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12/01/2022

L'Indochine vers l'indépendance

Une sortie honorable

Eric Vuillard

éditions Actes Sud

 

Un récit, comme "L'ordre du jour" qu'il ne faut surtout pas manquer. Dans ce  nouveau récit, l'Indochine est à l'ordre du jour. Ou plutôt la fin de la colonisation française dans cette région du monde.

 

"Il faut voyager" écrivait Montaigne. "Cela rend modeste" ajoutait Flaubert"

"Le président reboutonna sa veste, comme les hommes d'affaires et les politiciens sont accoutumés à le faire par une sorte de réflexe conditionné. Les ouvriers, les employés des postes, les cheminots, les grutiers ne reboutonnent jamais leur veste."

"Les politiciens sont experts en toutes sortes de roublardises, ils jouent, le plus souvent fort mal, toujours le même rôle.

"Nous sommes les choses que nous possédons"

"De Lattre de Tassigny, Haut-Commissaire et commandant en chef en Indochine sera l'un des premiers à faire un usage massif du napalm."

"L'Amérique finançait désormais 40% du coût de la guerre."

"Dès le début de la guerre, la banque avait discrètement arrêté d'investir, elle s'était très vite débarrassée de ses positions indochinoises, faisant transiter ses fonds vers des cieux plus cléments."

"Les politiques étaient responsables d'avoir soutenu, contre les intérêts du peuple, une guerre inefficace, meurtrière, et d'avoir menti sr nos intentions et nos chances réelles de victoire. Ils avaient célébré sans cesse, bêtement, avec une mauvaise foi outrancière, nos soldats, quand c'était principalement des Arabes, des Vietnamiens ou des noirs qui mourraient , puisque l'essentiel de notre armée était alors composé de tirailleurs."

"Dans l'espérance dérisoire d'une sortie honorable, il aura fallu trente ans, et des millions de morts ("autant que de Français et d'Allemands pendant la Première Guerre mondiale"), et voici comment tout cela se termine ! Trente ans pour une telle sortie de scène. Le déshonneur eut peut-être mieux valu."

 

 

15:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

26/12/2021

De Paimpol à Islande

à Islande !

Ian Manook

éditions Paulsen

 

Ian Manook (ce n'est pas son vrai nom mais un pseudonyme) s'est fait connaître avec son trio de thrillers mongols, surtout Yeruldelgger (prix polar SNCF 2014) et "La mort nomade".

A Islande n'est pas un polar mais un livre d'aventures, basé sur des faits réels, qui raconte la vie, et pour certains la mort, de ces Bretons de Paimpol partant six mois par an à Islande pour pêcher la morue dans des conditions épouvantables.

L'action se passe au début du XXe siècle, mais cela fait déjà un demi-siècle que les pêcheurs bretons écument les eaux islandaises qui sont loin d'être sages. Il y a également les brouillards qui rendent la navigation périlleuse. La vie à bord est horrible : tout pour les poissons, rien pour les marins. Pas étonnant que certains naufragés préfèrent rester plutôt que de reprendre la mer. Leurs tombes existent encore, toutes tournées vers Paimpol où leurs femmes les attendent en haut de la falaise en espérant voir les bateaux de retour. Dans le cimetière de Parbazlanec un mur du souvenir égrène les noms des disparus.

J'ai une pensée pour mon grand-père, matelot sur le bateau de son cousin qui allait pêcher jusqu'à Terre Neuve. Mais aussi pour ma grand-mère qui me racontait les femmes attendant les bateaux pour les accrocher et les remonter sur la plage de galets en tournant les cabestans.

A Etretat comme à Paimpol, les chalutiers modernes ont mis fin à cette pêche artisanale.

 

 

 

16:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

25/11/2021

Autour de Mme Swann 2/2

A la recherche du temps perdu

A l'ombre des  jeunes filles en fleurs

Autour de Mme Swann 2/2

Marcel Proust

adaptation et dessin de Stéphane Heuet

éditions Delcourt

 

"Autour de Mme Swann" est la première partie d'"A l'ombre des jeunes filles en fleurs", deuxième tome d'"A la recherche du temps perdu".

Le jeune "héros", Charles,  est amoureux de Gilberte. Pour pouvoir l'approcher, il se fait inviter par la mère de Gilberte, Mme Swann. Les sentiments de Gilberte ne semblent pas être à l'unisson. Elle évite son soupirant autant que possible. Charles espère qu'en prenant un peu de distance il manquera à Gilberte, mais ce n'est pas le cas.

Grâce à Mme Swann, Charles peut approcher son héros littéraire : l'écrivain Bergotte. Il lui fait découvrir le monde des maisons closes, ce qui le change de son amour platonique.

"Et comme la durée moyenne de la vie est beaucoup plus grande pour les souvenirs des sensations poétiques que pour ceux des souffrances du coeur, depuis si longtemps se sont évanouis les chagrins que j'avais alors à cause de Gilberte."

La "recherche du temps perdu" a obtenu le Goncourt en 1918, au lendemain de la Première guerre mondiale, à laquelle il ne fait nulle allusion, décrivant une société bourgeoise dont l'occupation principale est de se recevoir à tour de rôle, en essayant d'avoir parmi les invités les noms les plus en vue du "tout Paris". Des gens qui n'ont pas besooin de travailler pour vivre.

Depuis bientôt trente ans que Stéphane Heuet met en bandes dessinées le roman de Proust, ses dessins, ses couleurs,  sont en parfaite osmose avec l'oeuvre littéraire.

 

16:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature

06/08/2021

Drogué jusqu'à la moelle

Crénom, Baudelaire !

Jean Teulé

Mialet-Barrault éditeurs

 

Avec son talent d'écriture indiscutable, Jean Teulé dresse un portrait à charge de Baudelaire, l'homme plus que l'écrivain. L'homme dont la vie fut un roman.

Enfant gâté qui devra être mis sous tutelle en raison de la vitesse à laquelle il dilapidait son héritage.

Dandy snob qui vivait dans la misère. La drogue passait toujours avant la nourriture, le superflu toujours avant l'essentiel.

"Baudelaire aime les vices et puis c'est tout."

Les maladies vénériennes le tueront avant l'alcoolisme.

Quand à l'oral de français du Bac l'examinatrice m'a demandé quels poèmes de Baudelaire je préférais, ma réponse a été sans hésitation : les interdits !

 

"Là tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté."

 

"Ainsi je voudrais, une nuit,

Quand l'heure des voluptés sonne,

Vers les trésors de ta personne,

Comme un lâche, ramper sans bruit,"

 

"Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,

A cette horrible infection,

Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,

Vous mon ange et ma passion !"

 

"Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches"

 

17:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

18/07/2021

Fresque historique XVe et XVIe siècle

L'étoile brisée

Nadeije Laneyrie-Dagen

(professeure d'histoire de l'art à Normale Sup)

éditions Gallimard / nrf

 

Il ne fait pas bon être Juif dans l'Espagne d'Isabelle la Catholique. Afin d'éviter qu'ils soient massacrés, un couple envoie ses deux fils sur les routes. L'un part vers le Nord, l'Allemagne en passant par la France. Il devient le médecin d'un moine nommé Martin Luther. L'autre part vers l'ouest, donc vers le nouveau monde. Il devient intime d'Amerigo Vespucci et contribue à ce que son prénom devienne le nom de ce continent redécouvert.

Au cours de leurs péripéties ils croisent des personnages qui emmènent les lecteurs sur les routes, et les océans, y compris à Londres,  en Algérie et dans le ghetto de Vénise. L'un d'entre eux passent deux fois à Aire-sur-la-Lys !

L'étoile brisée est celle de David, séparée au moment de leur départ, chacun en gardant la moitié.

 

"Le seigneur Erasmus n'est pas tendre pour les femmes. Il dit que nous sommes vaines et créatures ineptes. Mais il nous reconnait, à cause de notre beauté et de ce manque de raison, un pouvoir sur les hommes. Si nous n'étions pas telles, écrit-il, le monde serait terriblement ennuyeux !"

"Martin assure qu'un dépouille ne doit pas être honorée puisque l'âme est partie"

 

 

16:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire