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20/12/2017

De Massilia à Jules César

L'enquête gauloise

Jean-Louis Brunaux et Nicoby

Histoire dessinée de la France

éditions La Découverte et La revue Dessinée

 

Deuxième tome de "l'histoire dessinée de la France" qui devrait en compter vingt. Il est consacré aux siècles qui ont précédé notre "ère".

Jean-Louis Brunaux, archéologue, Directeur de recherches au CNRS est auteur de nombreux livres sur les Gaulois. Il rétablit quelques vérités concernant "nos ancêtres".

Les menhirs ont précédé Obélix d'un millier d'années.

Les druides étaient très savants en diverses matières, dont la philosophie grecque. Ils ont pris une décision importante en interdisant l'usage de l'écriture (sauf pour la comptabilité). Le résultat est que l'histoire des Gaulois est connue essentiellement à travers des auteurs grecs, comme Poséidonios d'Apamée, et latins, comme Jules César qui avait surtout pour but de vanter ses propres mérites.

Les communautés gauloises étaient comparables aux cités grecques. Les citoyens y payaient des impôts proportionnels à leurs richesses, et participaient aux assemblées ...et aux banquets !

Les Gaulois étaient des agriculteurs, et éleveurs, et artisans, prospères, en contact, commercial et intellectuel,  avec le monde grec dès la fondation de Marseille. Les Grecs les appelaient les "Celtes".

La "guerre des Gaules" a-t-elle eu lieu ? Pas vraiment puisque les élites gauloises étaient romanisées bien avant l'arrivée de César, et ce sont les Gaulois qui ont demandé à César de les protéger des Helvètes et des Germains envahisseurs.

 

18:43 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

05/12/2017

Du "récit de la Nation" à la "balade nationale"

La balade nationale

Les origines

Sylvain Venayre et Etienne Davodeau

Histoire dessinée de la France

éditions La Découverte et La Revue Dessinée

 

Jeanne d'Arc, l'héroïne, Molière, le provocateur, la savante Marie Curie, Jules Michelet, "l'historien du peuple", le général républicain Alexandre Dumas, père du romancier,  dérobent sur l'île d'Yeu le cercueil du maréchal Pétain, incarnation de la Droite traditionnelle. Ils traversent le territoire de ce qui deviendra la France, en passant par quelques sites qui en ont fait l'histoire, comme Carnac, Solutré, Lascaux...

C'est drôle et instructif.

Sylvain Venayre est historien, professeur universitaire. Etienne Davodeau auteur de BD, dont les excellents "Lulu, femme nue" (adapté au cinéma) et "Les ignorants".

"L'histoire dessinée de la France" est prévue en vingt volumes, avec des auteurs différents pour chaque période.

 

"La France date peut-être du moment où son existence est devenue si évidente que certains ont éprouvé le besoin d'en écrire l'histoire."

Les origines : Homo erectus sur notre territoire il y a un million d'années. L"homme de Tautavel (Pyrénées orientales), variante de l'Homo erectus,  il y a 350 000 (un musée à visiter). Homo Sapiens (Cro Magnon), il y a 35 000 ans (la grotte Chauvet), Lascaux 20 000 ans, 2000 dessins à plus de 2 mètres du sol.

"Une humanité migrante et métisse depuis les origines"

"C'est à ça que servent les historiens : raconter l'histoire de ceux qui n'ont rien écrit."

"L"histoire, qui est le juge du monde, a pour premier devoir de perdre le respect" (Michelet)

 

 

16:04 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

23/11/2017

Histoire globale contre roman national

Les querelles de l'histoire

Le Monde Hors-Série

 

"Si vous pensez avoir compris l'histoire, c'est qu'on vous l'a mal expliqué". (Patrick Boucheron)

L'utilisation politique de l'histoire est aussi vieille que celle-ci. La polémique autour de l'Histoire mondiale de la France a ravivé les clivages. L'école enseigne-t-elle "à être citoyens du monde plutôt que des citoyens aimant la France" ? Les mythes doivent-ils l'emporter sur les vérités historiques ?

Symbole des plus utilisés : Jeanne d'Arc. Les Ligueurs ultra catholiques se sont emparés de son image pour en faire une égérie contre les Protestants. Puis elle est présentée comme une émanation du peuple au service de la foi et du roi. Ou est-elle la figure de la "résistance universelle", animant "la grande fraternité des vaincus" ? "La grande patriote trahie par son roi et brûlée par l'Eglise." ?

Autre symbole : Clovis ! "La France est un pays d'empreinte et de tradition chrétiennes, un pays qui est né du baptême de Clovis" (Nicolas Sarkozy) Sauf que "le baptême de Clovis n'est pas celui de la France : la christianisation des villes gallo-romaines a commencé au IIe siècle." "La langue, le territoire et le système de pouvoir du royaume franc ont très peu de choses à voir avec le royaume de France." "à l'époque, les Francs ne représentaient que 2% de la population de la Gaule."

J'ai également beaucoup aimé l'article "quand le polar dissèque le passé". Il y est question du Frère Cadfael d'Ellis Peters, recommandé par Frédéric Dubuisson, de Philip Kerr et Jean-François qui sont parmi mes auteurs préférés. D'après cet article,  je me dois maintenant de découvrir les romans d'Anne Perry et de Frédéric Lenormand.

 

15:53 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

14/11/2017

Les racines de la Révolution

Le sang de la Bastille (1787/1789)

Claude Manceron

éditions Robert Laffont

 

Raconter la Révolution à travers les biographies croisées des personnages les plus importants...et de parfaits inconnus.

Projet gigantesque. Au départ Claude Manceron avait prévu cinq volumes de 1774 à 1797. Il a bien écrit cinq gros volumes mais qui ne couvrent que la période antérieure au déclenchement de la Révolution, et n'a pas eu le temps de rédiger, à partir de ses milliers de fiches, la suite de ces biographies couvrant la période révolutionnaire elle même. Et personne n'a repris la tâche titanesque.

Ce "sang de la Bastille" va du mariage de Condorcet (vingt ans de plus que la mariée) et du renvoi de Calonne ("une politique d'emprunts plus que d'impôts"),  à la prise de la Bastille, comme l'indique le titre. "Le sang de la Bastille cria dans toute la France" (Saint-Just)

"Ainsi s'est accomplie la plus grande Révolution dont l'Histoire ait conservé le souvenir." (ambassadeur britannique à Paris)

"Louis XVI souffrait d'une indécision pathologique croissante aggravée par l'imprégnation alcoolique." "Il ne détestait rien tant que d'être appelé à l'arbitrage." Et les caisses sont vides ! Et la disette fait rage, provoquant des émeutes de la faim dans plusieurs provinces.

La Fayette va obéir à "cette faim canine pour la popularité et la renommée" (Jefferson)

"Ce fut dans la poussière des archives seigneuriales que je découvris les affreux mystères des usurpations de la caste noble." (Babeuf)

Pendant ce temps, les Etats-Unis d'Amérique adoptent leur Constitution. "Pas question de faire désigner le Président au suffrage universel direct. Une péréquation compliquée permet d'éviter qu'il soit l'émanation des gros Etats par rapports aux petits." Et c'est ainsi,  qu'un jour, un Président sera élu avec presque trois millions de voix de moins que sa concurrente... mais ceci est une autre histoire !

 

 

 

 

 

16:01 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

10/10/2017

Séparation de l'Eglise et de l'Etat

La Séparation de 1905

Les hommes et les lieux

sous la direction de Jean-Pierre Chantin et Daniel Moulinet

éditions ouvrières / éditions de l'Atelier

avec le concours du Centre National du Livre

 

Les maires du Narbonnais sont en colère contre l'évêque. Celui-ci interdit les concerts profanes dans les églises de son diocèse.

Les maires font valoir que ce sont les communes qui sont propriétaires des églises et qu'elles prennent en charge tous les frais d'entretien et de réparations. Mais ils ne sont que "nu-propriétaires". Les fidèles et le clergé en ont la pleine jouissance, bien que "sans droit juridique."

Ils considèrent que la Loi de 1905 es dépassée et devrait être revue.

Sauf que la Loi de Séparation n'avait pas prévu une telle situation. Les biens des Eglises devaient, sur proposition de Jean Jaurès, être dévolus à des associations cultuelles placées sous l'autorité de la hiérarchie religieuse.

Loi acceptée par les Protestants et les Juifs, mais refusée par le Pape.

Cet ouvrage, fruit d'un colloque organisé à Lyon à l'occasion du centenaire de la Loi de Séparation, et qui garde toute son actualité, explique clairement que c'est la loi du 2 janvier 1907 qui prend acte du refus de l'Eglise catholique et dispose, dans son article 5 qu'"à défaut d'associations cultuelles les édifices affectés à l'exercice du culte continueront à être laissés à la disposition des fidèles et des ministres du culte pour la pratique de leur religion." La Loi d'avril 1908 ouvrit la possibilité aux commune "d'engager les dépenses nécessaires pour l'entretien et la conservation des édifices du culte." Il s'agit d'un "transfert total des charges de l'utilisateur sur le propriétaire." "Celui qui profite n'est ni propriétaire ni locataire. Il jouit d'une concession d'usage, à titre exclusif et perpétuel. La Loi de décembre 1913 rend les communes explicitement responsable de la sécurité des lieux et des objets qui s'y trouvent.

Autres interventions lors du colloque reprises dans le livre : "la laïcisation de la mort", "les Protestants face à la Séparation", "les Juifs face à la Séparation", "l'application de la loi de Séparation Outre-Mer" (trop basée sur l'Eglise catholique, oubliant l'islam), et bien entendu "la révolte des Inventaires." qui n'était pas attendue. "Ce qui devait n'être qu'un épisode technique anodin de la Séparation est devenu l'un des psychodrames de l'histoire de France.

 

 

16:12 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire