17/08/2008
La Georgie n'est pas l'Afghanistan
Dans les commentaires de la presse, deux me semblent particulièrement inappropriés :
1) Comparer l'invasion russe de la Georgie avec la présence russe en Afghanistan :
- Dans le cas afghan, le gouvernement avait demandé la présence de ces troupes. Ce qui ne semble pas être le cas du gouvernement géorgien ...
Certes, ce gouvernement n'était pas démocratique, mais il était internationalement reconnu.
Il était communiste : si Poutine avait gardé l'étiquette communiste, la tolérance de certains aurait-elle été la même ?
2) Comment parler de "guerre froide" ? Les Georgiens ne la trouvent pas "froide" du tout.
C'est même le contraire de la guerre froide pendant laquelle la menace nucléaire et la délimitation des zones d'influences "gelaient" les conflits.
C'est l'opposition, par la force, des nationalismes...
19:07 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : georgie
13/08/2008
Russie : jusqu'où ?
1938 :
15 septembre : L'Allemagne exige la cession immédiate des territoires comptant plus de 50% d'Allemands
Aujourd'hui : la Russie distribue des passeports russes aux habitants des régions séparatistes de Georgie
26 septembre : Hitler affirme que le pays des Sudètes, en Tchécoslovaquie, est sa dernière revendication territoriale.
Aujourd'hui : le gouvernement russe affirme qu'un "coup fatal a été porté à l'intégrité terrioriale de la Georgie".
30 septembre : accords de Munich : démembrement de la Tchécoslovaquie + annonce d'un référendum pour demander leur avis aux habitants (référendum qui ne sera jamais organisé)
Aujourd'hui : les Russes ont organisé un référendum, non reconnu par la communauté internationale + Ossétie et l'Abkhazie, de facto, ne font plus partie de la Georgie
A partir d'octobre : le gouvernement allemand ne reconnait pas le gouvernement tchèque comme légitime
Aujourd'hui : le gouvernement russe ne considère pas le gouvernement georgien comme un interlocuteur valable
1939 :
15 mars : les troupes allemandes occupent Prague
1er septembre : les troupes allemandes envahissent la Pologne
Demain ?
Lors de la dernière réunion de l'OTAN, il a été décidé, sur proposition du gouvernement français, de reporter l'examen de la candidature de la Georgie : 2 questions :
a) n'est ce pas pour cela que la Russie s'est considérée comme autorisée à envahir et occuper une partie du territoire géorgien ?
b) la meilleure réponse pour signifier qu'une ligne rouge a été franchie, ne consisterait-il pas à entamer sans tarder les négociations pour l'adhésion de la Georgà l'OTAN ?
Dans un monde idéal, probablement, mais quand les pays de l'Union européenne dépendent à 80% de la Russie pour leur approvisionnement en gaz ?
10:09 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, georgie
10/08/2008
Droit des peuples à disposer d'eux mêmes ?
Droit des peuples à disposer d'eux mêmes ; intangibilité des frontières : 2 grands principes dont personne n'a que faire en ce moment
Si la Russie était en faveur du premier, les Tchéchénes seraient heureux del'apprendre.
Si les Amércains étaient tellement soucieux du second, cela ferait plaisir à Staline, responsable des frontières actuelles du Caucase, comme Tito était responsablle des frontières internes de la Yougoslavie.
Comme en Chine le vide idéoligique post-communiste a été rempli par le nationalisme.
Le communisme a disparu reste l'impérialisme, qu'il soit russe, chinois...ou américain .
Une seule certitude : l'Union européenne va payer les frais de la crise humanitaire et une partie de la reconstruction, sans avoir son mot politique à dire...
15:09 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ossétie
17/07/2008
Kouchner devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen
La Présidence française a "l'ambition d'être modeste", et donc à l'écoute.
Comme "il n'y a pas de diplomatie sans défense", et donc sans moyens de sa politique, la PESD est une priorité de la Présidence.
Les efforts européens peuvent être décisifs, mais il y a un trop grand déséquilibre entre les contributions.
Il faut renforcer nos capacités pour "européaniser l'OTAN".
Il faut trouver de nouvelles réponses européennes aux nouveaux dangers : terrorisme
Il n'y a pas, et il n'y aura pas d'armée européenne, mais les militaires européens sont majoritaires au Kosovo et en Afghanistan.
Union pour la Méditerranée
Les projets seront à géométrie variable, et seront cofinancés par le public et le privé.
Il y aura deux co-présidents dont le mandat n'est pas encore fixé, un "comité des ambassadeurs" à Bruxelles, et un secrétariat pour lequel plusieurs pays sont en concurrence pour l'accueillir.
La prochaine réunion aura lieu en novembre à Marseille.
L'Assemblée Parlementaire Euro Méditerranée devra jouer un grand rôle.
La réunion de lancement a été l'occasion de réunir plusieurs protagonistes importants du Moyen-Orient : Israël, Palestiniens, Syrie, Liban.
L'accord d'association avec la Syrie sera envisageable si l'évolution espérée a lieu : relations Syrie / Israël et Syrie / Liban.
Sahara occidental : l'ONU n'arrive pas à résoudre le problème depuis 40 ans, mais si l'UE peut contribuer à une solution, la Présidence aidera volontiers.
Moyen-Orient
Tony Blair, porte-parole du "quartet" viendra rendre compte au prochain Conseil.
L'UE proposera cet automne une nouvelle "road map", sans attendre les élections américaines.
La Présidence essaie de débloquer le blocus contre les Palestiniens.
L'UE continuera l'aide à la population, sans faire de différence entre Gaza et la Cisjordanie, mais l'UE ne veut pas se contenter d'être un caissier, même si l'UE propose de financer une évacuation des colonies contre indemnisation.
La conférence de Paris pour l'"Etat palestinien" (même si celui-ci n'existe pas encore) a recueilli des fonds pour des projets concrets.
Iran
Solana joue un rôle moteur, au nom de l'UE, mais aussi des USA, de la Chine et de la Russie.
Mais il n'a pas eu de réponses aux propositions de dialogue sur le contrôle de l'enrichissement d'uranium.
Traité
Le Traité de Nice restera en application tant que le Traité de Lisbonne ne sera pas ratifié.
La France n'a pas de leçon à donner à l'Irlande.
Une démarche commune pourrait avoir lieu au moment des élections européennes, mais il ne fut pas brusquer les Irlandais car le NON est un échec plus pour l'Europe que pour l'Irlande.
Croatie
Les négociations d'adhésion continuent, mais le non irlandais a rappelé que l'unanimité est obligatoire.
Turquie
Deux chapitres ont été ouverts aux négociations. Celles-ci se poursuivront normalement.
Balkans
La Présidence slovène a beaucoup fait.
La Serbie a vocation à devenir membre.
Voisinage
La politique de voisinage sera poursuivie, sous la responsabilité de la Commission.
Avoir de bonnes relations avec ses voisins est la première responsabilité de l'UE.
Russie
Fournisseur essentiel d'énergie pour les pays de l'UE.
Il est essentiel de surmonter les désaccords politiques.
Autres partenaires
Afrique
Soudan : il faut laisser faire la Cour Pénale Internationale.
Amérique latine
Asie
Corée du Nord :
Pas question pour la France d'établir des relations diplomatiques.
Chine : les 27 étaient d'accord pour que le Président française se rende à la cérémonie d'ouverture des JO.
La France propose que le G8 devienne un G14 en incluant la Chine et l'Inde.
USA : un nouveau partenariat sera proposé à la nouvelle équipe présidentielle.
Peine de mort
La Présidence souhaite une démarche collective à l'ONU.
08:47 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe
15/07/2008
Geremek nous a quittés
C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès de Geremek.
A la fin des années 70 et le début des années 80 je portais le badge de "Solidarnosc", le grand mouvement qui, au delà du syndicalisme, préparait la transition démocratique de la Pologne.
Je regrette de ne pas avoir eu le privilège d'être l'étudiant de ce brillant médiéviste, de l'école des "Annales" qui sort du factuel pour chercher le sens profond dans le long terme, loin de l'anecdotique, et près du social.
J'ai eu le privilège d'entendre, souvent, le député Geremek intervenir, toujours en français, et toujours de façon pertinente, à la commission des "affaires étrangères" du Parlement européen.
A travers ses interventions, il était clair que Geremek était un homme de cœur et un humaniste.
C'était un "libéral" dans le bon sens du terme, le sens que Bertrand Delanoë a essayé, en vain, de réhabilité. Geremek avait suffisamment lutté pour la liberté, la sienne et celle de son pays, pour savoir le sens qu'il est possible de donner à ce mot. Il était "libéral" également dans le sens américain, c'est à dire progressiste, contre tous les conservatismes. Geremek était un homme politique du changement, et il l'avait prouvé.
Ancien ministre des affaires étrangères d'un pays qui attendait tant de son entrée dans l'Union européenne, Geremek était un Européen de raison et donc de conviction, et il n'hésitait pas à s'opposer aux jumeaux terribles de la Droite polonaise.
Dans sa dernière intervention, en séance plénière, la semaine dernière, à Strasbourg, il disait son espoir de voir l'Union européenne répondre aux attentes de ses citoyens.
Sa voix, sa force, son intelligence, nous manqueront dans ce combat !
09:05 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, geremek