06/12/2015
Aux urnes, citoyens !
Les terroristes ne veulent pas entendre parler de ce système qui nous permet de choisir les gens qui vont prendre des décisions qui influent directement sur notre vie. Que ce soit au niveau municipal, national...ou régional.
Quelle réponse apporter ? Comment résister ? La meilleure façon n'est-elle pas d'aller voter ?
Malgré toutes ses imperfections, ce système nous y tenons car nous refusons les dictatures.
08:02 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vote
20/10/2015
Le jour où François Hollande est devenu Président
Le stage est fini
Françoise Fressoz
éditions Albin Michel
Selon la journaliste Françoise Fressoz, François Hollande est devenu véritablement Président en janvier, à l'occasion des assassinats des journalistes de Charlie Hebdo. "Il a les mots justes, les gestes qu'il faut".
"Ce n'est pas François Hollande qui a inventé les déficits, le chômage de masse, la désindustrialisation, l'accumulation de dépenses et d'impôts."
"Entre 2007 et 2012, la dette publique a augmenté de 600 milliards d'euros. Elle pèse désormais près de 90% de la richesse nationale . Le remboursement de ses intérêts coûte chaque année l'équivalent des budgets de la défense et de la justice réunis." Voilà l'héritage sarkozyste." "0% de croissance, 10% de chômage, 90% de dette publique, détenue aux deux tiers par des capitaux étrangers, 65 milliards d'euros de déficit de la balance commerciale. Merci Sarkozy."
Mais, "un invraisemblable excès d'optimisme lui fait rater l'opération vérité des comptes." "Le refus de la dramatisation est le péché originel du quinquennat."
L'impasse du début du quinquennat : il y a une grave crise de l'offre et il faut réduire les charges sociales : "ils devront massivement aider les entreprises et clament qu'ils vont les taxer."
"Il était impossible de mener de front la lutte contre les déficits et la restauration de la compétitivité."
"Hollande choisit de traiter en priorité la question des déficits et s'embourbe rapidement dans les hausses d'impôts."
"Valls est un accoucheur de décisions. Il aide Hollande à être un homme d'action."
"L'impuissance du politique qui résiste à l'alternance gauche/droite n'en finit pas de faire le lit du Front National."
Les qualités de François Hollande : "l'instinct de survie, le sens des situations et la lucidité."
"La gauche a toujours été faite de deux courants : l'un attaché "à son pouvoir tribunicien", et l'autre "à l'art du compromis." "Lorsque l'un entre ouvertement en guerre contre l'autre, on peut estimer que le camp, dans son ensemble, entre dans une zone de grand danger." "La gauche n'a pas su se mettre au clair avec la mondialisation, ni résoudre la question de l'appartenance à l'Europe, devenue le bouc émissaire facile des impasses nationales."
18:34 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
06/10/2015
Dialogue social
Les images de la fin de la réunion du comité d'entreprise d'Air France font le tour des médias du monde entier.
Elles sont l'illustration de l'extrême difficulté du dialogue social dans notre pays.
Notre patronat répugne à négocier. D'autant plus que les syndicats sont faibles et divisés.
Il y a quelques années, j'avais fait une étude sur le taux de syndicalisation dans les pays de l'Union européenne (avant élargissement) . Le résultat était très clair : plus il y a de syndicats, moins il y a de syndiqués. Et la France bat des records, en nombre de syndicats, et en faible nombre de syndiqués.
Comme la négociation, devant débouché sur un compromis, entre partenaires sociaux, est difficile sinon impossible, les protagonistes se tourne vers l'Etat. spécificité française.
Tout le monde se souvient des reproches fait à Lionel Jospin, alors Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle, osant déclarer : "l'Etat ne peut pas tout !".
Je me souviens d'une conversation avec le Premier ministre suédois, social-démocrate, cherchant à comprendre la loi sur les 35 heures, et m'expliquant que dans son pays, où le temps de travail moyen est inférieur au notre, les partenaires sociaux, avec un syndicat unique très puissant, n'auraient jamais accepté que l'Etat légifère. Je lui ai expliqué que chez nous le patronat au niveau national renvoie à des négociations par branches, et au niveau des branches renvoie au niveau national, bien décidé à ne rien accepté.
L'angoisse et la colère des salariés d'Air France est compréhensible. Leur violence est répréhensible, autant mais pas plus que celle des agriculteurs, ou des "bonnets rouges". Comme l'expliquait sur Arte le sociologue Jean-François Amadieu, la vérité, regrettable, en France, est que seules les actions violentes sont entendues.
20:47 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : air france
17/07/2015
Mitterrand ambigu ?
Portrait d'un ambigu
Philip Short
éditions du nouveau monde
François Mitterrand est décédé il y a bientôt vingt ans. La pile des livres qui lui sont consacrés continue à s'élever.
Philip Short était journaliste de la BBC accrédité à Paris pendant les présidences de François Mitterrand. C'est sa troisième biographie, après celle de Mao et de Pol Pot, sans qu'il ne faille voir un lien avec les deux ouvrages précédents.
Enorme pavé de plus de huit cent pages. La lecture terminée, j'en tire l'impression que François Mitterrand ne correspond pas du tout à cette image d'ambiguité.
Il n'était pas ambigu dans sa vie amoureuse : son épouse, Danielle, trop souvent laissée seule, vivait avec un autre homme à partir de 1958, aussi bien rue de Bièvres qu'à Latche. Mitterrand a eu de nombreuses relations extra-conjugales. Sans ambiguïté . Y compris avec la mère de Mazarine. Dont Danielle connaissait l'existence. Et Anne savait qu'il ne divorcerait jamais d'avec Danielle. L'ambiguité n'existait que pour l'extérieur des deux familles.
Le Président Mitterrand a été sans ambiguité dans le domaine des relations extérieures. Les exemples sont multiples : l'Europe ("il y a un danger qui plane sur elle, c'est que le grand nombre finisse par en faire simplement une zone de libre échange"), le Moyen-Orient ("la reconnaissance préalable et mutuelle du droit des autres à l'existence"), la force de dissuasion ("l'arme nucléaire n'est pas faite pour gagner la guerre mis pour l'empêcher" ;"les pacifistes sont à l'ouest, les missiles sont à l'est"), etc.
Dans le domaine de l'économie, celui qu'il maîtrisait le moins, il n'était pas ambigu, il tergiversait par manque d'assurance.
Son seul moment d'ambiguité politique a été lorsqu'il travaillait à Vichy tout en étant déjà un résistant actif. Il n'était pas seul dans ce cas, et la consigne donnée par Londres à ses semblables était de continuer le plus longtemps possible dans ce double rôle. Raymond Marcellin et Maurice Couve de Murville furent dans le même cas.
L'ambiguité de ses positions sous la Ive République ne venait-elle pas de la situation politique de l'époque ?
Il n'a pas été ambigu sous la Ve : toujours pour l'Union de la Gauche, avec pour objectif de battre la droite et de récupérer le plus grand nombre d'électeurs communistes. Il a été plus secret qu'ambigu."Ceux qui le connaissaient le mieux ne connaissaient que 30% de ce qu'il pensait". "Son mépris pour le pouvoir de l'argent et sa foi en la justice sociale furent constants tout au long de sa carrière politique." ("L'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes.")
Il n'a été ambigu que dans sa mort : "une messe est possible", avec un enterrement à Jarnac où il sera pour l'éternité, sans Danielle ni Anne. "J'ai une âme mystique et un cerveau rationaliste."
"Décider de la façon dont on devra passer ses dernières années n'est pas une hypothèse abstraite, mais un choix irréversible ."
"Ce n'est pas la mort qui me fait peur, c'est de ne plus vivre." "Je compte sur vous pour veiller à ce qu'on ne me voit pas ratatiné comme un légume, grabataire et inconscient. Il faudra tout faire pour m'épargner cette misère."
"Ce sont les rêves, non les réalités qui font gagner les élections."
"C'est plus difficile de négocier avec quelqu'un qui a un rêve qu'avec quelqu'un qui a un objectif"
"Il se voyait lui même comme un romantique dont la vie était un roman en train de s'écrire" (quel romancier plein d'imagination aurait pu créer une telle vie ?)
08:47 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mitterrand, politique
17/06/2015
migrations : pas si simple...
Face aux flux de migrants qui traversent l'Europe, et en particulier notre pays, plusieurs attitudes sont possibles.
Il y a la position de la Legua, avec qui le Front National vient de s'allier pour créer un groupe au Parlement européen : il faut bombarder les bateaux d'immigrés. Sous entendu, y compris avec les immigrés dedans. Malheureusement, un assez bon score aux dernières élections locales du nord de l'Italie...Mais pas vraiment une solution !
Il y a la position de Cameron : d'accord pour aller secourir les immigrés en mer, mais pas question qu'ils viennent chez nous. Un soupçon d'humanité supplémentaire, mais pas une solution.
Il y a la position de notre ministre de l'intérieur qui rappelle que, selon le droit européen, c'est à l'Italie de se débrouiller avec les immigrants illégaux arrivés chez elle. C'est légalement juste, basé sur l'accord de Dublin de 1990, mais insupportable : nous ne sommes plus dans les années 90, le problème a pris une autre ampleur, et ce n'est pas un problème italien, mais bel et bien européen, et même plus largement Sud / Nord. Pas étonnant que le gouvernement italien menace de délivrer des laisser passer pour ne pas avoir à garder sur son sol la totalité des migrants qui y arrivent...et qui ne veulent pas y rester.
Il est vrai qu'il ne sert à rien de laisser entrer en France des migrants qui se trouveront quelques jours plus tard à dormir dans les rues à Paris, puis à Calais.
Heureusement, le gouvernement français fait quelques propositions indispensables pour améliorer l'accueil humanitaire, et faciliter les demandes d'asile politique des migrants venant de pays comme l'Erythrée ou la Syrie. Comparée à d'autres pays la France a du retard. Cela fait bien longtemps qu'elle n'est plus une "terre d'asile".
Le problème de fond se trouve dans l'inégal développement de notre planète. Quand le dictateur soudanais, qui a massacré le peuple du Darfour, se rend au Sommet de l'Union africaine, il y trouve appui, soutien, réconfort face à la Cour Pénale Internationale. Au nom de quoi la majorité de ces prédateurs autocrates qui dirigent les pays d'Afrique pourraient lui faire des critiques ?
Tant que les élites africaines mettront leurs pays en coupe réglée et que la démocratie y sera inexistante ou des plus fragiles, leurs populations rêveront d'ailleurs.
20:36 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migrations