22/05/2014
Marion Cotillard dans un nouvel emploi
De Jean-Pierre et Luc Dardenne
Avec Marion Cotillard
Le film repose beaucoup sur le talent de Marion Cotillard. Elle nous fait croire à son personnage, qui relève de plusieurs mois d'absence pour dépression, et a deux jours pour convaincre la majorité de ses collègues de renoncer à leur prime de 1 000 euros pour sauver son emploi.
Suspense garanti, puisque dans le cinéma des frères Dardenne le "happy end" est exclu, mais le pire jamais certain non plus.
Belle fable, probablement un peu loin de la réalité du code du travail belge (puisque l'action se passe en Belgique). Je n'ai pas vérifié avec les spécialistes, mais je ne crois pas qu'il soit si facile de licencier une ouvrière qui revient d'un arrêt maladie.
Je ne crois pas non plus au chantage "si vous voulez une prime, il faut licencier". Tout le monde sait que ce sont les intérimaires qui servent de "variable d'ajustement". Pas besoin de licencier : on ne fait pas appel aux intérimaires...
Il s'agit d'une fable, il y a des bons, des méchants et, heureusement, simplement des gens ordinaires, pas méchants, qui ont besoin de l'argent de la prime.
Il y a surtout, et c'est le sens du film, le combat contre la résignation, la fatalité, l'impuissance.
10:56 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
16/05/2014
Amour et différence sociale et culturelle
De Lucas Belvaux
Avec Emilie Dequenne, Loïc Corbery
Il est prof de philo, parisien, nommé à Arras, séduisant et séducteur, célibataire et bien décidé à le rester. Il lit Kant et Proust. Elle est coiffeuse, à Arras, mère, seule, jolie, attirante et intelligente, même si elle voudrait croire au grand amour.Elle lit, un peu, avec une préférence pour les magazines "people".
Elle est très connue depuis "Rosetta". Il joue les pièces classiques à la "Comédie française".
Un amour que l'on voudrait croire possible, s'il n'y avait les préjugés sociaux et un fossé social et culturel impossible à combler, malgré les émotions des deux protagonistes.
Elle est intelligente, et elle est la première à avoir conscience de tout ce qui les sépare.
Un intellectuel peut-il vivre durablement avec une femme qui l'appelle "chaton" ?
J'ai bien aimé ce film plaisant, sensible, servi par deux acteurs excellents, avec, comme toujours chez Belvaux, une réflexion sociale.
11:41 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
09/05/2014
Un été en Provence
De Rose Bosch
Avec Jean Reno, Anna Galiena
Pour cause de séparation soudaine de leurs parents, deux adolescents, et un petit, descendent pour la première fois en Provence, en vacances chez leur grand-père qu'ils ne connaissent pas, en raison de la brouille entre le patriarche et sa fille, la mère des petits-enfants.
Chez lui, "c'est la télé qui nous regarde" !
Choc des générations, des cultures, de la ville versus la campagne, dans ce mas isolé. Heureusement, Mamie est là pour mettre de l'huile dans les rouages. A propos d'huile, celle, d'olive, bien entendu, contribue également au glissement vers la concorde générale, ainsi que l'abrivado, son taureau noir et ses chevaux blancs, et la fête au village, avec ses razeteurs au charme irrésistible, pour une adolescente parisienne.
Marseille, à quarante kilomètres, est un autre monde, et "là-bas, c'est le Vaucluse, ce n'est rien..." Seule la Camargue trouve grâce comparée aux Alpilles. Même si je n'ai pas trouvé crédible ses plages désertes alors que l'action est censée se dérouler pendant les vacances scolaires d'été...
Contrairement à ce que pensaient ses petits-enfants, le grand-père bourru n'est pas psychorigide, mais, au contraire, un être sensible. Les grands-pères d'aujourd'hui étaient jeunes en 68 et dans les années 70, et leur passé a pu être turbulent et/ou contestataire.
A noter l'apparition, sympathique, pour quelques scènes, d'Hugues Aufray, en vieux motard chanteur de Bob Dylan.
08:37 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma
03/05/2014
Catherine Deneuve et Gustave Kevern dans la cour
Dans la cour
De Pierre Salvadori
Avec Catherine Deneuve, Gustave Kevern
Féodor Atkine, Pio Parmai
Deux solitaires dépressifs et insomniaques se retrouvent dans la cour d’un immeuble. L’un, ancien musicien a échoué là comme gardien de l’immeuble, l’autre est retraitée obsessionnelle.
Les fissures sur les murs sont le reflet de leurs fêlures.
L’humour étant la politesse du désespoir, le film agrémente leur détresse de tendresse. Mais pas d’éclats de rire.
Assez vite, je me suis demandé où le film voulait nous amener. A une vision de la vie qui n’est pas d’une franche gaité. Pas de « happy end » !
Heureusement les deux personnages principaux sont magnifiquement interprétés par Catherine Deneuve et Gustave Kevern, époustouflant et sont épaulés par d’excellents seconds rôles aux personnages attachants.
20:22 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
25/04/2014
Lelouch, Johnny, Eddy, Sandrine
De Claude Lelouch
Avec Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Sandrine Bonnaire
Tout le monde sait que si Lelouch adore dire "moteur", il a horreur de dire "coupez".
À l'arrivée, un film de plus de deux heures qui parle d'amours, d'amitiés, à la vie et à la mort, à travers l'itinéraire d'un ancien photographe, du même style que "Le peintre des batailles", qui s'en est retourné, plein d'usages et raison, mais seul, dans un coin tranquille de montagne, non sans avoir, au passage eu un certain nombre de filles dont il voudrait, un peu tard, assumer la paternité.
Un peu salaud, mais on l'aime, puisqu'il va mourir.
La vie, la mort, Lelouch...
08:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma