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18/11/2014

Différentiel de mobilisation

Roumanie : victoire surprise de la Droite.

Depuis longtemps, les politologues expliquent que les victoires électorales se jouent souvent sur la différence de mobilisation de chaque camp.

La Roumanie vient d'en donner un nouvel exemple :

A Gauche, un candidat Premier ministre ayant fait des déçus, sinon des mécontents, y compris dans son propre camp, qui se mobilise moins.

A Droite, des électeurs mobilisés, en particulier contre la décision stupide de limiter le nombre de bureaux de vote de la diaspora. Résultat : la diaspora, majoritairement de droite, s'est mobilisée contre l'iniquité, et, pour la même raison, l'électorat de Droite, en Roumanie a voulu faire échouer cette "finasserie" mal inspirée.

Pour une fois, c'est la morale qui a gagné, ce qui n'est pas toujours le cas en politique. Dommage que cela soit au détriment de la famille socialiste...

 

17/11/2014

Puisque vous le voulez...

Tout homme, ou femme, politique a vocation a souhaiter être réélu(e). Et à être à l'écoute de son électorat.

De là à caresser ostensiblement dans le sens du poil ?

Deux souvenirs me restent, sur ce sujet, toutes les deux à l'occasion de missions du Parlement européen en Asie. Ces missions lointaines permettent (obligent à ?) des rapprochements au delà des divergences politiques.

Je me souviens donc d'un parlementaire conservateur britannique m'expliquant être en faveur de la peine de mort, et contre l'Europe, puisque ses électeurs le voulaient ainsi. Je m'étais dit que de tels politiciens de droite ne laissaient guère d'espace politique à l'extrême droite.

Mon deuxième souvenir concerne justement un parlementaire d'extrême droite. Il m'a raconté qu'il allait même, une fois par an, jusqu'à l'état d'ébriété en public, car il savait que cela plaisait à ses électeurs. Manifestement, dans son esprit, son rôle politique ne consistait pas à défendre des idées mais à reprendre les plus démagogiques.

Sens commun ?

09/11/2014

Accélérer la justice ?

Un ancien Premier ministre qui demande au Secrétaire général de l'Elysée d'agir sur les magistrats.

C'était donc la pratique à l'époque où il était en responsabilités, du temps de Sarko ?

Qu'il souhaite que la justice sanctionne des pratiques illégales, quoi de plus noble ? Qu'il souhaite que cela se fasse avant l'élection à la présidence de son parti, cela peut se comprendre.

Mais François Hollande n'a-t-il pas intérêt à laisser revenir l'ancien président, en espérant que, le plus  tard possible,  mais avant la prochaine échéance présidentielle, la justice le condamne dans une des onze affaires judiciaires dans lesquelles il est impliqué ? 

13:40 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, fillon

11/09/2014

Ségolène Royal et François Hollande

Quelle histoire

Françoise Degois

éditions Plon

 

Après avoir été journaliste, Françoise Degois a été une proche collaboratrice de Ségolène Royal.

Son livre a pour but de nous montrer que Ségolène et François ont une complicité ancienne et que la faute majeure de Valérie T est d'avoir tenté d'effacer leur passé commun.

Par la même occasion, elle nous montre les coulisses du monde politique. Pas pour nous dire qui couche avec qui, mais le travail des collaboratrices et collaborateurs, travail d'organisation, de contact, d'écriture, dopés comme leur patronne ou patron par "l'adrénaline de la fonction". "Petit monde attendrissant et féroce." Mais, "observer la politique n'est pas vivre la politique". "Inutile de soulever un problème si l'on a pas la solution."

Au passage, également des portraits de Fabius, Bartolone, Sarkozy, Montebourg, Valls, et quelques autres.

"Remonter la pente. Encore une fois. La énième fois. Mais il faut imaginer Sisyphe heureux. Car, à nouveau, ils roulent leur rocher ensemble."

 

"La politique et le sexe se doivent de faire route ensemble. Pulsion, Passion. Jouissance. Victoire, défaite. Une polka permanente."

Les responsables politiques ont "un ego surdimensionné, qui leur permet toutes les transgressions. Et provoque aussi tant et tant de fautes. De comportement. D'attitude, de langage."

"Par refus viscéral de l'autoritarisme, il croit à la raison, au consensus et à l'entente cordiale. A sa différence à elle qui ne croit qu'au rapport de force."

"Aucun culte de l'argent chez ces deux là. Un rapport sain, une méfiance même pour tout ce qui brille trop."

"Les gens, il les aime sincèrement".

"La défiance est devenue notre valeur la plus communément partagée. Une société de défiance et d'angoisse, où la peur du déclassement, la peur de l'autre, la peur du plus pauvre que soi, envahit notre espace mental."

 

 

 

30/08/2014

Souvenirs sur la mise en place des 35 heures

A l'époque où les 35 heures ont été mises en place, Lionel Jospin était 1er ministre, le chômage et le déficit sérieusement en baisse. J'étais Secrétaire Général du Parti des Socialistes Européens, et à l'occasion d'un voyage en Suède le 1er ministre suédois de l'époque, le social-démocrate Göran Personn m'avait pris à part pour me demander de lui expliquer la mise en place de cette mesure.

Il ne comprenait simplement pas que ce soit l'Etat, le gouvernement et non les partenaires sociaux qui fixe le temps de travail. En Suède, où le temps de travail était en moyenne autour de 35 heures, cela résultait de négociations branches par branches, quasiment postes par postes. "Jamais les syndicats ne m'auraient laissé faire une chose pareille !"

En tant qu'ancien cheminot ayant travaillé en 3x8, j'étais d'accord avec lui sur le fait qu'il n'y avait aucune raison pour que ceux ayant un travail pénible et/ou des horaires décalés, travaillent le même nombre d'heures que ceux que nous appelions les "culs de plomb" des bureaux.

J'ai du lui expliquer qu'en France, contrairement à la Suède,  les syndicats étaient morcelés et peu représentatifs, surtout par leur nombre d'adhérents...et le patronat peu porté à la négociation et aux concessions sociales. C'est probablement pour cette raison que la France, même avec un gouvernement de gauche ne peut pas être qualifiée de "social-démocrate", qualificatif qui suppose un syndicat puissant et un lien fort avec le parti représentant les travailleurs.

Comme en Suède, la diminution du temps de travail en France s'est faite avec comme contrepartie des gains de productivité, sans augmentation de personnel (la raison pour laquelle les 35 heures dans les hôpitaux a posé de sérieux problèmes), et donc, contrairement à ce que dit la droite, sans perte de compétitivité pour les entreprises, ni augmentation de la masse salariale dans la fonction publique.

Il est vrai que ces gains de productivité ont, pour une fois, profité aux travailleurs et non aux actionnaires, contrairement à une constante depuis cinquante ans...