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22/01/2017

Tenter de rassembler

Primaires : j'avoue, il y a cinq ans, je n'y croyais pas...et j'avais tort ! Quand la possibilité est donner aux citoyens de choisir , beaucoup le font.

Cela n'est pas dans l'esprit de la Constitution de la Ve République, mais c'est un fait. Peut-être l'influence américaine ? Il faut s'attendre à ce que, dans la même logique, ces primaires ouvertes soient organisées également pour désigner les candidats aux législatives, comme aux USA. Les militants de base n'ont leur mot à dire que s'il n'y a pas de contestation possible.  Les états majors n'auraient plus la main mise sur les parachutages.

Cela pose la question de la signification et de l'utilité de l'appartenance aux partis politiques qui n'auraient donc plus l'exclusivité du choix des candidats. Le militantisme traditionnel a beaucoup perdu de son utilité face aux moyens modernes de communication. La distribution de tracts a beaucoup perdu de son utilité.  Organiser les primaires, but ultime du militantisme ? 

Aujourd'hui j'ai voté pour Vincent Peillon.

En 1978, au Congrès de Metz, j'avais voté pour Pierre Mauroy qui préconisait la synthèse entre Mitterrand et Rocard et plaidait pour le rassemblement de toute la gauche. Vincent Peillon s'inscrit dans cette démarche, d'autant plus indispensable aujourd'hui que la gauche court le gros risque de ne pas être présente au deuxième tour de la présidentielle.

Comme Pierre Mauroy, Vincent Peillon se situe au centre non pas de l'échiquier politique mais du PS et de toute la gauche.

De plus, j'ai eu le plaisir de le côtoyer et de travailler avec lui au Parlement européen, et j'ai beaucoup d'estime pour lui. Même si j'ai eu un peu de mal à lire son livre sur Ferdinand Buisson et la laïcité ...

Au Parlement européen, j'ai côtoyé également Benoît Hamon qui est un homme extrêmement sympathique. Mais je suis dubitatif sur sa proposition phare de revenu universel.

 

 

24/12/2016

Les frontières ne servent à rien !

Le meurtrier de Berlin a donc été tué, arme en main,  en Italie, après un passage par la France.

Pour l'extrême droite et la droite de la droite la cause est entendue : "c'est la faute de Schengen, il faut rendre nos frontières imperméables."

Sauf qu'en ce moment, et depuis plus d'un an,  l'application des accords de Schengen est suspendue par la France.

De plus, la libre circulation au sein de "l'espace Schengen" ne s'applique qu'aux citoyens des Etats membres, ce que n'était l'assassin.

Affirmer qu'il est possible de rendre les frontières étanches est de la pure démagogie. Surtout pour le crime organisé dont le terrorisme est un des aspects. Freiner la libre circulation de millions d'Européens n'empêche en rien les criminels de se jouer des frontières, surtout quand ils sont organisés en bandes. Une nouvelle preuve vient d'en être donnée.

Ce qui est terrible,  c'est que nous sommes, de plus en plus,  dans une société de contrôles permanents. Il n'y a pas besoin de frontières qui ne servent à rien.

 

 

16:51 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : terrorisme

02/12/2016

Hollande contre la Gauche ?

Le livre des trahisons

sous la direction de Laurent de Sutter

éditions PUF

 

L'heure du bilan est en train de sonner. Ce livre regroupe une quarantaine de contributions, dont une majorité venant de philosophes, sous la direction de Laurent de Sutter, auteur par ailleurs de "Métaphysique de la Putain", dont j'ai parlé dans ce blog.

Contributions à charge, parfois tellement exagérées qu'elles en deviennent ridicules.

Beaucoup de preuves de trahison par rapport à la déclaration de Hollande "mon ennemi, c'est la finance". La plus lucide est sans doute Barbara Formis, philosophe : "On ne peut pas être d'une part pour la croissance et d'autre part contre la finance". En allégeant les charges des entreprises françaises pour les rendre plus compétitives Hollande n'a créé quasiment aucun emploi...et s'est aliéné son électorat.

Mais se moquer de Fleur Pellerin qui a avoué ne pas avoir lu Modiano et "ne lire que deux livres par semaines"...

Mais reprocher comme "néocoloniale" l'intervention salvatrice au Mali qui a permis d'arrêter les djihadistes qui fonçaient sur la capitale...On sait pourtant à quel point il est difficile de reprendre une ville abandonnée à la terreur islamiste.

Autre reproche, à mon avis exagéré, celui qui concerne de ne pas avoir été assez loin en ne permettant pas la fécondation pour autrui qui aurait ainsi ainsi aux couples homosexuels hommes d'avoir des enfants. Le mariage pour tous, la possibilité d'adopter, la possibilité pour les homosexuelles femmes d'avoir des enfants, tout cela est donc considéré comme minime...

"L'histoire de la gauche peut être lue comme l'histoire d'une longue suite de trahisons, dont celles signées François Mitterrand ou Lionel Jospin". Laurent de Sutter ne devrait pas s'arrêter là. Il oublie de citer Léon Blum. La question est de savoir si tout homme au pouvoir ne trahit pas ses idéaux, et encore plus ceux de ses électeurs ?

Possible quand on lit dans la conclusion que l'exemple à suivre est "Podemos" qui se garde bien d'aller au pouvoir et se contente de bloquer toute alternative au pouvoir en place. Syriza, cité en exemple par tous les "purs" de gauche s'est heurté aux réalités du pouvoir.

Dernière proposition de la post-face : "inventer une contre-société" dans le cadre du mouvement "Nuit debout" renaissant de ses cendres...Dois-je préciser que je n'y crois pas ?

 

21/11/2016

Entre Tatcher et Trump

Juppé n'étant probablement pas assez conservateur pour l'électorat de droite français qui, par ailleurs,  ne supporte plus Sarko, comme la plupart des Français, c'est donc le "Tatcher de la Sarthe" qui sera probablement le candidat de la Droite à la prochaine élection présidentielle.

Bachar al Hassad peut se réjouir : comme Trump , Fillon ne veut pas entendre parler d'aide aux insurgés syriens non islamistes et prône un resserrement des liens avec Poutine.

Les Ukrainiens, eux, peuvent être inquiets. Là aussi Fillon est sur la même ligne que Trump : fin des sanctions, et reconnaissance de l'annexion de la Crimée.

Une élection ne se gagne jamais sur les questions de politique internationale, mais quand même...

Sur les questions sociales, la question est simple : est-ce que les syndicats seront aussi mobilisés qu'ils l'ont été contre la loi El Khomri ?

Si Fillon est désigné à Droite, pourquoi pas Ayrault à Gauche ?

 

12/09/2016

Mémoires de Louis Mermaz

Il faut que je vous dise

Louis Mermaz

éditions Odile Jacob

 

Il y a Louis Mermaz l'homme politique: fondateur, avec François Mitterrand de la"Convention des institutions républicaines", membre de la direction du PS, Président de l'Assemblée nationale, président du Groupe socialiste, plusieurs fois ministres, maire de Vienne, Président du Conseil général de l'Isère, après quelques tentatives infructueuses en Normandie ("celui qui ne buvait pas n'était pas un homme").

Il laisse percer de l'amertume de ne pas avoir été choisi par François Mitterrand pour être Premier Ministre, et de ne pas avoir pu devenir Premier secrétaire du PS pour remplacer Jospin. "Je regrettais dans mon for intérieur que François Mitterrand ne meut pas appelé en son temps comme Premier ministre, ni soutenu plus tard pour parvenir à la tête du parti."

Je me souviens que dans les années 70, alors que j'étais Secrétaire national des cheminots socialistes, il nous expliquait que notre but devait être de "refaire à l'envers ", d'effacer,  la coupure du Congrès de Tours de 1920, quand les socialistes s'étaient séparés des communistes.

Aujourd'hui, il est toujours aussi virulent contre le capitalisme et pour les droits de l'Homme.

Je ne savais rien de l'homme. Sa vie aurait pu être un roman, parfois tragique. "Fils naturel", "batard" comme il l'écrit, d'un ministre de la IIIe République. Situation plus honteuse alors, en 1931, qu'aujourd'hui ("une souffrance jamais cicatrisée"). Père de trois enfants, deux garçons et une fille. Jeune adulte,  un de ses fils, étudiant brillant,  meurt dans un accident de surf qui aurait pu être évité. Son autre fils abandonne des études différentes mais non moins brillantes pour vivre sa passion pour le théâtre. Passion exigeante mais peu rémunératrice qui le plonge dans des périodes de dépression aggravée par le décès de son frère.

Louis Mermaz rentre souvent dans les détails. Une excellente mémoire, et probablement beaucoup de notes conservées qui font revivre des périodes pleines d'espoirs, et de socialistes que j'ai croisés, comme "Roger Fajardie, esprit fin, subtil et rusé dans un corps qui se mouvait avec difficulté".

"Se pencher sur sa vie, ses émotions, ses souffrances parce que chaque homme de sa naissance à sa mort porte en lui un fragment de l'humanité."

 

"Je n'aime pas Napoléon. Il a laissé la France plus petite qu'il ne l'avait trouvée" (François Mitterrand)

"François Mitterrand ne voulait jamais donner à penser qu'il escomptât quelques chose de qui que ce fût."

"François Mitterrand supportait mal qu'on pût manquer  un rendez-vous fixé à sa seule convenance. Il souhaitait nous voir nous implanter à travers la France, mais s'étonnait qu'on ne répondît pas, toutes affaires cessantes, à ses invitations."

"Ceux que François Mitterrand réunissait n'avaient aucune affinité entre eux, et lui retiré de la vie politique ou disparu, ils se disperseraient."

"La vie, ça passe comme ça. C'est déjà fini. On aperçoit qu'on a à peine eu le temps de rien faire." (François Mitterrand)

 

 

 

11:43 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique