30/03/2008
Afghanistan : de sérieuses questions
Le Président de la République française a réservé au Parlement britannique la primeur de l'annonce de l'envoi de 1.000 militaires français supplémentaires (il y en a déjà 2.000) en Afghanistan.
Cela en dit long sur sa considération pour le Parlement français, dont l'avis n'est pas demandé.
Pendant la campagne électorale le candidat Sarkozy avait déclaré ne pas être favorable à la présence à long terme des troupes françaises dans ce pays.
Pourquoi répondre aujourd'hui positivement à la demande américaine d'un renfort, alors que les Canadiens menacent de partir, faute de moyens appropriés (en particulier le manque d'hélicoptères) ?
Pourquoi le faire sans débat, au Parlement français, sur le rôle et la stratégie de l'opération internationale, qui dure depuis 7 ans maintenant ?
Faire partir les talibans était une bonne chose, mais maintenant ?
La reconstruction ne peut se faire sans sécurité.
Les talibans détruisent la nuit les écoles construites dans la journée, et menacent de mort les ouvriers qui construisent les routes.
Faut-il, comme aujourd'hui, dépenser 1 euro en aide au développement contre 9 euros pour faire la guerre aux talibans ?
Faut-il continuer, comme aujourd'hui, à alimenter 80% du budget de l'Etat afghan en sachant qu'1/3 de la somme disparait du fait de la corruption ?
Comment sortir du cercle vicieux de la violence et de la pauvreté ?
Il n'est, malheureusement, pas certain que 1.000 soldats français supplémentaires (il y a déjà plus de 20.000 soldats de l'OTAN) pourront y contribuer de façon décisive.
08:35 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : afghanistan
27/03/2008
L'Union européenne et l'Irak
Les médias ont largement évoqué le 5ème "anniversaire" de la chute du dictateur irakien.
Triste anniversaire pour les Américains dont 4.000 des leurs sont morts en Irak. Sans parler des milliers de jeunes Américains blessés ou traumatisés à vie...et des centaines de milliers de victimes irakiennes ! Sans que l'on aperçoive le "bout du tunnel".
Il n'est, bien entendu, pas question pour l'Union européenne de s'impliquer militairement en Irak. Il n'en a jamais été question. Contrairement aux USA, l'Union européenne n'intervient que sur mandat de l'ONU. Et uniquement pour des opérations de maintien de la paix ou/et humanitaires.
En cinq ans, l'Union européenne a déboursé un milliard d'euros pour aider à la mise en place d'un Etat de Droit : justice, respect des Droits de l'Homme, bonne gouvernance, ainsi qu'une action humanitaire en faveur des centaines de milliers de personnes déplacées. Sans parler de l'aide humanitaire aux deux millions de réfugiés irakiens dans les pays voisins.
Que faire pour aider à la construction d'un Irak prospère et démocratique ?
Prospère, il l'était, un des plus riches de la région, grâce au pétrole. Ses infrastructures sont aujourd'hui largement détruites.
Démocratique, il ne l'a jamais été, pas plus que ses voisins.
Peut-on construire la démocratie avec des forces d'occupation ? Même "invitées" par le gouvernement qu'elles ont mis en place ?
L'Union européenne aide le Parlement et la "société civile".
Lénine disait que le communisme, c'était l'électricité + les "soviets".
Le rêve, pour l'Irak, serait le retour de l'eau, de l'électricité, la sécurité pour toutes et tous, et des institutions capables de diriger le pays, en demandant l'avis des Irakiens.
Comme d'habitude les Américains mènent la danse, à leurs dépens, et les Européens sortent leurs chéquiers.
07:58 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (2)
26/03/2008
Tibet : la position du Président du groupe socialiste européen
"Il ne faut pas faire payer aux sportifs et aux citoyens les déficits politiques d'un pays ou d'un gouvernement". "Un boycott à un tel événement sportif n'avancerait à rien ni ne servirait à arranger la situation au Tibet. Bien au contraire, la célébration des Jeux peut être vécue comme une opportunité de dialogue entre la Chine et le monde, où nous pouvons convaincre les autorités chinoises sur la nécessité de protéger les minorités, les droits fondamentaux et la démocratie",
Le Président du Groupe Socialiste a insisté sur le fait que la communauté internationale a l'obligation morale de s'engager, dans les mois à venir et avant l'inauguration des Jeux, à faire un appel constant aux Chinois et aux Tibétains "pour qu'ils renoncent à l'usage de la violence dans ce conflit, comme le Dalai Lama l'a lui-même proclamé de façon très courageuse et sans cesse".
16:24 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (1)
Tibet
REPRESSION AU TIBET
Le Parti Socialiste condamne avec la plus grande fermeté la répression des Tibétains qui
manifestaient pacifiquement, notamment à Lhassa et à
Dharamsala, par les forces de l’ordre et l’armée chinoises. Cette répression a fait une
dizaine de morts selon le gouvernement chinois et près d’une centaine selon d’autres
sources, parmi les moines et civils tibétains.
Le Parti socialiste appelle les autorités chinoises à l’arrêt immédiat de la violence contre les
manifestants et au respect de ses engagements internationaux pris en matière de respect
des droits de l’homme.
Il réitère son souhait ardent d’une concertation sur l’avenir du Tibet entre les autorités
chinoises et les responsables tibétains en exil, et notamment le Dalaï Lama, dans un esprit
de préservation de l’identité culturelle et linguistique du Tibet et de développement pour les
populations locales.
Le Bureau national du Parti socialiste s’adresse au Président de la République pour savoir
quelle initiative il compte entreprendre auprès du gouvernement chinois pour qu’il mette fin
à la répression et facilite une issue pacifique à ce drame.
Le Parti socialiste estime qu’il convient d’envisager tous les moyens de pression
internationale en cas de poursuite de la répression contre les Tibétains
08:52 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (3)
08/02/2008
Gaza : ne pas reconstituer le ghetto !
La responsabilité de l'Union européenne est historique. Il ne s'agit plus de savoir qui va ouvrir les portes d'une prison à ciel ouvert mais qui osera les refermer pour toujours . ? Qui osera renvoyer les Gazawi à leur lente asphyxie ? Depuis le début d'Annapolis, l'Union européenne perdait pied. Elle, à la base de la Road Map, avait passé la main du processus de paix aux Etats-Unis. Obtenir la co-présidence de la Conférence des donateurs de Paris a été un vrai tour de force. Mais pour les accès à Gaza, depuis 2005, les Européens ont un mandat. Allons-nous avec les Egyptiens, avec l'Autorité palestinienne, avec le Hamas et avec Israël parvenir à renouer le dialogue et gérer les accès des Palestiniens au monde extérieur ou, au contraire, allons-nous assister en observateurs à l'inévitable répression qui ne manquera pas de surgir? C'est toute la question. Au delà de la mission de l'EU Ban, cette question engage le sort de l'unité palestinienne, du processus de paix, le respect du droit international et l'honneur de l'Union européenne.
08:15 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (1)