31/03/2011
début de la fin de l'hégémonie occidentale
Géopolitique des empires
Des pharaons à l'impérium américain
Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau
Editions Arthaud
Une géopolitique centrée sur la longue durée.
L'amateur d'Histoire que je suis, dont les professeurs se réclamaient majoritairement des "Annales", s'est régalé.
Sans oublier l'importance de la nature du terrain (merci la géographie).
L'Histoire, et le présent, expliqué par les rapports de forces et le souci de sécurité.
La découverte que "les grands empires, à l'exception de ceux de la période coloniale, ont quasiment tous été des empires asiatiques." Gengis Khan, maître du plus vaste empire que le monde ait connu.
L'opposition multiséculaire entre nomades et sédentaires.
L'empire parthe (vers -250) pour éclairer l'Iran d'aujourd'hui.
L'expansion des nomades turcophones. L'empire ottoman, "né d'une modeste tribu turcophone fuyant devant l'avancée des Mongols".
Les empires africains, d'avant la colonisation, ne sont pas oubliés.
"La mondialisation, essentiellement le fait des musulmans", avant l'expansion maritime des Portugais et des Espagnols. Hégémonie ibérique "disputée puis éliminée par la Hollande, la France et l'Angleterre".
Conclusions :
"Ce qui caractérise par-dessus tout l'Europe c'est la perte du sens des rapports de force".
"Sans doute assistons-nous au début de la fin de l'hégémonie absolue exercée par l'Occident depuis quelque trois siècles."
Au total un livre passionnant, bien fait, d'autant plus intéressant qu'il n'est pas centré sur l'Europe mais nous fait découvrir le vaste monde.
La cartographie, réalisée par Sophie Mousset et Nicolas Rageau est non seulement superbe mais exceptionnellement claire et lisible.
"Les Dieux, comme les hommes, sont mus par une loi de nature qui pousse les plus forts à dominer" (Thucydide)
08:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
30/03/2011
Polina
Polina
Bastien Vivès
Editions Casterman
Le roman graphique dont tout le monde parle, à juste raison.
Un peu plus de 200 pages qui glissent comme dans un ballet.
Polina est une petite fille qui apprend la danse classique. Elle devient jeune fille, puis jeune femme en progressant dans son art. Elle est douée et elle travaille.
Un parcours initiatique pour découvrir au fond d'elle même pourquoi elle fait tous ces efforts, quel est le sens de sa vie.
Un livre sur l'apprentissage, les espoirs et les déceptions, les réussites et les échecs.
"Les gens qui se justifient ont déjà perdu"
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
29/03/2011
Martine Aubry, une ambition secrète ?
Martine Aubry, les secrets d'une ambition
Rosalie Lucas et Marion Mourgue
Editions de l'Archipel
Future Présidente de la République ? Au moins future candidate d'un parti parmi les plus importants ? Parti dont elle est devenue, après bien des difficultés, et quelques tricheries, la "patronne", presque incontestée.
Deux femmes journalistes pour décrire le parcours de cette femme d'exception, l'une au "Parisien, Aujourd'hui en France", l'autre aux "Inrockuptibles". Peut-être avec des sensibilités de femmes, mais elles parlent d'abord politique et ambition.
Le portrait est plutôt flatteur : Martine est travailleuse, volontaire, intelligente. Elle a des convictions et plus encore des idéaux, bien qu'énarque. "Energique comme un tank" (Pierre Arditi). Capable de faire de Lille "sa" ville. L'anti "bling-bling" aux antipodes de Sarko et DSK.
Mais le portrait ne cache pas les faiblesses : le mauvais caractère, légendaire, les colères, la difficulté à sourire, l'incapacité à accepter les critiques, souffrant d'angoisses, de migraines, capable d'atermoiements. "Elle refuse la contradiction" (Un député UMP du Nord).
Martine qui ne garde pas son nom de jeune fille car elle n'est que trop "la fille de Jacques Delors". Et garde celui d'Aubry même après son divorce ("C'est mon nom d'actrice" !)
Martine attaqué sur Internet parce que son nouveau mari, avocat de gauche, militant de "Juristes sans frontières" a défendu un rescapé d'une bande criminelle trop proche de la nébuleuse terroriste islamiste. "Ces attaques démontrent une méconnaissance totale du métier d'avocat. Défendre un accusé n'est pas épouser sa cause" déclare celui que l'extrême droite qualifie sans relâche d'"ami des islamistes".
"L'Europe c'est la concurrence qui simule, la coopération qui renforce, la solidarité qui unit" (Martine Aubry, fille de Jacques Delors)
"Comme c'est une anxieuse, elle est perfectionniste et se met la pression" (Adeline Hazan, maire de Reims, ancienne députée au Parlement européen)
"La justice voudrait que ce soit Martine la candidate. Mais la justice et la politique sont deux choses différentes" (Laurent Fabius)
08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politiqque
26/03/2011
l'ingratitude des fils
L'ingratitude des fils
Pierre D'Ovidio
10/18 n°4402
Collection "grands détectives"
Paris, hiver 45 : il fait très froid et les conditions de survie sont difficiles.
Un cadavre, à moitié calciné, est découvert par des enfants jouant dans des décombres.
Un jeune inspecteur de police mène l'enquête, entre deux séances de cinéma pour aller voir Chaplin et "Les enfants du paradis".
Parallèlement, nous avons droit à des retours en arrière qui nous racontent la vie de juifs lithuaniens, à Vilnius, la "Jérusalem du nord".
1915 : l'entrée des troupes allemandes le jour du Yom Kippour. L'occupation allemande jusqu'à novembre 1918, remplacée par l'occupation bolchévique, puis par les fascistes polonais du général Pilsudski.
Le choléra et le typhus. Des pogroms.
1926 : la victoire aux élections de juin de la gauche, renversée en décembre par un coup d'Etat militaire appuyé par les "Loups de fer", milice fasciste calquée sur celles de Mussolini. S'épanouit alors "un racisme étroit, vengeur, qui aspirait à la pureté de la race et mobilisait de plus en plus contre les "étrangers" sur fond de stagnation économique".
1933 : l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne. La propagande antisémite haineuse qui redouble.
L'exil, vers Paris, puisque les USA ont instauré des "quotas sévères pour les immigrants d'Europe centrale et septentrionale".
1936 : Les espoirs du Front populaire.
1940 : l'occupation allemande.
Août 1941 : la rafle des juifs dans le XIe arrondissement, répétition générale de la trop fameuse "rafle du Vel d'Hiv", un an plus tard.
Bien entendu, les deux histoires vont se rejoindre pour le dénouement final !
"Ceux qui oublient le passé se condamnent à le revivre" (George Santayana)
08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
24/03/2011
Pour une Europe socialiste
Pour une Europe juste
Elisabeth Guigou
Editions du "Cherche midi"
Elisabeth Guigou répond aux questions de la journaliste de France 3 Véronique Auger sur sa passion : l'Europe. Elle n'oublie pas qu'elle a été "Garde des sceaux", donc elle parle longuement de la coopération européenne en matière de justice. "Il faut prendre les décisions nécessaires pour que les policiers et les juges puissent enfin agir aussi vite que les délinquants et les criminels".
Elle a également été ministre des affaires sociales. Elle réclame donc "des systèmes de contrôle et de solidarité".
Sur le plan économique, elle reprend les idées défendues par les socialistes européens : créer un Fonds monétaire européen, une agence de notation européenne, une agence de surveillance financière européenne, une taxe sur les transactions financières ; et ce que proposait déjà Jacques Delors : emprunter sur les marchés pour financer des investissements d'avenir, dans les grands réseaux de communication et dans l'économie de la connaissance.
Elle n'oublie pas non plus qu'elle est née sur la rive sud de la Méditerranée et pose comme postulat "la condition sine qua non pour que l'Europe reste un acteur mondial est qu'elle s'allie avec son sud". Il faut donc "bâtir une union euro-méditerranéenne, puis euro-africaine."
"La seule vraie méthode pour limiter l'immigration clandestine, c'est le développement dans les pays d'émigration".
"Les solutions, les innovations doivent être trouvées au niveau de l'Union européenne".
"Pourquoi intituler le Traité "Constitution" ? On a créé des illusions, et les peuples se sont braqués". "Il aurait fallu avoir la lucidité de défendre ce Traité constitutionnel pour ce qu'il était".
"L'Europe sera la somme des solutions qu'elle saura apporter à ses crises" (Jean Monnet)
"On projette sur l'Europe des menaces imaginaires alors qu'elle nous protège des risques bien réels" (François Mitterrand)
08:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe