de colons dans une situation d'apartheid de plus en plus évidente. Il leur est interdit d'habiter dans les colonies où ils sont autorisés uniquement à travailler. Il leur est interdit d'épouser un Juif ou une Juive et ils ne peuvent pas obtenir la citoyenneté israélienne."
"Seule l'intégration égalitaire dans le cadre d'un pouvoir commun serait à même de garantir qu'Israël puisse être un refuge pour tous ses habitants."
"En 1923, nombre de sionistes instruits savaient qu'il n'y avait jamais eu d'exil de masse de la population locale dans l'Antiquité, ni même de vague d'émigration importante. Nombreux sont ceux qui jugeaient probable que les paysans locaux palestiniens étaient les descendants des anciens Hébreux. Les Arabes n'ont pas exterminé la population rurale qu'ils y ont trouvée."
"Le recours au mythe de l'exil et du retour vers "la terre des ancêtres" après deux mille ans d'errance est devenu la doxa du sionisme, le présentant comme un fait historique authentique."
"Les récits de la Bible ont été transformés en "faits historiques" "On peut déplorer que cette falsification historique manifeste n'ait pas posé problème aux historiens israéliens qui savaient pertinemment qu'il n'existe à ce jour aucune trace ou témoignage d'un exil organisé par les Romains ou par les autres."
"Israël doit accorder l'égalité civique aux Palestiniens sous occupation"
"Israël se trouve face à un choix simple : continuer d'être un Etat d'apartheid ou avancer progressivement vers un Etat binational fondé sur l'égalité avec une citoyenneté égale et commune pour les Palestiniens et les Israéliens, dans le cadre d'une fédération, avec des institutions dont une partie incarnera la souveraineté partagée, et l'autre formulera les aspirations culturelles et nationales spécifiques."
"On ne peut plus séparer les deux populations et partager le pays de façon équitable"
"Le futur Etat palestino-israélien devra être une démocratie associative, qui stimulera et développera deux langues et deux cultures, tout en préservant l'autonomie interne de chaque communauté."
11:54 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : palestine, israël
07/10/2022
Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui
Histoires diplomatiques
Gérard Araud
Grasset
"Tel Sisyphe, le diplomate de tous les temps et de tous les pays est condamné à essayer inlassablement d'éviter le pire. N'oublions jamais qu'en dehors de rares circonstances, la vraie morale, c'est la paix."
De Louis XIV à l'invasion de l'Irak sur ordre de W Bush, Gérard Araud, ambassadeur de France à la retraite, ayant été en poste aux USA, en Israël, auprès de l'OTAN etc. rappelle dix évènements historiques et en tire les leçons pour aujourd'hui.
"Le choix apparemment délibéré de la guerre par Louis XIV peut s'explique par deux manières qui ne s'excluent pas :
La première, c'est l'hubris, cette perte du sens de la mesure que, selon les Grecs, les Dieux infligent aux hommes lorsqu'ils veulent les perdre.
La seconde explication pourrait être la conviction à Versailles que la guerre est inévitable avec les puissances maritimes et qu'il faut préempter leur entrée en guerre en s'emparant de positions favorables."
"Les relations internationales, même dans leur modalité pacifique, peuvent être décrites comme la gestion permanente d'un tissu de désaccords, de concurrences et de contentieux qu'il faut résoudre par la négociation."
"On peut être un grand homme et souffrir d'être un parvenu" (à propos de Bonaparte)
"On ne négocie que lorsqu'on a perdu tout espoir ou lorsqu'on se sent vainqueur"
"Le vainqueur doit toujours se méfier du désir de vengeance du vaincu. Il ne peut le conjurer qu'en montrant qu'il reste le plus fort, ce qui n'est pas possible ou en tentant une réconciliation qui ne peut être fondée que sur des intérêts partagés."
"La France doit savoir limiter ses ambitions pour ne pas être perçue comme une menace permanente par ses voisins." "L'Europe dont rêve Napoléon est la subordination à la France et pas équilibre des puissances."
"Le Congrès de Vienne se résume à une négociation entre grandes puissances pour définir la place de la Russie en Europe"
"On oublie trop souvent qu'une politique étrangère est fondée sur des faits et pas sur des doctrines"
"Le bilan diplomatique du second Empire est accablant" ; "Napoléon III cette "grande incapacité méconnue".
"On se rabat sur des sanctions, panacée des démocraties qui n'ont ni les moyens militaires de leurs bonnes intentions ni la moindre volonté d'y recourir. Aucun pays n'a jamais cédé à la pression de sanctions mais qu'importe puisque leur objet réel est de donner satisfaction à moindre coût aux opinions publiques et non de changer les choses."
"Les passions sont sans doute le pire ennemi des diplomates. Elles invoquent l'absolu là où tout est relatif."
"Une politique étrangère, c'est souvent la victoire de la force des choses"
"L'examen d'une carte reste le meilleur moyen de deviner les grandes lignes d'une politique étrangère"
"Depuis Ivan le Terrible au XVIe siècle, la Russie est un pays en marche, qui se conçoit sans frontières, en extension perpétuelle"
"Méfions nous des alliances qui oublient les causes qui leur ont donné naissance"
"L'entre-deux-guerres offrira le spectacle surréaliste des Etats-Unis qui exigent apprement le paiement des dettes interalliées tout en se faisant l'avocat de la réduction des réparations allemandes et en imposant des droits de douane qui empêchent la France d'obtenir les devises nécessaires aux remboursements qu'ils attendent" ; "de 1924 à 1929, l'Allemagne paiera un milliard de $ de réparations et recevra deux milliards de $ de crédits américains"
"La république de Weimar fait face à l'hostilité de la grande industrie, de l'aristocratie, de l'armée, de la haute fonction publique et d'une partie de la bourgeoisie, conservatrices et souvent monarchistes"
"L'état-major dispose de l'immense avantage de recueillir l'information sur le terrain et de l'utiliser pour ses propres fins face au pouvoir civil. Les diplomates ne font pas le poids devant les képis"
"comme l'écrit Stefan Zweig "en politique, seuls les vaincus ont tort et l'Histoire, en poursuivant son cours, les foule de son pas d'airain"
"toute politique étrangère doit avoir pour objectif d'éviter le recours aux armes"
17:14 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
18/04/2021
Destins croisés au coeur des ténèbres
Une guerre sans fin
Jean-Pierre Perrin
éditions Rivages / noir
Longtemps grand reporter à Libération, auteur de plusieurs récits de guerre et de voyages au Proche-Orient, en Iran et en Afghanistan, Jean-Pierre Perrin retourne à la fiction, manifestement inspirée de la réalité, pour nous raconter trois parcours croisés :
Joan-Manuel est romancier. Otage, il est libéré dans le désert, non loin de la frontière turque. Ses tribulations le mène à Ankara, Barcelone, sur les traces de la guerre "civile" espagnole ("plus de 15.000 bouquins ont été écrits sur cette putain de guerre"), Ségovie, la Sierra de Guadarrama, Salamanque, Santiago de Compostela, Notre Dame "de la barque" en Galice. Littéraire, ses références sont Machado, Lorca, Unamuno
Alexandre est diplomate. Il ne répugne pas à informer les services français de renseignements. Il est un grand admirateur d'Eric Blair, alias George Orwell. Il part pour Beyrouth, Baalbek, Homs, la Sierra de Guadarrama, l'île de Jura (Ecosse), dernier refuge d'Orwell.
Daniel est un mercenaire spécialisé dans la sécurité. Il quitte Bagdad à la recherche d'une jeune femme disparue lors d'une mission humanitaire. Son enquête le mène à Beyrouth, Tripoli, Homs.
"La guerre commence quand on s'habitue à l'enlaidissement du monde"
"Une femme ne peut être déshabillée si les médecins sont des hommes, et il vaut mieux la laisser mourir, fût-ce dans les pires souffrances, plutôt que d'offenser la religion."
08:41 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : syrie