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11/05/2011

Quelques visions de l'Histoire de l'Afrique

Visions d'Afrique

 

Christophe Ngalle Edimo, Umar Timol, Jean-François Chanson Pov, Jason Kibiswa, Yannick Deubou Sikoue

 

Editions L'Harmattan

 

 

Bonne nouvelle : les éditions l'Harmattan, qui publient tant de livres pertinents sur les différentes régions du monde, en particulier l'Afrique, se lancent dans la BD, et c'est assez réussi !

 

Trois récits dans cet album :

Les yeux des autres, adaptation d'une nouvelle du poète mauricien Umar Timol. Allusion à la tragédie rwandaise, mais, au delà, le problème de la xénophobie et, plus largement,  du refus des différences...dans les yeux des autres.

 

Un passage de Terre d'ébène d'Albert Londres, qui raconte l'écœurement du journaliste parti faire un reportage sur la construction, quasiment à mains nues,  du chemin de fer "Congo Océan", de Brazzaville à Pointe Noire, soit un peu plus de 500 kilomètres. Travail forcé et malaria : ce fût l'hécatombe. La légende locale raconte encore aujourd'hui qu'il y a eu autant de morts que de traverses sur la voie ferrée. J'ai entendu la même histoire à propos de la ligne qui va de Pékin au Tibet...

 

Un avant poste du progrès de Joseph Conrad, qui préfigurait là "Le cœur des ténèbres". Un poste de l'administration coloniale dans un coin isolé du Congo, à l'époque où il était la propriété privée de Léopold,  Roi des Belges. Loin des repères européens habituels : de quoi devenir fou !

 

Au total un album intelligent, bien dessiné, de façon classique, qui me convainc de suivre attentivement cette nouvelle collection de L'Harmattan.

09:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

07/05/2011

SAS en Colombie

Cauchemar en Colombie

 

Gérard De Villiers

 

SAS n° 97

 

 

Le personnage de Pedro Garcia Velasquez, "né dans un taudis d'un des bidonvilles accrochés aux collines cernant Medellin", et devenu un des puissants parrains de la drogue, s'inspire manifestement de Pablo Escobar, le fameux chef du cartel de Medellin, et de son principal lieutenant, Rodriguez Gacha, exécuté en 1989, année de la première publication de ce livre.

Année également de l'assassinat de Luis Carlos Galan, candidat libéral à la présidence de la république par les sicaires du cartel de Medellin.

Année de "l'initiative andine" du président George Bush. Après la chute du mur de Berlin, et donc de la guerre froide, la guerre contre la drogue devient le point névralgique de l'agenda militaire américain.

 

"Il a fait installer l'électricité dans les bidonvilles où il est né."

"Ici le gouvernement ne fait rien pour les pauvres. "El Mexicano",  lui, met l'électricité, construit des stades, donne de l'argent. Si les narcos sont si puissants, c'est aussi parce que le petit peuple  les considère comme des bienfaiteurs."

Mais le roman montre bien la cruauté du personnage.

"C'est dans ce lumpen-prolétariat que les narcos recrutent leurs tueurs".

 

""Plomo o plata", du plomb ou de l'argent. On achetait les concurrents, les policiers, les soldats, les juges, les douaniers, les passeurs". "Les narcos ont tout infiltré".

 

Cet argent sert à acheter, (ne faut-il pas dire extorquer ?), les meilleures terres.

"La milice d'auto-défense des propriétaires terriens. Ce sont eux qui font la loi ici. Théoriquement, ils traquent les "subversifs". Ils se louent aux narcos. Tantôt pour assassiner les paysans qui ne veulent pas vendre leurs terres, ou pour liquider leurs adversaires, et, en général, tuer ceux qui les gênent."

L'actuel gouvernement tente une politique de restitution des terres aux paysans spoliés.

 

Le personnage de l'ancien colonel du Mossad israélien chargé de former les paramilitaires colombiens s'appuie sur des faits avérés et connus : ils furent plusieurs comme lui,  dans la réalité.

 

"Il suffisait d'aller chercher, au Pérou ou en Bolivie, la pasta,  et de transformer celle-ci en chlorhydrate de cocaïne avant de l'expédier sur le Mexique ou les Etats-Unis."

Dans ce domaine, deux évolutions depuis que le livre a été écrit :

- Avec la disparition des cartels de Medellin et Cali, la transformation chimique de la feuille de coca en cocaïne se fait de plus en plus souvent directement au Pérou ou en Bolivie, ce qui simplifie les questions de transport ;

- L'Europe est devenue destinataire, généralement en passant par l'Afrique de l'Ouest.

 

Dans le roman SAS est chargé, par la CIA et la DEA (l'agence anti drogue américaine) d'exfiltré vers les USA le chef des narcotrafiquants.

En 1989, la CIA annonçait qu'elle consacrait 25% de ses efforts en Amérique latine à la lutte contre la drogue.

En janvier 1991, le président colombien Cesar Gaviria a promis aux narcotrafiquants qui se rendraient la non extradition vers les Etats-Unis.

Pablo Escobar s'est rendu en juin. Sa prison n'en était pas vraiment une. Il s'en est "échappé" un an plus tard, considérant que sa vie était en danger.

Il a été tué à Medellin en décembre 1993.

Ses concurrents du cartel de Cali, qui ont récupéré ses "parts de marché",  ont activement collaboré à sa traque avec l'armée, la police, et les Américains.

Deux explications sont généralement avancées pour expliquer l'élimination d'un homme si généreux, y compris envers les politiciens :

- Il a voulu intervenir de plus en plus dans le monde politique en s'attaquant à la classe dominante ;

- Il connaissait trop bien les secrets du financement des "contras" appuyés par la CIA en Amérique centrale. Une façon de "blanchir" l'argent de la drogue. Mais quand la CIA n'a plus eu besoin des contras (l'insurrection armée au Salvador se termine en 89), elle n'a plus eu besoin, non plus, de cet intermédiaire encombrant...

Ce livre n'était prémonitoire que de quelques années.

08:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

30/04/2011

prix Goncourt 2009

Trois femmes puissantes

 

Marie NDiaye

 

Prix Goncourt 2009

 

Folio 5199

 

 

"Un chef d'œuvre enfin en livre de poche" disait la pub.

Prix Goncourt,  ou pas, j'avoue ne pas avoir "accroché" à ces trois récits de femmes dont je n'ai vu que l'impuissance.

 

Avertissement pour celles et ceux qui aiment la littérature africaine : l'écriture n'a rien à voir avec la couleur de la peau, et Marie NDiaye en est la preuve.

 

Si vous avez aimé ce livre, je vous remercie, par avance,  de m'expliquer.

 

 

"Il était résolu à faire travailler sa vive intelligence au seul bénéfice de son confort et de sa puissance"

 

 

08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

27/04/2011

pour les "teenagers"

Girls don't cry

 

Nine Antico

 

Editions Glénat

Collection "1 000 feuilles"

 

 

Trois jeunes filles, jeunes femmes, probablement lycéennes, mais que l'on voit plus souvent en dehors des heures de classes.

 

Que font trois amies ensemble ? Dire du mal des autres, mais aussi se poser des questions essentielles : si j'avais un gros cul, vous me le diriez ? C'est ça qu'ils aiment les garçons ? En échange de la paix dans le monde, vous seriez prêtes à vous faire une coupe au bol ?"

 

Et des conseils : il faut laisser "le grand fantasme" intact, mais "ça fait chier !" et "En cas de défaite, rien ne sert d'insister !"

 

Je ne sais pas si les jeunes filles d'aujourd'hui peuvent se reconnaître dans ces planches, dont beaucoup sont parues dans le magazine "Muteen" (pour les "teenagers"), que j'avoue ne pas connaître, vu l'âge de mes filles, et de ma petite fille.

 

J'ai noté, au passage, des planches qui parlent des relations père / fille, mère / fille et même grand-mère / petite fille. Mais l'essentiel est consacré aux relations avec les garçons...

 

 

08:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

23/04/2011

prix du quai des Orfèvres

Du bois pour les cercueils

 

Claude Ragon

 

Prix du Quai des Orfèvres 2011

 

Editions Fayard

 

 

Il n'y a pas qu'en Scandinavie qu'il fait froid. Ce "prix du quai des orfèvres" nous mène loin des bords de la Seine, dans le Jura, l'hiver, quand tombe la neige et souffle la bise glaciale.

 

Du Jura j'ai entendu parler du vin jaune et du fromage "comté". Je sais que Dominique Voynet et Jean-Luc Mélanchon y ont passé un certain nombre de leurs jeunes années, mais pas ensemble. Je sais que son Conseil général vient de basculer à gauche.

 

Avec ce roman, je comprends que la vie y est rude et qu'il y a des forêts, ce qui est favorable à l'industrie du bois : les jouets, les pipes, plus prosaïquement des panneaux de bois...et les cercueils. "La mort est un véritable marché qui représente du chiffre d'affaires, des emplois et du profit".

 

Ce directeur d'usine retrouvé mort (accident ? meurtre ?) s'était fait beaucoup d'ennemis, lui, ancien lieutenant en Algérie, plus près de Le Pen que de La Bollardière. Peut-être trafiquant d'armes à ses heures ?

 

Pour le lecteur, il suffit de se laisser glisser sur la piste, comme sur des skis,  la vérité est au bout du chemin.

 

08:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature