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15/03/2015

exposition thématique au musée Marmottan

La toilette : naissance de l'intime

Musée Marmottan Monet

 

Succès de l'exposition consacrée aux femmes à leur toilette au musée Marmottan. Pourtant j'y suis allé en semaine, à l'ouverture. Pourtant, les indications sont rares entre la sortie du métro et le musée. Malgré cela les salles de l'exposition étaient tellement encombrées, surtout la première, qu'il était vraiment difficile de pouvoir voir la centaine d'œuvres exposées. Heureusement que je suis plus grand que la moyenne !

Manifestement, pour les peintres comme pour celles et ceux qui viennent voir l'exposition, le bain n'est qu'un prétexte, dévoilant ce que cache le quotidien.

Sans être une "histoire de la toilette à travers les siècles", l'exposition montre bien l'évolution du XVe siècle à nos jours des rituels corporels.

Jusqu'au XVIIe siècle, l'eau est rare dans les logements. De plus les "médecins" stigmatisent l'usage de l'eau. Priorité est donc donnée aux linges, aux parfums, aux onguents, au "paraître", à la présentation de soi. La femme se farde s'arrange, se farde, s'habille,  devant d'autres, y compris les peintres.

Au XVIIIe, la scène se privatise, les corps se dénudent, le "cabinet de toilette", avec de l'eau,  se diffuse chez les riches, ce qui permet  de laver les parties intimes, et de peindre ces moments. C'est "la naissance de l'intime".

Au XIXe, s'accentue "l'ente-soi", privé, verrou tiré. Intimité révélée par le peintre, avant de l'être par le photographe au XXe.

Le grand changement dans le voyeurisme, c'est que la nudité féminine n'a plus de prétexte biblique. Le corps n'est plus "académique" mais celui du quotidien.

Comme toujours Picasso casse les codes.

Malheureusement les nombreux visiteurs de l'exposition n'ont pas profité de leur présence pour voir, ou revoir, les collections permanentes du musée Marmottan, du nom du riche monsieur qui a offert sa maison et sa collection aux Beaux-Arts. Ce musée est également le musée Monet. Impression bizarre d'être seul, avec le gardien, devant "Impression soleil levant", alors que la foule se bouscule à quelques mètres...

Ne pas oublier non plus, à l'étage, le fonds Berthe Morisot qui regroupe les œuvres de cette artiste ainsi que plusieurs tableaux de son beau frère Manet et divers autres impressionnistes.

 

10:46 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo

11/01/2015

La collaboration

La Collabo

Ration

1940 / 1945

Archives nationales,

 Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs Bourgeois,  Paris 3ème

Jusqu'au 2 mars

Plus de 300 documents, la plupart issus des archives des comités d'épuration après la Libération. Extraits des 300.000 dossiers ouverts par la justice, civile ou militaire, et par les commissions d'épuration des administrations.

La collaboration n'était pas uniquement politique, mais, pour les Allemands, prioritairement économique, mais aussi militaire, puisque la guerre n'était pas terminée, et policière contre les ennemis communs : les Bolcheviks, les Juifs, les Francs Maçons...

L'exposition révèle l'ampleur du phénomène, et la lecture de lettres anonymes de dénonciation fait froid dans le dos, car rien n'indique que le même phénomène ne se renouvellerait pas.

L'exposition fait une différence nette entre les "collaborateurs", sur la ligne politique de Pétain qui voulait entretenir le mythe de la souveraineté de la France, et de l'indépendance de son régime, et les "collaborationnistes", regroupés dans de petites organisations financées par les Allemands, vouant chacune un culte à leur chef et rivalisant dans la surenchère extrémiste, et qui ne voulaient rien de moins qu'un régime fasciste "à la française". Ces derniers prendront de plus en plus d'importance vers la fin de la guerre.

J'ai eu le plaisir de voir le document radiant Charles Vallin de l'ordre de la Francisque pour "gaullisme".

L'exposition montre de beaux exemples de propagande politique : des journaux directement financés par l'occupant. Des livres, dont le "best seller" est "Les décombres" de Lucien Rebatet, "loin de vivre dans une solitude amère et déshonorée."

L'exposition rappelle que la collaboration économique a été une initiative française. L'occupant pouvait se payer, avec les frais d'occupation exorbitants, versés par le Trésor français, toutes les marchandises qu'il souhaitait. Quelques intermédiaires français en ont tiré un grand profit. Toutes les entreprises françaises du bâtiment et des travaux publics ont travaillé pour l'Allemagne.

A partir de 1942, l'Allemagne ne se contente pas d'exiger plus de marchandises, plus de matériel. Il lui faut également plus de travailleurs. Ils seront 600.000 à partir dans le cadre du STO, à partir de 1943.

A partir de 1943, la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme ne suffira plus. 9 000 Français s'engagent sous l'uniforme allemand, en particulier dans les "Waffen SS". L'exposition montre Doriot, ancien leader communiste,  en uniforme allemand. "Vous détenez une part de notre honneur militaire" leur déclare Pétain.

En 1943 également : la création de la "milice" pour lutter contre les "terroristes" sur le front intérieur.

L'exposition montr un phénomène dont on parle peu : ces Français, à la solde de la Gestapo,  infiltrés dans la Résistance, impliqués dans la chute des principaux réseaux.

Une page douloureuse de l'histoire de notre pays, qu'il ne faut pas occulter...

 

08:58 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, histoire

28/12/2014

La nudité féminine à travers le regard d'une femme photographe

Un rêve s'il en fut jamais

Tuija Lindström

Institut suédois, 11 rue Payenne, Paris 3ème

Jusqu'au 18 janvier

 

Finlandaise enseignant la photographie en Suède, Tuija Lindström veut démontrer qu'il est possible de photographier des corps nus, de femmes,  en s'opposant au regard masculin et à la sexualisation de la nudité féminine.

Peut-être dans un regard de femme ?

Il y a également des paysages, des photos de rues, des portraits.

 

08:25 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, photo

07/12/2014

Un photographe qui mériterait d'être mieux connu

L'œil de Paris

Jean-Philippe Charbonnier

Exposition au Crédit municipal de Paris

Catalogue de l'exposition aux éditions Séguier

 

Quand je vais chez "ma tante", ce n'est pas pour mettre "au clou" les bijoux que je n'ai pas, mais pour les expositions qui y sont organisées. Dans ce cas, non pas avec les œuvres déposées "sur gages" et non reprises, mais en collaboration avec le musée d'art moderne de Paris, à qui Jean-Philippe a légué ses photographies.

Charbonnier est de la même génération, dans la même veine que Cartier-Bresson et Robert Doisneau. Les photographe dit "humanistes" qui "expliquent l'homme à l'homme".

Toutes les photos exposées sont des images en noir et blanc de Paris...et des gens qui y vivent du début du milieu des années 40 au milieu des années 70.

Le père de Charbonnier était artiste peintre et sa mère femme de lettres. Cela se sent aux cadrages de ses photos, et aux titres qu'il leur donne, pleine d'humour et souvent de double sens et de provocation ironique.

Si vous passez par là...C'est même gratuit si vous avez laissé un objet contre un prêt au bureau d'à coté !

 

 

08:41 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, photo

03/12/2014

Représenter la Grande Guerre

Vu du front

Musée des Invalides

Jusqu'au 25 janvier

 

J'ai trouvé à cette exposition un mérite essentiel : nous rappeler que la guerre de 14/18 était une guerre mondiale, qui ne s'est pas déroulée uniquement sur le sol français entre troupes françaises et allemandes. Et les documents et les œuvres présentées, venant de nombreux pays, en témoignent.

Front austro-italien (montagneux),  balkanique (Serbie - n'est-ce pas là que tout à commencé ?, Roumanie, Bulgarie...), germano-russe et du Proche-Orient.

Le début de l'exposition m'a procuré un choc, car elle ne cache rien de la mort de masse dans les conflits qui ont précédé le conflit de 1914 : guerre de Boers, guerres des Balkans, guerre russo-japonaise.

Nous sommes loin des tableaux représentant les bataille napoléoniennes et les charges historiques avec uniformes clinquants !

L'usage croissant de la photographie permet de représenter les horreurs du front, la mort de masse, les paysages ravagées, les tranchées,  malgré l'autocensure et la censure, et obligent les artistes plasticiens à repenser leur art. Ils tendent vers l'abstraction pour exprimer l'inhumain.

Les Etats belligérants mettent en place des missions de peintres et des services photographiques. Les débuts de l'aviation permettent des photographies aériennes.

 Les journalistes ont des difficultés pour accéder au front, mais certains combattants dessinent, parfois peignent ou photographient grâce à des appareils plus maniables.

Une somme d'histoires individuelles qui constituent notre histoire européenne commune.

 

Parfois la même image est reprise par différents pays belligérants, simplement en changeant la légende !

En même temps que l'école des Beaux Arts de Paris organise une exposition de ses élèves consacrée à la guerre, les Allemands font la même chose à Berlin.

 

08:24 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo