28/12/2010
La panier de crabes
Le panier de crabes
Véronique Vasseur
« J’ai lu » n°9377
« Médecin-chef à la prison de la santé » : en racontant son expérience à ce poste, devenu « best seller », Véronique Vasseur a acquis une petite notoriété médiatique. Séduite par le candidat Sarkozy, « angoissée » à l’égard de la candidate Ségolène (« icône sans fond »), elle accepte de mettre sa réputation progressiste au service de l’UMP (« l’ouverture »), avec l’idée de « changer les choses » (la « rupture »). Elle se retrouve candidate aux législatives, mais dans une circonscription où elle a peu de chances de gagner, puis tête de liste aux municipales. Elle fait alors un dur apprentissage de la politique. Ce livre est le récit de ses désillusions.
Première leçon : « Ne pas se méfier des adversaires du camp opposé, mais d’abord de ceux au sein de son propre camp ». Elle donne de nombreux exemples, d’ « une guerre sans merci, le couteau entre les dents, mais le sourire aux lèvres. Une guerre qui pue ».
Leçon n°2 : « En politique, il faut être docile, obéissant(e) ». « Si on se rebelle, cette rébellion doit toujours être téléguidée et menée dans l’intérêt d’un clan ». « En politique les gens vous trouvent sympathique tant que vous leur êtes utile. Après, ils vous ignorent ».
Leçon n°3 : Il faut avancer beaucoup d’argent. « Pour faire de la politique, il faut être aisé, pouvoir suspendre son activité »
Leçon n°4 : « On adore les réunions floues qui ne servent à rien et débordent de bla-bla insipides ». Et pourtant : « le temps n’est en rien extensible ».
Questions : « Dois-je renier mes principes pour gagner des voix ? »
Les « campagnes » électorales sont-elles efficaces ?
Conclusion : « En politique tout est possible, même, et surtout, le pire, la médiocrité et la méchanceté de certains de ceux qui grenouillent dans cet univers ». C’est « un métier de cons pour gens intelligents » (Je crois que la citation est de Michel Rocard).
« Je suis lasse de ce jeu de dupes où tricher et mentir sont les seules règles appliquées, Jeux Olympiques du mensonge aux enjeux dérisoires ». « Je ne me retrouve pas dans le spectacle pitoyable des bagarres dissidentes, des ego contrariés, du bal des faux amis, des alliances contre nature qui ont pollué et dénaturé le débat démocratique ».
Je n’ai jamais été à l’UMP, mais, malheureusement, je ne me suis pas senti en terrain totalement inconnu à la lecture de ce livre. Mais je ne peux pas partager son avis quand elle dit que la politique « humainement, c’est zéro ». Cela fait perdre quelques illusions sur la nature humaine, mais, en 45 ans de militantisme et une dizaine de candidatures à diverses élections, j’ai trouvé intéressant d’y trouver tous ces « résumés de l’âme humaine », en magnifique…ou en moins désintéressé. Même si cela est parfois usant, on apprend, un peu à « rassurer ceux qui craquent, convaincre de revenir ceux qui veulent faire scission, ménager les susceptibilités de tous, y compris, pour certains, dans leur « soif de pouvoir honorifique ».
« Ne craignez jamais de vous faire des ennemis. Si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait » (Clémenceau)
« Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi ceux qui voulaient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire et l’immense majorité de ceux qui ne voulaient rien » (Confucius)
08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
26/12/2010
Pas seulement une enquête policière
Qui a tué Palomino Molero ?
Mario Vargas Llosa
Prix Nobel de littérature 2010
Folio 2035
« Bordel de merde, de vérole de cul ! », ainsi commence ce roman du futur prix Nobel de littérature qui, longtemps, n’a pas du se lever de bonne heure…
Le cadavre, affreusement mutilé, d’un jeune homme est retrouvé dans la campagne.
Le lieutenant de gendarmerie Silva, et son adjoint, le sergent Lituma, mènent l’enquête, qui les mène rapidement vers la base militaire.
L’enquête policière est l’occasion de montrer la pauvreté de la population, le racisme à l’égard des métis, l’impunité dont profitent les militaires, et une galerie de portraits de personnages attachants.
« Jamais un amour ne lui avait paru assez impérieux pour risquer sa vie, ou pour défier le monde entier. »
« L’amour avait brisé les préjugés sociaux et raciaux, l’abîme économique ».
« Chaque fois que rote une mouche, toi tu chies dans ton froc »
08:36 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
23/12/2010
Logicomix : logique !
Logicomix
Apostolos Doxiadis et Christos Papadimitriou
Dessins d’Alecos Papadatos
Couleurs Annie Di Donna
Editions Vuibert
Un « roman graphique » qui, assurément, sort de l’ordinaire : à la recherche des fondements logiques des mathématiques, largement à travers les expériences de Bertrand Russell, philosophe, mathématicien, logicien, pacifiste.
« Une forme parfaite pour les histoires de héros à la poursuite de grands objectifs ». Et le chemin pour y parvenir, à la limite des possibilités de la raison, et donc en tombant parfois dans la folie, ou, du moins, dans l’inaptitude pour la vie journalière.
Le concept, les personnages, l’action, les dialogues, les dessins, les couleurs, tout est bien, même si, comme moi, vous n’avez jamais été très porté sur les mathématiques.
« Les philosophes, ils sont tous « grands » et tous en total désaccord ».
« Ce que fait la logique, c’est qu’elle utilise des combinaisons de connus pour arriver à l’inconnu. »
« Peut-être ce qui les amène à la logique, c’est la peur de l’ambiguïté et de l’émotion »
« Si tu veux apprendre quelque chose, pars en voyage » (Proverbe allemand)
« J’étais trop excité par les idées neuves pour m’attarder sur les émotions » (Russell)
« Dans notre science (les mathématiques), il n’y a pas de connaissance interdite »
« L’argent corrompt, donc donnons le aux corrompus »
15:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
Logicomix : logique !
Logicomix
Apostolos Doxiadis et Christos Papadimitriou
Dessins d’Alecos Papadatos
Couleurs Annie Di Donna
Editions Vuibert
Un « roman graphique » qui, assurément, sort de l’ordinaire : à la recherche des fondements logiques des mathématiques, largement à travers les expériences de Bertrand Russell, philosophe, mathématicien, logicien, pacifiste.
« Une forme parfaite pour les histoires de héros à la poursuite de grands objectifs ». Et le chemin pour y parvenir, à la limite des possibilités de la raison, et donc en tombant parfois dans la folie, ou, du moins, dans l’inaptitude pour la vie journalière.
Le concept, les personnages, l’action, les dialogues, les dessins, les couleurs, tout est bien, même si, comme moi, vous n’avez jamais été très porté sur les mathématiques.
« Les philosophes, ils sont tous « grands » et tous en total désaccord ».
« Ce que fait la logique, c’est qu’elle utilise des combinaisons de connus pour arriver à l’inconnu. »
« Peut-être ce qui les amène à la logique, c’est la peur de l’ambiguïté et de l’émotion »
« Si tu veux apprendre quelque chose, pars en voyage » (Proverbe allemand)
« J’étais trop excité par les idées neuves pour m’attarder sur les émotions » (Russell)
« Dans notre science (les mathématiques), il n’y a pas de connaissance interdite »
« L’argent corrompt, donc donnons le aux corrompus »
15:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
21/12/2010
la dernière campagne de Septiman 1er
Journal d'une curée de campagne Gérard Laudinas Editions "Au diable Vauvert" La campagne en question est celle de Georges Frêche, Président de la Région Languedoc Roussillon, pour sa réélection. Gérard Laudinas a suivi cette campagne pour le compte du quotidien languedocien Midi libre. Ce petit livre est publié par les éditions "Au diable Vauvert", situées, comme son nom le laisse deviner à Vauvert, dans le Gard. Elles sont dirigées par Huguette Bouchardeau, ancienne ministre, ancienne responsable nationale du PSU, que les moins de 30 ne peuvent connaître que par les livres d'histoire contemporaine. La démonstration de Laudinas est simple : l'affrontement Aubry / Frêche était un échange "gagnant / gagnant" : Aubry se donnait une image morale, et Frêche pouvait jouer les victimes du parisianisme, rejouer le midi opprimé par les nouveaux Simon de Montfort. Solidariser autour de lui tous ces Méridionaux qui n'ont rien oublié du martyr des Cathares et des Camisards. "Ce midi rouge, "terre d'honneur et de résistance". Au fil des pages, on découvre quelques uns des qualificatifs attribués à Georges 1er, l'ancien maire de Montpellier, "diplômée de la faculté de l'embarras et de l'embrouille", ce "fripon anarcho-libertaire", "Septiman 1er", "Néron de feu Septimanie", Président Maximo, "tête de gondole de la politique discount, qui écrase jusqu'au prix de vertu", "au lit comme à table, un cochon", "gourou d'une secte", "parrain ayant érigé un système mafieux organisé autour du mensonge, de la menace et de l'achat de conscience", "incorrigible despote, cruel et dominateur", "belle vitrine sans rien dans le magasin", "puits de sciences sans conscience", "mégalomaniaque", "grosse Bertha de l'argot politique" Laudinas, journaliste expérimenté, aurait, quand même du faire attention à quelques erreurs, par exemple : - Ce n'était pas Fabius, mais Rocard qui était Premier ministre au moment du congrès de Rennes ; - C'est après le congrès de Reims et non d'Arras qu'Aubry est devenue Première secrétaire du PS (je n'ai aucun souvenir d'un congrès à Arras depuis au moins 40 ans) - Lors des dernières élections européennes la liste Sud-ouest n'était pas conduite par Gilles Savary, mais par Kader Arif. Florilège de citations : "On peut tout entendre, quand on est convaincu que celui que le dit n'en pense pas un traître mot" "Il y a un temps pour s'écharper, puis pour se battre et gagner" "En politique, il faut toujours avoir un coup d'avance, et préparer, même dans la défaite, la victoire à venir" "C'est à la fin de la foire que l'on comptera les bouses" "La provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds" (Brecht) "Un marxiste ne vient au monde que pour foutre le bordel" (Ernesto Che Guevarra) "Si les hommes savaient ce qu'ils disent les uns des autres, il n'y aurait pas quatre amis au monde" (Blaise Pascal) "Quand à moi je marche, empanaché d'indépendance et de franchise" (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac") "On ne peut pas faire pousser les fleurs en leur tirant dessus" (Vaclav Havel) "La morale n'est qu'une faiblesse de la cervelle" (Arthur Rimbaud) "En politique, le plus important ce n'est pas l'instant, mais la trajectoire et le sens" (Jean Jaurès) "Qui ferme la bouche ne montre pas les dents" "Quand on se fout de la morale, le moral est ailleurs" (Albert Willemetz) "En persévérant dans sa folie on devient sage" (William Blake) "En politique il n'y a pas de traîtres, il n'y a que des perdants" (André Therive)
07:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique