25/10/2013
Avant la trilogie berlinoise
Philip Kerr
Masque poche
Un livre qui vient d'être édité en France, probablement en raison du succès de "La trilogie berlinoise" du même auteur, mais écrit il y a vingt ans.
L'action se passe donc en 1993, à Saint-Pétersbourg. Un enquêteur moscovite, spécialiste de la lutte contre la corruption, est immergé au sein d'une brigade de lutte contre les mafias, ukrainienne, tchéchène, géorgienne...
Un journaliste d'investigation est assassiné.
Le racisme, très visible aujourd'hui en Russie, en particulier à l'encontre des "bronzés des républiques méridionales", chrétiens ou musulmans, n'est pas masqué.
Le régime communiste a fait faillite, mais la période de transition est dure aux miséreux.
Je me souviens d'avoir été à Moscou à cette époque, et la pauvreté de ces retraités qui tentaient de vendre quelques biens usagés était pathétique.
"La démocratie a détruit le vieux système économique mais n'a rien mis à la place"
"Ce n'est plus la politique qui mène le système. C'est le FMI".
"Tchékov dit que quand on raconte une histoire, on ne devrait pas montrer la vie comme elle est, ni comme elle devrait être, mais comme on la voit en rêve."
"Il n'y a pas eu de grands changements depuis l'époque de Dostoïevski. La mafia a pris la place des nihilistes."
"L'écrivain russe a toujours mesuré l'ampleur de son succès au nombre d'ennemis qu'il a réussi à se faire."
"Tous ces capitalistes en herbe allaient être amenés à violer la loi"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
23/10/2013
Sur l'air de ...
CABU
GERRA
Comptines poétiques et dessins charmants pour grands enfants
Editions Michel Lafon
Deux humoristes, caricaturistes, l’un par le dessin, l’autre par l’imitation, ont conjugué leurs talents pour produire ce livre plein d’humour.
Sur des airs connus, ils ont imaginé des chansons parodiques. J’en ai retrouvé certaines sur You Tube (tapez : Laurent Gerra).
Cibles préférées : DSK, le Pape, Le Pen, Sarkozy…
08:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : humour, dessins
16/10/2013
Pétillon envoie Palmer en Bretagne
Palmer en Bretagne
Pétillon
Dargaud
Je ne sais pas si les Corses avaient aimé « L’enquête corse », je doute que les Bretons s’extasient de l’image que Pétillon donne de la Bretagne : la pluie en août, les élevages de porcs, et donc les algues vertes, les amateurs de folklore, etc.
La Bretagne ne sert que de toile de fond à une histoire mettant en scène une bande de bourgeois snob. L’art contemporain, summum du snobisme, y est tourné en dérision.
Palmer, surpris par la marée, n’est qu’un témoin lointain et inutile.
08:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bd
12/10/2013
une enquête du mandarin Tân
Tran-Nhut
Picquier poche n°164
XVIIe siècle, Vietnam.
Les bonzes du "temple de la grue écarlate", sous influence chinoise, s'entraînent assidument aux arts martiaux.
Pourquoi le temple a-t-il perdu de sa splendeur passée ?
Qui sont ces enfants, tous difformes, qui viennent, chaque soir, trouver refuge au temple.
Le mandarin Tan, tout juste nommé dans la province "de Haute Lumière", enquête sur la mort brutale et successive de plusieurs de ces enfants.
Une occasion de se plonger dans le fonctionnement d'une société marquée par l'enseignement de Confucius, mais où le surnaturel reste présent dans les esprits, même si "en contradiction avec les doctrines bouddhiques, Confucius rejette les éléments magiques d'une croyance religieuse". "Avec cette suprématie confucianiste de l'enfant mâle, les femmes sont laissées pour compte : la femme réduite à une matrice nourricière" (Le livre a été écrit par deux femmes...).
"Dans sa maturité, ses traits étaient empreints d'une poignante séduction"
"La richesse, c'est comme le pouvoir, ça vous donne des droits sur tout : le droit de prendre, le droit d'oublier."
08:28 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
09/10/2013
Dans la rue
Le monsieur de la rue
Maximilien Le Roy
Extrait de « Grands reporters, 20 histoires vraies »
Editions « Les Arènes XXI »
Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour faire des reportages poignants.
Maximilien Le Roy nous raconte l’histoire d’un « monsieur de la rue », que l’on appelait « clochard » quand j’étais jeune, et aujourd’hui SDF.
Titulaire d’un CAP de plomberie, et d’un CAP de cuisine, Hosni sombre dans l’alcool après une rupture amoureuse qu’il attribue au racisme. Hosni est Lyonnais, de nationalité française, mais son père est venu de Tunis travailler en France, avant de repartir, son usine ayant été « délocalisée ». Hosni ne se sent pas Tunisien, car il ne connait pas le pays de ses parents, mais il sent bien que les Français ne le considèrent pas comme étant des leurs, même au sein de l’armée de son pays, même après la victoire de l’équipe « black/blanc/beur ». Zidane est Français, pas lui !
Dans la rue, « la bouteille est le seul compagnon fidèle » ; « Il ne faut pas imaginer les sans-le-sou solidaires » ; « Le peu que tu as est toujours trop pour qui a encore moins ».
Hosni va de ville en ville, de Paris (la pire) à Pau (la meilleure).
Trois SDF sur dix ont un boulot, avec toutes les difficultés pour se présenter au travail quand les gestes quotidiens sont autant de difficultés.
Jospin (battu) et Sarko (élu) avaient promis, avec beaucoup de sincérité, l’éradication d’un phénomène qui ne va pas disparaitre de si tôt, et dont Maximilien Le Roy nous montre une dimension humaine.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd