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14/12/2011

représidentialisation

J'aurais voulu faire président

 

Thomas Legrand (scénario) et Philippe Bercovici (dessins)

 

Editions 12bis

 

 

Thomas Legrand est journaliste, éditorialiste, à France Inter. Manifestement,  la BD est pour lui une bonne occasion de se défouler. "Tout n'est pas vrai, tout n'est pas faux non plus dans cet album". Comme chez les chansonniers, ou les caricaturistes.

 

Le fil conducteur, source de bien des gags,  est "la représidentialisation".

Nous voyons donc en action, non seulement celui qui lutte contre sa nature pour avoir l'air d'un président, mais aussi son épouse, ses conseillers, en particulier les conseillers en communication, et les politiques les plus proches. Tout ne semble être fait au prisme de la nécessité d'améliorer une image dégradée.

 

Quelques pages sont manifestement inspirées par l'actualité du moment où elles ont été dessinées : par exemple "l'humour corrézien" de Chirac annonçant qu'il va voter Hollande,  les rebondissements de "l'affaire" DSK, le remaniement ministériel.

 

Les cinq pages consacrées au bilan présidentiel sont particulièrement mordantes.

L'album se termine par "l'affaire Karachi", et une interrogation : qui, à droite, va, le premier, demander que le président sortant ne se représente pas ?

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, politiqque

11/12/2011

A la recherche des arches perdues

Le pont de Sommières

Redécouverte d’un pont antique habité

Sophie Aspord-Mercier et Laurent Boissier

Editions errance

 

C’est en cherchant un guide sur Mexico, où je dois me rendre en février, que j’ai trouvé, dans l’excellente librairie bruxelloise « Filigrane »,  ce petit livre sur Sommières, son pont, et Vidourle, personnalité forte de la région.

Le tout avec un excellent DVD intitulé « à la recherche des arches perdues du pont de Sommières ».

Sommières ville médiévale, entre Cévennes et mer, en partie bâtie sur la moitié du pont construit par les Romains au début de notre ère.

Tout le monde, à Sommières, savait que les sept arches visibles du pont ne représentent qu’une partie de celui-ci. Le film nous identifie, grâce à des cameras infrarouges, et en 3D, au moins vingt arches. Le film nous montre également comment la ville médiévale s’est construite, sur, puis autour,  du pont.

Vidourle, que je connais surtout pour son entrée dans la mer, par l’étang du Ponant, « frontière » entre La Grande Motte et le Grau du Roi. Vidourle célèbre pour ses « vidourlades » qui ont si souvent inondé Sommières, au moins depuis 1336. Le livre contient des photos qui illustrent bien le phénomène en 1958 et 2002.

Un des ponts antiques les mieux conservés. Le plus long de la Gaule romaine narbonnaise, avec ses 190 mètres, dont le Conseil municipal demandait, en 1908, la destruction et le remplacement par un pont métallique sans pilier. Demande chiffrée par les services de l’Etat en 1923…Demande refusée, car ce n’est pas le pont qui cause les inondations ! Comme l’écrivait en 1745 l’ingénieur Henri Pitot : «anciennement l’eau pouvait passer sous les 18 arches, elle ne peut passer aujourd’hui que sous six. L’avidité des particuliers riverains, qui travaillent toujours à augmenter leurs possessions aux dépens du lit du fleuve est très nuisible ». Des constructions dans des zones inondables ?

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyages

10/12/2011

la lecture est comme une drogue

Liquidation

 

Imre Kertész

 

Prix Nobel de littérature 2002

 

Editions "Actes Sud", collection "Babel" (poche) n°707

 

 

J'avais acheté ce petit livre pour lire dans l'avion pour Budapest, pendant le semestre de présidence hongroise de l'Union européenne.

Attiré par une lecture plus urgente, un rapport officiel...ou un roman policier à terminer, je l'avais mis de coté. Il méritait que je le retrouve dans ma bibliothèque.

 

Un éditeur essaie de retrouver le roman que son écrivain le plus admiré a, assurément, écrit,  avant de se suicider.

Pour cela il retrouve la dernière maitresse de celui-ci, ainsi que son épouse, dont lui même a été l'amant.

 

Les souvenirs des totalitarismes, de la Shoa, du communisme, ne sont jamais loin.

 

 

"La littérature est un piège qui nous retient prisonnier. Plus précisément, la lecture. La lecture est comme une drogue qui confère un agréable flou aux cruels contours de la vie".

 

"La vie est un vaste camp de concentration institué par Dieu sur la terre pour les hommes et que l'homme a développé en camp d'extermination de l'homme.

La grande désobéissance, c'est de vivre sa vie".

 

"Le véritable moyen d'expression de l'individu, c'est sa vie"

 

"Kürti croyait à la politique et la politique l'avait trompé, comme elle trompe tout le monde"

 

"Le sentiment de culpabilité est le seul véritable lien qui puisse exister entre deux personnes"

 

"Notre histoire était comme toutes les histoires, inexplicable et irréversible"

 

"L'once de mystère dont tout amour a manifestement besoin"

 

"Ce fatras qui porte le nom charitablement vague de "passé"

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

07/12/2011

la vie au bureau

Coucous Bouzon

 

Anouk Ricard

 

Editions Gallimard, collection "Bayou"

 

 

Les joies de la vie de bureau, en prenant l'exemple d'une entreprise de fabrication de coucous.

Le patron est particulièrement bizarre, mais pas méchant. Les vacheries entre collègues ne manquent pas, à la hauteur des jalousies.

 

Avec une petite énigme policière, pour corser les choses. Un univers rendu encore plus singulier par les personnages animaliers, comme s'il s'agissait d'une fable, mais tout cela semble tellement humain.

 

Un humour un peu absurde qui fait sourire.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

04/12/2011

Des USA au Libéria, et retour

American Darling

Russel Banks

Editions « Actes Sud », collection « Babel » (poche) n°780

 

Récit,  à la première personne, de la vie d’une Américaine de soixante ans, entre les Etats-Unis et l’Afrique.

Fiction qui rejoint l’histoire, puisqu’il y est beaucoup question des mouvements de luttes américains, pour les droits civiques, contre la guerre du Vietnam,  et de la guerre civile au Libéria, ce pays créé en 1825,  pour y renvoyer les esclaves,  saisis sur des navires bravant l’interdiction du trafic, avec un petit capital, une hache et une bible. Peut-être un peu aussi pour permettre aux USA d’avoir un « point fixe » en Afrique de l’Ouest. Moins d’un siècle plus tard, 1% de la population détenait 99% du pays, et avait reproduit le système d’exploitation sudiste. « Rien n’exige que la main qui tient le fouet soit blanche ». Plus tard l’aide américaine sera « écrémée » par les  privilégiés, sans atteindre le peuple.

De la difficulté de rester fidèle, au moins un peu, à ses convictions, quand on est l’épouse d’un ministre africain. Dans ce cas l’impasse gauchiste mène à l’élevage bio. Fille d’un médecin progressiste, à vingt ans elle était persuadée que « nous allions parvenir à purifier le monde raciste et tyrannique de nos parents par notre idéalisme et par la simple force de notre travail. »

L’héroïne est séduite par Charles Taylor, « élu par des gens qui avaient voté pour lui afin qu’il cesse de les massacrer ». Il bénéficie aujourd’hui de l’hospitalité de la Cour Pénale Internationale. Avant lui, l’adjudant analphabète Samuel Doe avait renversé, et assassiné, éventré, fouetté le Président Tolbert et ses ministres, avant de les abandonner, nus, aux vautours. Avec, à peine dans l’ombre, la CIA qui laissera tomber Doe en misant sur Taylor, avant de se retourner contre Taylor... « Les présidents fantoches deviennent peu à peu des despotes qui ont tendance à s’illusionner et à ne plus voir qui est réellement aux commandes du pays. » Tout cela serait anecdotique si ce n’était accompagné de tueries, de viols, de guerres tribales aux victimes  innocentes.

 

« Ce que la corruption totale a de plus réconfortant et de plus utile, c’est justement qu’elle est systémique, du haut en bas de l’échelle, et donc prévisible et rationnelle. » « Une fois les dessous-de-table distribués, les sociétés avaient toute liberté de piller ce qu’elles voulaient dans le pays ».

« La vieillesse est une lente surprise »

« La conscience que l’on a de sa culpabilité est le baromètre de la vertu »

« La célébrité, c’est comme une drogue »

« Même l’homme le mieux intentionné, celui qui tente réellement de comprendre ce qu’éprouve une femme, demeure néanmoins incapable de savoir comment une femme ressent les relations entre hommes et femmes. Surtout, il ne peut pas savoir comment la femme le perçoit, lui. »

« Les vœux de silence sont des promesses de paix »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature