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15/07/2009

Dur de ne pas être "chinois" en Chine

L’irruption de violence dans la province autonome du Xinjiang est sévèrement réprimée par le gouvernement chinois. Les heurts entre Ouigurs et Hans ont fait officiellement 186 morts mais le le sang coule toujours. Cette violence est présentée par la Chine comme un simple conflit interethnique entre Hans et Ouigurs alors qu’elle est l’aboutissement quasi inéluctable de sa politique répressive dans la province du Xinjiang. La province est stratégique mais difficile à contrôler.  Voie de transit incontournable, riche en ressources naturelles (or, pétrole, gaz) elle est  indispensable à l'avenir énergétique de la Chine. Mais elle est peuplée de nombreuses ethnies non chinoises, dont la plus importante, celle des Ouigours. Ceux-ci, près de 50% de la population, sont majoritairement des musulmans sunnites d’origine turcophone. Ils sont depuis une décennie systématiquement discriminés, menacés d’assimilation, de disparition : leur identité est en péril. En réalité, la politique de la Chine vis-à-vis de ses minorités ethniques, libérale dans les années 80, s’est graduellement durcie et les autorités chinoises ont saisi l’occasion du 11 septembre 2001 pour afficher leur lutte - voyez l’amalgame !- : « contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme religieux ». En avril 2009, Amnesty International lançait un cri d’alarme : après le Tibet, il y aurait le Xinjiang. La politique de non violence ayant échoué, les Ouigours chercheraient d’autres moyens de faire aboutir leurs revendications identitaires. C’est chose faite. Mais la Chine ne peut continuer à assurer sa cohésion à travers des bains de sang à répétition. En tant que signataire d’accords internationaux, elle est tenue de protéger ses minorités ethniques. Et sa constitution, comme sa loi relative à l’autonomie régionale de 1984 l’y contraignent également.

L’Europe va-t-elle encore fermer les yeux et se contenter de condamner la répression et de quémander- sans succès - la libération des prisonniers politiques ? Les droits de l’homme en Chine sont un problème politique. Il faut oser rappeler à ce pays ses propres engagements envers ses peuples et le risque de s’y soustraire.  Que va faire la Présidence suédoise de l'Union européenne.Nous espérons un geste fort.

10/07/2009

Iran : pas de visas

La dictature se crispe.

Le Parlement européen envisageait d'envoyer une petite délégation sur place, afin de rencontrer les acteurs de la vie politique et sociale.

Les autorités iraniennes ont été formelles : pas question de délivrer des visas aux parlementaires européens. Pas question de les laisser venir se rendre compte, et rendre compte aux citoyens européens, de la situation.

Après avoir muselé les journalistes étrangers, la dictature se crispe un peu plus, ce qui en dit long sur la situation.

20:41 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran

29/06/2009

Honduras : crise de la démocratie ou de l'économie ?

La démocratie, toujours menacée

 

 

Limitation des mandats

 

Le Président Tandja, du Niger, et le Président Zelaya, du Honduras, ont un point commun, avec nombre d'autres Présidents : ils ne veulent pas lâcher le pouvoir.

La Constitution de leur pays prévoit une limitation du nombre de mandats présidentiels successifs, comme aux Etats-Unis, ils veulent donc changer la Constitution.

En France, nous n'avons pas de leçon à donner sur ce chapitre : notre Constitution ne prévoit pas une limitation de ce genre. Dans l'Histoire de la République, seul François Mitterrand a présidé le temps de deux septennats. On peut imaginer des quinquennats successifs,  à l'infini, si les électeurs le souhaitent.

Les gouvernements français n'ont jamais eu de problèmes avec les présidents "à vie" comme Bongo ou Eyadema.

 

 

Qui a la légitimité ?

 

Le Président élu est légitime. Mais quand il veut organiser un référendum, contre l'avis du Conseil constitutionnel, contre l'avis du Parlement, donc contre la Constitution,  on est en droit de se poser des questions sur la légitimité de son action.

Ce qui est tout à fait regrettable, c'est de faire intervenir l'armée pour le destituer : c'est ajouter une illégalité à une autre. Dans un pays où l'armée a confisqué le pouvoir jusque dans les années 80, et où elle conserve très clairement une grande influence politique.

Au moins, contrairement à Allende, le Président n'a pas été assassiné, et, contrairement à ce qui se passe généralement, il n'a pas été emprisonné.

Le Président du Parlement, adversaire du Président de la République, n'a pas tardé pour prêter serment comme nouveau Chef de l'Etat.

Ce n'est, malheureusement,  pas la première fois qu'une majorité parlementaire donne raison aux militaires contre un Président élu : l'exemple mauritanien n'est pas si vieux.

 

 

Démocratie et pauvreté

 

Le Honduras est l'un des pays les plus pauvres de l'hémisphère occidental. Son économie, minée par la corruption, déjà ébranlée par l'ouragan Mitch en 1998,  est touchée par la crise économique et financière mondiale.

Les versements en provenance des émigrés, surtout aux USA,  se sont taris.

L'importante aide financière mondiale soulage peu la pauvreté qui touche 60% de la population.

Les mauvaises récoltes ont augmenté le nombre des mal-nourris.

L'industrie touristique naissante va souffrir de l'instabilité politique et augmenter la réduction du taux de croissance. Le chômage est chronique.

Faute de résultats concrets, la démocratie souffre d'un manque de crédibilité.

 

 

Le rôle de l'Union européenne

 

L'Union européenne demande le "retour à l'ordre constitutionnel", ce qui signifierait un retour du Président, mais qu'il devrait renoncer à son référendum pour changer la Constitution, et donc à se représenter à la prochaine élection présidentielle de novembre.

L'influence de l'Union européenne est faible, et même en recul, aussi bien politiquement que commercialement.

 

25/06/2009

Georgie : la Russie ne veut pas d'observateurs

Géorgie : la Russie ne veut pas d'observateurs internationaux

 

 

Le président Sarkozy était très fier de son accord passé avec les dirigeants russes à propos de la Géorgie.

On connait la suite : deux provinces ont fait sécession, et seules les forces russes y ont accès.

 

Au Conseil de sécurité de l'ONU la Russie a mis son véto à la prolongation de la mission d'observation de l'ONU en Géorgie.

A l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), la Russie a mis son véto au renouvellement de la mission d'observation en Géorgie de cette organisation.

 

Inquiétant également : une équipe d'observateurs de l'Union européennes, non armée, et accompagnant une ambulance, a été victime d'une attaque qui a fait un mort et un blessé grave.

La mission de l'Union européenne n'a jamais été autorisée par l'armée russe à se rendre dans les provinces sécessionnistes. Sa présence à la limite de celles-ci n'a jamais été véritablement acceptée par l'armée russe. Cette attaque meurtrière et lâche avait probablement pour but de l'inciter à partir, comme les missions d'observation de l'ONU et de l'OSCE.

 

22/06/2009

Iran : résultats pas crédibles = colère

Le risque des élections truquées

 

 

Auparavant le régime iranien ne faisait pas semblant d'organiser des élections libres : n'étaient autorisés à concourir que les candidats ne posant pas de problème, et servant de faire-valoir au candidat choisi par le clan dominant du pouvoir.

 

Le problème, cette fois ci, vient de l'autorisation à être candidat donnée à un homme qui, bien qu'ayant pris comme symbole le vert de l'Islam, paradoxe dans ce pays où la population est une des moins religieuses, traditionnellement, de la région, cet homme, qui connait bien les arcanes du pouvoir,  est devenu un symbole pour tous ceux, et semble-t-il surtout toutes celles,  qui n'en peuvent plus de l'oppression.

 

A vouloir forcer le destin électoral, ont été publiés des résultats peu crédibles : pour parvenir à un tel score,  dès le premier tour,  le Président sortant aurait rassemblé sur son nom, en plus de ses électeurs de la dernière fois, tous les nouveaux inscrits et la moitié des électeurs "réformateurs".

 

Difficile à croire quand la crise sévit et provoque un chômage important, surtout chez les jeunes, et que l'inflation ruine les classes épargnantes.

 

Ces deux thèmes ont dominés la campagne électorale, et pas la question nucléaire, qui nous inquiète tant, et qui semble faire consensus.

L'Iran a-t-il besoin d'une bombe atomique pour se défendre ?

Personne ne le croit vraiment, mais celle-ci donnerait un autre "statut" au pays (aucun candidat ne pouvait donc être contre), et un prestige certain à ses dirigeants, permettant au régime de survivre.

 

 

15:59 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran