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28/12/2011

chroniques diplomatiques

Quai d’Orsay

Chroniques diplomatiques (2)

Lanzac et Blain

Editions Dargaud

 

Si vous avez lu le premier album, vous avez probablement déjà lu le deuxième, et vous avez pu constater qu’il est, au moins, aussi bon que le premier.

Si vous n’avez pas lu le premier, si vous n’avez pas lu les premières planches, en feuilleton, dans Le Monde, cet été, ne vous privez pas plus longtemps de ce plaisir.

Résumé : les Etats-Unis veulent attaquer un pays soupçonné d’avoir des armes de destruction massive. Le ministre français des affaires étrangères s’y oppose, et s’appuie sur l’ONU pour cela.

Nous voici donc en voyage,  dans les coulisses de l’ONU, puis à Moscou,  dans l’intimité du cabinet ministériel, en particulier dans les moments où s’écrivent les discours et les projets de résolutions de l’ONU.

Le ministre, caricatural, les conseillers et diplomates qui se jalousent, la difficulté d’avoir une vie en dehors du travail, l’importance d’avoir des chaussures bien cirées…

L’actuel ministre des affaires étrangères semble moins « flamboyant » !

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politique

27/12/2011

rétrospective en dessins

Tout s’emballe

Man

Editions Pat à Pan

 

A l’heure des rétrospectives, celle-ci est particulièrement réjouissante.

Man est le dessinateur attitré de « Midi Libre », après avoir été celui de « Nord Eclair ». Montpellier après Lille, itinéraire sympathique…

Man est d’abord un excellent caricaturiste mais, comme Plantu, il peut être considéré comme un éditorialiste qui, d’un coup de crayon, décrypte l’actualité.

Ces dessins, tous en couleurs, portent essentiellement sur la politique, française,  et internationale car l’année 2011 s’y prêtait, mais ses croquis « sportifs » ne sont pas les moins réussis.

Un album qui vaut largement ses 10 euros !

 

08:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

24/12/2011

Congo, Amazonie, Irlande

Le rêve du Celte

Mario Vargas Llosa

Prix Nobel de littérature 2010

Editions Gallimard, collection « nrf »

 

J’ai déjà parlé, dans ce blog, de plusieurs livres de Mario Vargas Llosa. Certains que j’ai beaucoup aimés, « Histoire de Mayta », « Qui a tué Palomino Molero », d’autres moins, comme « La maison verte ». Ce « rêve du Celte » entre, sans conteste dans la première catégorie.

Le « Celte », c’est l’Irlandais Roger Casement (1864/1916), et son rêve était de voir son pays débarrassé de la colonisation anglaise, alors qu’il avait été anobli par « Sa Gracieuse Majesté ».

C’est dans le Congo du Roi des Belges que Casement avait pris conscience du fait colonial,  et de ses hypocrisies,  pour « ouvrir ces territoires au commerce, abolir l’esclavage, civiliser et christianiser les païens ». « Grâce au Congo, il avait découvert l’Irlande ». Le travail forcé pour exploiter le caoutchouc y était pire que l’esclavage. « Nous décidons pour eux de ce qui leur convient ». « L’emblème de la colonisation : la chicotte ». C’est officiellement pour supprimer la traite des esclaves que le roi avait envoyé au Congo deux mille soldats, « infiltrés par des gens de la pire espèce, des truands, d’anciens forçats, des aventuriers assoiffés de fortune sortis des égouts et des quartiers mal famés de presque toute l’Europe ». »Soldats et miliciens étaient avides, brutaux et insatiables s’agissant de nourriture, de boisson, de femmes, d’animaux, de peaux, d’ivoire et, en somme, de tout ce qui pouvait être volé, mangé, bu et vendu ou forniqué ». »Le Congo devint le premier producteur mondial de caoutchouc ». « La véritable raison de la présence des Européens en Afrique n’était pas d’aider l’Africain à sortir du paganisme et de la barbarie, mais de l’exploiter avec une cupidité qui ne connaissait pas de bornes ni dans l’injustice, ni dans la cruauté ». « Il aurait pu compter sur les doigts de la main les Européens qui ne traitaient pas les Nègres comme des animaux sans âme, que l’on pouvait tromper, exploiter, fouetter, voire tuer, sans le moindre remords ». « L’insoumission d’indigènes était toujours sanctionnée par l’extermination de toute la communauté ».  »C’est nous Européens qui avons importé là-bas les pires barbaries ». « Quelle sorte de Dieu est-ce pour tolérer que tant de milliers d’hommes,  de femmes et d’enfants subissent de pareilles horreurs ? »

« Le Congo l’avait humanisé, si l’être humain voulait dire connaître les extrêmes auxquelles peuvent atteindre la cupidité, l’avarice, les préjugés, la cruauté ». « Si j’ai appris une chose au Congo, c’est qu’il n’existe pas de pire animal sanguinaire que l’être humain ».

Après le Congo, Vargas Llosa retrouve son Pérou, amazonien.  Là aussi Casement trouve la réalité de l’exploitation du caoutchouc, « sous l’inspiration du lucre, péché originel qui accompagnait l’être humain depuis sa naissance, inspirateur secret de ses méchancetés infinies ». « Des coups de fouet, des mutilations, des viols et des assassinats. C’est cela que vous appelez apporter la modernité ? » « L’écrasante majorité des Blancs pensaient que les indigènes d’Amazonie n’étaient pas, à proprement parler, des êtres humains, mais une forme inférieure et méprisable de l’existence, plus proches des animaux que des gens civilisés. C’est pourquoi il était légitime de les exploiter, de les fouetter, de les séquestrer, de les emmener de force dans les exploitations de caoutchouc, ou, s’ils résistent, de les tuer, comme on abat un chien qui a la rage. C’était une vision généralisée de l’indigène ».

La troisième partie est entièrement consacrée à l’Irlande, à l’insurrection de Pâques 1916, à l’espoir d’une alliance avec l’Allemagne pour affaiblir le colonisateur anglais. « Le malheur de l’Angleterre est le bonheur de l’Irlande ».

 

« Le plaisir, cette fiévreuse perte de connaissance, cet oubli du reste du monde, cette sensation d’éternité instantanée qui durait à peine le temps d’éjaculer, et pourtant si intense, si profonde qu’elle soulevait toutes les fibres du corps et faisait participer et palpiter jusqu’au recoin de l’âme ».

 

Petite coquille, qui vient peut-être de la traduction, mais que l’éditeur aurait du relever : Munich n’est pas la capitale « batave », mais bavaroise.

11:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

21/12/2011

marivaudages et vaudevilles

Marivaudevilles, de jour

Martin Veyron

Editions Dargaud

 

J’aime beaucoup Martin Veyron. « L’amour propre », « L’éternel féminin » sont des classiques de ma génération.

J’aime beaucoup son dernier album, dont le titre est inspiré de Marivaux et des vaudevilles. On y retrouve non seulement le dessin de Veyron, mais aussi son esprit caustique.

Des couples, de tous les âges,  se croisent dans de petites scènes rapides, parfois moins d’une planche. L’humour au deuxième degré est toujours présent. Les dialogues sont rapides et percutants.

Bien sûr il y est question d’amour, et donc de sexe, mais les temps ont changé : tout le monde reste habillé !

 

00:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

15/12/2011

une petite histoire de la franc-maçonnerie

La saga des Francs-Maçons

 

Marie-France Etchegoin et Frédéric Lenoir

 

Points P 2471

 

 

Régulièrement les hebdomadaires font leurs titres sur la franc-maçonnerie.

Les férus d'Histoire se souviennent que le régime de Vichy, puis les dictatures communistes,  les pourchassaient autant que les Juifs.

Leur discrétion, sinon leurs secrets, alimentent les fantasmes et les polémiques.

 

Ce petit livre, écrit par une journaliste du Nouvel Observateur, et un sociologue spécialiste de l'histoire des religions est essentiellement historique. C'est peut-être pour cela qu'il m'a intéressé. D'autant que les auteurs "démontent", sans hausser le ton, les légendes qui rattacheraient la maçonnerie à de glorieux ancêtres, tels les Templiers.

Il est expliqué,  clairement,  que la filiation entre la maçonnerie actuelle, philosophique, "spéculative"  et celle "opérative" des constructeurs de cathédrales n'est que symbolique.

 

Histoire, donc en commençant  par La Fayette et Washington, et pourquoi la maçonnerie américaine, essentiellement philanthropique,  est si différente de la française.

Le rôle des francs-maçons dans la Révolution française, puis l'Empire, puis les IIIe et IVe Républiques.

Contrairement à ce que je pensais, ce n'est pas en 1789 mais en 1830 que s'est imposée la trilogie maçonnique Liberté, Egalité, Fraternité.

 "Ils sont légitimistes : monarchistes sous la monarchie, impériaux sous l'empire. Et Républicains sous la République".

 

Sur le plan des idées : "un espace qui rassemble les hommes et transcende, par la tolérance,  les croyances religieuses ou politiques", "en réaction aux guerres politico-religieuses". Avec un mur de séparation entre l'Etat et l'Eglise, ou, dans le cas américain, avec les Eglises. Au confluent de deux courants : une tradition ésotérique et une tradition expérimentale, basée sur l'examen des faits. Avec une conviction commune : "les hommes sont perfectibles".

 

Un "Grand Architecte de l'univers", sans révélation ni dogme, dont le seul culte est de "faire le bien". Insupportable pour le Vatican.

Ce n'est qu'en 1887 que le Grand Orient franchira le pas de la liberté absolue de conscience.

 

Un petit chapitre sur les initiations, "expérience intérieure difficilement transmissible".

Le secret d'appartenance ? Pour respecter la vie privée.

Le secret de délibération ? Pour protéger la libre parole.

 

Je n'ai pas lu le chapitre consacré au décryptage du "Symbole perdu", car je n'ai pas lu ce livre, et le film ne m'a pas laissé un souvenir impérissable...

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)