20/10/2013
Décadence de la bourgeoisie romaine
La grande bellezza
De Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo
Jepp fête ses 65 ans, une fête parmi tant d’autres.
Il est désabusé, revenu de tout, et à son âge il n’a pas l’intention de s’obliger à faire des choses dont il n’a pas envie.
Comédie du néant, spectacle d’une société décadente. Bourgeois et aristocrates tout autant inutiles. J’ai pensé à Berlusconi et à Fellini.
Pathétique, y compris dans la recherche d’un amour de jeunesse.
Sur ces sujets, la tentation est de vouloir tout dire.
Inconvénient : le film dure 2 heures et vingt minutes.
11:23 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma
11/10/2013
Psychanalyse d'un Indien des plaines
Jimmy P
D'Arnaud Desplechin
Avec Benicio Del Toro et Mathieu Amalric
Film inspiré du livre de l'ethnopsychiatre Georges Devereux (Amalric) racontant la psychanalyse de Jimmy Picard (Benicio Del Torro impressionnant), Indien "blackfoot", revenant de la seconde guerre mondiale, souffrant de troubles physiques sans cause physiologique.
Relations avec la mère, avec le père, souvenirs d'enfance, rapport à la sexualité, rien que du classique pour les adeptes du Dr Freud.
L'ethnologie entre en jeu, car l'interprétation des rêves est différente dans le mode de pensée occidentale et chez les Indiens.
Au moins le thérapeute et son patient sont d'accord sur l'importance des rêves.
Le film dure presque deux heures, mais je ne me suis pas endormi sur le divan...
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
04/10/2013
Woody Allen à San Francisco
De Woody Allen
Avec Cate Blanchett
J'aime beaucoup, et depuis longtemps, les films de Woody Allen. J'ai bien aimé ses récentes promenades dans Barcelone, Londres, Paris et Rome.
Une fois de plus, je ne suis pas en harmonie avec la majorité des critiques qui considèrent que le Maître a "retrouvé son génie".
Je n'ai pas accroché à cette histoire de Jeanette, auto-rebaptisée Jasmine, snob jusqu'au bout de ses ongles manucurées, mariée à un riche escroc (pléonasme ?) obligée, après la chute du millionnaire, de demander l'asile à sa sœur, caissière, qu'elle méprise parce qu'elle n'est pas de son "milieu".
Jasmine est prête à tous les mensonges pour retrouver son statut social. Elle en est pathétique.
Les "flashbacks" soulignent les contrastes entre ces deux mondes, entre ces deux classes sociales, qui habituellement s'ignorent, ou se contentent de se regarder passer.
Malheureusement, il me semble qu'il manque à cette fable très sombre la drôlerie habituelle de Woody Allen. Cela nous rend presque aussi dépressifs que l'héroïne.
10:40 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
27/09/2013
The Butler
Le majordome
De Lee Daniels
Avec Forest Whitaker, Oprah Winfrey
Depuis les années 20, dans un champ de coton du sud, là où les maîtres avaient tout pouvoir, y compris de vie et de mort, jusqu'à l'élection d'Obama, la longue marche des Américains d'origine africaine vers l'égalité des droits, y compris l'égalité des salaires, à travail égal, l'égalité de chances de promotion, à commencer par la "Maison blanche", où "le majordome" exerce ses talents sous une kyrielle de présidents successifs, en commençant par Eisenhower.
Il fallait bien deux bonnes heures pour cela.
Le fils rebelle suit les préceptes non-violents de Martin Luther King, puis est tenté, après l'assassinat de celui-ci, par les méthodes plus radicales des "Black Panthers". Une bonne occasion de traiter des relations père/fils.
Le fils moins rebelle va se faire tuer au Vietnam. Les soldats noirs étaient généralement exposés dans les situations les plus dangereuses. Emotion garantie.
Forest Whitaker est excellent, mais Oprah Winfrey, journaliste, productrice de télévision, est prodigieuse dans le rôle de l'épouse. Parmi la kyrielle de vedettes, Jane Fonda est particulièrement remarquable en Nacy Reagan.
Le réalisateur Lee Daniels s'était fait remarquer avec "Precious".
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
22/09/2013
Catherine Deneuve taille la route
Elle s’en va
D’Emmanuelle Bercot
Avec Catherine Deneuve
Une sexygénaire atypique, indépendante et au caractère affirmé, patronne d’un restaurant en difficulté financière, sort acheter des cigarettes, et se retrouve à l’autre bout de la France avec son petit fils, et le grand père paternel de celui-ci.
Un « road movie » d’une femme qui n’aime pas conduire et ne sait pas lire une carte routière.
En chemin toute une variété de rencontres : le bal du samedi soir dans un bled perdu, le gardien de nuit dans une zone commerciale, la réunion d’anciennes miss de nos provinces, un maire qui va perdre les élections, etc.
Un film qui parle des relations familiales. Avec sa mère, incarnée par Claude Gensac (qui jouait l’épouse de Louis de Funès dans de nombreux films). Avec sa fille, incarnée par la chanteuse Camille. Avec son petit-fils, joué par le fils de la réalisatrice. Toute une famille dont elle ne s’était guère souciée jusque là.
Le critique cinéma du Monde y voit une « apologie du 3e âge ». J’ai trouvé que la vieillesse y était présentée de façon plus pathétique qu’attractive, et la route bien longue pour nous expliquer que la vie peut recommencer à plus de soixante ans.
08:02 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma