Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/11/2013

comment être Moldave ?

Un État en quête de Nation

 

Matei Cazacu et Micolas Trifon

 

Éditions "Non-lieu"

Aujourd'hui, la dispute entre les partisans du rattachement de la Moldavie à la Roumanie et les tenants d'un rattachement à la Russie est dépassée.

L'indépendance est le seul compromis possible.

Très rapidement la Roumanie, tirant les leçons des difficultés de l'absorption de la RDA par la RFA, et n'ayant pas les mêmes moyens, a renoncé à demander la réunification de la Moldavie, ce que les minorités non roumanophones auraient eu du mal à accepter.

Malgré la difficulté linguistique (les minorités parlent peu le roumain),  il n'y a donc pas d'autres choix que de construire une Moldavie souveraine, dont les habitants, tous Moldaves, auront la volonté de vivre ensemble dans le même pays, malgré la notion de "nation" qui prévaut en Moldavie,  héritée des empires ottoman et russe, similaire à celle qui prévalait dans l'empire austro-hongrois.

 

 

 

 

02/11/2013

Au service de Sa Majesté

Mr Ashenden agent secret

 

Somerset Maugham

 

"Pavillons poche", Robert Laffont éditeur

 

 

Somerset Maugham a travaillé comme "honorable correspondant" de l'Intelligence Service de Sa Gracieuse Majesté, pendant la première guerre mondiale.

 

Ce livre regroupe sept nouvelles dans lesquelles l'auteur s'inspire de son expérience, pour décrire la vie d'un agent secret, très loin des exploits des James Bond de cinéma. "Dans l'ensemble le travail d'un agent secret est très routinier".

 

La nouvelle la plus captivante est probablement celle dans laquelle il raconte que Mr Ashenden, disposant de fonds importants,  était chargé d'éviter une paix séparée de la Russie avec l'Allemagne. La description de Petrograd (Saint-Pétersbourg) en 1917 démontre, rétrospectivement, que la mission était impossible.

 

Dans sa préface de 1941, Maugham insiste sur le fait que ce recueil de nouvelles est une œuvre de fiction. "Pourquoi tenir pour un axiome que la littérature doit imiter la vie ?"

 

Réels ou fictifs, ses personnages sont hauts en couleurs, et les anecdotes, réelles ou exagérées, retiennent l'attention.

 

La "chute" est souvent inattendue, ce qui constitue un élément majeur de l'art des nouvelles, comme Maupassant l'a également démontré.

 

 

"Rien n'évoquait en elle la tendre soumission que les hommes portés sur la bagatelle prisent par-dessus tout."

 

"- Il faut prendre une femme par la taille et une bouteille par le collet.

- C'est bon à savoir.  Je n'en continuerai pas moins à tenir les bouteilles par le ventre et les femmes à distance."

 

"La vieillesse vous libère des souffrances de l'amour mais la mort seule met un terme aux blessures de l'amour-propre".

 

"L'homme a toujours eu moins de peine à faire le sacrifice de sa vie qu'à apprendre la table de multiplication".

 

"N'importe quel imbécile peut gaspiller son argent, mais quand vous perdez votre temps, vous perdez l'irremplaçable".

 

08:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

31/10/2013

un peu d'histoire de la Moldavie orientale

 

Pour comprendre la Moldavie, il faut avoir en tête son histoire qui en a fait un carrefour du monde latin et du monde slave. Les deux derniers siècles ont été particulièrement déterminants dans la situation actuelle.

 

1812 : un accord entre l'Empire ottoman et l'Empire russe coupe en deux la Moldavie. Sa partie orientale, l'actuelle République moldave,  devient la Bessarabie russe. Il est largement fait appel à des Slaves pour coloniser le pays, en particulier le sud, ce qui en modifie la composition ethnique.

 

Après la première guerre mondiale, le Traité de Versailles rattache la Bessarabie à la Roumanie.

 

 1939 : le pacte Molotov-Ribbentrop, dans un protocole additionnel secret partage la Pologne, la Finlande, les pays baltes...et la Roumanie.

 

1940 : l'URSS annexe la Bessarabie. 100.000 roumanophones sont déportés. 300.000 sont déplacés à l'intérieur de l'URSS. Les jeunes sont enrôlés de force dans l'armée rouge.

 

Juillet 1941 : les troupes roumaines, aidées par l'armée allemande, réoccupent la Bessarabie. 100.000 Juifs sont tués, 100.000 autres accompagnent les troupes soviétiques en retraite, et se réfugient en URSS.

 

1944 : la Bessarabie est ré-annexée par l'armée rouge. Création de la "République socialiste et soviétique de Moldavie". La plus petite des républiques fédérées d'URSS. La russification est intense, la langue russe est la langue de l'enseignement, l'alphabet cyrillique est obligatoire, même pour la langue roumaine. 200.000 roumanophones quittent le pays. Un million de Russes et d'Ukrainiens arrivent.

 

1991 : proclamation de l'indépendance de la Moldavie. La langue roumaine redevient langue officielle, et l'alphabet latin est réintroduit.

La même année les russophones proclame l'indépendance de la Transnitrie, où séjourne l'armée russe, qui s'y maintient aujourd'hui encore comme "garante de la paix". Un "nettoyage ethnique" oblige les roumanophones à partir. Le conflit fait un millier de  morts. Seule la Russie reconnaît l'indépendance de la Transnitrie, qui constitue un poste avancé de la Russie vers l'Europe occidentale. Les entreprises de Transnitrie sont privatisées au profit des oligarques russes. Comme en Géorgie, Moscou intervient par minorités interposées.

08:00 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0)

30/10/2013

en suivant les Roms

Des nouvelles d’Alain

Emmanuel Guibert, Alain Keler, Frederic Lemercier

Extrait de « Grands reporters », récits graphiques

Editions Les Arènes XXI

 

Alain est photographe. Il s’’intéresse aux « minorités ethniques dans l’ex-monde communiste », « dans les frontières découpées par les guerres du siècle passé ». Il pourrait ajouter « et par Staline ou Tito ». « Au cœur des massacres et des exodes. »

Il s’intéresse en particulier à « une sorte de minorité des minorités : les Roms ».

Bien avant l’actualité récente, la première fois qu’Alain a photographié des Roms, c’était au Kosovo. Lors de la guerre du Kosovo, les Roms ont choisi le mauvais camp : les Serbes, contre la majorité albanaise. En 1999, identifiés à des collaborateurs de l’ennemi serbe, les forces  armées albanaises du Kosovo ont incendié leurs maisons, les obligeant à fuir en Serbie, dans des camps de réfugiés. « Des gens chassés par la guerre, qui partent en catimini vers l’inconnu et qui n’ont plus rien. ». « Souvent, où il y a des rails, il y a des Roms. »

« Gênés par une misère si noire, on osait pas photographier ». Les dessins se mêlent donc aux photos.

En Serbie, Alain rencontre une assistante sociale qui aide les Roms. « Elle plaide sans désemparer pour l’école ».

En république tchèque et en Slovaquie, Alain voit des groupes « qui réclament publiquement la solution finale pour les Roms ». «40% de chômage, et les calamités qui vont avec ». « Les plus démerdards tondent les plus démunis : l’économie des miséreux ». « De nombreux incendies criminels visant des Roms ont lieu ».

A suivre les Roms, Alain se retrouve en France. « La très grande pauvreté aux portes de Paris, je connaissais son existence, j’ignorais son ampleur. » « Une organisation comme Médecins du monde met en œuvre aujourd’hui, chez nous, les mêmes procédures sanitaires que dans les pays en guerre ou en situation de catastrophe naturelle. »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

29/10/2013

En république de Moldavie

Passage à Chisinau

 

 

Selon les statistiques officielles, la Moldavie est le pays le plus pauvre d'Europe. À voir la circulation automobile, les embouteillages où se mêlent non pas de vieilles Lada ou Dacia, mais Mercedes, Volvo et Toyota de grosses cylindrées, j'en suis venu à imaginer une économie souterraine importante. L'envoi d'argent par les nombreux émigrés n'explique pas plus le phénomène que le fait que ces voitures seraient d'occasion.

 

Ville aérée, aux nombreux parcs. Les "Champs Élysées" locaux sont vite parcourus. Ils portent le nom de Stefan cel Mare (Etienne le Grand), héros local qui a combattu les Turcs au XVe siècle, surnommé "l'athlète du Christ",  allié puis adversaire de Vlad Teples "l'Empaleur", qui a inspiré le personnage de Dracula.

 

La cathédrale est une église orthodoxe classique, avec enluminures et fortes odeurs d'encens. Les femmes n'y entrent pas tête non couverte.

 

Je n'ai, malheureusement, pas eu le temps de visiter la maison, transformée en musée, dans laquelle Pouchkine a vécu en exil.

 

Soirée dans les caves de Cricova, 500 hectares, 120 km de galeries, dont 60 dédiés à la conservation du vin, entre 35 et 80 mètres en dessous du sol, avec une température constante entre 12 et 15°. La bouteille la plus ancienne date de 1902.

Au cours du repas, j'ai testé huit vins différents. Le seul que j'ai apprécié,  et bu, était un "vin de collection", Cabernet-Sauvignon de trente ans d'âge.

 

Pour aller à l'essentiel, en raison de la brièveté de mon séjour, et de mes occupations sur place, j'ai utilisé "Le petit futé", en français.

 

 

15:24 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : voyage