06/05/2017
"La France ne peut pas se retrouver sans retrouver le monde"
François Mitterrand
Michel Winock
Biographies NRF Gallimard
J'ai rencontré François Mitterrand en 1969, à l'occasion de la sortie de "Ma part de vérité" qui a été mon premier livre politique.
J'ai eu l'occasion de lui parler alors que j'étais Secrétaire national des cheminots socialistes, juste avant 81. Je lui avais dit alors que l'âge de départ à la retraite devait être différencié en fonction de la pénibilité du travail. Les cheminots travaillant dans les bureaux n'avaient aucune raison de partir à 55 ans, comme ceux qui travaillent en 3X8, comme c'était mon cas...
J'ai eu Michel Winock comme professeur (maître assistant) d'Histoire à l'université.
De nombreux livres ont été écrit sur François Mitterrand, généralement par des journalistes, ou par certains de ses proches, politiques ou personnels. On a même fait parler son chien Baltique...A ma connaissance, c'est la première fois qu'un historien universitaire se livre à l'exercice. Il cite beaucoup les autres ouvrages sur l'objet de son étude, généralement en soulignant les contradictions.
En 78, candidat suppléant député aux législatives, j'ai vraiment cru que nous allions "changer la vie". Un an plus tard, au Congrès de Metz, j'étais beaucoup plus sceptique sur la "rupture immédiate avec le capitalisme". Au cours de ses deux septennats, exemple qui restera unique dans l'histoire de France, François Mitterrand a été "un concentré sur ce que l'on peut faire". Plus pragmatique qu'idéologue. "Radicalité dans le discours, possibilisme dans les actes."
Je l'ai écouté deux fois s'adresser au Parlement européen. Dans les deux cas des discours qui ont marqué.
Les socialistes français ne sont pas spontanément favorables à la construction européenne. J'ai assisté en direct à la façon dont le Président a amené les parlementaires européens socialistes français à soutenir le rapport Spinelli, fédéraliste, dont ils ne voulaient pas, pour la majorité d'entre eux. Ce n'est que face à Mitterrand que Jean-Luc Mélanchon, jeune sénateur mitterrandolâtre n'osait critiquer la construction européenne.
Son discours sur le thème "le nationalisme, c'est la guerre" est resté gravé dans ma mémoire."
"Il était sûr de l'influence que retrouverait une France résolue à travers une Europe forte, par quoi se poursuivrait l'épopée française."
"Il a inscrit son action dans un temps qui dépassait celui de son existence." "Mitterrand ou l'homme qui médite sur les tombes."
"La mort redonna à François Mitterrand tout son lustre."
18:19 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielle
05/05/2017
Bedos renoue avec sa "revue de presse"
A l'heure où noircit la campagne
Guy Bedos
éditions Fayard
J'ai été bercé par les "revues de presse" de Guy Bedos. Je m'en régalais au moins autant qu'avec ses sketchs. Octogénaire, Guy Bedos a fait ses adieux à la scène. Pendant un an il a noté sur ses cahiers les réflexions qu'il aurait faites s'il avait été toujours en tournée. Cela donne un petit livre vite lu.
Guy Bedos est un humoriste engagé, pas vraiment un pronostiqueur politique. Ses cibles favorites : Sarkozy et Valls. Après les primaires, il a misé sur Hamon, avec Montebourg comme Premier ministre... Il ne parle quasiment pas de Macron ni de Mélanchon, secondaires à ses yeux.
Curieusement, il s'en prend peu à Marine. Sauf pour se féliciter d'avoir gagné dans le procès qu'elle lui avait intenté.
Le livre est dédié à son ami Michel Rocard, décédé pendant la période.
"A côté de Sarkozy, Juppé, c'est Mélenchon"
"Qu'est-ce que vous voulez que je dise sur la Droite ? A part réclamer une minute de silence."
"Trump, Le Pen, Fillon...Tous trois attachés à Poutine. Les banques russes n'y sont peut-être pas tout à fait étrangères."
"Si on devait gifler toutes les têtes à claques qui encombrent le paysage politique, on finirait manchot."
08:41 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielle, humour
02/05/2017
Marine, Trump, le Brexit
Marine était très contente de la victoire de Trump, son frère en mensonges et démagogie xénophobe.
Après 100 jours à la Maison blanche, ceux des classes populaires américaines sont désenchantés, et, à ce stade, aucun président américain n'avait été aussi impopulaire.
Comme Marine, Donald s'en prend aux journalistes.
Marine était ravie de la victoire du Brexit. Ce vote aussi était fortement marqué par la xénophobie. Le Brexit n'est pas entré en application que les Anglais déchantent déjà et découvrent que la campagne anti-UE était largement basée sur des mensonges. Leur pouvoir d'achat est en baisse, comme leur monnaie nationale. De nombreux emplois sont menacés. Il est devenu clair que sortir de l'UE n'est pas un chemin tapissé de pétales de roses. Seulement les épines !
Puissent les électeurs français tirer les leçons de ces deux mauvaises aventures !
Comment rester dans l'Euro (en plus du franc) sans rester dans l'UE ? Sans respecter les critères de la monnaie commune ?
Le vote en faveur du Front National serait un vote de révolte. Ne serait-il pas bon de commencer par se révolter contre ses aneries aventureuses ?
08:19 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielles, le pen
27/04/2017
Primaires
Il y a cinq ans, j'étais très sceptique su l'organisation de primaires, sur le modèle américain, par le PS. Dans ce modèle, ce n'est pas seulement le candidat à la présidence qui est choisi, mais aussi les candidats au Sénat et au Congrès. Dans ce modèle, surtout à l'heure où la communication ne se fait plus par colleurs d'affiches et distributeurs de tracts, le rôle des militants consistent essentiellement à organiser les primaires...
Les seuls encartés du PS auraient probablement choisi Aubry et non Hollande, et probablement pas Hamon cette fois ci.
Benoît Hamon est un homme extrêmement sympathique que j'ai connu au Parlement européen. Je n'appartiens pas à son courant de pensée au sein du PS, mais il est ouvert et non sectaire. Je suis extrêmement peiné pour lui aujourd'hui, d'un point de vue strictement humain. Je pensais qu'il "mordrait" sur l'électorat de Jean-Luc Mélanchon. C'est l'inverse qui s'est produit. Sans parler de toute la partie de l'électorat socialiste qui ne se reconnaissait pas dans ses propositions (revenu universel, taxe sur les robots, refus des critères de Maastricht...)
Manifestement, l'électorat d'une primaire n'est pas le même que pour la véritable élection. La même chose est probablement vraie à Droite. Juppé n'aurait-il pas recueilli plus de voix que Fillon ?
Aujourd'hui, je me console en pensant qu'il y a seulement quelques mois, je pensais que je déposerais un bulletin blanc pour ne pas choisir entre Sarkozy et Le Pen, tellement le premier a banalisé les thèmes de la seconde.
Il y a bien des choses à reprocher à Emmanuel Macron, et je pressens qu'il y en aura beaucoup d'autres dans les cinq ans à venir, mais entre Macron et Sarkozy, j'avoue être soulagé...
Et je ne comprends même pas celles et ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas choisir entre Le Pen et Macron !
11:36 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, présidentielle
22/04/2017
Voter au 1er tour en pensant au 2ème
Il n'y a pas si longtemps la règle était simple :au premier tour on choisit, au deuxième on élimine.
A cause de la montée de l'extrême droite les choses sont devenues plus compliquées.
Je n'aimerais pas devoir choisir au second tour entre Le Pen et Fillon.
Toutes celles et tous ceux qui ont voté Chirac, ou qui n'avaient plus de candidats au deuxième tour des Régionales me comprendront !
La question est de savoir qui est le "moins pire" pour être face à Le Pen au deuxième tour ?
15:08 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présidentielles