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02/08/2007

Qui connait Madame Royal ?

Qui connaît Madame Royal ?

 

 

Eric Besson

 

 

Editions : Grasset

 

 

 

Je n'avais pas envie d'acheter ce livre. Je n'avais pas envie de le lire, surtout pas pendant le combat. Il a été un coup de poignard non seulement dans le dos de notre candidate, mais aussi dans le dos de tous les militants qui faisaient campagne pour elle. Ségolène a payé, cher, sa remarque "qui connaît Monsieur Besson ?", dont elle s'est excusée auprès de lui. Le livre, entretien avec un journaliste du Nouvel Observateur, a été un succès de librairie.

 

Marie-Jeanne me l'a prêté. Je l'ai lu, vite. Je ne le regrette pas.

 

 

Comme le dit Claude Bartolone, pas précisément un admirateur de Ségolène Royal :

 

"Si tous les responsables politiques qui ont connu des insatisfactions au cours de leur carrière écrivaient un brûlot, il faudrait construire une deuxième bibliothèque François Mitterrand".

 

 

Si Besson attaque Ségolène Royal, il s'en prend beaucoup plus largement au PS, à son fonctionnement et à son Premier secrétaire, qu'il considérait comme son ami.

 

 

Comme tous les auteurs des livres sur la campagne dont j'ai parlé sur ce blog, il considère que "l'inorganisation est consubstantielle à cette campagne et au fonctionnement "particulier" de la candidate", dont les déclarations sont "la marque d'une incompétence, d'une absence d'expérience, d'une méconnaissance des dossiers, qui est très lourde". "La ligne, c'est qu'il n'y a pas de ligne !" ; "Seule sa propre gloire la motive" ; "elle balançait à la foule, sans vergogne, avec un grand sourire,  des mesures importantes qui n'avaient jamais été discutées, ni préparées."  Il part car il en a assez "de ces déperditions d'énergie, de cet amateurisme, de cette improvisation indignes d'un grand parti prétendant diriger la France".

 

Organisateur d'un colloque avec des économistes progressistes réputés, européens et américains,  y compris un prix Nobel, il est mortifié d'apprendre que la candidate n'y assistera pas et même qu'il doit tout annuler, et il constate : "si Ségolène ne voulait pas que des économistes crédibilisent sa campagne et l'aident à déterminer une ligne à la fois de gauche, sociale et moderne, je n'allais pas être plus ..."royaliste" qu'elle".

 

Il supporte mal que Ségolène Royal nomme comme "porte-parole" Montebourg et Peillon, "leaders d'une mouvance qui n'a cessé de jouer contre le parti et ses dirigeants ; deux leaders qui ont moqué, méprisé, insulté François Hollande".

 

 

Après avoir fait le panégyrique de François Hollande, de son humour,  il dénonce "son incapacité à gérer une organisation et ses ressources humaines, son refus systématique de décider". (Il avait quand même décidé de confier d'importantes responsabilités à Eric Besson...).

 

C'est un homme blessé qui dit avoir "compris ce que valaient nos discours sur la fraternité et le débat d'idées".

 

 

Selon lui le projet socialiste est caractérisé par un "jusqu'au-boutisme verbal corrigé par des pirouettes  stylistiques".

 

 

Il culpabilise d'avoir traité Sarkozy de "néoconservateur" américain avec un passeport français" car il se souvient de l'avoir entendu dire "la France n'est pas libérale et ne le sera jamais".

 

Contrairement à Cambadélis,  qui regrette que le PS n'ait pas tapé assez sur Sarkozy,  (voir ma note sur son livre "parti pris"), il considère que "si nous avions été capables de nous doter d'une doctrine et d'un vrai programme, nous n'aurions pas eu besoin de ça".

 

Je suis surpris qu'il soit devenu un sous-ministre de Sarkozy,  car il "n'approuve certainement pas son programme, ses exemptions d'impôts, son bouclier fiscal", première mesure du gouvernement auquel il semble si heureux d'appartenir. Il en perd en crédibilité sur sa sincérité.

 

09:40 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

01/08/2007

Les cris de l'innocence

Les cris de l'innocence

 

 

Unity Dow

 

 

Actes Sud

 

Collection : "Actes noirs"

 

 

Unity Dow est la première femme juge à la Cour suprême du Botswana. Avant d'occuper ce poste elle était spécialisée dans le droit des femmes et des enfants.

 

Son roman reflète cette préoccupation puisqu'il parle d'un meurtre "rituel" dont a été victime une très jeune fille.

 

Bien qu'Unity Dow soit juge,  le livre ne se termine pas en nous donnant l'assurance que la justice triomphera et que les méchants seront punis mais par cette angoissante question face aux horreurs que des hommes peuvent faire subir à des enfants : "y a-t-il un monstre qui dort en chacun de nous ? Et si nous sommes réellement paralysés par la peur, si nous n'osons pas affronter ce mal, qui prendra garde aux cris de l'innocence ?".

 

09:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)

31/07/2007

Dictionnaire égoïste de la littérature française (citations)

Sur la littérature

 

 

"Je ne veux plus faire de critique littéraire, Cela m'empêche de lire" (Dorothy Parker)

 

 

"Une œuvre est achevée quand son auteur sent qu'il ne peut plus rien y ajouter, y toucher sans l'abîmer, quand il n'en peut plus, qu'il est fatigué,  vaincu" (Pierre Reverdy)

 

 

"Un livre est toujours, plus ou moins, une protestation contre la mort" (Léon-Paul Fargue)

 

 

"L'immortalité, quand on tient à la vie, ne console pas de la mort" (Simone de Beauvoir)

 

 

"Comment voulez vous que j'aie le temps d'observer, j'ai à peine le temps d'écrire" (Balzac)

 

 

"Je demande la permission de dire des horreurs, c'est à dire une partie de la vérité" (Stendhal)

 

 

"Quand tout le monde aura de la gloire, comment pourra-t-on se distinguer" (Balzac)

 

 

"Plus j'étais enclin à croire à mon importance, plus tu me donnais le sentiment de mon néant" (Mauriac)

09:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2)

30/07/2007

Petite histoire des élections municipales récentes à Aire (constatations)

Constatations :

 

 

 

1) Depuis 1965, la Gauche n'a jamais présenté deux fois de suite le même candidat aux cantonales, ni la même tête de liste aux municipales, probablement parce qu'il était difficile de militer contre Bécuwe.

 

Le nouveau mode de scrutin municipal, depuis 1983,  permet à l'opposition d'être au Conseil municipal, d'exister, et de préparer la prochaine échéance.

 

Dès l'élection suivante, en 1989, puis en 1995, et en 2001, la liste de gauche a été conduite par un(e) conseiller(e) sortant(e), probablement parce qu'il en était au moins un(e) qui n'avait pas démérité !

 

Jamais la totalité des élus sortants ne s'est représentée pour un mandat supplémentaire.

 

 

2) Une seule fois, en 1988/89, le candidat socialiste aux cantonales a été tête de liste aux municipales, alors que le doublé permet de faire deux fois campagne sur le même nom.

Après la retraite de FX Becuwe, la Droite n'a pas non plus "couplé" les deux candidatures.

 

3) Toutes les élections sont différentes, les municipales ne sont pas les européennes ni les présidentielles. Chaque type d'élection possède sa logique propre. Le poids électoral de Bécuwe n'a jamais empêché les Airoises et les Airois de voter Mitterrand puis Jospin, sans parler de Roland Huguet.

 

 

4) Quand la droite est au pouvoir, au niveau national, le vent souffle plutôt à gauche,  pour les élections locales. On le voit très bien,  surtout  en 1977, mais aussi en 1971 et en 1995,  sauf à Aire. On le voit très bien aussi aux régionales de 2004. Malheureusement, les municipales n'étaient pas cette année là !

 

Quand la gauche est au pouvoir, les élections locales ne sont pas très bonnes pour elle : 83, 88, 2001.

 

 

5) Il y a, aux élections municipales,  partout, plutôt une stabilité et une prime au sortant, à Aire plus qu'ailleurs.

 

 

6) Quand on lit les articles de L'Echo de la Lys au moment des municipales, on voit le rôle actif de propagande en faveur de Bécuwe joué par l'Echo.

 

Il faut saluer le courage des candidats et des candidates qui se présentaient contre Bécuwe, sans espoir de victoire.

 

Ils n'ont pas attendu d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. Ils et elles se sont battus pour leurs idées.

 

Par rapport aux périodes antérieures, l'Echo de la Lys n'est plus un instrument de propagande à sens unique au service de l'équipe en place. Les comptes-rendus des conseils municipaux  permettent à tous les élus d'exister aux yeux de la population.

 

 

7) La gauche est majoritaire à Aire, entre 50 et 55%,  à presque toutes les élections, depuis la présidentielle de 1974,  sauf aux municipales.

 

Le PS tout seul se situe habituellement à presque 30% et atteint  37% contre Raffarin.

 

A l'élection présidentielle de 1974, gagnée par Giscard, Mitterrand fait 53,6% à Aire, malgré le soutien de Bécuwe à Giscard, 54,80% en 81. Avec Jospin, en  95,  de nouveau à 55%,  et à 53% au 2ème tour des régionales de 2004. Ségolène Royal vient de dépasser les 55% au deuxième tour de la présidentielle. Le candidat socialiste aux législatives, il est vrai député sortant,  presque 50% dès le premier tour !

 

09:00 Publié dans vie locale | Lien permanent | Commentaires (2)

28/07/2007

une police secrète : la protection rapprochée

Une police secrète : la protection rapprochée

 

 

Antoine Coletta

 

 

Editions : "atelier de presse"

 

 

 

Il m'arrive rarement de parler d'un livre pour le déconseiller : pour une fois c'est le cas.

 

Je ne sais plus dans quel journal ou magazine j'avais vu mentionner, de façon positive,  ce livre, mais je l'ai refermé avec le sentiment de m'être fait "avoir" par ce titre racoleur.

 

 

L'auteur est journaliste, spécialiste des faits divers, fils de policier.

 

 

Il parle des "gorilles", prêts à donner leur vie pour celles et ceux qu'ils protègent, mais, comme dans le film "le désert des Tartares", ils passent à attendre une éventuelle attaque qui ne viendra jamais, ou devant laquelle ils seront impuissants, bref, une mission impossible, mais qui provoque bien des désagréments pour les personnes protégés.

 

Cette police n'a rien de "secrète", elle est plus ou moins visible : discrète dans les phases de préparation, déployée pour être dissuasive autour de la personne à protéger.

 

 

Nous n'apprenons rien sur la vie de ces policiers (bien moins que dans la BD "RG" dont j'ai parlé il y a quelques jours) et sur la rivalité entre services. L'auteur nous perd dans des méandres administratifs dont nous n'avons que faire.

 

Le seul moment où l'auteur s'anime un peu, c'est pour nous livrer un plaidoyer en faveur de Bastien Thierry, officier (circonstance aggravante), auteur, au nom de "l'Algérie française",  d'une tentative d'attentat (au "Petit Clamart"),  contre le Général De Gaulle,  que celui-ci a refusé de gracier.

 

Pour finir le "tableau", ¼ du livre est constitué d'annexes auxquelles je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt.

09:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)