26/03/2013
Dernière année sur le trône
Tombeau de Nicolas 1er
Et avènement de François IV
Patrick Rambaud
Editions Grasset
Pour moi, Patrick Rambaud est d'abord l'auteur de "La Bataille", livre couronné par l'Académie française. Il y raconte le "début de la fin" de l'épopée napoléonienne.
Je n'avais lu aucune de ses "Chroniques du règne de Nicolas 1er".
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire les péripéties de cette "dernière année sur le trône". A l'heure où François IV est très critiqué, il n'est pas mauvais de se souvenir de "Notre affligeante Majesté".
Le temps où "Notre clinquant Leader inventait des Lois en lisant les faits divers des gazettes" et où il "privilégiait les privilégiés". "Le régime du paraître était obligatoire".
Je n'ai pas compté le nombre d'adjectifs dont l'auteur qualifie notre ancien Souverain, mais il ne doit pas être loin des quatre-vingt dix neuf noms de Dieu.
Bilan dressé par la Cour des Comptes : dette publique de 20 milliards d'euros, aggravée de 600 millions pendant le quinquennat de notre "Déchu Leader" et autres donneurs de leçons. 450.000 emplois industriels perdus.
La fin est particulièrement d'actualité : "Le 15 juin à minuit, l'ancien occupant du Château perdit son immunité pénale. Les juges allaient pouvoir l'entendre et le confondre. De vieilles affaires reprenaient jeunesse."
"Acharnement ! Criaient les impériaux, mais ils ouvraient leur gazette pour vérifier que le règne de Nicolas 1er ne se prolongeât point dans la rubrique judiciaire".
"Ah! Que c'est dur de n'être plus rien quand on s'est cru presque tout."
08:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sarkozy, hollande
23/03/2013
Prix du Quai des Orfèvres 2013
Des clous dans le cœur
Danielle Thiéry
Prix du Quai des Orfèvres 2013
Editions Fayard
Le prix du Quai des Orfèvres, remis chaque année par Mr le Préfet de police de Paris, après délibération d'un jury présidé par Mr le Directeur de la Police judiciaire, est généralement à l'avantage de cette institution.
Celui de cette année a été écrit par une ancienne de la Maison, déjà auteure d'une bonne douzaine de romans policiers.
A la fin, les policiers ont découvert les coupables, même d'affaires anciennes, les méchants sont punis, les gentils se marient, et auront probablement des enfants.
Mais c'est un roman plus noir que rose, car, ce que je retiens du prix de cette année, au delà de l'intrigue bien ficelée, est que les conditions de travail, et donc de vie, des policiers nuisent gravement à la vie conjugale, ainsi qu'à la santé, puisque le tabac et l'alcool semblent être prépondérants.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
15/03/2013
la vie d'un agent double
Philby
Portrait de l'espion en jeune homme
Robert Littell
Points policiers n° P2897
De Vienne, 1933 (15.000 morts), à Beyrouth 1963, en passant par Londres, la France de la "drôle de guerre", Moscou et l'Espagne en pleine guerre civile.
L'histoire d'un jeune Anglais de bonne famille, ayant reçu la meilleure des éducations ("A Cambridge, il avait appartenu à la scandaleuse Socialist Society"), et qui devient agent double, au service à la fois de l'URSS et de l'Angleterre.
"Foncièrement antifasciste, il considérait, en 1934, le communisme comme le rempart contre le fascisme."
Un livre d'aventures pour une vie comme un roman, romancée dans les zones d'ombre par Robert Littell, avec un style fluide. J'avais déjà parlé dans mon blog de "L'hirondelle avant l'orage".
"Ceux qui ne sont pas révolutionnaires à vingt ans n'ont pas de cœur, ceux qui restent révolutionnaires après trente ans n'ont pas de tête"
"Le passé est un prologue" (Shakespeare)
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
13/03/2013
Les Hauts de Hurlevent toujours dans le vent
Les Hauts de Hurlevent
Scénario de Yann, d'après le roman d'Emily Brontë
Dessin et couleur d'Edith
Editions Delcourt, collection Ex-libris
Excellente adaptation en BD du chef d'œuvre d'Emily Brontë, paru un an avant le décès de l'auteur, alors âgée de trente ans. Un grand classique de la littérature anglaise du XIXe siècle.
Le jeune Heathcliff, bohémien, aujourd'hui nous dirions probablement "Rom", est adopté par le bourgeois propriétaire des "Hauts de Hurlevent".
Le fils de la maison ne supporte pas cette arrivée.
Les relations d'Heathcliff, avec la fille, Catherine, sa sœur adoptive, sont beaucoup plus ambigus. Un amour impossible, car la différence sociale est trop grande. Quelle petite bourgeoise de Neuilly accepterait de se marier avec un Rom ? Même si elle en est un peu amoureuse.
L'amour contre les conventions sociale = un grand livre romantique !
Les enfants reproduisent en partie, mais pas complètement, les schémas culturels de leurs parents, surtout quand l'esprit de vengeance guide leurs actions.
Roman féministe ? Emily n'était pas une "suffragette" avant l'heure, mais ses héroïnes sont loin d'être totalement soumises.
08:09 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd
02/03/2013
Isabel Allende parle de l'esclavage
L'île sous la mer
Isabel Allende
Editions Grasset
1770 de Saint Domingue, qui deviendra "Haïti" à 1810 : La Nouvelle Orléans
Une histoire de femme. Une histoire douloureusement banale, celle de l'esclavage, transformée par la personnalité de l'héroïne.
Vendue comme esclave à neuf ans. Intime de son maître, au point d'avoir deux enfants de lui. Non reconnus, comme de bien entendu.
Grâce à son courage et son intelligence, elle sauve son maître de la révolte des esclaves conduite par Toussait Louverture. Elle arrache une liberté qu'elle aura bien du mal à faire valider.
Ensemble, ils fuient vers Cuba puis vers La Nouvelle Orléans, pour commencer une nouvelle vie.
Sympathie pour la révolte des esclaves, qui subissaient les pires horreurs. "Sans doute l'esprit des Blancs n'enregistrait-il même pas la souffrance qu'ils causaient aux autres." Mais, l'auteur dénonce également les trahisons des leaders noirs.
"Dessalines finançait ses armes et s'enrichissait en vendant ceux-là même qui avaient lutté à ses côtés pour la liberté."
"Blancs et Noirs, libres et esclaves, tous vivaient sous l'empire de la peur."
"La Révolution américaine de 1776 avait eu une énorme influence en France, où certains groupes attaquaient la monarchie en des termes aussi virulents que ceux qu'avaient utilisé les Américains dans leur Déclaration d'indépendance".
"Beaucoup de Grands Blancs faisaient du négoce et considéraient l'indépendance comme la meilleure option. L'indépendance, au contraire, ne convenait pas du tout aux affranchis, car seul le gouvernement républicain était disposé à accepter leur statut de citoyens."
1801/1802 : Le général Leclerc, époux de la belle Pauline Bonaparte, perd 30.000 hommes, avant de périr lui même, pour rétablir l'autorité de la France, et l'esclavage. Toussaint Louverture qui venait négocier est arrêté et déporté en France, où il meurt dans un cachot.
Décembre 1803 :
Dessalines proclame l'indépendance de Saint Domingue sous le nom de République noire d'Haïti ("terre de montagnes").
"Dans la nouvelle République noire d'Haïti, le général Dessalines éliminait de façon systématique tous les Blancs, ceux-là même qu'il avait invités à revenir. Même les enfants finissaient dans des fosses communes."
Transfert des Français aux Américains de la Louisiane, reçue de l'Espagne trois ans plus tôt.
"L'une des premières mesures prises par le gouverneur fut de déclarer l'anglais langue officielle".
1810 : fin de la saga.
"L'île sous la mer", est, selon la tradition vaudou, l'endroit où se trouvent les ancêtres.
"Il voulait une épouse honnête et une mère exemplaire pour sa descendance ; pour se distraire il avait ses livres"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature