18/04/2017
Pour la liberté de la presse
100 photos de Yann Arthus Bertrand
pour la liberté de la presse
Reporters sans frontières
100 photos superbes de la terre, et des hommes qui y habitent, vue du ciel. Des assemblages de lignes et de couleurs comme seule la nature, travaillée par l'homme, peut en créer.
Comme toujours dans les albums de Reporters sans frontières, la carte du monde de la liberté de la presse, des "focus pays", cette fois sur la Syrie, le Canada (surprenant à cette place) et la Chine.
+ un dossier sur la désinformation via les fausses nouvelles de "vérités alternatives" qui ne sont que des mensonges délibérés.
15:20 Publié dans photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photos
13/04/2017
Cauchemars garantis
La guerre des mondes
Herbert George Wells
Adaptation : Philippe Chanoinat
Dessins et couleurs : Alain Zibel
éditions Le Monde et Glénat
"Nous avons appris, maintenant, à ne plus considérer notre planète comme une demeure sûre et inviolable pour l'homme." C'est par ces mots que se termine le roman.
H.G. Wells est considéré comme le "père" de la "science-fiction", même si le terme ne date que de 1929. Son imagination, et sa connaissance des thèses de Darwin, le portent vers les désastres et les calamités . De quoi en avoir des cauchemars...
Cette première histoire d'invasion martienne est une parabole morale doublée d'une réflexion politique. "Et si, pour une fois, c'était l'Anglais colonisateur (le livre date de 1898) qui devenait l'autochtone anéanti ?"
Le fait que les martiens périssent en raison des microbes terriens contre lesquels ils ne sont pas immunisés, fait immanquablement pensé aux ravages des épidémies sur les peuples du continent américain victime des colonisations.
11:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd
12/04/2017
Lamentation d'une pécheresse
Lamentation
C.J. Sansom
éditions Belfond
1546 : Londres, quelques mois avant la mort d'Henri VIII. Bien qu'il soit impensable d'évoquer l'hypothèse de la mort du roi,malgré sa décrépitude évidente, ses jambes pleines d'ulcères à cause de son diabète, les différentes factions sont en lutte d'influence. La politique religieuse du souverain, louvoyante est le terrain propice à ces confrontations...et à quelques épurations.
Afin de pouvoir divorcer de Catherine d'Aragon et se marier avec Ann Boleyn, Henri avait rompu avec Rome. Il n'avait pas hésité à saisir les monastères et a en tirer l'argent dont il avait besoin pour financer sa guerre contre la France. A la grande déception de ceux qui espéraient que cet argent servirait à aider les plus pauvres. Mais, pour le reste, il ne souhaitait pas pour autant s'aligner sur les positions religieuses des luthériens et s'accommodait fors bien de pratiques religieuses copiées sur les catholiques, mais sans le Pape. Comme le Pape, il interdit la lecture de la bible par les "petites" gens. "Il n'a fait preuve d'aucune constance en matière de religion. Une année Lord Cromwell met en place la vraie réforme ; l'année suivante, il est exécuté." "Pour comprendre le roi, il suffit de se rappeler qu'il croit sincèrement que Dieu l'animé chef de l'Eglise d'Angleterre." Dans son testament , il demande que des messes tout à fait traditionnelles soient célébrées pour le repos de son âme.
Les anabaptistes qui considéraient que selon le vrai christianisme les différences sociales devraient être abolies et que tous les biens devaient être mis en commun, étaient "la bête noire de toute l'élite politique". Massacrés à Münster, aussi bien par les dirigeants protestants que catholiques, certains s'étaient réfugiés en Angleterre.
En 1546, sa sixième épouse, Catherine Parr penche vers la réforme et certains membres du Conseil du Roi voudrait bien la faire chuter. La régence et la tutelle du jeune prince Edouard, qui n'avait pas dix ans, était un enjeu d'importance.
Une grande chasse aux "hérétiques" est ouverte pendant quelques mois sur le thème de la "transsubstantiation", avec autodafés de la longue liste de livres qu'il était interdit de posséder. Il arrive même que les bourreaux ne se contentent pas de brûler des livres mais aussi des malheureux préférant mourir que d'accepter que "le corps et le sang du Christ soient présents dans l'hostie au cours de la célébration de l'eucharistie durant la messe." Discussion dont nous sommes bien loin aujourd'hui...
La reine a écrit, pour elle même, comme une sorte de confession, sa "Lamentation d'une pécheresse", très marquée par le protestantisme. Elle y écrivait notamment : "ce sont la foi et l'étude de la Bible qui assurent le salut, et non pas les vains rituels." "Elle s'était lourdement trompé en imaginant qu'à ce moment la balance penchait vers la Réforme." Et Henri VIII avait prouvé qu'il n'hésitait pas à répudier, ou à faire décapiter, ses épouses. Heureusement pour elle, son manuscrit ne parle pas de la messe et de ce qui s'y passe.
Tout cela à l'occasion d'une enquête policière menée par l'avocat Matthew Shardlake, héros récurrent de C.J. Sansom.
16:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
10/04/2017
Au delà des "affaires"
De la vertu
Jean-Luc Mélanchon
avec Cécile Amar
éditions de lObservatoire
La campagne électorale présidentielle n'a jamais autant ressemblé à une bataille de ce que le général de Gaulle appelait "les boules puantes".
J'ai des désaccords, politiques, sérieux avec Jean-Luc Mélanchon, en particulier sur l'Europe, mais il faut bien reconnaitre qu'il élève le débat. Ce petit livre en est un bon exemple. Il revient aux fondamentaux de la République : Liberté, Egalité, Fraternité.
"Aucune action politique ne peut se soustraire à l'exigence de ses liens à une morale universelle."
"Le pire, pour moi, ce ne sont pas ses emplois familiaux mais les sociétés financières qui le gorgeaient d'argent pour ses "conseils". Quel genre de conseils donnait-il pour ce prix ?"
"La vertu n'est pas l'apanage d'un parti ou d'une famille politique", mais "il y a une exigence morale particulière du peuple à l'égard de ses représentants de gauche."
"La mort, c'est l'affaire des vivants, pas celle des morts."
08:34 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielle, mélanchon
09/04/2017
Corée du Nord / Chine / Corée du Sud
Je voulais juste vivre
Yeonmi Park
En complément du livre de Philippe Pons, correspond du Monde dans la région, ce témoignage d'une jeune femme. Pas seulement en Corée du Nord, mais aussi sur la vie en Chine de ces Coréens ayant fuit la dictature, et enfin leurs problèmes d'intégration en Corée du Sud.
Elle parle de la famine des années 90 : "les pays communistes qui avaient soutenu le régime nord-coréen l'ont complètement abandonné, et notre économie contrôlée par l'Etat s'est effondrée." alors que dans les années 60 et 70 "l'Etat prenait en charge les besoins alimentaires." Un Etat construit dans "un élan national de résistance à la domination japonaise."
"Considérer que la Corée du Nord était une victime perpétuelle de l'agression impérialiste faisait partie de mon identité."
"On possède si peu, un rien suffit au bonheur".
"On m'a enseigné à ne jamais exprimer mes opinions."
Le nord de la Corée du Nord possède "de longue date une tradition de commerce transfrontalier avec la Chine et un marché noir." Le long du fleuve Yalu ont toujours circulé les contrebandiers. C'est par là qu'arrivent, malgré les policiers du régime, les DVD interdits, et plus largement, toutes les nouvelles du monde extérieur à ce pays fermé sur lui même.
"Le grand déclin a débuté en 1990 lorsque l'Union soviétique s'est dissoute." "Lorsque l'aide alimentaire étrangère a enfin commencé à arriver dans le pays pour secourir la population, le gouvernement en détournait la majeure partie pour l'armée, qui passait toujours en premier.""La famine et l'effondrement économique ont transformé le pays tout entier en une nation de commerçants qui ne cherchaient qu'à survivre". "La corruption, les pots-de-vin, le vol et même le capitalisme de marché étaient devenus un mode de vie suite à l'effondrement de l'économie centralisée.""Une fois qu'on commence à marchander tout seul, on commence à penser tout seul."
"Les Nord-Coréens sont élevés dans le culte de leurs pères et de leurs aînés ; cela fait partie de la culture héritée du confucianisme."
De l'autre coté du fleuve, la Chine, avec de nombreux habitants d'origine coréenne. C'est cette communauté qui organisent tous les trafics, y compris d'êtres humains. Celles qui fuient la Corée du Nord se trouvent généralement vendues, le plus souvent comme épouses dans les zones rurales où les femmes chinoises manquent. Elles sont dures à la tâche et habituées à se contenter de peu. Yeonmi découvre que la corruption des fonctionnaires sévit également en Chine.
Pour elle, comme pour beaucoup d'autres, une mission protestante lui permettra de quitter la Chine vers la Corée du Sud, où elle découvrira une autre forme de discrimination. Il est vrai qu'elle a tout à apprendre du monde moderne, et que son niveau scolaire est faible. Contrairement à la plupart des pays communistes, la Corée du Nord n'a pas investi dans l'éducation. "75% des réfugiés étaient des femmes pauvres des provinces du nord."
"Malgré ses trains à grande vitesse, son architecture moderne et sa culture pop, la Corée du Sud reste un pays très conservateur ."
11:44 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corée