04/05/2017
Cabu, le caricaturiste le plus juste
Le journal des présidents
Cabu
éditions Michel Lafon
"Un dessinateur qui se nourrit de l'actualité compte plus volontiers les septennats qui se succèdent que l'âge qui avance." (Cabu)
Quand je vois la plupart des caricatures d'aujourd'hui, je ne peux que regretter l'assassinat de Cabu.
Non seulement son trait est juste, mais il était un véritable chroniqueur de la vie politique, il est aussi juste dans la fond que dans la forme graphique.
Les sept présidents de la Ve République sont, bien entendu, les vedettes qui se trouvent en couverture. Mais il y a également des caricatures des deux présidents de la IVe : Vincent Auriol, le socialiste méridional, et René Coty le Havrais.
Bien entendu les présidents sont rarement seuls, et l'on retrouve tous les principaux personnages politiques des soixante dernières années. Il y a donc trois dessins où l'on reconnait avec le président Hollande, Emmanuel Macron baptisé "l'hémisphère droit de Hollande", et un autre qui fait dire à Hollande "tu iras loin...à ton âge, je n'avais pas encore fait descendre les notaires dans la rue !".
Cabu nous manque, ses dessins sur l'actualité de cette présidentielle nous manque. A défaut de nous consoler, nous pouvons nous régaler des dessins antérieurs...
08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, présidentielle, dessins de presse
03/05/2017
Le martyr des Tziganes
Django
d'Etienne Comar
avec Reda Kateb, Cécile De France
1943 : Paris occupé par l'armée allemande, qui a besoin de se distraire, y compris avec la musique de Django Reinhardt, bien que Tzigane, et donc considéré comme "dégénéré" par les nazis.
Une grande tournée en Allemagne lui est proposée. Il considère que cette guerre n'est pas la sienne : il joue sa musique devant qui vient l'écouter...jusqu'à sa prise de conscience du sort des Tziganes, qui n'a rien à envier au sort des Juifs ou des homosexuels .
Il décide donc de fuir en Suisse, via Thonon, avec l'aide d'une égérie du "Tout Paris" (personnage fictif joué par Cécile De France).
Il est alors au contact direct des Tziganes qui vivent les persécutions .
Reda Kateb prouve, une nouvelle fois, qu'il est un grand acteur. Il a travaillé son rôle au point d'apprendre la guitare (même si ce n'est pas lui que l'on entend) et le dialecte manouche, mélange d'allemand (comme le yiddish) et le romani.
Ce premier film d'Etienne Comar est une réussite, même s'il y a des longueurs. Il n'était pas indispensable de le faire durer deux heures, malgré la musique qui swingue.
08:07 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
02/05/2017
Marine, Trump, le Brexit
Marine était très contente de la victoire de Trump, son frère en mensonges et démagogie xénophobe.
Après 100 jours à la Maison blanche, ceux des classes populaires américaines sont désenchantés, et, à ce stade, aucun président américain n'avait été aussi impopulaire.
Comme Marine, Donald s'en prend aux journalistes.
Marine était ravie de la victoire du Brexit. Ce vote aussi était fortement marqué par la xénophobie. Le Brexit n'est pas entré en application que les Anglais déchantent déjà et découvrent que la campagne anti-UE était largement basée sur des mensonges. Leur pouvoir d'achat est en baisse, comme leur monnaie nationale. De nombreux emplois sont menacés. Il est devenu clair que sortir de l'UE n'est pas un chemin tapissé de pétales de roses. Seulement les épines !
Puissent les électeurs français tirer les leçons de ces deux mauvaises aventures !
Comment rester dans l'Euro (en plus du franc) sans rester dans l'UE ? Sans respecter les critères de la monnaie commune ?
Le vote en faveur du Front National serait un vote de révolte. Ne serait-il pas bon de commencer par se révolter contre ses aneries aventureuses ?
08:19 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielles, le pen
01/05/2017
Quand un prix Nobel retourne au pays
Citoyen d'honneur
de Mariano Cohn et Gaston Duprat
Goya du meilleur film étranger en espagnol
avec Oscar Martinez
Prix du meilleur acteur à la Mostra de Venise
Un prix Nobel de littérature, Argentin, retourne dans sa petite ville de la province profonde après plus de trente ans. Le maire va faire de lui le "citoyen d'honneur" de la ville dont il est l'unique célébrité.
Film de fiction puisqu'aucun écrivain argentin n'a jamais eu le Nobel, même Borgès.
Il refuse des dizaines de propositions dans le monde entier, et pourtant il accepte d'aller dans sa ville natale, par nostalgie. Mais sa célébrité a laissé de la rancoeur chez certains de ses congénères restés sur place.
Le film est également une réflexion sur l'acte créatif de l'écrivain, s'inspirant mais s'échappant de la réalité, s'enfermant dans son monde, au risque de l'égocentrisme.
08:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
30/04/2017
Le retour de Bernie Gunther
Les pièges de l'exil
Philip Kerr
éditions du Seuil
Après quelques incursions dans d'autres projets littéraires, Philip Kerr nous propose un onzième tome des aventures de son détective allemand Bernie Gunther.
Celui-ci est devenu concierge d'un grand hôtel sur la côte d'azur, au milieu des années cinquante, à la recherche de la tranquillité. Il a perdu de son humour cynique. Bien entendu, le passé le rattrape.
Son chemin croise celui de Somerset Maugham, ancien espion et homosexuel notoire. Bernie se trouve plongé dans le scandale des "espions de Cambridge", agents doubles au service du KGB, par idéalisme. En pleine guerre froide.
"Le sénateur Mc Carthy ne s'en prend pas seulement aux communistes, mais aussi aux homosexuels, la fameuse peur lavande."
Mais c'est dans l'évocation de la période de la guerre que Kerr est à son meilleur. Ce Britannique n'hésite pas à souligner les souffrances du peuple allemand, surtout à la fin de la guerre.
Il est bien connu que l'histoire est écrite par les vainqueurs. C'est sans doute pour cela que la plus grande catastrophe maritime de tous les temps est complètement passée sous silence dans les pays vainqueurs de l'Allemagne nazie.
En 1945, l'armée russe se rapproche de Königsberg, la ville de Kant, aujourd'hui Kaliningrad. "Une centaine d'enfants ont été tués dans cette cathédrale alors qu'ils fuyaient les bombes de la RAF. Pour vous convaincre que Dieu n'existe pas, ça bat Nietzsche à plate couture..." Les Allemands évacuent des milliers de personnes sur des paquebots. Combien de victimes sur le Gustloff (dont, dans le roman, la compagne de Bernie, enceinte de ses oeuvres), coulé par un sous marin russe ? Plus de 9.000 dit Kerr. Le chiffre officiel de 9.343 vient d'être revu à la hausse par un chercheur allemand : plus de 10.000, dont 4.000 enfants, et autant de femmes que l'on évacuait pour éviter qu'elles ne soient violées par les soldats russes.
Au cours du premier semestre 1945 d'autres navires transportant des réfugiés allemands furent coulés : "le Goya sur lequel 7.000 personnes perdirent la vie. Le Cap Arcona sur lequel 7.000 autres-dont beaucoup de détenus des camps de concentration- périrent. Et le Steuben, sur lequel 3.500 Allemands moururent.
"En comparaison, le naufrage du Titanic n'a fait que 1.500 victimes."
"Jamais les Berlinois de gauche ne se sont pris de sympathie pour Hitler comme l'ont fait les Autrichiens."
"De nos jours (le milieu des années cinquante), seules les Américaines peuvent se permettre de ressembler à des putes."
"Les livres sont précieux. Ils peuvent vous faire sentir chez vous."
"A moins d'être un imbécile, personne n'a jamais écrit sauf pour du pognon."
10:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, littérature