01/10/2012
Des utopies pour avancer
Europe, la dernière chance ?
Guillaume Klossa et Jean-François Jamet
Editions Armand Colin, collection "éléments de réponse"
"La multiplication, à un rythme effréné, des réunions de chefs d'Etat et de gouvernements, pour nous sortir de la crise nous effraie plus qu'elle nous rassure".
"Théâtre de compromis entre des diplomaties nationales plutôt que l'expression d'une volonté politique européenne bénéficiant d'une légitimité populaire".
"L'Europe n'est qu'un bon prétexte pour justifier telle ou telle décision difficile".
"Ils n'arrivent pas à se projeter en Européens."
"L'Europe n'est pas rentable médiatiquement. Cela ne fait pas vendre."
"Pour les décideurs locaux, l'Europe c'est du fric, difficile à avoir, et des emmerdes."
"La croissance d'une Nation dépend en grande partie de la croissance de ses voisins. Pouvoir bénéficier de marchés disposant d'une taille critique que seule l'échelle européenne permet d'atteindre aujourd'hui."
"Une mobilisation européenne autour de l'investissement dans le progrès technologique est une condition sine qua non du maintien de la compétitivité."
"Les multinationales présentes en Europe ne réinvestissent pas suffisamment leurs bénéfices dans de nouvelles capacités productives en Europe."
"A force de se concentrer sur elle-même et sa propre organisation, l'Europe oublie les dynamiques internationales."
"Demain l'Inde, la Chine, le Brésil et d'autres disposeront d'un niveau d'expertise et de savoir faire qui étaient de longue date le monopole de l'Occident"
"Aujourd'hui se jouent nos dernières chances de faire de l'Europe une puissance du monde de demain".
Tout le problème est là : la majorité des responsables politiques des Etats européens, y compris (ou surtout) sociaux-démocrates, ne veulent pas faire de l'Europe une puissance. Même s'ils présentent que face à la mondialisation les solutions ne peuvent être purement nationales. Probablement parce que nos opinions publiques, nationales, n'en veulent pas. En période de crise la tendance est au repli sur soi, alors que l'inverse serait indispensable pour sortir de la crise.
Il y a un problème de légitimité démocratique de l'Europe. Comment donner une légitimité démocratique à la Commission, aujourd'hui nommée par les gouvernements ?
Deux modèles politiques existent en Europe :
- Un modèle présidentiel, comme en France, qui voudrait que le Président (de la Commission ? du Conseil ? des deux ?) soit élu au suffrage universel. Nos électeurs sont-ils prêts à une campagne électorale opposant un socialiste allemand à un libéral portugais, un démocrate chrétien français, une verte suédoise ? Les électeurs socialistes sont-ils prêts à organiser une "primaire citoyenne", comme le propose ma camarade Mathilde Bouyé, entre des socialistes bulgare, italien, danois ?
- Un modèle parlementaire, dont le Royaume-Uni est l'exemple séculaire, les ministres étant des parlementaires. Dans ce cas, ils seraient donc des parlementaires européens. C'est sans doute pour cela que les Britanniques se sont opposés à ce que la "Haute Représentante pour les affaires étrangères et la sécurité" soit dénommée "ministre des affaires étrangères".
La nomination d'un "ministre européen de l'économie", comme le proposent les auteurs, ne changerait rien. Comme son homologue des affaires étrangères, il ne serait que l'expression du plus petit dénominateur commun de nos 27 Etats membres.
Il faut des idées, des utopies pour avancer, mais celles des auteurs, exprimant les idées de "EuropaNova" me semblent bien loin de la réalité et du réalisable.
08:48 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
30/09/2012
Congrès du PSE à Bruxelles
Passage de quelques heures au congrès du Parti Socialiste Européen, où j’étais invité en tant qu’ancien Secrétaire général de cette organisation.
Regret d’avoir manqué le discours du Premier ministre belge Elio di Rupo, que tout le monde me dit excellent, ce dont je ne doute pas. Mes amis d’Aire se souviendront peut-être qu’il était venu, à mon invitation, dans notre petite ville.
Regret qu’il ait été le seul Premier ministre présent. Souvenir du premier congrès du PSE que j’ai organisé, en Suède. Lionel était Premier ministre depuis deux semaines. Pas question pour lui de ne pas être là. Tony était Premier ministre depuis quelques semaines. Présent également. Les télévisions du monde entier étaient là. Même japonaises… La seule fois de mon vie parlant sur France Inter.
Il semble qu’il n’ait même pas été question que le Premier ministre français fasse le déplacement. Le PSE n’est plus sur les radars des gouvernants socialistes européens.
Souvenir de « mon » dernier Congrès du PSE, à Milan. Onze Premier ministres présents, pour quinze pays de l’Union européenne. Combien aujourd’hui pour vingt-sept pays ? Je n’ose même pas y penser.
C’était ma séquence de vieux con grognon sur le thème « c’était mieux avant… »
10:13 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, politique
25/09/2012
Islande : leçon d'une faillite
Islande-La banque centrale suggère l'adoption de l'euro
La devise islandaise, toujours encadrée par des stricts contrôles de capitaux, s'était avérée extrêmement vulnérable lors de l'effondrement financier du pays en 2008 et la question de l'adoption d'une monnaie plus forte est au centre des débats politiques depuis.
Dans un rapport de 600 pages, la banque centrale estime que l'appartenance à la zone euro, malgré la crise de la dette qui l'handicape depuis plus de trois ans, serait la meilleure solution pour l'Islande au vu de ses liens économiques avec l'Union européenne.
"Tout bien considéré, l'euro apparaît comme étant l'option qui répond le mieux aux besoins de l'économie islandaise", estime la banque.
Ayant déjà entamé des pourparlers en vue d'une adhésion à l'Union européenne, l'Islande pourrait finir par adopter l'euron même si l'opposition à une entrée dans l'UE grandit à mesure que le pays se remet sur les rails et que la zone euro s'englue dans ses difficultés.
D'autres solutions ont déjà été imaginées.
En mars, l'ambassadeur canadien en Islande a suscité la polémique lors qu'il a invité le pays à entamer des discussions en vue d'adopter le dollar canadien.
08:26 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
24/09/2012
Renforcer la démocratie
IL FAUT RENFORCER LA DEMOCRATIE EN EUROPE
Depuis le déclenchement de la crise il y a 4 ans, le Conseil européen essaie de diminuer l'influence des Parlements nationaux et du Parlement européen.
Le dépassement de la crise de confiance qui touche la politique et les élus passe par l'association des représentants des peuples aux décisions qui sont prises à Bruxelles et dans les capitales européennes que ce soit sur les budgets, la croissance ou l'emploi.
Le Parlement européen et les parlements nationaux doivent œuvrer ensemble pour réorienter l'Europe.
Nous devrons trouver des solutions pragmatiques à partir des Traités existants.
L'urgence est de répondre aux problèmes immédiats des gens, augmenter les investissements, lutter contre le chômage de masse et la pauvreté. La crise et la fracture sociale qui en découle est une menace pour notre démocratie.
Ce n'est qu'une fois ces problèmes résolus que l'Europe pourra engager le grand chantier de sa réforme institutionnelle.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
17/09/2012
Besoin d'un pacte social européen
Nous avons besoin d'un pacte social pour l'égalité et l'équité et d'une relance de l'Europe
Le président de la Commission européenne, Barroso s'est engagé sur un modèle social Européen. C'est une bonne nouvelle, mais nous avons maintenant besoin de mesures concrètes pour le mettre en œuvre. La Commission doit respecter son engagement social et soutenir notre demande pour un pacte de cohésion et de justice sociale. La Commission doit davantage mettre l'accent sur les mesures sociales et se montrer plus équitable dans ses travaux avec les différentes troïkas. Ce n'est qu'à ce moment là que l'on pourra parler d'un véritable partenariat.
La gouvernance néolibérale de l'Europe enfonce les pays dans la récession et les populations dans la pauvreté. Cela doit cesser et une Europe nouvelle, plus équitable, plus juste doit naître.
Mettre un terme à la récession, l'accroissement du chômage et de la dette et aller vers plus de croissance, d'emplois et une réduction de la dette
L'Europe traverse une crise profonde au plan économique, social et politique, et particulièrement au plan démocratique. La crise économique, produite essentiellement par les marchés financiers est malheureusement définie, par les forces néolibérales et conservatrices comme une crise des dépenses publiques, en dépit de multiples preuves contraires. Les sévères politiques d'austérité produisent l'effet inverse escompté dans tous les pays où elles sont mises en œuvre. Les coupes sombres dans les budgets des Etats, les retraites et les salaires conduisent à une récession plus sévère encore.
Mettre l'accent sur la dimension sociale
Les politiques actuelles sont inefficaces et mal orientées, mais aussi profondément injustes. Le taux de pauvreté s'accroit dramatiquement et pas seulement dans les pays en crise. En Allemagne, qui doit aussi faire face à la récession, 20,6%, c'est à dire un cinquième, des salariés sont considérés comme faisant partie des "travailleurs pauvres", et un tiers des Allemands ont peur de faire face à une baisse dans l'échelle sociale.
Nous avons besoin d'un pacte social
Nous, les Socialistes et Démocrates n'auront de cesse de lutter contre une pauvreté grandissante, le fossé qui se creuse entre les riches et des pauvres et les taux de chômage sans cesse en hausse. C'est pourquoi nous exigeons, dans et non hors des traités, comme base d'un pacte social, un chapitre sur la cohésion sociale dans le rapport Van Rompuy.
Des Troïkas pour la croissance et l'emploi
Les différentes Troïkas existantes sont centrées sur ces politiques destructrices et nous avons des Troïkas sur la récession et le chômage au lieu de Troïkas sur la croissance et l'emploi. Nous devons prendre en compte les besoins des populations et des demandeurs d'emplois en demandant, par exemple, son expertise à l'Organisation internationale du travail (OIT).
Un rôle majeur pour la BCE
La Banque centrale européenne (BCE) joue son rôle, à juste titre. Mais nous avons besoin d'investissements publics et privés pour créer de l'emploi. L'intervention de la BCE est une nécessité absolue non seulement pour financer les Etats mais aussi les mesures qu'ils doivent mettre en œuvre. L'accroissement injustifié des taux d'intérêt dans la zone Euro les a déconnectés des réalités, la "balkanisation" du marché financier Européen doit être évitée à tout prix.
Il est temps d'agir: investir pour l'emploi
Il existe une alternative aux politiques actuelles d'austérité. Nous avons besoin d'investissements publics et privés plus forts car ce sont eux qui permettront la création d'emploi. Mais l'Europe, contrairement au Japon et aux Etats-Unis voit pourtant décroitre ses investissements publics. Il y a de l'argent pour investir. L'évasion fiscale représente 1000 milliards d'euros par an. Un quart seulement de cette somme pourrait avccroître les investissements publics de 40%.
Nous devons canaliser l'argent des marchés financiers vers l'économie réelle. Ils ont échoué et il revient aux politiques de corriger la situation.
· Les marchés financiers doivent être plus fortement régulés et les agences financières remplir leur tâche de manière plus transparente. Nous devons limiter le trading haute fréquence
· Nous devons nous assurer que l'évasion fiscale soit contenue.
· Nous avons besoin d'une taxe sur les transactions financières.
· les politiques doivent mettre en œuvre une union efficace pour la supervision bancaire qui ne soit pas limitée à la zone euro et soit suivie d'une réforme bancaire complète pour toute l'Europe
· Nous avons besoin d'un budget Européen adapté qui stimule véritablement la croissance
Un renouveau démocratique
Nous devons non seulement résoudre les crises économique et sociale mais aussi démocratique. dans plusieurs pays, l'Allemagne notamment, la participation du parlement et la souveraineté nationale sont au cœur du débat. Mais ce que l'on oublie de dire c'est que ce n'est pas l'UE qui menace la souveraineté mais les marchés financiers et les agences de notation qui dictent le niveau des taux d'intérêt et des spreads.
Nais nous devons aussi faire face à une dé-démocratisation. Le Conseil européen prend de plus en plus de décisions notamment sue le budget de l'UE. Mais à qui le Conseil et le président du Conseil doivent-il rendre des comptes? Ni les parlements nationaux ni le Parlement européen. Les Troikas, aussi, agissent dans un vide démocratique sans rendre de comptes.
Pus de démocratie, pus de participation parlementaire
Les citoyens se sentent de moins en moins chez eux en Europe. C'est pourquoi nous avons besoin d'un renouveau de démocratie. Il faut renforcer la participation parlementaire en Europe et pour cela le Parlement European et les parlements nationaux doivent coopérer étroitement.
Referendums
Les referendums peuvent renforcer la démocratie en Europe s'ils sont menés au niveau européen et pas uniquement nationaux. Nous devons avoir le courage de nous opposer clairement au nationalisme grandissant. Nous devons organiser des referendums de façon à ce que les résultats dans tel ou tel pays ne dominent pas les autres et ne sapent pas le projet Européen.
Une convention pour une Union européenne moderne
Nous devons réfléchir à une structure plus adaptée pour notre Europe. Pour cela, nous devons organiser une convention afin de rédiger une véritable constitution pour l'Europe. Mais il nous faut tout d'abord trouver des solutions aux problèmes d'aujourd'hui.
08:00 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe