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12/03/2011

L'Olympe des infortunes

L'Olympe des infortunes

 

Yasmina Khadra

 

Pocket n°14480

 

 

Un terrain vague au bord de la mer. Des SDF y survivent, échoués là après leurs échecs dans des vies antérieures. Un "Olympe des infortunes".

Une belle galerie de portraits.

 

Survient Ben Adam, l'Homme éternel qui insiste pour le droit à une deuxième chance : "Je viens dire aux gens qui ont baissé les bras de relever la tête et de chercher au-delà de leurs échecs la chance d'un nouveau départ".

 

Mais la vie en ville est dure aux miséreux...

 

Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, nous livre une fable fataliste, pas vraiment optimiste, dans la ligne des "Hirondelles de Kaboul" dont j'ai déjà parlé sur ce blog, avec la même langue poétique.

 

 

"Toute chose en ce monde a une fin et aucun règne n'échappe à son déclin"

 

"Il n'y a pas de visites de courtoisie ; il n'y a que des intrusions, des agressions, des violations d'intimité, du voyeurisme agissant"

 

"Les routes sauront me rendre ce que les jours me prennent"

 

"Quand il pique sa colère, ses cris feraient reculer jusqu'aux vagues de la mer"

 

"Dans l'urgence, il est impératif de trouver du talent à un raté, et du génie à un détraqué"

 

"Seule la bêtise est increvable"

 

"La gloire n'est que la preuve que nous restons otages de nos vanités"

 

"L'échec relève de la mort, et tant qu'on est en vie, on a le devoir de rebondir"

 

"Rien n'égale l'écran du ciel sur lequel tu peins tes rêves avec le bout de tes cils"

 

08:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

10/03/2011

Vargas Losa et l'Amérique latine

Dictionnaire amoureux de l'Amérique latine

 

Mario Vargas Llosa

 

Prix Nobel de littérature 2010

 

Editions Plon

 

 

Cet ouvrage se trouve dans la collection des "dictionnaires amoureux", qui compte une trentaine de titres. Ces livres n'ont de dictionnaires que la présentation alphabétique. Ils se lisent au gré des envies et des mots qui attirent.

Inutile de chercher des statistiques ou des analyses géostratégiques.

Mélange pluriel d'articles rédigés à différentes époques par un écrivain prolixe, et de talent. Il est possible de détecter quelques variations dans les opinions politiques de l'auteur.

 

Vargas Llosa est d'abord un écrivain. A l'article Chili, il nous parle surtout de Pablo Neruda, et ne fait qu'évoquer la situation politique des années 70. Les romanciers tiennent une place de  choix, plus que les responsables politiques, fussent-ils présidents,  dans ce dictionnaire amoureux.

 

Vargas Llosa est Péruvien et une grande place est faite à son pays, sa culture, sa littérature et son Histoire. "Un pays qui a la chance d'être un carrefour de races et de cultures".

 

 

"XIXe siècle, siècle des utopies sociales et des nationalismes à outrance" ; "les nationalismes, forme extrême de l'irrationalité politique, qui a été, assurément, un des facteurs principaux du sous-développement latino-américain".

 

"Les hommes de cœurs épousent de préférence les causes perdues"

 

"La sensualité n'est pas obligatoirement synonyme de sexualité"

 

"Dans ce monde essentiellement matriarcal, les mâles recherchent chez les femelles, plus encore que du plaisir, compagnie et protection"

 

 "Ne pas manifester de doute dans le dialogue est un manque de courtoisie"

 

"Le pouvoir ne paie pas le travail mais la soumission"

 

"Seuls le développement et la modernisation des uns permettront aux autres de se libérer de la crainte d'être envahis  par les masses migratoires en quête de travail et de sécurité"

 

"En politique, la duplicité et le cynisme sont des instruments indispensables du succès et, parfois, de la simple survie  des acteurs"

 

"La jeunesse a cessé de croire que la justice et le progrès se trouvent hors des urnes"

 

"La folie religieuse n'est finalement, comme le sexe, qu'une somme de variations sur quelques thèmes pathétiques"

08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

05/03/2011

Botticelli

Le rêve Botticelli

 

Sophie Chauveau

 

Folio 4509

 

 

Après "La passion Lippi", la biographie du plus doué des élèves de Fra Lippi : Botticelli.

C'est à Florence, sous le règne de Laurent de Médicis, le munificent,  dit "Le magnifique",  contre qui son maître l'avait mis en garde.

"C'est à Florence que coulent la vie, la folie, le génie..."

Florence symbole de la Renaissance.

 

L'histoire du peintre est indistinctement liée à celle de la cité, qu'il quitte le temps d'être le maître d'œuvre de la chapelle Sixtine, "capella magna" commandée par le pape Sixte IV.

Mais il reviendra à temps pour croiser Pic de la Mirandole et Savonarole, dominicain illuminé et fanatique, adulé puis mis à mort.

 

Nous sommes témoins du processus créatif du "Printemps", puis de "La naissance de Vénus", dont le modèle n'est autre que la fille de Lippi, enceinte de ses œuvres, lui l'homosexuel.

 

Nous voyons apparaître Léonard de Vinci puis Michel-Ange.

 

 

"L'homosexualité est d'autant plus pourchassée à Florence qu'elle s'y épanouit à l'égal de sa monnaie, le florin"

 

"Faire oublier aux pauvres leur misère, cacher, sous l'apparat, la dureté des temps"

 

"Il n'y a pas trente-six manières de chasser la peine, il n'y en a qu'une : le travail, le travail, le travail"

 

"Pour Botticelli, la peinture doit impérativement s'émanciper de la nature, surtout ne pas la copier"

 

"Désormais, la peinture peut exprimer les plus intimes sensations, les plus intenses bouleversements, l'effroi, l'horreur, le plus grouillant des tréfonds de l'âme humaine"

 

"Le désir rend les femmes intelligentes"

 

"Clitoris disaient les Grecs : c'est tout petit, mais ça jouit aussi haut et fort que ton sexe si long. C'est très petit mais ça fait des décharges aussi violentes que les éclairs des orages de chaleur."

 

"Tous les mystiques ont en commun un idéal de pureté dangereux"

 

"Il n'y a  pas de raison. Pas plus de vivre que de mourir"

 

08:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

01/03/2011

Une vie chinoise (2)

Une vie chinoise

 

2. Le temps du Parti

 

Li Kunwu et P. Ôtié

 

Prix de la BD historique Blois 2010

Prix "Ouest France"

 

Editions Dargaud

 

 

Deuxième tome de la trilogie "Une vie chinoise". Il commence là où s'était arrêté le premier : à la mort de Mao. Et se termine, symboliquement, avec la mort du père du "héros".

 

P. Ôtié a "mis en scène" la vie du dessinateur chinois Li Kunwu, qui, dans ce deuxième tome, n'est plus Xia Li, le petit Li.

 

Li est devenu soldat. Il veut entrer au Parti. Ce qui est difficile pour lui,  puisque ses grands-parents étaient des "bâtards noirs", de petits propriétaires terriens. Seulement 2% de la population chinoise sont membres du Parti. Il fait du zèle, au point d'être volontaire pour être affecté dans une unité de production agricole.

 

Mais les services de propagande de l'armée ont besoin de son talent pour magnifier la nouvelle ligne politique, dans laquelle il se reconnait pleinement.

La période est marquée par l'arrestation de la "Bande des Quatre", et la réhabilitation de Deng Xiao Ping, qui permettra celle du père de Li, après dix années de camp de "rééducation".

 

Li découvre également les émois de l'amour, ce qui renforce le côté humain de cette "vie chinoise".

 

Album en noir et blanc où se mêlent, selon les moments,  la peinture traditionnelle au pinceau, les dessins si particuliers de la propagande chinoise, et l'influence des mangas.

 

 

"Lorsque l'armée et le peuple ne font qu'un, qui donc sur terre peut s'opposer à eux ?"

 

 

09:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

Pensées de François Mitterrand

Pensées, bons mots et traits d'esprit de

François Mitterrand

 

Sélectionnés par Laurent Pfaadt

 

Editions "City"

 

 

Je me souviens parfaitement que j'étais en mission à Chypre, il y a 15 ans, quand j'ai appris le décès de François Mitterrand.

Beaucoup de livres sont parus sur François Mitterrand, et ces 15 ans ont été l'occasion d'une petite reprise éditoriale.

 

François Mitterrand a été un orateur et un écrivain prolixe,  et plutôt talentueux.

Laurent Pfaadt a fait sa sélection de quelques bonnes formules.

J'ai fait ma sélection au sein de la sélection...

 

 

"Salut à celles et à ceux  que l'on bâillonne, que l'on persécute et que l'on torture, qui veulent vivre et vivre libres. Courage, la liberté vaincra"

 

"Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi"

 

"On ne jongle pas avec les espérances populaires"

 

"Il n'est pas besoin de tout approuver dans la politique d'un pays pour y aller"

 

"La démocratie, c'est le droit institutionnel de dire des bêtises"

 

"Dans la vie politique, il faut être offensif. Si on se défend, on a déjà perdu"

 

"Les grandes fortunes ne se font pas sur les chemins de la vertu"

 

"Être d'accord avec soi-même, je ne connais pas meilleur bulletin de santé"

 

"Ecrire, c'est vider son sac"

 

"L'amour et la beauté, la liberté et le savoir sont toujours à réinventer"

 

"La bonne gestion d'une erreur vaut mieux que certains succès"

 

"L'échec se jauge à l'espérance"

 

"Le christianisme, c'est la reconnaissance de la souffrance comme levier de l'espérance"

 

"Je suis né chrétien, et je mourrai sans doute dans cet état. Dans l'intervalle..."

 

"Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne plus exister"

 

"On ne peut juger un homme qu'à la fin"

 

09:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique