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31/12/2007

La 7ème femme

La 7ème femme Frédérique Molay Prix du Quai des Orfèvres 2007 Editions Fayard L'année 2007 se termine, le prix du Quai des Orfèvres 2008 est déjà décerné,   et je me rends compte que je ne vous ai pas encore parlé du prix 2007.

Ce prix a pour particularité d'être décerné par un jury de policiers, présidé par le Directeur de la Police Judicaire, sis quai des Orfèvres, comme chacun sait.

Il ne faut donc pas s'attendre à y trouver des critiques contre les policiers, qui ont plutôt le beau rôle, malgré leurs conditions de travail si difficiles.

Cette année, à travers ce livre, la médecine médico-légale est à l'honneur.

Il s'agit de découvrir,  au plus vite,  un assassin en série qui tue une femme par jour. Le policier valeureux parviendra-t-il à sauver la "7ème femme", celle du dimanche, celle qu'il aime ?

A part cette question dont tout le monde peut deviner la réponse, il y a du suspens.

Extraits :

" La population féminine représentait dix à treize % des criminels dans le monde. Sans testostérones, moins de pulsions sexuelles et de viols. Alors, définitivement, sa préférence allait aux femmes."

"Les tueurs en série sont presque exclusivement de race blanche et ils ont tendance à n'agir qu'au sein de leur propre ethnie".

"Le grand mobile  des mécanismes psychologiques qui donnent naissance aux meurtriers en série : la haine de l'un des parents. La mère surtout, dominatrice, castratrice. Tellement plus rassurant que de remettre en cause le fonctionnement de notre société, ses modèles d'intégration sociale et ses idéologies."

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30/12/2007

Des armes pour Khartoum

Des armes pour Khartoum SAS n°63 Gérard De Villiers Le titre pourrait laisser croire qu ' il s ' agit d ' un livre d ' actualité : malgré l ' embargo décrété par l ' ONU, Khartoum continue à recevoir des armes (en particulier en provenance de Chine) pour combattre les rebelles du Darfour.

En fait, il s ' agit de la réédition d ' un livre de 1981.

C ' est l ' histoire d ' un agent de la CIA assassiné par des rebelles tchadiens. L ' épouse d ' un autre agent américain est enlevée. La rançon est une livraison d ' armes aux rebelles. SAS est envoyé en renfort. Les rebelles reçoivent leurs armes et l ' otage est libérée.

Allusion au soutien donné par les Américains aux rebelles du Sud Soudan, qui avaient le double avantage, aux yeux de Washington, d ' être dans une zone pétrolière et d ' être chrétiens ?

L ' explication se trouve plus surement dans la dédicace : ce livre est écrit "en souvenir du Commandant Pierre Galopin, sacrifié à la raison d ' Etat".

Rappel  :

En avril 1974 le rebelle tchadien Hissen Habré enlève l ' universitaire, ethnologue,  Françoise Claustre. Celle-ci faisait-elle des "heures supplémentaires" au profit des services français de renseignements ? Certains l ' affirment.

En juillet, le capitaine Galopin, agent des services français,  est envoyé sur place pour négocier la libération de Françoise Claustre, contre la livraison d ' armes...qui n ' arrivent pas. Galopin est torturé par les rebelles.

En avril 1975, les armes n ' étant toujours pas livrées, Galopin est pendu par les rebelles. Hissen Habré l ' achève d ' un coup de pistolet dans la tête. Le chantage pèse sur Françoise Claustre. Les armes sont livrées. En janvier 1977 Françoise Claustre est libérée, sans l ' aide de SAS, Hissen Habré prend le pouvoir à N ' djamena et devient un des dictateurs les plus sanglants d ' Afrique, qui en a pourtant connus un certain nombre.

C ' est à la lumière de ces évènement, et en les ayant en tête,  que ce roman doit être lu.

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29/12/2007

Rwanda : retour sur un génocide

Rwanda : Retour sur un génocide J ' ai vu le téléfilm de Canal + consacré à cette tragédie. Avec mon bloc-notes et un stylo en mains.

En fait,  mélanger le génocide des Tutsis et l ' opération "Turquoise" entraîne une certaine confusion.

Quand l ' armée française est arrivée, conformément au mandat de l ' ONU, pour protéger les populations civiles, les forces tutsies de Kagamé avaient déjà pris Kigali et le pouvoir, et ce ne sont plus les populations tutsies qui fuyaient, car elles pouvaient espérer être protégées par l ' armée de Kagamé,  mais des centaines de milliers de Hutus.

Le film "Hôtel Rwanda", très touchant au demeurant, masquait de la même façon le phénomène de cette fin de guerre "civile" : Kagamé n ' était pas accueilli comme un libérateur : ce n ' était pas De Gaulle en 1944 : plus de 2 millions de civils fuyaient à l ' approche de ses troupes,  vers le Zaïre, le Burundi, la Tanzanie. Certains vivent encore dans ces pays,  dans des camps de réfugiés.

Parmi eux il y a, il y avait, incontestablement, des génocidaires et des responsables du génocide.

Il y avait des génocidaires,  parce que la folie meurtrière, armée d ' instruments agricoles comme les machettes,  s ' était emparée de la population, organisée en milices villageoises,  effrayée par le retour, en armes,  des anciens maîtres tutsis,  évincés du pouvoir par la démocratie majoritaire, conduits par Kagamé,  le neveu de l ' ancienne Reine.

Il y avait des responsables du génocide,  qui avaient fui,  en se fondant dans la masse des fuyards.

Le but de l ' opération "Turquoise", décidée par le Conseil de sécurité de l ' ONU,  était de prendre les forces de Kagamé de vitesse,  pour protéger les populations hutus qui fuyaient. C ' était effectivement trop tard, malheureusement,  pour les Tutsis.

Où étaient les casques bleus pendant le génocide des Tutsis ? Aux abris, à peine capable de se protéger eux mêmes. Ils avaient été envoyés au Rwanda comme garants d ' un accord de paix que Kagamé était bien décidé à ne pas respecter, car ce qu ' il voulait, c ' était conquérir le pouvoir. Quand l ' ONU a constaté que l ' accord de paix n ' était pas respecté, après le massacre d'une dizaine de casques bleus belges, elle a rappelé les casques bleus.

Dans "La danse du léopard" (Actes Sud), la journaliste belge Lieve Joris raconte comment les troupes de Kagamé ont poursuivi les Hutus à travers tout le Zaïre : les reliquats de l ' armée défaite du gouvernement déchu, mais aussi les femmes et les enfants qui étaient avec eux, mourant de faim, de maladies, d ' épuisement.

Ce "contre-génocide" n ' excuse en rien le génocide. Il n ' y a pas les gentils d ' un côté, ceux qui ont gagné la guerre, et les méchants de l ' autre, ceux qui ne sont toujours pas désarmés. Comme cela est montré dans le film, l ' armée française les a laissé partir sans les désarmer : par souci de protection des populations hutus ? Par espoir de reconquête ?  Aujourd ' hui, treize ans après, ces soldats d ' infortune terrorisent les populations de l ' Est du Congo, pour survivre, ayant perdu tout espoir de rentrer en vainqueurs dans leur pays.

Il ne faut, malheureusement,  pas croire que le phénomène soit spécifiquement africain : souvenez-vous d ' Oradour, dans le Limousin : les soldats de la division "Das Reich", dont de nombreux Alsaciens, enfermant femmes et enfants dans l ' église du village avant d ' y mettre le feu.

Autre reproche fait à la France et à l ' armée française : avoir soutenu le gouvernement en place. C ' est tout à fait vrai. La France avait un accord de coopération, y compris militaire, avec le gouvernement légal, internationalement reconnu du Rwanda. Mais en face, qui a formé les troupes de Kagamé ? ? Qui lui a fournit les armes qui lui ont permis de prendre le pouvoir ? Tout le monde connait la réponse : les Américains !

Le gouvernement soutenu par la France, tout légal qu ' il était, n ' en était pas moins  corrompu. Les élections étaient truquées. Cela arrive, trop souvent,  en Afrique.

Kagamé n ' a même pas fait semblant, pendant longtemps, d ' organiser des élections, et quand il l ' a fait,  il a interdit tous les partis d ' opposition. Son armée a largement pillée les richesses de l ' Est du Congo.

Juvénal Habyarimana était un "fils de pute". Mais, comme aurait dit Kissinger, c ' était "notre fils de pute".  Il a été assassiné et remplacé par un autre "fils de pute", venu d ' Ouganda. De qui Kagamé est-il "le fils de pute" ?  Kagamé,  et ceux qui l ' ont financé et armé, n ' ont-ils vraiment aucune responsabilité dans le déclanchement du génocide, qu ' ils utilisent, politiquement, sans scrupules, aujourd ' hui ?

08:55 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0)

28/12/2007

My blueberry nights

My blueberry Nights De Wong Kar Wai Avec Norah Jones et Jude Law

Elizabeth (Norah Jones, rient à voir avec la "Reine vierge") se remet mal d'une rupture amoureuse. Elle traverserait volontiers, pour de bon, la rue, pour retrouver le tenancier, très sympa, du bistrot d'en face (Jude Law). Avant ça, elle part faire quelques milliers de kms dans ce grand pays. A son retour, pas de problème : l'infidèle qui a brisé son cœur est parti et le beau et gentil Jude l'a attendue !

 

Les amateurs de l'ambiance musicale de Norah Jones apprécieront les superbes photos de paysages, et, bien entendu, la bande sonore, avec des chansons de Norah, mais pas seulement,  toutes dans le ton intimiste et tendre.

Les filles iront pour Jude Law. Et elles seront déçues. Non pas qu'il soit moins beau ou moins bon, mais ses apparitions sont limitées.

08:45 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

27/12/2007

La Syrie et le Liban

La Syrie et le Liban Selon les interlocuteurs, et parfois venant des mêmes interlocuteurs, nous avons pu entendre toutes les nuances envisageables sur les relations syro-libanaises :

- "ce sont nos frères, nos familles sont mêlées, les frontières sont artificielles" ; "Quand je

  suis né, la Syrie et le Liban était un même pays" (Président du Parlement) ;

- "le Liban n'est pas un clone de la Syrie. La principale différence, c'est la démocratie,

  donc l'alternance" (le Premier ministre libanais)

- "les USA et l'Union européenne ne se privent pas de s'ingérer dans les affaires

  libanaises, pourquoi pas nous ?" (un universitaire)

- "nous n'avons jamais interféré dans les affaires libanaises" ;

- "on ne peut pas considérer qu'il existe vraiment un Etat au Liban, ce qui autorise la

  Syrie à venir y défendre ses intérêts. Le Liban mérite ce qu'il a eu"  (une universitaire) ;

- "la Syrie n'est pas prête à tolérer un voisin hostile" ;

- "la Syrie ne veut pas retourner au Liban" (Vice-premier ministre) ;

- "le Hezbollah est notre allié dans la lutte contre Israël" (Président du Parlement) ;

- les tentatives de déstabilisation de la Syrie viennent toujours du Liban ;

- "les Libanais compliquent tout" (un universitaire) ;

- "la Syrie est un pays laïc où il n'y a pas de discrimination donc pas de séparatisme,   

  mais au Liban, la distribution des postes se fait sur la base de la confession, il ne faut en  exclure aucune, sinon on court le risque d'un génocide, comme au Rwanda" ; "il ne faut pas faire comme avec les Basques et les Corses" (Président du Parlement syrien) ;

- "La Syrie a intérêt à la stabilité et à l'unité du Liban" (Vice-premier ministre) ;

- "Cela suffit avec l'Irak comme voisin" (Président du Parlement) ;

- "l'économie syrienne dépend de la stabilité au Liban" (1 million de Syriens travaillent au   

  Liban) ;

Il n'y a plus eu d'assassinats politiques au Liban depuis septembre :

- "S'il est prouvé qu'un Syrien est coupable de l'assassinat de Rafiq Hariri, il sera

  considéré comme traître et immédiatement exécuté" (Ministre des Affaires étrangères)

- "il faut chercher un consensus pour l'élection présidentielle libanaise car une majorité

  simple n'est pas suffisante pour assurer la stabilité du pays, il faut y inclure toutes les

  composantes" ;