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04/05/2008

Droits de l'Homme en Tunisie

Droits de l'Homme en Tunisie : l'amitié ne doit pas empêcher la lucidité.

À l’instar de ceux tenus naguère par Jacques Chirac, les propos de Nicolas Sarkozy

minimisent la gravité des manquements aux droits humains et démocratiques des

Autorités tunisiennes. Tous les témoignages des organisations et des acteurs des droits

de l’homme concordent et indiquent qu’en Tunisie les libertés ont régressé et le

harcèlement policier considérablement augmenté.

La lutte contre le terrorisme ne saurait justifier le renforcement du contrôle policier sur la

population en général et les militants des droits de l’homme en particulier.

L'amitié entre la France et la Tunisie, comme les accords de partenariat entre la Tunisie

et l’Union Européenne, entraîne, a minima, une obligation de lucidité de la part des

responsables politiques européens. L'aveuglement n'est pas une position politique et

l'économie n'est pas la seule réalité à prendre en compte dans les relations entre

pays amis.

Le  Chef de l'État français aurait pu faire preuve de plus de respect pour la dure

réalité quotidienne du peuple tunisien, et en particulier pour celle des journalistes et

militants persécutés.

22/04/2008

crise alimentaire

Contribution à la réflexion sur la crise alimentaire

 

 

La hausse des prix agricoles a des raisons structurelles :

 

- La disparition des excédents européens (il y a deux ans j'avais écrit un article, passé totalement inaperçu, sur les risques que cette disparation fait peser sur les "banques alimentaires". Les plus pauvres que nos pauvres sont frappés les premiers) ;

 

- L'augmentation du pétrole rend plus cher les importations, y compris celle de l'aide ;

 

-  La compétition des agro carburants (allons nous continuer à les subventionner ? Il parait qu'il faut 80 litres de pétrole pour faire 100 litres d'éthanol ? ;

 

- L'augmentation de la demande, pour des raisons démographiques ou de changements des habitudes alimentaires.

 

 

Les mouvements spéculatifs, en particulier à la Bourse de Chicago, n'arrangent rien.

 

 

"Comme nous l'avons vu par le passé, ces questions conduisent parfois à la guerre"

 

Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI.

 

 

Comment ne pas craindre, en effet, que ces émeutes n'enfoncent le monde dans des crises régionales aigües ? Combien de déstabilisations incontrôlables à prévoir ?

 

 

Le Darfour et le réveil du problème touareg nous rappellent que la lutte pour la nourriture reste d'actualité.

 

 

L'exemple haïtien me semble également révélateur :

 

- Voilà un pays où la communauté internationale a organisé, à grands frais,  des élections, et entretient sur place une force de maintien de la paix (ce n'est pas une opération PESD, mais ça pourrait l'être...), avec une aide importante pour une tentative de reconstruction de l'Etat.

 

- Les émeutes de la faim y ont fait au moins six morts, dont un "casque bleu" qui tentait de s'interposer, et plus de 200 blessés.

 

- le Premier ministre a servi de "fusible", mais combien de premiers ministres, dans combien de pays devront sauter ?

 

 

 

Qu'avons-nous à proposer ? De nouvelles élections, avec une mission d'observation,  dans le cadre d'une aide à la démocratie et au respect des Droits de l'Homme ? Une force d'interposition de l'Union européenne ?

 

 

Plus de trente pays sont concernés dans le monde.

 

Faudra-t-il monter des opérations de "Politique Européenne de Sécurité et de Défense pour garder les rizières ?

 

Combien de "missions de Petersberg" en perspective ?

 

Notre "Instrument Européen de stabilité" ne suffira pas à faire face.

 

 

En bref, et en résumé, c'est la stabilité du monde qui est en jeu : un problème géopolitique !

 

 

20/04/2008

Meilleurs voeux

Bonne année...bengalaise !

 

 

 

"Shubho Nababarsha" : bonne année en langue bengali.

 

L'occasion pour rappeler que ce pays vit toujours sous l'état d'urgence, les libertés et la démocratie ayant été "suspendues" par les militaires, "à titre provisoire", un "provisoire" qui dure...

 

Rappeler également que les habitants de ce pays, dont les basses terres sont de plus en plus souvent inondées,  sont parmi les premières victimes du changement climatique.

 

Et l'occasion de vous souhaiter une très bonne année 1415  du calendrier bengali. Calendrier totalement laïc, ce qui a amené quelques obscurantistes religieux à attaquer sa célébration...

Raison de plus pour fêter le Nouvel An !

 

 

 

 

17/04/2008

Echanges avec le 1er ministre irakien

Echanges avec Nouri al-Maliki Premier ministre de la République d'Irak

 

 

"Au nom de Dieu, le tout puissant et le miséricordieux",  le Premier Ministre irakien a donné à la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, un bel exemple de langage officiel :

 

- la situation n'est pas bonne mais bien meilleure qu'il y a deux ans, et elle sera bien meilleure encore avec l'aide des amis du peuple irakien (qu'ils en soient remerciés) ; il faut avoir confiance, la stratégie est fructueuse,  il n'y a pas de guerre civile,  ni de guerre religieuse, seulement une guerre contre le terrorisme, et la victoire est proche ;

 

- mais si les alliés repartaient maintenant, ça serait le retour du chaos ; il faut attendre que les forces de sécurité irakiennes soient en capacité de maintenir l'Etat de Droit ;

 

- il faut poursuivre la lutte contre le terrorisme, mettre en échec al-Quaida ;

 

- la réconciliation nationale a été favorisée par des lois de justice et d'amnistie ; le gouvernement (d'union nationale) continue à travailler à l'unité nationale ; la partition du pays a été évitée ;

 

- les forces armées sont au service de l'Etat ;

 

- la pacification ne pourra pas être obtenue uniquement  par des mesures sécuritaires : il faut également des solutions politiques, des investissements en faveur du développement économique, des services publics...

 

- les activités économiques reprennent ; le pays est potentiellement riche : il faut aider à sa mise en valeur,  en reconstruisant les infrastructures et en investissant ; une loi pour favoriser les investissements est en préparation ;

 

- il n'y a pas de "minorités", il n'y a que des Irakiens égaux en droit, ayant également droit à la protection de l'Etat, sans considération d'appartenance religieuse ;

 

- la dictature est terminée, les médias, y compris étrangers sont libres : c'est la liberté et le pluralisme garantis ;

 

- la Constitution garantit l'égalité des femmes ;

 

- une commission indépendante garantit le respect des Droits de l'Homme ;

 

- en octobre auront lieu les élections provinciales : pour qu'elles soient libres, il faut mettre fin aux milices (interdites par la Constitution, donc hors la loi) ; les partis qui ont des milices ne pourront pas participer aux élections ;

 

- la répartition des compétences est claire entre l'Etat fédéral et les provinces ;

 

- les déplacés pourront voter ; ça sera plus difficiles pour les réfugiés dans les pays voisins ; le gouvernement souhaite leur retour (surtout les cadres) mais seule la stabilité le permettra vraiment ; que l'Union européenne soit remerciée pour son aide ;

 

- le gouvernement irakien veut sortir de l'isolement hérité de l'ancien régime, et souhaite multiplier les échanges et les coopérations ;

 

 

- l'Irak souhaite avoir de bonnes relations avec tous ses voisins, et espère que ce  souhait est réciproque ; l'Irak dialogue avec tous pour obtenir des accords réciproques de non ingérence et de respect.

 

08:09 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irak

08/04/2008

Le Dalaï Lama à la cérémonie d'ouverture ?

"Pour un monde meilleur" : la fête gâchée

 

 

 

Il était vraiment minimaliste et très général ce badge "pour un monde meilleur", que les athlètes français avaient décidé de porter hier, à l'occasion du passage de la flamme olympique : c'était pourtant encore trop. Comme cela semblait être encore trop, pour la police française, encouragée par les Chinois, de déployer le drapeau tibétain.

 

Etait-ce pour un début de commémoration des 40 ans de Mai 68 que la police française a voulu prouver qu'elle maniait toujours aussi bien la matraque ? Les CRS de 68 doivent être à la retraite aujourd'hui. D'autres ont repris...le flambeau !

 

 

 

Le passage de la flamme olympique devrait être partout l'occasion d'une fête. Après Londres et Paris tout le monde voit bien que les manifestations dégénèrent,  "pour un monde meilleur", avec un Tibet "libre" (pourquoi seulement le Tibet ? les autres n'ont pas droit à la liberté ?). Comme souvent, la cause est bonne, les débordements, y compris ceux de la police,  brouillent le message.

 

 

L'attribution des Jeux Olympiques à Pékin aurait pu être une extraordinaire opportunité pour la Chine de s'ouvrir au monde, et vice-versa. Le malentendu semble être total.

 

 

L'idée d'un boycott des Jeux Olympiques s'éloignent. On sait maintenant qu'ils seront très "encadrés" par les forces de l'ordre chinoises, qui n'auront rien à envier aux parisiennes.

 

 

La question se porte maintenant sur la cérémonie d'ouverture. Daniel Cohn-Bendit, jamais à court d'idées depuis 40 ans propose d'y inviter le Dalaï Lama. J'imagine celui-ci arrivant à Pékin entouré de tous les Chefs d'Etats et de gouvernements de l'Union européenne : bien plus fort que le boycott (boycottage si vous préférez...) !

 

Mais y-a-t-il la moindre chance que les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne se mettent d'accord sur une position et une action commune ?

 

Une politique étrangère commune de l'Union européenne ? Cela serait sans doute les prémisses "d'un monde meilleur"...

 

11:38 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jo, tibet