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12/04/2010

des élections justes ou juste des élections ?

Quelles élections au Soudan ?

 

 

Ouverture très tardive de certains bureaux de vote, erreurs manifestes sur les listes d'électeurs, disparition de certains bulletins de vote : une certaine confusion, mais sans violence,  régnait lors du premier des trois jours de vote : il est vrai que les Soudanais n'avaient pas été invités à l'exercice depuis presque 25 ans, et il y a encore deux jours pour corriger les erreurs les plus flagrantes.

 

Mon amie Véronique De Keyser, députée socialiste belge, cheffe de la mission d'observation électorale de l'Union européenne, a pris la décision de retirer les observateurs européens du Darfour, considérant que les conditions minimales ne sont pas remplies.

 

Quelle valeur donner à ces élections,  boycottées par les partis d'opposition les plus importants, et pas seulement au Darfour ?

 

La communauté internationale devait-elle "jouer le jeu" de l'observation des élections avec un Président poursuivi par la Cour Pénale Internationale ?

 

Questions pertinentes, mais selon mon amie Ana Gomes, députée socialiste portugaise, qui conduit la délégation des parlementaires européens au Soudan, "la seule alternative aux élections, c'est la guerre !".

 

10:45 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

30/03/2010

Somalie : que faire ?

Laisser faire ?

 

Lors de la réunion de la commission politique de l'assemblée parlementaire ACCP/UE,  le représentant de l'Erythrée a demandé que l'on laisse les Somaliens régler leurs problèmes entre eux.

La représentante de l'Ouganda a répondu que cette affirmation était une insulte à tous les Africains.

 

Est-il possible de laisser faire alors que les insurgés islamistes ont amené le Programme Alimentaire Mondial à suspendre ses distributions de nourriture dans une grande partie du pays ? Les islamistes pratiquent le racket à l'égard du PAM et des ONG (minimum 20.000 euros par semestre),  et leur interdisent d'avoir des employées femmes.

 

De graves critiques, justifiées, sont faites, par le "groupe de contrôle" de l'ONU à l'égard des forces armées gouvernementales. L'Union européenne a lancé un programme de formation des officiers et des sous-officiers de ces forces : espérons que cela les rendra effectives.

 

Les pays de l'Union européenne ont également décidé de veiller plus strictement à l'embargo sur les armes à destination de la Somalie. Espérons que les pays de l'Union africaine puissent faire de même.

 

C'est sur les épaules de l'Union africaine, et de sa mission de maintien de la paix AMISOM que repose l'essentiel de l'effort sécuritaire sur le terrain. Il est souhaitable que d'autres pays d'Afrique, mais aussi des Caraïbes et du Pacifique se joignent à cet effort, supporté essentiellement par l'Ouganda.

 

Enfin, sur la mission européenne ATALANTA, de lutte contre les pirates : de nombreux pays, non membres de l'Union européenne, se sont joints à cette mission pour faire face à ce problème essentiel, mais

- il faut que d'autres pays que le Kenya acceptent de juger les pirates, dont certains ont été relâché simplement parce que le Kenya n'a pas les capacités de les juger tous, les frais de justice étant pris en charge par la communauté internationale ;

- il faut garder à l'esprit que la solution durable n'est pas sur mer, mais sur terre,  en Somalie même, avec l'aide, prioritairement,  de l'Union européenne et de l'Union africaine.

 

13:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

24/03/2010

des élections démocratiques au Soudan ?

Soudan

 

Thabo M'Beki au Parlement européen : les élections auront lieu à la date prévue (11 avril).

 

L'ancien Président sud-africain était présent en sa qualité de président du "panel" de l'Union africaine en charge du Soudan.

 

Ce sont les premières élections libres depuis 25 ans.

Certains, au Darfour, demandent le report des élections, afin d'organiser le vote des déplacés et des réfugiés.

Mais reporter les élections reviendrait à reporter la mise en place du gouvernement démocratique qui sera chargé d'organiser  le référendum d'autodétermination du Sud, prévu pour le 9 janvier 2001. Ce qui explique pourquoi les "Sudistes" sont contre tout retard.

 

Le "panel" de l'Union africaine est chargé d'assister le gouvernement du Soudan à mettre en application aussi bien l'accord Nord/Sud de 2005 que le récent accord de Doha sur le Darfour.

La stabilité du Soudan est essentielle pour toute la région. La Ligue arabe soutient les efforts de l'Union africaine.

 

Le gouvernement et tous les partis soudanais se sont engagés sur un "code de conduite" dont l'application sera suivie par des "moniteurs" de l'Union africaine qui serviront d'intermédiaires entre le gouvernement, la Commission électorale et les partis.

Il y aura de nombreux observateurs nationaux, généralement regroupés au sein d'ONG.

Le "code de conduite" prévoit le respect des résultats.

Personne ne veut une nouvelle guerre.

 

Le gouvernement issu des élections aura à mener deux négociations essentielles :

- sur le Darfour ;

- les différentes options proposées au référendum d'autodétermination du Sud.

 

La "Cour Pénale Internationale" n'est qu'un dernier recours,  en cas de défaillance du système judiciaire national. L'important est donc d'améliorer celui-ci, afin de rétablir un climat de confiance.

 

L'aide de l'Union européenne est sollicitée :

- pour améliorer les capacités du "panel" ;

- pour contribuer à la reconstruction ;

- pour participer à la coordination de l'action internationale.

15:32 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique

25/02/2010

violence et politique

Niger :

 

L'année dernière le Président Tandja avait dissous le Parlement et le Conseil constitutionnel qui voulaient l'empêcher de se maintenir au pouvoir, et changé la Constitution. Il avait ainsi perdu toute légitimité démocratique.

 

Il vient d'être renversé par un coup d'Etat militaire.

 

L'Union Africaine a condamné "l'usage de la violence pour tout changement de pouvoir politique". La CEDEAO a "condamné une fois de plus tous les actes destinés à parvenir, ou à se maintenir, au pouvoir par des moyens non constitutionnels".

L'Union européenne a exprimé "sa profonde préoccupation" et appelé au "retour à l'ordre constitutionnel" par "la mise en œuvre rapide d'un processus démocratique", soutenant "la médiation de la CEDEAO et de l'Union Africaine".

Le Secrétaire général de l'ONU "désapprouve tout changement anticonstitutionnel et toute tentative pour rester au pouvoir par des voies anticonstitutionnelles".

 

Mais toutes ces instances n'étaient pas parvenues à faire bouger le Président Tandja et à lui faire renoncer au pouvoir.

Il n'est pas surprenant que le coup d'Etat ait eu lieu 48 heures après l'échec de la dernière tentative de la CEDEAO.

 

Quand la voie diplomatique ne donne aucun résultat, est-il condamnable d'utiliser la force ?

 

Les syndicats et les défenseurs des droits de l'Homme demandent aux putschistes de tenir leurs promesses et de rétablir au plus vite la démocratie.

Le retour à la liberté d'expression serait un premier signe.

 

Dans l'attente d'une légitimité démocratique retrouvée, le régime de sanctions prévu par l'Accord de Cotonou signé entre l'Union européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique,  doit se poursuivre.

 

10:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : afrique, politique

03/02/2010

au bout de combien de temps une élection est-elle légitime ?

Des élections légitimes ?

 

 

L'Union européenne vient de décider de reprendre des relations normalisées avec la Mauritanie, considérant que les dernières élections sont "légitimes".

On ne parle plus de "Coup d'Etat" mais de "changement politique non conforme à la Constitution", ce qui est beaucoup plus élégant.

 

Je me suis rendu deux fois en Mauritanie pour y observer les élections : rien à redire !

Et deux fois en cinq ans les présidents élus,  sous le contrôle de la communauté internationale, ont été renversés par des coups d'Etat militaires.

La première fois,  le chef de la junte militaire a respecté son engagement de ne pas être candidat.

Ce n'est pas le cas pour l'actuel chef de l'Etat : il a pris le pouvoir  en tant que chef de l'armée, il a attendu que l'indignation de l'Union européenne et de l'Union africaine s'estompe, que le Président français cesse de soutenir le Président renversé,  et quand il a eu la situation bien en main, il a organisé des élections qu'il a gagné, sans surprise !

 

Quel exemple pour les apprentis putschistes d'Afrique et d'ailleurs ?

 

Il suffit donc, après avoir pris le pouvoir par la force, de se faire légitimer par une élection gagnée d'avance ?

 

Le seul exemple d'un militaire, ayant pris le pouvoir par un putsch,  battu à une élection organisée par lui,  est la Côte d'Ivoire en octobre 2000. Le vainqueur l'a payé d'une tentative de Coup d'Etat deux ans plus tard, coupant le pays en deux.

 

Combien de mois, de semaines, avant de considérer comme "légitimes" l'élection présidentielle au Honduras  qui a suivi le coup d'Etat chassant le Président élu ?

Pendant combien de temps l'Union européenne va-t-elle maintenir sa position de ne pas considérer comme "légitimes" les élections au Niger ?

Et si le putschiste malgache, qui vient de faire un tour à Paris pour chercher le soutien de la France, organise des élections, comme il l'a annoncé,  l'Union européenne va-t-elle les considérer comme "légitimes" ?

La même question aurait pu se poser pour le putschiste guinéen s'il n'avait pas été victime de son garde du corps !

 

La Mauritanie est une pièce essentielle du dispositif de lutte contre le terrorisme et contre tous les trafics illégaux qui prospèrent dans un Sahara impossible à contrôler, ses eaux sont poissonneuses. L'Union européenne, et les USA, ne pouvaient bouder trop longtemps le général-président. Il était donc temps de le considérer comme "légitime".

 

11:38 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, afrique