22/07/2007
Persépolis
De Marjane Satrapi
Que je vous dise d'entrée : c'est un des meilleurs films que j'ai vu ces derniers mois et si vous avez l'occasion d'aller le voir, ne la manquez pas.
Pourtant ce n'est pas évident, ce dessin animé quasiment toujours en noir et blanc, sans effets spéciaux.
Ce n'est pas un dessin animé, "pour adultes", genre "Tarzoon", mais pas pour les enfants non plus, cette histoire d'une petite fille devenue adolescente, puis jeune femme, en Iran, sous la dictature du Shah, vivant avec sa famille les espoirs nés de la chute de celui-ci, puis sous la dictature islamiste, en passant par la guerre Iran/ Irak (un million de morts), et l'exil en Europe ("la liberté a un prix"), avec la découverte du racisme et de l'indifférence.
C'est drôle (impossible de ne pas rire à certains moments), c'est émouvant (difficile de ne pas pleurer à d'autres), jamais ennuyeux malgré l'austérité des dessins, mais avec les voix de Catherine Deneuve, de sa fille Chiara Mastroianni, et surtout la voix de Danielle Darrieux pour la grand-mère qui montre en chaque occasion le chemin de la dignité.
Ce film étant tiré d'une Bande Dessinée, je vais illico la commander à mon libraire préféré, probablement en offrir quelques exemplaires, en attendant le DVD.
Encore un film qu'il faudrait passer à l'AREA, pour les lycéens, et pour les autres, en organisant des débats avec des professeurs d'Histoire.
09:40 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (6)
21/07/2007
Fête nationale belge
Tous les Belges savent que le 14 juillet est la fête nationale française, mais peu de Français (les frontaliers ?) savent qu'une semaine plus tard, exactement, se déroule la fête nationale belge.
J'en profite donc pour saluer nos cousins Belges au cas où certains liraient ce blog, et pour rappeler aux Français que nos premiers rois, les Mérovingiens, venaient de Tournai.
J'en profite pour vous annoncer que je suis parti en vacances, mais en programmant sur ce blog quelques billets (en particulier dans la rubrique "livres") pour que vous ne perdiez pas l'habitude des visites en attendant le mois prochain.
Bonnes vacances à toutes et à tous, Belges ou Français(es), et surtout bon courage à celles et à ceux qui bossent !
09:00 Publié dans billet | Lien permanent | Commentaires (1)
20/07/2007
RG Riyad sur Seine
Riyad sur Seine
Pierre Dragon et Frederik Peeters
Editions Gallimard
Collection "Bayou"
Pierre Dragon, policier des Renseignements Généraux a raconté au dessinateur suisse Frederik Peeters de vraies aventures policières, des faits réels, à partir desquels ils ont fait une œuvre d'imagination qui raconte la vie de policiers qui traquent des trafiquants. Ils sont plus souvent en "planques", qui durent des heures, que dans l'action.
Leur vie de couple est difficile mais les auteurs ne font pas la morale.
Les rivalités entre services ne sont pas oubliées.
Les dessins sont sobres, parfois un peu sombres.
Au total une bonne BD qui ne révolutionne ni la littérature, ni l'art graphique mais très agréable à lire.
09:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (14)
19/07/2007
Une élection imperdable
Claude Bartolone
Editions "l'archipel"
Claude Bartolone, premier lieutenant de Laurent Fabius, est connu pour ses "petites phrases" et ses formules accrocheuses souvent reprises par la presse.
C'est probablement pour cela que, le temps d'une campagne électorale, il a été le responsable des relations de la candidate avec la presse. Il a donc vu la campagne d'assez près, surtout sous cet angle.
Son livre, constitué d'un long entretien avec le journaliste de France 2 Gérard Leclerc, est un cri de colère, de frustration face à ce qu'il considère comme un gâchis.
IL rappelle que "au lendemain de la désignation, des sondages créditaient notre candidate de 54%, voire 57%.
"Si Ségolène était une grande prêtresse, le culte était mal organisé".
"Tout remontait à Ségolène. C'est elle qui décidait, qui tranchait, qui imposait. Se voulant réactive, elle ne donnait pas de réponse, pour se préserver la possibilité de décider à la dernière minute".
Et dans les relations avec les journalistes, les résultats ont été catastrophiques.
"François Mitterrand, lui aussi, était traité d'incompétent. Mais il avait su se construire un rempart d'experts." "Ségolène Royal tenait à distance tous ceux qui auraient pu lui apporter une crédibilité politique".
"Une campagne électorale, c'est aussi une bonne gestion des ressources humaines. Si l'on est pas magnanime par caractère, au moins peut-on tenter de l'être par intérêt".
"François Hollande nous sommait régulièrement "d'y aller" ! Mais où ? Quand ? Comment ?"
"On ne gagne pas contre sa famille politique ; on gagne si l'on sait la rassembler", et "le parti socialiste a perdu ce bonheur d'être ensemble et ce plaisir de se retrouver après les querelles".
Il démissionne de sa responsabilité entre les deux tours, en désaccord avec les appels à Bayrou "sans accord programmatique ni idéologique".
Il n'est pas contre "un compromis sur une base politique", mais refuse "une reddition".
Il considère que dans une élection est élu(e) "celui ou celle qui est taillé(e) pour le job".
"Sarkozy commettait presque autant d'erreurs, mais il avait l'avantage de se reposer sur un programme affirmé, une stratégie visible et une idéologie assumée. Le socle était solide et assumé".
"Nous donnions l'image de politiques à la recherche de solutions, alors que notre rôle aurait été plutôt de soumettre des propositions, fruits de notre réflexion."
"Dans un programme, on a besoin d'une ligne de force et de symboles politiques, de "marqueurs de gauche, au cœur des préoccupations des Français, en adéquation avec les préoccupations de la société".
"Une bataille politique se gagne sur le terrain des valeurs et des idées."
"Une campagne ne commence pas cinq ou six semaines avant le scrutin. C'est l'aboutissement d'une stratégie de longue haleine, cohérente, puissante, coordonnée, relayée."
Il critique sévèrement le Premier Secrétaire du PS, considérant que "s'il a été élu à ce poste, c'était parce que l'on considérait qu'il ne pouvait pas être candidat à l'élection présidentielle", mais que ce sont ses ambitions qui auraient empêché le parti d'être en ordre de bataille.
Il considère que le PS doit incarner une opposition frontale.
Il rappelle, à juste titre, que "le réformisme est une méthode, pas un projet de société".
"Si la gauche ne parle pas des plus faibles et ne les aide pas à vivre, et parfois à survivre quand les temps sont durs, qui le fera ?"
Mais la gauche doit faire face à un monde nouveau, avec l'inversion de la pyramide des âges, les dérèglements climatiques, les progrès de la biotechnologie."Le socialisme est un progressisme, pas un obscurantisme".
09:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3)
18/07/2007
Touche pas à mon bureau de poste !
La délégation socialiste française a voté contre le rapport sur l'ultime étape de libéralisation postale, après le rejet qui a été opposé à son amendement visant à conserver le "domaine réservé" comme l'un des modes, au choix des Etats membres, de financement des obligations de service public postal.
Malheureusement, à une très large majorité, le Parlement européen a voté l'ultime étape de libéralisation postale qui revient à supprimer le "domaine réservé" (monopole du courrier de 0 à 50 grammes), obtenant la concession anecdotique d'en repousser la mise en œuvre au 1er janvier 2011 pour les "anciens" Etats membres et au 1er janvier 2013 pour les Etats des deux derniers élargissements, au lieu du 1er janvier 2009 prévu par l'actuelle directive.
Jusqu'alors, c'est le "domaine réservé" qui permettait partout en Europe de financer le service universel postal par solidarité tarifaire, dans le consensus, sans contentieux, ni subventions publiques.
En proposant de lui substituer un "menu" au choix des Etats membres, de modes de financement, particulièrement compliqué, bureaucratiques et contestables, la Commission et le Parlement ouvrent la voie à une Europe postale largement renationalisée. Le délai supplémentaire de deux ans qui a été accordé aux nouveaux Etats membres ainsi qu'aux Etats dotés d'une topographie difficile témoigne bien de la difficulté de concilier libéralisation totale et obligation de service public.
Face à l'écrémage sauvage des marchés et des territoires qui découlera de la libéralisation totale, ce sont paradoxalement les contribuables qui devront mettre la main à la poche pour financer les dessertes postales isolées ou enclavées. Les socialistes français ont rappelé leur attachement au maintien du monopole public du courrier pour les particuliers, gage de cohésion sociale et territoriale en France comme en Europe.
Le service postal, notamment dans les zones rurales, c'est bien plus qu'un simple service commercial: c'est un outil au service de la cohésion sociale et territoriale, ce n'est pas en le démantelant que l'on va réconcilier l'Europe avec ses citoyens.
On atteint là le comble de l'ultralibéralisme aveugle puisqu'une directive de libéralisation va s'avérer coûteuse en subventions publiques là où le système précédent, basé sur la solidarité tarifaire, ne coûtait rien au contribuable!
La balle est désormais dans le camp du Conseil et donc du Président Sarkozy pour ce qui concerne la position de la France à l'égard de ce texte baroque!
09:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (24)