13/03/2011
Rome avec Alix
Rome
Itinéraires avec Alix
Thérèse de Chérisey, Jacques Martin, Gilles Chaillet et Enrico Sallustio
Editions Casterman et Lonely Planet
Casterman, éditeur spécialisé dans la bande dessinée + Lonely Planet, les guides bien connus ont eu l'idée de marier leurs talents. Il y a "Venise avec Corto Maltese", et Rome avec le jeune Romain Alix, héros de BD depuis 1948 (même moi, je n'étais pas né !).
10 itinéraires, bien entendu à pied, nous sont proposés, avec un plan détaillé.
Le livre vaut par ses superbes illustrations, magnifiquement coloriées, qui reconstituent les bâtiments et l'atmosphère des différentes époques, avec des préférences marquées (mais la ville veut cela) pour l'antiquité et la renaissance baroque).
Chaque itinéraire est prétexte à promenade historique, avec des articles courts et clairs.
Un seul inconvénient : le format est un peu trop grand pour emmener le livre en promenade !
08:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages
12/03/2011
L'Olympe des infortunes
L'Olympe des infortunes
Yasmina Khadra
Pocket n°14480
Un terrain vague au bord de la mer. Des SDF y survivent, échoués là après leurs échecs dans des vies antérieures. Un "Olympe des infortunes".
Une belle galerie de portraits.
Survient Ben Adam, l'Homme éternel qui insiste pour le droit à une deuxième chance : "Je viens dire aux gens qui ont baissé les bras de relever la tête et de chercher au-delà de leurs échecs la chance d'un nouveau départ".
Mais la vie en ville est dure aux miséreux...
Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, nous livre une fable fataliste, pas vraiment optimiste, dans la ligne des "Hirondelles de Kaboul" dont j'ai déjà parlé sur ce blog, avec la même langue poétique.
"Toute chose en ce monde a une fin et aucun règne n'échappe à son déclin"
"Il n'y a pas de visites de courtoisie ; il n'y a que des intrusions, des agressions, des violations d'intimité, du voyeurisme agissant"
"Les routes sauront me rendre ce que les jours me prennent"
"Quand il pique sa colère, ses cris feraient reculer jusqu'aux vagues de la mer"
"Dans l'urgence, il est impératif de trouver du talent à un raté, et du génie à un détraqué"
"Seule la bêtise est increvable"
"La gloire n'est que la preuve que nous restons otages de nos vanités"
"L'échec relève de la mort, et tant qu'on est en vie, on a le devoir de rebondir"
"Rien n'égale l'écran du ciel sur lequel tu peins tes rêves avec le bout de tes cils"
08:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
10/03/2011
Vargas Losa et l'Amérique latine
Dictionnaire amoureux de l'Amérique latine
Mario Vargas Llosa
Prix Nobel de littérature 2010
Editions Plon
Cet ouvrage se trouve dans la collection des "dictionnaires amoureux", qui compte une trentaine de titres. Ces livres n'ont de dictionnaires que la présentation alphabétique. Ils se lisent au gré des envies et des mots qui attirent.
Inutile de chercher des statistiques ou des analyses géostratégiques.
Mélange pluriel d'articles rédigés à différentes époques par un écrivain prolixe, et de talent. Il est possible de détecter quelques variations dans les opinions politiques de l'auteur.
Vargas Llosa est d'abord un écrivain. A l'article Chili, il nous parle surtout de Pablo Neruda, et ne fait qu'évoquer la situation politique des années 70. Les romanciers tiennent une place de choix, plus que les responsables politiques, fussent-ils présidents, dans ce dictionnaire amoureux.
Vargas Llosa est Péruvien et une grande place est faite à son pays, sa culture, sa littérature et son Histoire. "Un pays qui a la chance d'être un carrefour de races et de cultures".
"XIXe siècle, siècle des utopies sociales et des nationalismes à outrance" ; "les nationalismes, forme extrême de l'irrationalité politique, qui a été, assurément, un des facteurs principaux du sous-développement latino-américain".
"Les hommes de cœurs épousent de préférence les causes perdues"
"La sensualité n'est pas obligatoirement synonyme de sexualité"
"Dans ce monde essentiellement matriarcal, les mâles recherchent chez les femelles, plus encore que du plaisir, compagnie et protection"
"Ne pas manifester de doute dans le dialogue est un manque de courtoisie"
"Le pouvoir ne paie pas le travail mais la soumission"
"Seuls le développement et la modernisation des uns permettront aux autres de se libérer de la crainte d'être envahis par les masses migratoires en quête de travail et de sécurité"
"En politique, la duplicité et le cynisme sont des instruments indispensables du succès et, parfois, de la simple survie des acteurs"
"La jeunesse a cessé de croire que la justice et le progrès se trouvent hors des urnes"
"La folie religieuse n'est finalement, comme le sexe, qu'une somme de variations sur quelques thèmes pathétiques"
08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
05/03/2011
Botticelli
Le rêve Botticelli
Sophie Chauveau
Folio 4509
Après "La passion Lippi", la biographie du plus doué des élèves de Fra Lippi : Botticelli.
C'est à Florence, sous le règne de Laurent de Médicis, le munificent, dit "Le magnifique", contre qui son maître l'avait mis en garde.
"C'est à Florence que coulent la vie, la folie, le génie..."
Florence symbole de la Renaissance.
L'histoire du peintre est indistinctement liée à celle de la cité, qu'il quitte le temps d'être le maître d'œuvre de la chapelle Sixtine, "capella magna" commandée par le pape Sixte IV.
Mais il reviendra à temps pour croiser Pic de la Mirandole et Savonarole, dominicain illuminé et fanatique, adulé puis mis à mort.
Nous sommes témoins du processus créatif du "Printemps", puis de "La naissance de Vénus", dont le modèle n'est autre que la fille de Lippi, enceinte de ses œuvres, lui l'homosexuel.
Nous voyons apparaître Léonard de Vinci puis Michel-Ange.
"L'homosexualité est d'autant plus pourchassée à Florence qu'elle s'y épanouit à l'égal de sa monnaie, le florin"
"Faire oublier aux pauvres leur misère, cacher, sous l'apparat, la dureté des temps"
"Il n'y a pas trente-six manières de chasser la peine, il n'y en a qu'une : le travail, le travail, le travail"
"Pour Botticelli, la peinture doit impérativement s'émanciper de la nature, surtout ne pas la copier"
"Désormais, la peinture peut exprimer les plus intimes sensations, les plus intenses bouleversements, l'effroi, l'horreur, le plus grouillant des tréfonds de l'âme humaine"
"Le désir rend les femmes intelligentes"
"Clitoris disaient les Grecs : c'est tout petit, mais ça jouit aussi haut et fort que ton sexe si long. C'est très petit mais ça fait des décharges aussi violentes que les éclairs des orages de chaleur."
"Tous les mystiques ont en commun un idéal de pureté dangereux"
"Il n'y a pas de raison. Pas plus de vivre que de mourir"
08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
01/03/2011
Une vie chinoise (2)
Une vie chinoise
2. Le temps du Parti
Li Kunwu et P. Ôtié
Prix de la BD historique Blois 2010
Prix "Ouest France"
Editions Dargaud
Deuxième tome de la trilogie "Une vie chinoise". Il commence là où s'était arrêté le premier : à la mort de Mao. Et se termine, symboliquement, avec la mort du père du "héros".
P. Ôtié a "mis en scène" la vie du dessinateur chinois Li Kunwu, qui, dans ce deuxième tome, n'est plus Xia Li, le petit Li.
Li est devenu soldat. Il veut entrer au Parti. Ce qui est difficile pour lui, puisque ses grands-parents étaient des "bâtards noirs", de petits propriétaires terriens. Seulement 2% de la population chinoise sont membres du Parti. Il fait du zèle, au point d'être volontaire pour être affecté dans une unité de production agricole.
Mais les services de propagande de l'armée ont besoin de son talent pour magnifier la nouvelle ligne politique, dans laquelle il se reconnait pleinement.
La période est marquée par l'arrestation de la "Bande des Quatre", et la réhabilitation de Deng Xiao Ping, qui permettra celle du père de Li, après dix années de camp de "rééducation".
Li découvre également les émois de l'amour, ce qui renforce le côté humain de cette "vie chinoise".
Album en noir et blanc où se mêlent, selon les moments, la peinture traditionnelle au pinceau, les dessins si particuliers de la propagande chinoise, et l'influence des mangas.
"Lorsque l'armée et le peuple ne font qu'un, qui donc sur terre peut s'opposer à eux ?"
09:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd