02/04/2011
littérature nordique
Le septième fils
Arni Thorarinsson
Editions Métaillé noir
Le salon du livre de Paris mettait cette année en vedette la littérature nordique.
Depuis Millénium, le polar noir nordique prolifère avec succès.
J'avais bien aimé "Le dresseur d'insecte" de l'Islandais Arni, fils de Thorarins.
"L'idée du septième fils plonge ses racines dans le pouvoir magique et le caractère sacré associé au chiffre 7, celui de l'univers, du ciel et de la terre. Celui de la vie. Dans l'islam, il est le symbole de la perfection et de la bonté. Adam avait sept fils".
Ce "Septième fils" nous plonge dans l'Islande profonde. Cette fois-ci celle des "Fjords de l'Ouest" et ses quotas de pêche. Une région qui a perdu le quart de sa population en vingt ans, avec la fin de l'industrie du poisson.
"Ils nous ont volé le quota de pêche pour nous imposer celui des races et des sexes."
Un politicien brillant, qui aurait pu prétendre au poste de "Premier Secrétaire" du Parti Socialiste islandais, originaire de la région, est retrouvé dans le port de Reykjavik, les cervicales brisées.
"Il n'est pas facile d'être le premier secrétaire d'un parti aussi éclaté que le nôtre" (Il s'agit du PS islandais, toute ressemblance serait fortuite...)
"Ce n'est pas en se pavanant comme un prince qu'on séduit les électeurs du Parti Socialiste"
"Les femmes des dirigeants politiques sont évidemment censées être vues plutôt qu'entendues"
"Les hommes politiques disent volontiers du mal de ceux dont ils se sentent menacés"
Quasiment au même moment, une ancienne gloire nationale du foot, également originaire des "fjords de l'ouest" est retrouvée assassiné dans un camping car volé et incendié.
Einar, "journaleux fouineur", mène l'enquête. Une nouvelle occasion de mieux connaître ce petit pays qui adhérera, peut-être, à l'Union européenne.
"Je me dis parfois que l'Islande est devenue une Nation qui a perdu tout sens de l'Etat.
- Et qu'est-ce qui a remplacé l'Etat ?
- Le Marché."
"Ce qui bousille les gens partout dans le monde ? La cupidité, l'indifférence et l'irrespect."
"Sa richesse fut de ne jamais nuire"
"Ceux qui se croient omniscients sont insupportables pour les autres qui, comme nous, le sont"
"Tous ceux qui prétendent y voir clair dans le jeu des femmes se mettent le doigt dans l'œil"
"Il m'a toujours semblé facile de pardonner, mais difficile d'oublier"
"Peut-être le "chez soi", c'est simplement le lieu où l'on compte pour les autres"
08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
31/03/2011
début de la fin de l'hégémonie occidentale
Géopolitique des empires
Des pharaons à l'impérium américain
Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau
Editions Arthaud
Une géopolitique centrée sur la longue durée.
L'amateur d'Histoire que je suis, dont les professeurs se réclamaient majoritairement des "Annales", s'est régalé.
Sans oublier l'importance de la nature du terrain (merci la géographie).
L'Histoire, et le présent, expliqué par les rapports de forces et le souci de sécurité.
La découverte que "les grands empires, à l'exception de ceux de la période coloniale, ont quasiment tous été des empires asiatiques." Gengis Khan, maître du plus vaste empire que le monde ait connu.
L'opposition multiséculaire entre nomades et sédentaires.
L'empire parthe (vers -250) pour éclairer l'Iran d'aujourd'hui.
L'expansion des nomades turcophones. L'empire ottoman, "né d'une modeste tribu turcophone fuyant devant l'avancée des Mongols".
Les empires africains, d'avant la colonisation, ne sont pas oubliés.
"La mondialisation, essentiellement le fait des musulmans", avant l'expansion maritime des Portugais et des Espagnols. Hégémonie ibérique "disputée puis éliminée par la Hollande, la France et l'Angleterre".
Conclusions :
"Ce qui caractérise par-dessus tout l'Europe c'est la perte du sens des rapports de force".
"Sans doute assistons-nous au début de la fin de l'hégémonie absolue exercée par l'Occident depuis quelque trois siècles."
Au total un livre passionnant, bien fait, d'autant plus intéressant qu'il n'est pas centré sur l'Europe mais nous fait découvrir le vaste monde.
La cartographie, réalisée par Sophie Mousset et Nicolas Rageau est non seulement superbe mais exceptionnellement claire et lisible.
"Les Dieux, comme les hommes, sont mus par une loi de nature qui pousse les plus forts à dominer" (Thucydide)
08:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
30/03/2011
Polina
Polina
Bastien Vivès
Editions Casterman
Le roman graphique dont tout le monde parle, à juste raison.
Un peu plus de 200 pages qui glissent comme dans un ballet.
Polina est une petite fille qui apprend la danse classique. Elle devient jeune fille, puis jeune femme en progressant dans son art. Elle est douée et elle travaille.
Un parcours initiatique pour découvrir au fond d'elle même pourquoi elle fait tous ces efforts, quel est le sens de sa vie.
Un livre sur l'apprentissage, les espoirs et les déceptions, les réussites et les échecs.
"Les gens qui se justifient ont déjà perdu"
08:31 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
29/03/2011
Martine Aubry, une ambition secrète ?
Martine Aubry, les secrets d'une ambition
Rosalie Lucas et Marion Mourgue
Editions de l'Archipel
Future Présidente de la République ? Au moins future candidate d'un parti parmi les plus importants ? Parti dont elle est devenue, après bien des difficultés, et quelques tricheries, la "patronne", presque incontestée.
Deux femmes journalistes pour décrire le parcours de cette femme d'exception, l'une au "Parisien, Aujourd'hui en France", l'autre aux "Inrockuptibles". Peut-être avec des sensibilités de femmes, mais elles parlent d'abord politique et ambition.
Le portrait est plutôt flatteur : Martine est travailleuse, volontaire, intelligente. Elle a des convictions et plus encore des idéaux, bien qu'énarque. "Energique comme un tank" (Pierre Arditi). Capable de faire de Lille "sa" ville. L'anti "bling-bling" aux antipodes de Sarko et DSK.
Mais le portrait ne cache pas les faiblesses : le mauvais caractère, légendaire, les colères, la difficulté à sourire, l'incapacité à accepter les critiques, souffrant d'angoisses, de migraines, capable d'atermoiements. "Elle refuse la contradiction" (Un député UMP du Nord).
Martine qui ne garde pas son nom de jeune fille car elle n'est que trop "la fille de Jacques Delors". Et garde celui d'Aubry même après son divorce ("C'est mon nom d'actrice" !)
Martine attaqué sur Internet parce que son nouveau mari, avocat de gauche, militant de "Juristes sans frontières" a défendu un rescapé d'une bande criminelle trop proche de la nébuleuse terroriste islamiste. "Ces attaques démontrent une méconnaissance totale du métier d'avocat. Défendre un accusé n'est pas épouser sa cause" déclare celui que l'extrême droite qualifie sans relâche d'"ami des islamistes".
"L'Europe c'est la concurrence qui simule, la coopération qui renforce, la solidarité qui unit" (Martine Aubry, fille de Jacques Delors)
"Comme c'est une anxieuse, elle est perfectionniste et se met la pression" (Adeline Hazan, maire de Reims, ancienne députée au Parlement européen)
"La justice voudrait que ce soit Martine la candidate. Mais la justice et la politique sont deux choses différentes" (Laurent Fabius)
08:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politiqque
26/03/2011
l'ingratitude des fils
L'ingratitude des fils
Pierre D'Ovidio
10/18 n°4402
Collection "grands détectives"
Paris, hiver 45 : il fait très froid et les conditions de survie sont difficiles.
Un cadavre, à moitié calciné, est découvert par des enfants jouant dans des décombres.
Un jeune inspecteur de police mène l'enquête, entre deux séances de cinéma pour aller voir Chaplin et "Les enfants du paradis".
Parallèlement, nous avons droit à des retours en arrière qui nous racontent la vie de juifs lithuaniens, à Vilnius, la "Jérusalem du nord".
1915 : l'entrée des troupes allemandes le jour du Yom Kippour. L'occupation allemande jusqu'à novembre 1918, remplacée par l'occupation bolchévique, puis par les fascistes polonais du général Pilsudski.
Le choléra et le typhus. Des pogroms.
1926 : la victoire aux élections de juin de la gauche, renversée en décembre par un coup d'Etat militaire appuyé par les "Loups de fer", milice fasciste calquée sur celles de Mussolini. S'épanouit alors "un racisme étroit, vengeur, qui aspirait à la pureté de la race et mobilisait de plus en plus contre les "étrangers" sur fond de stagnation économique".
1933 : l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne. La propagande antisémite haineuse qui redouble.
L'exil, vers Paris, puisque les USA ont instauré des "quotas sévères pour les immigrants d'Europe centrale et septentrionale".
1936 : Les espoirs du Front populaire.
1940 : l'occupation allemande.
Août 1941 : la rafle des juifs dans le XIe arrondissement, répétition générale de la trop fameuse "rafle du Vel d'Hiv", un an plus tard.
Bien entendu, les deux histoires vont se rejoindre pour le dénouement final !
"Ceux qui oublient le passé se condamnent à le revivre" (George Santayana)
08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)