Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/04/2013

Sepuveda en Patagonie

Dernières nouvelles du Sud

 

Texte de Luis Sepulveda

Photographies de Daniel Mordzinski

 

Editions Métaillié

 

 

Luis Sepulveda et son "socio", le photographe Daniel Mordzinski sont partis tout droit vers le Sud, à travers l'immensité de la Patagonie, jusqu'au Détroit de Magellan, au sud duquel commence la Terre de Feu.

Bien loin de la Patagonie des touristes, telle que j'ai pu la voir. Les seuls points communs sont les paysages à perte de vue, les moutons, le vent omniprésent. "La voix puissante du vent raconte toujours d'où il vient et, chargé d'odeurs, dit tout ce qu'il a vu".

 

Ils ramènent des portraits de personnages hors du temps, comme sur une autre planète, ou d'un autre temps. Un incroyable dépaysement. "On a la nostalgie de ce que l'on vous arrache, non de choses imaginaires".

Sepulveda parle des Indiens, Tehuelches, et bien entendu Mapuches, qui "vivent sur les deux versants de la cordillère des Andes". Mais aussi "les regards bleus des habitants les plus âgés dont la plupart ont des patronymes allemands, suisses, autrichiens ou croates." "Il est très difficile d'écrire l'histoire des vaincus". "La tristesse est tout ce que les vainqueurs laissent sur leur passage".

 

 

"Le danger s'annonce chaque fois que les Nord-Américains parlent de liberté, de Dieu ou d'héroïsme" "Champion du néolibéralisme, trafiquant d'armes -l'un ne va pas sans l'autre." "Les privatiseurs, ces nouveaux héros de l'humanité". "Les maquereaux n'exhibent plus d'orgueilleuses cicatrices mais des diplômes de l'école de Chicago".

 

"Lire ou écrire, c'est une façon de prendre la fuite, la plus pure et la plus légitime des évasions".

 

"Selon la devise des Patagons, se hâter est le plus sût moyen de ne pas arriver".

 

"Le destin est toujours devant et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs".

 

"L'argent n'est pas stupide, il est lâche".

 

"Le bon silence fait partie de la communication avec son éloquence particulière et son message sans équivoque".

 

07:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

10/04/2013

Woody Allen en comics

Celle dont le nez s'allongeait à chaque orgasme

 

Stuart Hample

 

Editions Fetjaine

 

 

Woody Allen dans le rôle de l'anti Casanova : incapable d'être heureux, incapable de séduire les filles, plongé dans des réflexions philosophiques décalées, avec un sens prononcé de l'autodérision.

 

La bande dessinée est dans l'esprit des films et de ce sens très particulier d'humour.

 

 

16:05 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

06/04/2013

roman policier de Yasmina Khadra

Double blanc

 

Yasmina Khadra

 

Folio policier n°510

 

 

Folio a eu l'excellente idée de republier, séparément et ensemble,  le "Quatuor algérien", quatre romans policiers de Yasmina Khadra ayant pour toile de fond l'Algérie des "années de plomb", à travers les yeux d'un commissaire de police à l'humour impertinent et ravageur qui n'est pas sans rappeler celui du commissaire San Antonio. "Dans un bled où la Loi se prostitue d'instinct aux fortunes". "Il fait un temps à s'interdire de respirer". 

 

Le commissaire cherche la vérité au milieu de la guerre que se livrent riches et très riches pour profiter des privatisations.

 

 

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

31/03/2013

Jésus à son époque

Jésus contre Jésus

 

Jérôme Prieur et Gérard Mordillat

 

Points "essais" n°610

 

 

Prieur et Mordillat poursuivent leur étude des textes du christianisme primitif, tentent de retrouver le Jésus "historique", le "chainon manquant entre Jésus et l'histoire", et découvrent de multiplies contradictions entre les différents évangiles, ce qui les amènent à avancer l'hypothèse, crédible, selon laquelle le Nouveau Testament est une œuvre de propagande des premiers chrétiens, peu soucieuse de la réalité des faits.

 

"Personne ne peut affirmer avec exactitude où les Evangiles ont été écrits. Ni quand, ni par qui." "Leur formation a vraisemblablement commencé au plus tôt vingt ans après la mort de Jésus"."Les évangélistes ne sont pas les apôtres, une ou deux générations au moins les séparent d'eux."

"Les évangélistes plient l'histoire aux nécessités de la propagation de leur foi."

"Aucune des plus anciennes copies des évangiles connues à ce jour n'est antérieure à la fin du IIe siècle et au début du IIIe." "La langue de ces livres n'est pas l'hébreu ou l'araméen."

 

"Il parait aujourd'hui impossible d'accepter que les écrits mis sous le nom de Paul aient pu être la création d'un individu unique". "Il n'existe pas la moindre trace autographe de l'apôtre".

"Paul, qui n'a jamais vu Jésus dans la réalité, est dans l'incapacité de le représenter. C'est parce qu'il ne l'a pas connu qu'il peut s'en former une image sublime."

 

Comment Yeshua, prophète galiléen, est-il devenu "Jésus Christ", universel par la puissance et la magie de l'écriture,  et Simon la première pierre d'un Eglise que Jésus n'avait jamais envisagée, puisqu'il annonçait comme imminente la fin du monde ?

 

"Il n'avait rien laissé, et aucun document de son temps ne le mentionnait".

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pâques

30/03/2013

Berlin 1934, Cuba 1954

Hôtel Adlon

 

Philip Kerr

 

Livre de poche n°32820

 

 

L'Ecossais Philip Kerr continue à se glisser dans la peau du policier allemand Bernie Gunther.

Par un flash-back commencé dans "Une douce flamme", nous voici à Berlin en 1934.

 

Bernie, détective de l'hôtel Adlon, enquête, en compagnie d'une ravissante journaliste américaine, sur l'assassinat d'un boxeur juif, interdit de combat en raison de sa religion.

La mort d'un riche client de l'hôtel ne lui semble pas naturel non plus.

 

Ces deux enquêtes sont d'excellents prétextes pour montrer à la journaliste américaine...et aux lecteurs d'aujourd'hui, que les USA auraient eu de bonnes raisons de boycotter les Jeux Olympiques de Berlin, en raison de la politique antisémite menée,  avec férocité,  par le nouveau pouvoir nazi.

 

Sauf que, dans le roman,  la pègre de Chicago a mis la main sur de nombreux contrats de construction des infrastructures olympiques, n'oubliant pas d'arroser au passage les dignitaires du nouveau régime. "Beaucoup trop d'argent en jeu, et beaucoup trop de gens importants recevant une grosse tranche de ce gâteau à la cerise façon Forêt Noire appelé les Jeux Olympiques".

 

La politique ségrégationniste encore en vigueur dans de nombreux Etats américains n'avait rien à envier à l'Allemagne nazie en matière de discrimination.

 

Vingt ans plus tard, dans la deuxième partie du roman, Bernie retrouve,  à La Havane, encore sous la coupe de Batista et des gangsters américains, deux des principaux protagonistes de l'hôtel Adlon.

 

J'avoue ne pas avoir vu venir les coups de théâtre qui terminent le livre...et qui en annoncent d'autres.

 

 

L'amour est toujours ridicule, c'est ce qui fait son charme"

 

"Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons" (Livre de prière, 1559)

 

"La langue allemande a dû être inventée pour faire savoir aux trains qu'il est l'heure de quitter la gare".

 

"J'achète des tas de livres. Mais je me suis rendu compte que rien ne remplaçait le fait de les lire".

Faire passer la politique avant la politesse la plus élémentaire est impardonnable"

 

 "C'est le destin de chaque race de se croire élue par Dieu. Mais c'est le destin de quelques races seulement d'être assez stupides pour essayer de le mettre en pratique".

 

08:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature