24/03/2011
Pour une Europe socialiste
Pour une Europe juste
Elisabeth Guigou
Editions du "Cherche midi"
Elisabeth Guigou répond aux questions de la journaliste de France 3 Véronique Auger sur sa passion : l'Europe. Elle n'oublie pas qu'elle a été "Garde des sceaux", donc elle parle longuement de la coopération européenne en matière de justice. "Il faut prendre les décisions nécessaires pour que les policiers et les juges puissent enfin agir aussi vite que les délinquants et les criminels".
Elle a également été ministre des affaires sociales. Elle réclame donc "des systèmes de contrôle et de solidarité".
Sur le plan économique, elle reprend les idées défendues par les socialistes européens : créer un Fonds monétaire européen, une agence de notation européenne, une agence de surveillance financière européenne, une taxe sur les transactions financières ; et ce que proposait déjà Jacques Delors : emprunter sur les marchés pour financer des investissements d'avenir, dans les grands réseaux de communication et dans l'économie de la connaissance.
Elle n'oublie pas non plus qu'elle est née sur la rive sud de la Méditerranée et pose comme postulat "la condition sine qua non pour que l'Europe reste un acteur mondial est qu'elle s'allie avec son sud". Il faut donc "bâtir une union euro-méditerranéenne, puis euro-africaine."
"La seule vraie méthode pour limiter l'immigration clandestine, c'est le développement dans les pays d'émigration".
"Les solutions, les innovations doivent être trouvées au niveau de l'Union européenne".
"Pourquoi intituler le Traité "Constitution" ? On a créé des illusions, et les peuples se sont braqués". "Il aurait fallu avoir la lucidité de défendre ce Traité constitutionnel pour ce qu'il était".
"L'Europe sera la somme des solutions qu'elle saura apporter à ses crises" (Jean Monnet)
"On projette sur l'Europe des menaces imaginaires alors qu'elle nous protège des risques bien réels" (François Mitterrand)
08:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
23/03/2011
Le temps de l'argent : de Xiao Li (petit Li) à Lao Li (vieux Li)
Une vie chinoise
3. Le temps de l'argent
Prix "Château de Cheverny" de la Bande dessinée historique 2010
P. Ôtié et Li Kunwu
De Xiao Li à Lao Li, de "petit" Li à "vieux" Li.
Troisième et dernier volet de l'histoire de la Chine, de 1949 à nos jours, à travers "une simple vie chinoise, la vie ordinaire d'un dessinateur de presse, métier qui permet de montrer beaucoup de choses, y compris, entre autres, les petites annonces pour trouver un conjoint, des funérailles et le "Festival du vermicelle".
Bien loin des "années Mao", le contraste saisissant entre le pragmatisme pour atteindre la modernité et les traditions qui restent ancrées, surtout dans les campagnes, malgré l'arrivée d'internet.
Une modernisation accélérée, surtout en ville, avec l'inconvénient de la destruction des maisons traditionnelles, un habitat vétuste et surpeuplé, mais témoin du passé.
La possibilité de s'enrichir très vite, mais aussi la fin de l'emploi garanti et l'exode rural massif, malgré le "livret de paysan" pour le limiter. "C'en était fini de l'uniformité des destins". Contrairement au temps de la "révolution culturelle", les riches sont honorés.
La création des "zones spéciales" ouvertes aux investissements étrangers, avec avantages fiscaux permet le développement économique qui favorise la fierté nationale.
"Il y a toujours une autre montagne et un ciel plus haut"
"La lune la plus claire est celle du pays natal"
11:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
20/03/2011
Polar retro
Du rififi chez les femmes
Auguste le Breton
Edition Plon, collection "Noir rétro"
Réédition, en format de poche, d'un succès de 1957, porté à l'écran l'année suivante. Ce qui n'est pas étonnant tant le livre semble avoir été écrit pour le cinéma, dans l'argot parisien des années 50, partiellement inventé par l'auteur, comme le mot "rififi" qu'il a utilisé dans toute une série de romans de "voyous". Un glossaire se trouve à la fin, mais je n'ai pas eu à l'utiliser.
1957 : la signature du Traité de Rome, donnant la naissance au "Marché commun".
La publication "D'un château l'autre" de Louis-Ferdinand Céline, livre qui a marqué mon adolescence (je ne l'ai pas lu à sa parution !), de "La reine des pommes" de Chester Himes, qui vient également d'être réédité, et dont je parlerai un autre jour.
Albert Camus reçoit le "prix Nobel" de littérature.
Au cinéma je vais voir "Le pont de la rivière Kwaï", mais pas question d'aller voir les nombreux films inspirés des romans d'Auguste le Breton ("Razzia sur la chnouf", "Le clan des Siciliens"...), ou de lire cette littérature argotique.
Ma mère désapprouve vivement mon père qui aime glisser quelques mots d'argot parisien dans ses propos.
"Du rififi chez les femmes" se déroulent essentiellement à Bruxelles, avec quelques incursions à Paris. "La Belgique, un beau pays pour les marlous au parfum de toutes les astuces".
"Vicky de Berlin" est une femme décidée, mais elle trouvera l'amour et son maître, et parviendra même à être docile...
Le féminisme a ses limites chez les hommes, les vrais ! "Rencontrer un mâle qui n'a pas le coup de tringle égoïste, c'est rare".
L'atmosphère sent l'après guerre, et dans les bars à filles, on écoute les microsillons d'Edith Piaf. "Les mâles solitaires cherchaient l'âme sœur pour la valse des braguettes".
Avec de tels romans, les "caves", que nous sommes, peuvent s'encanailler à bon compte...
14:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
17/03/2011
"Ici on s'occupe du merdier mondial !"
Télégrammes diplomatiques
Voyage au cœur de la politique extérieure de l'Europe
Marc Pierini
Editions "Actes Sud"
Il ne faut pas se laisser décourager par le titre : ce livre n'est pas un cours sur la "Politique Extérieure et de Sécurité Commune" de l'Union européenne.
Il mérite d'être classé dans la catégorie "écrivains voyageurs".
L'auteur, haut fonctionnaire de la Commission européenne raconte son parcours, en particulier ses affectations dans différents postes de "délégué" (ambassadeur) dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Le livre a été publié en septembre de l'année dernière, donc avant tous les évènements qui agitent encore la région. Et il prend aujourd'hui une autre dimension puisqu'il parle de la Tunisie, de la Libye, du Maroc et plus généralement du partenariat euro-méditerranéen.
Pour avoir trop insisté sur les droits de l'Homme, il est menacé d'expulsion par le pouvoir de Ben Ali, ce qui relativise les critiques faites à l'Union européenne qui aurait été trop complaisante. "Malheureusement pour moi, et heureusement pour les droits de l'Homme, c'est là un sujet sur lequel l'Union européenne est, par tradition, insistante".
(Rappel : le livre a été publié juste avant la chute de Ben Ali).
"La question est maintenant de savoir si la Tunisie aura le courage d'être un pays pionnier dans le domaine de l'Etat de droit et des droits de l'Homme"
Il parle de la naissance d'un embryon de politique étrangère commune, difficile puisque certains pays s'alignent systématiquement sur les Etats-Unis.
Diplomatie essentiellement faite de "déclarations" et d'aide humanitaire. "La Communauté européenne répare ainsi avec grand coeur, et des centaines de millions d'euros, les dégâts causés par d'autres"
"Ici on s'occupe de merdier mondial"
"L'un des grands talents des hommes politiques : vendre comme leur initiative personnelle une idée dont ils ignoraient tout la veille"
"Apprenez que le problème principal du voyage officiel, c'est de pisser. Donc, dès que vous trouvez le temps, n'hésitez pas !" (Claude Cheysson ; Chirac disait la même chose des campagnes électorales ; ayant la double expérience, je peux confirmer et les approuver l'un et l'autre !)
"La méthode européenne qui privilégie le dialogue et le compromis dans les situations de conflit, est le plus souvent perçue comme un signe de faiblesse"
"Sois curieux de tout, et, où que tu ailles, ouvre-toi au monde qui t'accueillera, mais n'oublie jamais d'où tu viens" (Elias Sanbar)
08:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
16/03/2011
Broderies : Histoires de femmes
Broderies
Marjane Satrapi
Editions de l'Association
Ce livre pourrait s'intituler "Femmes entre elles". Et quand les femmes sont entre elles, il parait qu'il leur arrive de parler des hommes, de leurs relations avec les hommes.
Dans cet album Marjane Satrapi ne raconte pas sa vie, elle ne raconte pas la vie en Iran du temps du Shah, puis de la "Révolution islamique", comme dans "Persepolis", elle laisse parler les femmes iraniennes qui racontent leurs expériences sexuelles.
Les "broderies", dont parle le titre, sont celles que l'on pratique pour "recoudre" les hymens déchirés, dans une société où la virginité a encore une valeur ajoutée importante.
Comme les femmes qui parlent sont d'une autre génération que Marjane, il est question de mariages arrangés par les parents, éventuellement avec des différences d'âge considérables, de mères de famille n'ayant jamais vu leur mari nu, mais aussi de chirurgie esthétique et de relations extraconjugales.
"C'est comme ça la vie ! Des fois tu es sur le dos du cheval et des fois, c'est le cheval qui est sur ton dos."
08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd