Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/11/2014

Murs

25 ans que "le" mur est tombé. Je m'en souviens bien : il s'agissait de deux murs séparés par un no man'land couvert de barbelés et surmonté par des miradors.

Le jour où mon ami Guyla Horn ,en Hongrie, a pu prendre la décision de laisser passer les citoyens, y compris est-allemands, voulant passer à l'Ouest, ce mur ne servait plus à rien...

Pour en avoir parlé, il y a peu, avec une jeune Allemande, je me suis rendu compte que pour les générations nouvelles, cela appartenait à l'histoire, au même titre que les deux guerres mondiales.

 

Plusieurs publications, dont Courrier international, ont souligné la persistance de certains murs.

Il y en a deux qui divisent particulièrement :

- Celui qui sépare les deux Etats coréens. Pour m'être rendu,  à plusieurs reprises,  dans la péninsule coréenne, je sais à quel point la disparition du mur allemand a été suivi de près dans les deux pays. Au nord avec la peur de disparaître, au sud en se demandant comment il serait possible de faire face, humainement, économiquement, politiquement, à une réunification. 

-Celui qui "sépare" Israël que ses "colonies", parfois revendiquées comme partie intégrante du pays. Organisation de l'apartheid plus que séparation géographique, voulant rendre impossible la création d'un Etat palestinien. A défaut d'accepter la création de cet Etat, ce mur, tel une cicatrice, symbolise la séparation au sein de l'Etat existant qui n'accepte pas son dédoublement .

 

10:18 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : murs

07/08/2014

Droit divin

La première fois que je suis allé en Israël, il y a un peu plus de trente ans, j'avais été surpris d'entendre un parlementaire, de droite, expliquer, à la délégation du Parlement européen que j'accompagnais,  que "c'est Dieu qui leur avait donné cette terre". 

Quand le droit du plus fort s'ajoute au droit divin, nous avons la catastrophe que vient de vivre Gaza, et à l'impasse dans laquelle Israël et les Palestiniens se trouvent pour longtemps.

Il est clair que les actuels dirigeants israéliens ne veulent pas d'un Etat palestinien viable avec lequel Israël pourrait vivre en paix. Tout au plus quelques bantoustans inspirés de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid...Ils ont besoin d'un état de tension qui leur convient parfaitement pour gagner les élections, jusqu'à présent.

Cette situation met les Juifs du monde entier au péril de l'antisémitisme qui renait dangereusement. Les sionistes n'en ont cure, puisqu'ils souhaitent tous les accueillir.  

Pour les mêmes raisons, ils n'accepteront jamais un Etat laïc dans lequel vivraient sans distinction de religion, ou d'absence de religion, celles et ceux qui le souhaitent.

Ma compassion va aux victimes de Gaza, et à leurs familles, massacrées au mépris du droit international.

Ma sympathie politique va à mes amis du Meretz qui, en Israël, combattent, avec d'autres, cette politique qui, à long terme, se révèlera suicidaire.

 

16:38 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gaza

16/06/2014

Colmbie : Santos réélu !

Soulagé de la réélection de Santos en Colombie.

Je l’ai rencontré il y a quelques années, avec une délégation du Parlement européen. Ancien vice-président d’Uribe, il avait pris ses distances d’avec lui, en particulier sur la ligne politique. Uribe utilisait l’existence des FARC et autres mouvements de guérilla comme épouvantail pour se faire élire en promettant un écrasement militaire qui ne venait jamais.

Santos m’avait semblé sincère dans sa volonté de parvenir à la « paix des braves », de lutter contre les groupes paramilitaires d’extrême droite, et d’indemniser les victimes, en particulier paysanne.

De plus, il avait choisi comme vice-président un ancien syndicaliste, bien décidé à lutter contre les assassinats de syndicalistes paysans par les propriétaires de grandes exploitations agricoles. Il avait accepté de participer à deux longues réunions avec les parlementaires européens à un moment où le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et la Colombie était contesté par les ONG européennes, à cause de la situation des droits de l’Homme dans ce pays.

Uribe, homme de la droite dure, n’avait pas accepté le tournant pris par Santos et a tout fait pour empêcher sa réélection. De justesse, il n’y est pas parvenu, malgré sa campagne outrancière contre les négociations menées, en utilisant le fait qu’elles étaient menées à Cuba….

Puisque maintenant l’accord entre l’Union européenne et la Colombie a été signé, les Européens, et en particulier les démocrates européens, doivent se réjouir de cette réélection qui permet d’espérer la paix civile et un peu plus de justice sociale dans ce pays qui en manque cruellement.

 

16/04/2014

Marine et Vladimir

Les nationalismes, c'est la guerre

L'Union européenne, c'est le Prix Nobel de la paix

 

 

Les évènements en Ukraine nous rappellent que rien n'est jamais acquis pour la paix, même sur le continent européen.

Un des acquis de la construction européenne est la paix. Un acquis qui n'était plus un enjeu, surtout pour les générations pour qui la guerre est du domaine de l'histoire, celle de leurs arrières grands-parents.

 

Nous fêtons le centenaire du déclenchement de la première grande guerre civile européenne. Les 17 millions de morts de ces quatre années de ce qui aurait dû être "la der des ders",  nous rappellent qu'il n'y a jamais de gagnant dans une tragédie.

 

Sarajevo 1914, Sarajevo 1990, Donetsk aujourd'hui ? L'Ukraine est une menace de retour au chaos sur le continent européen.

 

Crise financière se transformant en crise économique généralisée, chômage important, surtout chez les jeunes, creusement de l'écart entre les nantis et les démunis, provoquent tentation du repli national, xénophobie, violence latente,  échec des mécanismes de résolution des conflits. Des éléments à la base de la seconde guerre mondiale, dangereusement présents aujourd'hui.

 

Le nationalisme ce n'est pas seulement la guerre, c'est également la récession économique.

 

En Ukraine, comme en Géorgie, Poutine créé de nouvelles frontières, en utilisant le nationalisme russe. Marine applaudit et est reçue avec les honneurs.

 

La réponse n'est-elle pas, au contraire, dans la solidarité ? Solidarité entre les États. C'est le rôle de l'Union européenne. Solidarité avec les plus démunis, c'est le rôle de la social-démocratie.

 

La mondialisation a rendu illusoire les souverainetés nationales qui doivent être partagées pour être efficaces.

Sans Union européenne, aucun pays individuellement, même l'Allemagne, n'aura plus sa place au G8, parmi les huit pays les plus riches du monde.

Sans la construction d'une défense commune de l'Union européenne,  tous les États membres continueront à dépendre des USA pour leur défense.

 

10/04/2014

Ukraine : quelle identité nationale ?

La difficile définition d'une identité nationale ukrainienne

 

 

L'absence de référence à un Etat ukrainien dans le passé rend aujourd'hui difficile la construction de ce dernier.

 

La partie orientale de l'Ukraine a été annexée à la Russie au XVIIe siècle, alors que d'autres régions n'ont jamais fait partie de l'Empire russe, partagées entre la Pologne, la Lituanie et l'Empire austro-hongrois des Habsbourg.

 

A cette absence d'histoire commune, s'ajoute le fait, autre héritage de l'Histoire, que les minorités linguistiques, ou ethniques représentent 27% de la population, dont 22% de Russes.

 

Cette dichotomie se retrouve dans les urnes depuis vingt ans. Mais il ne faut pas oublier qu'en décembre 1991, 70% des Ukrainiens ont voté en faveur du maintien de l'Union soviétique.

 

Ces réalités posent plus qu'ailleurs la question de l'Etat, éventuellement fédéral,  du partage du pouvoir entre le centre et les Régions, et donc, et peut-être surtout, du transfert des ressources fiscales de l'Est industriel vers la capitale et l'Ouest agricole.

 

La définition d'une identité nationale ukrainienne ne passe-t-elle pas par la garantie de principes fondamentaux comme le respect des minorités nationales et de leurs spécificités culturelles et linguistiques ?