11/01/2011
Petits meurtres entre camarades
Petits meurtres entre camarades
Enquête secrète au cœur du PS
David Revault d’Allonnes
Editions Robert Laffont
« Quatre camarades, deux garçons, deux filles, une seule possibilité ». Pas étonnant donc que tous les coups soient permis entre ces quatre là. Et ce livre est le récit de tous ces « coups ». « Quarté gagnant, quatuor sanglant ». « Le socialisme est, plus que jamais, un sport de combat ».
Et si cela n’était vrai qu’au plus haut niveau, pour la Présidence de la République…
L’auteur est le journaliste de Libération chargée de « suivre » le PS. Manifestement les protagonistes, et leurs entourages, lui ont beaucoup parlé, surtout pour dire du mal des concurrent(e)s. Concernant Ségolène, ce sont ses ex ami(e)s et allié(e)s qui en parlent le mieux…pour en dire le pire.
L’histoire commence par l’élection, contestée, de quelques voix, de Martine Aubry au poste de 1ere Secrétaire du parti, avec fraudes à tous les étages. « Palm Beach version Solferino ». Comme Al Gore en Floride, Ségolène perdra l’élection sur des votes douteux. Et Martine, pendant un an, menacera régulièrement de démissionner. En particulier pendant et après la désastreuse campagne des élections européennes.
Qui sera candidat(e) pour gagner en 2012 ? « La victoire revient à celui qui tient le dernier quart d’heure » (Carl von Clausewitz).
08:37 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps
09/01/2011
Intrigues à Versailles
Le noyé du grand canal
Jean-François Parot
Les enquêtes de Nicolas Le Floch
10/18 n°4369
Je sais bien que ce n’est pas le dernier tome des aventures du commissaire au Châtelet, mais celui là vient de sortir en format « poche » !
Premières années du règne du jeune Louis XVI, et de sa non moins jeune, mais plus imprudente épouse. « La reine n’admettait plus qu’on gênât ses plaisirs par de lassantes précautions ».
Les intrigues se croisent et semblent avoir peu d’importance. L’essentiel est de reconstituer l’atmosphère de l’époque, à Versailles et au centre de Paris.
Les personnages sont attachants (sauf « le noyé du grand canal » vite emporté…) et la langue est exquise.
Je persiste à préférer les livres de Parot aux adaptations qui en sont faites pour la télévision.
« Ceux que nous aimons, c’est à l’aune de leurs vertus et de leurs défauts confondus qu’il nous faut les apprécier ».
08:46 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature
08/01/2011
La mort du roi Tsongor : toujours actuel
La mort du roi Tsongor
Laurent Gaudé
Editions « Actes Sud » / Babel n°667
Prix Goncourt des lycéens 2002 et Prix des libraires 2003
Deux hommes, entourés chacun d’une armée, s’affrontent pour une « promise ». Nouvelle guerre de Troie, en moins « homérique ».
Le roi Tsongor préfère mourir plutôt que de voir « ça ».
La femme n’est que prétexte symbolique à l’affrontement. On s’entretue pour montrer sa puissance. En Côte d’ivoire aujourd’hui la convoitée se nomme « présidence de la république ».
Au bout de quelques années les hommes ne se souviennent même plus de la raison, du prétexte de la guerre. Comment ne pas penser à 14/18 ?
A la fin tout est mort, ruines, et errances des survivants à qui ne reste que la honte.
« Est-ce que je pourrai dire que j’ai été heureux ? Et ceux que je laisse, que penseront-ils de moi ? »
08:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
30/12/2010
La crise de 2008
Le casse du siècle
The big short
Michaël Lewis
Editions « Sonatine »
Etre « short », en bourse, cela consiste à parier à la baisse. Quelques visionnaires avaient eu le pressentiment que ces obligations appuyées sur des prêts impossibles à rembourser allaient finir par s’écrouler. Ils ont parié à la baisse, parfois en prévenant que le système allait dans le mur, parfois en restant silencieux. Ils ont gagné des centaines de millions, mais n’avaient pas prévu que tout le système risquait de s’écrouler dans cette économie casino, complètement déconnectée de l’économie productive.
Ce que ce livre explique, c’est comment les courtiers ont gagné beaucoup d’argent en jouant avec les dettes des classes les plus défavorisées, ou des classes moyennes qui s’endettaient plus que de raisons dans des achats immobiliers en faisant le pari que les prix continueraient à grimper. Même les cartes de crédit étaient hypothéquées sur des biens immobiliers dont la valeur était supposée ne jamais baisser.
Le système était simple : une offre de prêt à un taux d’appel très bas, révisable au bout de deux ans. Et quand le taux remontait, que le prêt ne pouvait plus être remboursé : amendes sur le découvert, nouveau dossier pour refinancer le prêt, nouvelles commissions pour les banques, nouvel endettement augmentant le risque d’une impossibilité de rembourser, jusqu’à l’étranglement final. « Des outils financiers complexes étaient inventés dans le seul but de prêter de l’argent à des gens qui ne pourraient jamais rembourser ». Des milliers de maisons non payées se sont trouvées mises en vente, et les prix de l’immobilier ont baissé d’autant, et la valeur des prêts hypothécaires avec ! Et les obligations adossées sur ces prêts. Et les agences de notation prétendaient qu’il n’y avait aucun risque, ce qui a permis de vendre les obligations pourries aux pigeons, jusqu’au Japon, en passant par l’Allemagne et la Suisse, entre autres !
Les obligations créées en se basant sur des prêts impossibles à rembourser ne se sont dégradées qu’après les saisies et les ventes forcées, à perte.
Et quand la pyramide s’est écroulée les contribuables ont été obligés de racheter directement aux banques tous ces prêts pourris, pour 1 000 milliards de mauvais investissements (estimation du FMI), ce qui a permis au système de redémarrer : les institutions financières américaines ont versé en 2010 plus de 100 milliards d’euros de bonus à leurs dirigeants et autres « traders »…
« Pas une seule fois au cours de toutes ces années, je n’ai rencontré une personne dans une grande banque de Wall Street qui avait une crise de conscience ».
« Les banques qui méprisaient le besoin de régulation insistaient pour être secourues par le gouvernement. Le succès est un accomplissement social, l’échec est un problème social… »
Certains passages sont parfois un peu compliqués à comprendre quand on ne connaît rien à la bourse, mais l’auteur explique : au début c’est volontairement que l’on a fait compliqué pour que l’investisseur de base ne comprenne pas, mais à la fin, même les dirigeants des banques de Wall Street ne comprenaient plus rien à ce qui se passait ! Ce qui ne les a pas empêcher d’empocher personnellement des centaines de millions, et de se poser en donneurs de leçons, alors qu’ils avaient été incapables de prévoir la crise.
08:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie
29/12/2010
A la faveur de la nuit
A la faveur de la nuit
Jimmy Beaulieu
Les impressions nouvelles
La nuit, deux jeunes filles attendent un garçon.
A la faveur de la nuit, elles se racontent des histoires qui font peur ou qui émoustillent.
Jimmy Beaulieu vit à Montréal, (mais je préfère « Paul à Québec » de Michel Rabagliati) ses dessins ne sont pas sans intérêt, mais l’histoire, qui n’en est pas vraiment une, « à tonalité sentimentalo-érotique », semble un prétexte pour rassembler et montrer sa production.
De plus, pour parler des fantasmes de filles, et de leur sexualité, y compris homosexuelle, il y a des dessinatrices de BD qui font ça très bien.
« Il n’y a pas d’amour sans débordement », mais je préfère la spontanéité de « Fraise et chocolat ».
08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, érotisme