29/06/2009
Honduras : crise de la démocratie ou de l'économie ?
La démocratie, toujours menacée
Limitation des mandats
Le Président Tandja, du Niger, et le Président Zelaya, du Honduras, ont un point commun, avec nombre d'autres Présidents : ils ne veulent pas lâcher le pouvoir.
La Constitution de leur pays prévoit une limitation du nombre de mandats présidentiels successifs, comme aux Etats-Unis, ils veulent donc changer la Constitution.
En France, nous n'avons pas de leçon à donner sur ce chapitre : notre Constitution ne prévoit pas une limitation de ce genre. Dans l'Histoire de la République, seul François Mitterrand a présidé le temps de deux septennats. On peut imaginer des quinquennats successifs, à l'infini, si les électeurs le souhaitent.
Les gouvernements français n'ont jamais eu de problèmes avec les présidents "à vie" comme Bongo ou Eyadema.
Qui a la légitimité ?
Le Président élu est légitime. Mais quand il veut organiser un référendum, contre l'avis du Conseil constitutionnel, contre l'avis du Parlement, donc contre la Constitution, on est en droit de se poser des questions sur la légitimité de son action.
Ce qui est tout à fait regrettable, c'est de faire intervenir l'armée pour le destituer : c'est ajouter une illégalité à une autre. Dans un pays où l'armée a confisqué le pouvoir jusque dans les années 80, et où elle conserve très clairement une grande influence politique.
Au moins, contrairement à Allende, le Président n'a pas été assassiné, et, contrairement à ce qui se passe généralement, il n'a pas été emprisonné.
Le Président du Parlement, adversaire du Président de la République, n'a pas tardé pour prêter serment comme nouveau Chef de l'Etat.
Ce n'est, malheureusement, pas la première fois qu'une majorité parlementaire donne raison aux militaires contre un Président élu : l'exemple mauritanien n'est pas si vieux.
Démocratie et pauvreté
Le Honduras est l'un des pays les plus pauvres de l'hémisphère occidental. Son économie, minée par la corruption, déjà ébranlée par l'ouragan Mitch en 1998, est touchée par la crise économique et financière mondiale.
Les versements en provenance des émigrés, surtout aux USA, se sont taris.
L'importante aide financière mondiale soulage peu la pauvreté qui touche 60% de la population.
Les mauvaises récoltes ont augmenté le nombre des mal-nourris.
L'industrie touristique naissante va souffrir de l'instabilité politique et augmenter la réduction du taux de croissance. Le chômage est chronique.
Faute de résultats concrets, la démocratie souffre d'un manque de crédibilité.
Le rôle de l'Union européenne
L'Union européenne demande le "retour à l'ordre constitutionnel", ce qui signifierait un retour du Président, mais qu'il devrait renoncer à son référendum pour changer la Constitution, et donc à se représenter à la prochaine élection présidentielle de novembre.
L'influence de l'Union européenne est faible, et même en recul, aussi bien politiquement que commercialement.
17:05 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : honduras
25/06/2009
Georgie : la Russie ne veut pas d'observateurs
Géorgie : la Russie ne veut pas d'observateurs internationaux
Le président Sarkozy était très fier de son accord passé avec les dirigeants russes à propos de la Géorgie.
On connait la suite : deux provinces ont fait sécession, et seules les forces russes y ont accès.
Au Conseil de sécurité de l'ONU la Russie a mis son véto à la prolongation de la mission d'observation de l'ONU en Géorgie.
A l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), la Russie a mis son véto au renouvellement de la mission d'observation en Géorgie de cette organisation.
Inquiétant également : une équipe d'observateurs de l'Union européennes, non armée, et accompagnant une ambulance, a été victime d'une attaque qui a fait un mort et un blessé grave.
La mission de l'Union européenne n'a jamais été autorisée par l'armée russe à se rendre dans les provinces sécessionnistes. Sa présence à la limite de celles-ci n'a jamais été véritablement acceptée par l'armée russe. Cette attaque meurtrière et lâche avait probablement pour but de l'inciter à partir, comme les missions d'observation de l'ONU et de l'OSCE.
13:57 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georgie
22/06/2009
Iran : résultats pas crédibles = colère
Le risque des élections truquées
Auparavant le régime iranien ne faisait pas semblant d'organiser des élections libres : n'étaient autorisés à concourir que les candidats ne posant pas de problème, et servant de faire-valoir au candidat choisi par le clan dominant du pouvoir.
Le problème, cette fois ci, vient de l'autorisation à être candidat donnée à un homme qui, bien qu'ayant pris comme symbole le vert de l'Islam, paradoxe dans ce pays où la population est une des moins religieuses, traditionnellement, de la région, cet homme, qui connait bien les arcanes du pouvoir, est devenu un symbole pour tous ceux, et semble-t-il surtout toutes celles, qui n'en peuvent plus de l'oppression.
A vouloir forcer le destin électoral, ont été publiés des résultats peu crédibles : pour parvenir à un tel score, dès le premier tour, le Président sortant aurait rassemblé sur son nom, en plus de ses électeurs de la dernière fois, tous les nouveaux inscrits et la moitié des électeurs "réformateurs".
Difficile à croire quand la crise sévit et provoque un chômage important, surtout chez les jeunes, et que l'inflation ruine les classes épargnantes.
Ces deux thèmes ont dominés la campagne électorale, et pas la question nucléaire, qui nous inquiète tant, et qui semble faire consensus.
L'Iran a-t-il besoin d'une bombe atomique pour se défendre ?
Personne ne le croit vraiment, mais celle-ci donnerait un autre "statut" au pays (aucun candidat ne pouvait donc être contre), et un prestige certain à ses dirigeants, permettant au régime de survivre.
15:59 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iran
19/06/2009
Ne pas oublier Aung San Suu Kyi
Anniversaire difficile pour Aung Saan Suu Kyi, 64 ans aujourd'hui.
Prix Nobel de la paix, la junte militaire birmane lui a fait passer 13 de ses 19 dernières années en détention, tant par son calme et sa détermination elle menace, sans violence, leur dictature.
14:05 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : aung san suu kyi
18/02/2009
Géorgie, 6 mois plus tard...
Situation en Géorgie
Six mois après le "show" du "Président de l'Europe", presque "Président du Monde", quelle est la situation sur le terrain ?
Le "nettoyage ethnique" est terminé.
L'armée russe installe ses bases militaires en Abkhazie et en Ossétie du Sud.
La mission de l'UE a été rapidement déployée. Elle est financée par le budget PESC.
Elle a pour but la stabilisation, la normalisation, l'établissement de la confiance.
La mission européenne comprend 320 membres, venant des 27 pays de l'Union, 213 se trouvant "sur le terrain", aux "frontières" des régions séparatistes auxquelles ils n'ont pas accès. Les observateurs de l'OSCE ont également été expulsés.
Les points de contrôle russes se trouvent sur le territoire géorgien (non séparatiste) et les contacts sont difficiles entre les observateurs européens et les Russes, pouvant aller jusqu'aux menaces de mort.
Il y a également des points de contrôle "sauvages" tenus par des milices incontrôlées.
La situation est qualifiée de "stable mais volatile".
Des incidents avec armes à feu ont lieu plusieurs fois par semaine, sans que l'on ait des preuves sur leurs auteurs.
Beaucoup de mines et autres engins explosifs restent sur le terrain, aux alentours des "frontières".
Les kidnappings sont fréquents.
Tous les trafics, y compris d'armes, sont florissants.
10:22 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : georgie