l'adultère ne paie pas

La chambre bleue

De et avec Mathieu Amalric

Avec Léa Drucker, Stéphanie Cléau

Adapté de George Simenon

 

Mathieu Amalric filme bien sa compagne dans ce drame de l’adultère et de l’amour déséquilibré.

Le roman se passe en 1963. Il est transposé aujourd’hui, mais les mentalités ont évolué et le meurtre d’époux gênants est moins crédible quand il est si facile de se séparer. Surtout quand l’argent n’est pas en jeu.

Chabrol avait envisagé d’acheter les droits, ainsi que Pialat et Téchiné. Il aurait probablement mieux utilisé les ressorts des mesquineries d’une petite ville de province.

En l’absence de mobile crédible, l’énigme demeure.

Reste la construction, originale, faite d’une succession de « flas-back » permettant de comprendre progressivement de quoi il retourne.

 

18 millions gagnés au Loto !

La liste de mes envies

Avec Mathilde Seigner, Marc Lavoine

 

Après « Pas son genre », le cinéma revient à Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais.

Une charmante mercière, créatrice d’un blog à succès, joue au Loto, pour faire comme les copines…et gagne 18 millions d’euros.

Elle ne sait pas comment l’annoncer à son mari et à ses copines, et elle a peur de perdre sa vie simple faite de petits bonheurs.

Elle fait la « liste de ses envies ». Une liste à son image et à celle de sa vie : un peu plus de confort, quelques voyages pour aller voir les enfants…

Julie Ferrier est drôle, même si elle en fait « un peu trop »,  dans son rôle de psy la mettant en garde contre les problèmes qu’elle va rencontrer.

Le seul à qui elle confie son secret est son père (formidable Patrick Chesnais) dont la mémoire s’efface toutes les six minutes.

Le scénario est tiré d’un roman à succès, mais que je n’ai pas lu. Une adaptation a également été faite pour le théâtre.

Qui ne s’est jamais posé la question : que ferais-je si beaucoup d’argent arrivait soudainement sur mon compte ? Quelle est la « liste de mes envies » ?

Un voyage en amoureux à Etretat ? Un bel appartement avec vue sur la mer à Nice ? Comme dans le film ?

 

Fading Gigolo

 

Apprenti Gigolo

 

De et avec John Tururo

 

Avec Woody Allen, Vanessa Paradis, Sharon Stone

 

 

 

Un film avec Woody Allen, et qui aurait pu être de Woody Allen. Les répliques de son personnage lui ressemblent tout à fait. La musique du film est digne des meilleurs moments de la filmographie du maître.

 

John Tuturo n’a rien d’un gigolo. Il est tendre et attentionné, et moins attaché à l’argent que son « agent ».

 

Vanessa Paradis est craquante en veuve hassidim, mère de six enfants et qui découvre la sensualité. Pourquoi les religions, et en particulier leurs versions extrémistes, sont-elles à ce point obsédées par les relations Hommes/Femmes ?

 

Sharon Stone joue, avec humour et autodérision, la caricature de ses personnages les plus célèbres.

 

 

 

 

 

Possible réinsertion à la sortie de prison ?

La voie de l’ennemi

De Rachid Bouchareb

Avec Forest Whitaker, Harvey Keitel

 

Un condamné sort de prison, où il s’est converti à l’Islam, en probation, après 18 ans de peine.

Difficile pour lui de construire une nouvelle vie car il est attendu à la fois par le shérif dont il a tué l’adjoint, et qui ne croit pas la rédemption possible, et pas son ancien complice qui a besoin de lui.

La religion, loin de tout extrémisme,  l’aide moins que la charmante jeune femme chez qui il s’est installé, mais qui ne peut empêcher les difficultés de sa réinsertion.

L’autre thème est celui de l’immigration clandestine, évoqué à plusieurs reprises. Mêmes problèmes au Nouveau-Mexique qu’en Europe…

L’intrigue avance à petite vitesse, pendant deux heures, par des séquences assez longues.

Un film qui sort de l’ordinaire, avec deux acteurs extraordinaires.

 

LES femmes, pas La Femme

 

Sous les jupes des filles

 

De et avec Audrey Dana

 

Avec Géraldine Nakache, Julie Ferrier, Laetitia Casta,

 

Isabelle Adjani, Alice Taglioni, Audrey Fleurot, Marina Hands,

 

Sylvie Testut, Vanessa Paradis, Alice Belaïdi

 

 

 

Onze actrices qui incarnent onze femmes différentes et que l’on ne se lasse pas de voir jouer, en particulier pendant les deux heures de ce film.

 

Il n’y a guère d’intrigue(s) mais le message passe bien : La Femme n’existe pas : il y a des femmes, et les hommes, présentés comme assez égoïstes, ne sont là que comme faire-valoir.  

 

Une mention spéciale pour celles que j’ai mises aux deux premières places : Géraldine Nakache en mère de famille qui tombe amoureuse de la baby-sitter (mais comment ne pas tomber en amour pour Alice Taglioni ?), et Julie Ferrier, conductrice de la RATP qui sort de sa chrysalide pour devenir papillon.