30/04/2013
Comprendre Angela Merkel
Devenue un symbole
Volontairement, ou non, Angela Merkel est devenue un symbole. Pas seulement en France, pas seulement dans les pays qui ont besoin de l'argent européen, donc allemand.
Symbole de puissance et d'exigence, avec les bons et les mauvais côtés, dont une austérité contre-productive.
Pour comprendre la Chancelière allemande, il faut avoir en tête qu'elle est une femme politique, qui veut être réélue en septembre, et que son électorat a le sentiment que "ce sont toujours les Allemands qui paient pour les autres". Ce n'est pas vrai, mais entre faire de la pédagogie, expliquer que les entreprises allemandes ont besoin d'un marché européen solvable et aller dans le sens du vent, à quatre mois des élections, elle a choisit de faire de la politique.
Elle préfère être populaire chez elle et impopulaire ailleurs que l'inverse !
Il faut se souvenir qu'il y a un an, Angela avait proposé à Nicolas de battre les estrades de la campagne présidentielle à ses côtés. Proposition poliment repoussée, tant "Merkozy" servait de repoussoir.
Le parti socialiste a raison d'espérer une autre politique pour l'Allemagne et pour l'Europe.
Un gouvernement de "grosse koalition" est plus vraisemblable qu'une victoire des sociaux-démocrates du SPD.
Mais, en attendant, le gouvernement de la France est à gauche, et le PS doit appliquer le principe de responsabilité et de solidarité.
16:01 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, europe
22/04/2013
2013 : année des citoyens
Confrontés à la montée dans toute l’Europe du populisme, de la xénophobie et de la discrimination, nous devons prendre d’urgence des initiatives en faveur d’une Europe qui favorise l'intégration fondée sur la solidarité et l’égalité des droits pour tous.
2013 a été déclarée Année des Citoyens. Dans cette optique, le moment est venu de replacer au premier rang des priorités notre appel pour une Europe du mieux vivre ensemble.
En effet, des millions d’Européens vivant aujourd’hui dans différents pays de l’UE ne bénéficient pas des mêmes droits que leurs concitoyens, alors que leurs familles sont établies depuis deux ou trois générations dans leurs pays d’accueil ou qu’ils y ont grandi. Cela doit changer et nous devons faire en sorte qu’ils se sentent de vrais Européens et de vrais citoyens, et parties prenantes au projet européen.
Pour que les droits fondamentaux, le bien-être social, la solidarité et la justice redeviennent le noyau dur des préoccupations de l’Union européenne, nous devons prendre trois types d’initiatives : élargir l’accès à la citoyenneté, réviser la politique de l’UE en matière d’immigration et pratiquer la tolérance zéro à l'égard de la discrimination.
Les immigrants ne doivent pas être considérés comme des travailleurs étrangers, ils doivent bénéficier des mêmes droits que les autres et en particulier des droits fondamentaux au travail et des droits sociaux. L’accès à l'emploi, à l’éducation, à la santé et aux autres services sociaux est crucial pour une intégration optimale et l’obtention, à long terme, des meilleurs résultats pour les économies de nos pays.
Par ailleurs, nous devons accorder le droit de vote aux élections locales aux ressortissants étrangers résidant à long terme dans un Etat membre. En outre, ils devraient pouvoir opter pour la double nationalité.
Enfin, nous devons prendre des mesures ciblées pour lutter contre toutes les formes de discrimination. L’UE dispose de règles claires interdisant toute forme de discrimination à caractère raciste, national ou fondée sur l'origine ethnique. Nous devons pouvoir sanctionner toute violation de ce principe.
Au moment où la crise économique frappe le plus durement les personnes vulnérables, les migrants sont les premières victimes des discriminations car ils appartiennent à des cultures différentes et sont souvent traités comme des citoyens de deuxième classe. Nous, sociaux-démocrates, pensons que des changements sont nécessaires et doivent rapidement être traduits en actes.
Nos priorités pour promouvoir l'intégration concerne l'économique et le social: l'accès à l'éducation et aux services publics non-discriminatoires (santé, logement, transport) et la lutte contre le chômage sont de la plus haute importance pour aider à combattre les divisions sociales. C'est pourquoi nous devons adopter d'urgence la directive anti-discrimination qui est bloquée par le Conseil de l'Union européenne depuis 2009.
Les défis économiques et le manque de réponses politiques génèrent une frustration croissante et font le lit du populisme et des extrémismes. Notre réponse à l'extrême droite, à 'intolérance et aux fondamentalismes religieux c'est davantage de solidarité, de justice et de cohésion sociale.
Nous plaidons pour une société ouverte, pluraliste, riche de tous ses membres, dans laquelle chacun ait sa place, qu'elles que soient son origine, sa culture ou ses croyances religieuses.
14:01 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
18/04/2013
Des gardes fous pour les banques
Les nouvelles règles bancaires européennes devraient contribuer à la lutte contre l'évasion fiscale
Malgré le lobby bancaire, mais sous la pression du Parlement européen, l'Union européenne vient d'adopter de nouvelles règles, indispensables après la crise que l'imprudence des banques a fait subir à l'économie réelle.
La lutte pour obtenir plus de transparence a été la plus difficile à mener.
A partir de janvier 2015, toutes les banques devront fournir les informations clés sur leurs profits, pertes, subventions reçues, taxes payées etc.
Les bonus des banquiers et autres traders seront limités afin d'éviter les prises de risques inconsidérées qui ont dû être prises en charge par les contribuables.
Ces mesures sont un premier pas vers un système bancaire plus responsable, mais l'Union européenne devra faire plus sur le long terme.
Il faudra séparer plus strictement les économies déposées par les épargnants des placements à risque des fameux fonds de placements.
Hasard malheureux du calendrier ou choix délibéré ? Au moment du vote par le Parlement européen de ces décisions fortes en matière de réforme bancaire, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a cru bon d’envisager, au nom du gouvernement Merkel, que la création de l’Union bancaire soit conditionnée à la révision du traité de Lisbonne.
Alors même que la procédure de coopération renforcée prévue dans les traités actuels permet d’organiser la supervision bancaire, qu’elle est une condition indispensable à une sortie durable de la crise et que des efforts majeurs d’assainissement de la finance européenne et internationale s’imposent pour éviter de nouvelles dérives, comment ne pas déplorer la frilosité du gouvernement allemand : au motif discutable que sa proposition doterait le projet de « bases juridiques incontestables », ne cherche-t-il pas purement et simplement à l’enterrer ?
Au moment où les députés européens ont décidé la limitation des bonus des banquiers, la droite allemande, à l’heure de passer aux travaux pratiques, semble hésiter à réguler la finance européenne.
Pourtant, il s'agit de la lutte contre la finance folle en Europe et pour le soutien à l’économie réelle et à l’emploi. Là est l’intérêt général européen.
11:32 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : évasion fiscale, europe
09/04/2013
En finir avec les paradis fiscaux
Nous devons en finir avec les paradis fiscaux.
Pour l'Union européenne, il est temps d'agir
Les dernières révélations sur les transferts massifs d'argent vers plusieurs paradis fiscaux doivent inciter L'Europe à agir et à prendre très au sérieux la lutte contre l'évasion fiscale.
La position du Luxembourg semble évoluer sur l'échange d'informations entre administrations fiscales. Il revient désormais à l'Autriche de faire preuve de volontarisme. Les déclarations récentes du chancelier autrichien Werner Fayman vont dans la bonne direction, mais il faut maintenant joindre les actes à la parole.
Les conservateurs autrichiens doivent maintenant être prêts à changer de cap sur le sujet. La ministre autrichienne des finances Maria Fekter doit cesser de protéger les fraudeurs. Sa résistance ne protège pas les citoyens ordinaires comme elle le prétend, mais ceux qui ont quelque chose à cacher; ceux qui ont de gros comptes en banque et souhaitent les soustraire aux autorités fiscales. Ce faisant, ceux qui doivent payer le prix fort sont ceux qui n'ont pas grand chose.
L'Autriche doit désormais montrer sa détermination à des citoyens européens qui lui font confiance.
Une enquête européenne a révélé que 1000 milliards de dollars pourraient être récupérés si l'évasion fiscale était sérieusement prise en compte en Europe.
En ces temps de crise, cet argent pourrait être utilisé pour stimuler la croissance, investir dans l'éducation et la recherche, ce dont nous avons urgemment besoin pour remettre l'Europe sur les rails.
Un débat sur la lutte contre l'évasion fiscale, avec la Commission et le Conseil, devrait avoir lieu lors de la session plénière du Parlement européen, la semaine prochaine à Strasbourg.
15:06 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, évasion fiscale
25/03/2013
Mélanchon, Moscovici, et Chypre
Salopard ?
Jean-Luc Mélanchon, que je connais depuis plus de trente ans, a bien des défauts. Mais jamais il n'a pu être soupçonné d'antisémitisme.
Originaire de la région de Murcie, Mélanchon se veut plus Français que les autres, sans être jamais xénophobe.
En accusant Moscovici de ne pas être assez Français, il a touché une corde sensible puisqu'en effet, aucun des quatre grands-parents de Moscovici n'étaient Français.
Pour la même raison que Mélanchon, Moscovici ne supporte pas d'être considéré comme moins attaché que les autres à la défense des intérêts des Français.
Moscovici, et ses collègues ministres des finances de la zone "euro" sont-ils des salopards ?
Ils ont eu le grand tord d'accepter, pour sauver Chypre, un accord qui n'était pas viable.
Fallait-il pour autant verser aux banques chypriotes 10 milliards, payés par les contribuables européens, sans contrepartie ?
Moscovici n'a-t-il pas eu raison de dénoncer "l'économie de casino" de Chypre.
Comme je l'écrivais il y a une semaine : oui à la taxe sur les dépôts de plus de 100.000 euros, non pour les sommes inférieures.
Mettre fin au système de blanchiment d'argent. Mettre fin au dumping fiscal sur les capitaux et les entreprises (la plus faible taxe sur les entreprises de l'Union européenne !).
L'exemple chypriote montre, une fois de plus, que l'Union européenne a besoin de plus de cohérence fiscale. Et que cette cohérence fiscale ne se fasse pas au détriment du travail, mais du capital.
14:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, chypre, mélanchon, moscovici