28/03/2014
Détruire Paris ?
De Volker Schlöndorff
Avec Niels Arestrup et André Dussolier
D'après la pièce de théâtre de Cyril Gély
Le gouverneur, allemand, de Paris, le général von Choltitz a reçu l'ordre du Führer de détruire Paris avant de se retirer.
Manifestement, il n'en a rien fait.
L'art de l'auteur, du réalisateur, et des deux acteurs est de maintenir une tension dramatique, sans ennui, comme si nous ne connaissions pas la fin, grâce à des dialogues ciselés, un jeu remarquable et une mise en scène impeccable.
Dans la nuit du 24 au 25 août, alors que Français libres et Américains entrent dans Paris où la résistance intérieure se soulève, un diplomate suédois, ayant déjà négocié avec le général la libération de prisonniers politiques, tente de le convaincre de désobéir et de ne pas détruire Paris.
Si ce n'est pas vrai, et ce ne l'est probablement pas, c'est bien trouvé, et nous ouvre à la réflexion sur le sens de l'Histoire, et ce qui peut orienter son cours.
A propos de ce film, beaucoup de critiques cinématographiques évoquent "Paris brûle-t-il ?". J'ai surtout pensé au "Souper", autre pièce de théâtre transposée, fort bien, au cinéma, qui met en scène un superbe duel oratoire entre Talleyrand (Claude Rich) et Foucher (Claude Brasseur), après la chute de Napoléon.
08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
19/03/2014
le retour humoristique du cinéma politique italien
De Roberto Ando
Avec Toni Servillo
Valeria Bruni-Tedeschi, Valerio Mastandrea
Le secrétaire général du grand parti de l'opposition, déçu par les sondages, et fatigué des critiques incessantes à l'intérieur de son parti, décide de disparaître pour voir comment "ces cons vont se débrouiller" sans lui.
Pour ne pas laisser la place vide, son épouse et son plus proche collaborateur ont l'idée de le remplacer par son frère jumeau, philosophe et poète, souffrant de troubles de la personnalité mais tout juste sorti de l'hôpital psychiatrique.
Sa sincérité fait merveille et les sondages remontent.
Un film sympathique, qui dynamite, avec intelligence et un humour subtil, les codes de la politique. L'inverse de Pepe Grillo !
Également une réflexion sur la gémellité, ses rapprochements et ses confrontations, illustrées par une histoire d'amour.
Toni Servillo est exceptionnel dans ce double rôle, comme il l'était dans "Il Divo" et "La grande Bellezza" qui vient de recevoir l'Oscar du meilleur film étranger, mais que je trouve moins bon que "Viva la Liberta".
Dommage que cela ne soit pas toujours crédible.
16:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
14/03/2014
Gloria veut vivre
De Sébastian Lelio
Avec Paulina Garcia
Gloria a bientôt soixante ans, et un appétit de vivre intact.
Ce film chilien nous offre un très beau portrait de femme mure, avec toutes ses forces et ses faiblesses, merveilleusement servi par Paulina Garcia, justement sacrée meilleure actrice au Festival de Berlin.
Gloria veut contrecarrer le temps qui passe, parfois en s'étourdissant dans la danse.
Divorcée depuis dix ans, ses grands enfants vivant leur vie, elle est prête pour une histoire d'amour, mais l'homme rencontré n'est manifestement pas décidé à s'engager et ne cesse de fuir entre les rencontres amoureuses.
Ce film peut toucher ou déranger, car il ne se contente pas de parler de sentiments. Il montre des relations sexuelles entre sexagénaires, et Paulina Garcia ose se montrer nue, en laissant voir son corps à l'aube de la vieillesse.
En arrière fond, le Chili et sa jeunesse contestataire.
10:36 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
07/03/2014
12 ans d'esclavage
De Steve McQueen
Avec Cliweted Ejofor
Et la participation de Brad Pitt
Oscar, Golden Globe, des millions d'entrées dans le monde, et pourtant quelques réserves pour ce film de plus de deux heures de bons sentiments, très appuyés, tirés d'une histoire vraie, celle d'un noir américain, citoyen libre kidnappé, en 1841, et réduit à l'esclavage dans les champs de coton du sud., où il ne pense qu'à survivre en attendant que cette injustice soit réparée.
Une page sombre de l'histoire des Etats-Unis, celle de la discrimination raciale. Vraiment tournée, la page de la discrimination raciale ?
Il n'y avait pas que des maîtres sadiques et violents. C'est tout l'esclavage qu'l fallait abolir ! Reste beaucoup de racisme, et pas seulement aux Etats-Unis...
10:26 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/02/2014
Davodeau adapté par Solveig Anspach
De Solveig Anspach
Avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac
D'après la BD d'Etienne Davodeau, Prix du public à Angoulême
J'avais beaucoup aimé la BD. Je n'ai pas été déçu par l'adaptation cinématographique, portée par le talent de Karine Viard.
Lulu a quarante ans, un mari, trois enfants qu'elle aime, mais elle en a "ras-le-bol" comme disent les gens de ma génération. Après un entretien d'embauche infructueux, et une série de circonstances, elle fait une fugue, sans rage ni révolte, simplement parce qu'elle n'a pas envie de rentrer tout de suite.
Elle rencontre un marginal au cœur d'or (le Belge Bouli Lanners), puis une vieille dame qui l'accueille (Claude Gensac, qui jouait toujours le rôle de la femme de Louis De Funès), et, bien entendu, c'est elle qu'elle retrouve.
C'est frais, c'est tendre, juste un peu irréaliste.
Changer la fin de l'histoire en modifie le sens, à mon avis.
08:10 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma