23/04/2013
République centrafricaine : besoin d'aide
Rencontre avec le Premier ministre centrafricain
Nicolas Tiangaye, ancien Bâtonnier du Barreau de Bangui était un défenseur des Droits de l'Homme, donc plutôt en opposition avec l'ancien Président Bozizé.
Il n'a pas été nommé Premier ministre par les rebelles vainqueurs de la Seleka, mais imposé par le Sommet des Chefs d'Etats des pays d'Afrique centrale, à Libreville en janvier, confirmé par la même instance en avril.
La description qu'il fait de la situation de son pays est affligeante : pillages et destructions, fuite de la population. Les troupes rebelles sont toujours l'élément perturbateur qui empêche le rétablissement de l'ordre public.
Il est venu demander l'aide de l'Union européenne, principal bailleur de fonds du pays.
Il a besoin d'une aide d'urgence pour assurer les arriérés de salaires et permettre à l'Etat d'assurer ses obligations régaliennes.
Un Comité National de Transition a été nommé pour assurer les responsabilités législatives et préparer une nouvelle Constitution, mais il n'a pas un sou pour le faire fonctionner.
Pour assurer la sécurité, et permettre aux réfugiés et déplacés de rentrer chez eux, le dernier Sommet de la Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale a décidé de quadrupler la FOMAC, la force de paix régionale. Mais qui va payer ?
La République Centrafricaine bénéfice d'un sous-sol très riche. Tout le monde se souvient des diamants offerts par Bokassa à Giscard. Mais c'est un des pays les plus pauvres du monde...
10:29 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
28/03/2013
Ne jamais accepter la prise du pouvoir par la force
République Centrafricaine
Quelques réflexions :
1) Après une période d'accalmie, voici le retour des prises du pouvoir par la force en Afrique ;
2) Au Mali la CEDEAO a fortement contribué à obliger les putschistes à quitter le pouvoir. Il n'est pas certain de la Communauté des Etats d'Afrique Centrale ait la moindre influence sur les rebelles victorieux par les armes ;
3) Quand il y a une rébellion armée, je pose toujours la question : qui paie ? Dans ce cas, je n'ai pas la réponse ;
4) Tous les mécanismes de prévention de l'Union africaine n'ont servi à rien, mais l'Union africaine a immédiatement décidé des sanctions contre les leaders qui ont pris le pouvoir (interdiction de voyages et gel de leurs avoirs). Il serait bon que l'Union européenne, et les Etats-Unis, fassent très rapidement la même chose ;
5) Ces sanctions doivent être renforcées par les menaces de l'ONU de déférer devant la Cour Pénale Internationale les responsables de violences qui ont eu lieu contre les civils, et de l'utilisation d'enfants soldats ;
6) La RCA se trouve au 179e rang à l'indice de développement humain, malgré la richesse de son sous-sol ;
7) Les élections législatives devaient se dérouler dans un délai de 12 mois, le nouveau maître du pays entend gouvernement sans Parlement pendant trois ans. N'en déplaise aux populistes, la démocratie vaut mieux que la dictature, et son premier pilier est un parlement élu de manière libre et juste.
11:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : république centrafricaine
31/01/2013
Togo : sytème bloqué
Togo : des signes peu encourageants
Les élections législatives devraient s'y tenir le 24 mars, et, malheureusement, une occasion de faire un pas vers la démocratie risque d'être perdue.
Des élections libres et ouvertes supposent des listes électorales irréprochables, une commission électorale neutre, des médias libres et, le jour des élections, des observateurs qui ne soient pas à la solde du pouvoir en place.
Aucune de ces conditions ne semblent totalement remplie au Togo, et il est probable que l'armée conservera la réalité du pouvoir.
15:18 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique
17/01/2013
la Centrafrique n'est pas le Mali
Mali / Centrafrique
Quand les rebelles centrafricains se rapprochaient sérieusement de Bangui, le Président de la République française a déclaré avec force qu'il n'était pas question que l'armée française intervienne. Et pourtant elle est intervenue de façon décisive au Mali.
L'intention n'était pas du tout que l'armée française se trouve en première ligne combattante au Mali. Une mission européenne se mettait en place afin de former et d'aider logistiquement l'armée malienne et les forces de la CEDEAO.
Tout cela prenait beaucoup de temps. Trop. Les rebelles ont voulu attaquer avant que le dispositif international ne soit en place. Le Président malien a appelé François Hollande au secours. Aujourd'hui tout le monde, sauf les islamistes, le remercie. Consensus en France, consensus également lors du débat au Parlement européen.
En Centrafrique la force (FOMAC) de la Communauté des Etats d'Afrique Centrale, déployée depuis 2008, et devenue, de facto, une force d'interposition, a été suffisante pour dissuader les rebelles de poursuivre leur marche sur la capitale.
Il est légitime de se demander d'où viennent les armes et autres moyens des rebelles centrafricains. Tout le monde connait les sources des moyens des islamistes du nord Mali : moyens financiers donnés par "l'industrie" des otages (estimée à 5 millions d'euros par personne enlevée), trafic de drogues..., stocks d'armes récupérés en Libye à la chute de Kadhafi.
Le seul point commun entre les deux pays est la présence, trop nombreuse, d'enfants soldats.
Un accord a été trouvé entre Centrafricains. Des élections vont être organisées afin de "réparer" les "irrégularités" trop nombreuses des élections de 2011.
Personne ne conteste que les élections au Mali ont été libres et transparentes.
Il est impossible de passer un accord avec "Al-Qaïda au Maghreb islamique" et ses filiales locales. Leurs buts n'est certainement pas un retour à la démocratie.
Enfin, très égoïstement d'un point de vue européen, l'existence d'une zone de non-droit au Mali, devenant une base de départ pour des terroristes islamistes, met en danger notre sécurité. Ce qui n'était pas le cas de la zone occupée par les rebelles centrafricains.
08:00 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali
07/12/2012
Mali : le début de l'éspérance
Des pas dans le bon sens
1) Le Conseil de sécurité de l'ONU est prêt à autoriser une opération africaine pour tenter de chasser les islamistes qui sévissent au nord du Mali.
Il attend les détails opérationnels qui auraient du être présentés la semaine dernière.
2) Le Conseil des ministres de l'Union européenne a décidé de la mise en place d'une mission de formation et d'entraînement de cette force africaine, dans le cadre de la politique européenne de défense commune.
Le Président malien et l'ONU attendent plus de l'Union européenne, en particulier une importante aide logistique.
Certains parlementaires maliens demandent une intervention de forces combattantes, en particulier nos hélicoptères.
Cela semble exclu : il me semble
- qu'il n'y aura jamais d'accord au niveau européen pour envoyer des forces combattantes européennes sur le terrain ;
- qu'aucun pays, et surtout pas la France, ancienne puissance coloniale, ne peut s'engager de façon bilatérale dans une intervention armée.
Les leçons doivent être tirées de l'agonie somalienne : il faut donner, dès le début des opérations, à une force armée africaine formée, équipée et entraînée, les moyens de remplir sa mission.
11:19 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali