01/03/2011
Pensées de François Mitterrand
Pensées, bons mots et traits d'esprit de
François Mitterrand
Sélectionnés par Laurent Pfaadt
Editions "City"
Je me souviens parfaitement que j'étais en mission à Chypre, il y a 15 ans, quand j'ai appris le décès de François Mitterrand.
Beaucoup de livres sont parus sur François Mitterrand, et ces 15 ans ont été l'occasion d'une petite reprise éditoriale.
François Mitterrand a été un orateur et un écrivain prolixe, et plutôt talentueux.
Laurent Pfaadt a fait sa sélection de quelques bonnes formules.
J'ai fait ma sélection au sein de la sélection...
"Salut à celles et à ceux que l'on bâillonne, que l'on persécute et que l'on torture, qui veulent vivre et vivre libres. Courage, la liberté vaincra"
"Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi"
"On ne jongle pas avec les espérances populaires"
"Il n'est pas besoin de tout approuver dans la politique d'un pays pour y aller"
"La démocratie, c'est le droit institutionnel de dire des bêtises"
"Dans la vie politique, il faut être offensif. Si on se défend, on a déjà perdu"
"Les grandes fortunes ne se font pas sur les chemins de la vertu"
"Être d'accord avec soi-même, je ne connais pas meilleur bulletin de santé"
"Ecrire, c'est vider son sac"
"L'amour et la beauté, la liberté et le savoir sont toujours à réinventer"
"La bonne gestion d'une erreur vaut mieux que certains succès"
"L'échec se jauge à l'espérance"
"Le christianisme, c'est la reconnaissance de la souffrance comme levier de l'espérance"
"Je suis né chrétien, et je mourrai sans doute dans cet état. Dans l'intervalle..."
"Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne plus exister"
"On ne peut juger un homme qu'à la fin"
09:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
27/02/2011
mystères d'un crime
L'assassinat d'Henri IV
Mystères d'un crime
Jean-Christian Petitfils
Editions Perrin
La pièce de théâtre, avec le convainquant Jean-François Balmer, m'a donné envie d'en savoir un peu plus.
Si l'on se pose la question habituelle "à qui profite le crime ?", la Reine, et son entourage italien, est la première suspecte : elle vient d'être couronnée, elle devient régente et la perspective d'une guerre s'éloigne contre les catholiques qui règnent à Vienne, Madrid et Bruxelles. Les scènes étaient parfois violentes avec son mari, qui, à l'occasion, menaçait de la renvoyer. Mais "la grosse banquière" ne semble pas avoir cherché le pouvoir.
Autre suspect : l'Archiduc Albert de Habsbourg, marié avec l'Infante d'Espagne Isabelle, souverain, sous la suzeraineté espagnole, des "Pays-Bas espagnols" (l'actuelle Belgique, sauf Liège, + le Luxembourg et une partie de l'Artois). Il craignait, lui aussi, une guerre de la France contre les Habsbourg, à propos de la succession du Duché de Clèves, guerre qui aurait pu se dérouler en partie sur son territoire, surtout si Henri mettait en œuvre son désir d'aller "récupérer" son dernier amour, la jeune Charlotte de Montmorency, devenue Princesse de Condé, retenue contre son gré, et par la volonté de son mari, à Bruxelles.
La thèse de Jean-Christian Petitfils est que Ravaillac a été manipulé par des conspirateurs à la solde de l'Archiduc Albert.
Le seul problème est qu'il ne fournit aucune preuve convaincante.
Que l'Archiduc ait souhaité la mort du roi est crédible. Qu'il ait conspiré dans ce but est possible. De là à armer le bras de Ravaillac...
Que Ravaillac ait été vêtu "à la flamande" ne prouve rien.
Que le régicide ait été persuadé que son geste serait apprécié, "bien reçu du peuple", prouve seulement qu'il avait l'esprit dérangé des exaltés persuadés d'avoir raison, dans un climat général d'intolérance religieuse, ravivée par l'appui apporté par le roi de France aux princes protestants contre Rodolphe II, Empereur du Saint Empire romain germanique.
Henri avait déjà échappé à une vingtaine de tentatives de meurtre. Il n'est pas étonnant que l'une d'elles finissent par aboutir.
Reste une certitude : "son assassinat a magnifié l'homme", devenu un des rois les plus populaires de l'Histoire de France.
Et une question : le régicide n'a-t-il pas favorisé le renforcement de l'absolutisme monarchique ?
"En politique, les apparences ont autant de poids que les réalités"
"Un quinquagénaire affolé par une nymphette" ; "Chez le Vert galant, le démon de midi s'attardait infatigablement"
08:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire
26/02/2011
Boulevard des branques
Boulevard des branques
Patrick Pécherot
Folio policier n°531
Paris, 1940, la "débâcle". Un détective privé parisien en pleine action. Avec l'utilisation de l'argot parisien de l'époque, mis en valeur par Audiard.
Au delà de l'enquête policière, le livre vaut par la restitution de l'ambiance de l'époque ("c'était un temps déraisonnable", Aragon dixit), la gestapo utilisant les policiers véreux, comme Pierre Bony, et des voyous, comme Henri Lafont, utiles à la répression, l'évocation de la guerre d'Espagne (où est passé l'or de la République envoyé à Staline ?), et surtout une dénonciation vigoureuse du sort réservé aux malades mentaux dans cette époque de "purification ethnique", "d'hygiène raciale" et de "prophylaxie" sociale.
"On estime à 40 000 le nombre de malades qui trouvèrent la mort dans les hôpitaux psychiatriques français entre 1940 et 1945".
"Cinquante ans plus tôt, là où paradaient les feldgraus, le préfet Poubelle avait fait sabler la chaussée pour que les chevaux des dragons ne glissent pas en chargeant les ouvriers"
"Le baratin, quand on y met le doigt, il vous emporte vite"
"Nous réclamons qu'on libère les forçats de la sensibilité"
"Les tortillards, ça incite à la réflexion"
"Le principe démocratique a contribué à l'affaiblissement de la civilisation en empêchant le développement de l'élite" (Alexis Carrel)
07:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
24/02/2011
l'état du monde 2011
La fin du monde unique
50 idées forces pour comprendre
L'état du monde 2011
Sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal
Editions La découverte
Cinquième année de la nouvelle formule qui allie d'une part un site qui reprend tous les articles, pays par pays, depuis le début des années 80, ce qui permet d'avoir le recul de l'histoire récente, et d'autre part cinquante articles de fond, de quelques pages chacun, qui expliquent avec concision les enjeux, sous la direction de deux spécialistes des questions internationales, classés en cinq grand chapitres : nouvelles relations internationales, questions économiques et sociales, sociétés et développement humain, environnement et nouvelles technologies et enjeux régionaux.
Le monde unique, auquel certains ont cru après la disparition du communisme, n'est déjà plus, comme le prouve les évènements actuels.
Plus que jamais indispensable pour une recherche rapide d'informations en français, et tenter de mieux comprendre le monde actuel, dans toutes ses dimensions.
08:10 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
23/02/2011
une vie chinoise
Une vie chinoise
1. Le temps du père
P Ôtié et Li Kunwu
Editions Dargaud
LA Chine contemporaine à travers la vie du dessinateur Li Kunwu qui raconte, avec humour, qu'il a appris à dessiner en faisant des portraits de Mao pour le besoins de la propagande, "soldat dessinateur". "Ce qui compte avant tout, c'est la profondeur de ton sentiment pour le président. Ton adresse au crayon n'est que secondaire".
P. Ôtié a été le scénariste de l'histoire.
Le premier tome va de la prise du pouvoir par Mao (le "père", la référence absolue) jusqu'à la mort de celui-ci. De Xiao Li (petit Li) à Lao Li, en attendant de devenir Li Kunwu.
A travers le "Grand bond en avant" puis la "Révolution culturelle" à l'aide du "petit livre rouge" et des jeunes "gardes rouges", les excès de l'idéologie, conduisant à la folie des hommes, et à la famine (entre 5 et 10 millions de morts de faim pour le "Grand bond en avant" ; 17 000 morts et 67 000 blessés pour la "Révolution culturelle"), avant que les "comités révolutionnaires" ne soient chargés de rétablir l'ordre, et 16 millions de "gardes rouges" expédiés à la campagne.
Les fameux "dazibaos" n'étaient pas le fleuron de la libre expression, mais le moyen de propager des ragots et de dénoncer les "ennemis du peuple", dont le père de l'auteur, cadre du parti, partisan de Deng Xiao Ping, mis en "rééducation".
Les dessins en noir et blanc évoquent la peinture au pinceau de l'art et de la calligraphie chinois.
"Il y a encore à manger. Les patates sont cuites. On ajoute la viande. Ce n'est pas la peine de péter" (Président Mao)
09:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire