07/10/2015
Entre amour et raison d'Etat
Le soleil et la cendre
Frédérique Goura
éditions Flammarion
Juin 1659 : les négociations de paix avec l'Espagne trainent en longueur. Au coeur de ces négociations : le mariage du roi de France avec sa cousine l'infante d'Espagne. Mais Louis aime Marie, la nièce du Premier Ministre, Mazarin, et est aimé d'elle. Ensemble ils naviguent sur "la carte du tendre".
"Depuis quatre saisons, Louis avait pour elle les égards que l'on réserve à une fiancée". "Sa joie de vivre éveillait le rire du roi."
La Cour se met en route pour Bordeaux, ville du mariage entre Louis XIII et Anne d'Autriche, infante d'Espagne, échangée à quatorze ans contre Elizabeth de France, fille d'Henri IV et future épouse du roi d'Espagne. Avec le roi mais sans Marie."Vous êtes le roi, vous pleurez, et je pars !" Ils ont le droit de s'écrire et ne s'en privent pas, chaque jour. Leurs coeurs s'enflamment. Ils auront droit à une trop brève rencontre à Saint Jean d'Angély.
Mazarin ne cède pas : le mariage d'un roi n'a rien à voir avec l'amour. Il menace de repartir en Italie avec ses nièces. Marie est même menacée d'être envoyée dans un couvent du Nouveau Monde. Certains historiens affirment qu'elle a rêvé d'être la "favorite" du roi à défaut d'être son épouse. Dans la tradition royale française instaurée par Charles VII avec sa "dame de Beauté", Agnès Sorel. Le livre ne le mentionne pas.
Sur la fin du voyage, Louis se conselera avec Olympe, soeur de Marie. Le mariage royal est repoussé, le voyage continue vers le Languedoc. Marie est contrainte de prier le roi de ne plus lui écrire.
Fouquet, chargé de trouver de l'argent pour financer ce voyage, n'est pas favorable à ce mariage, pour lui, "le devenir de la France, ce n'était pas les ors terni de l'Espagne, c'était l'Acadie, les Antilles, la Nouvelle-France". "Depuis le début du siècle, les dépenses de l'Etat avait quintuplé."
"Mazarin lui avait enseigné comme principe majeur l'art de dissimuler les faits gênants."
"Tel est le propre de la politique, où il faut savoir du jour au lendemain sourire aux pires ennemis."
21:26 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
03/10/2015
La vie amoureuse de nos rois, de Louis XIV à Louis XVI
Une histoire érotique de Versailles
Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti
éditions Payot
Le contenu ne correspond pas au titre alléchant.
Deux tiers du livre sont consacrés aux amours de Louis XIV qui a reconnu vingt et un enfants hors mariage.
Le château de Versailles a-t-il joué un rôle spécifique ?
Avant que la Cour ne s'y installe, il a abrité les amours du roi avec Louise de La Vallière. Pour ne pas peiner son épouse, d'un tempérament jaloux, le roi préférait alors la discrétion. Louise sera un peu plus tard la "reine" de plusieurs fêtes versaillaises, avant de prendre le voile sous le nom de "Louise de la Miséricorde".
Quand la Cour prend possession des lieux, il abrite, le roi, son épouse légitime, avec qui il termine chaque nuit pour complaire à son confesseur, la favorite, et quelques maîtresses. Cette promiscuité est une peu la spécificité érotique du château.
Un chapitre est consacré aux "orgies du Régent". Mais tout le monde sait que Philippe d'Orléans n'aimait pas Versailles et qu'il habitait dans son "Palais Royal" au cœur de Paris. La petite ville de Versailles s'est alors vidée de la moitié de ses habitants.
Le règne de Louis XV est marqué par une volupté, et des débauches, héritées du Régent. Qu'elles aient lieu à Versailles ou ailleurs ne change pas grand chose à l'histoire.
Le livre se termine avec Louis XVI qui n'était pas, en matière d'érotisme, le digne successeur de ses aïeux depuis Henri IV.
11:55 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : histoire
14/09/2015
Le sang des Hauteville -3
Les jardins de Palerme
L'épopée des Normands de Sicile (1130/1166)
Michel Subiela
J'ai lu 9121
Les descendants du petit seigneur normand d'Hauteville sont à présent bien installés en Sicile, Calabre et Pouilles.
Le royaume est prospère. Les tenants des différentes religions vivent en harmonie. Les musulmans n'ont pas seulement le droit de pratiquer leur religion, ils ont d'importantes responsabilités dans l'administration, tout comme les chrétiens orthodoxes, généralement grecs. Le roi peut compter sur sa garde africaine.
Malheureusement, l'intolérance religieuse progresse, aussi bien chez les chrétiens, avec Bernard de Clairvaux qui prêche les croisades contre les infidèles, "ces infidèles qui ont transcrit, pour nous les conserver, les écrits des philosophes et des poètes de l'Antiquité, que de l'autre côté de la Méditerranée, avec la montée en puissance des Almohades qui interdisent la traduction et l'étude des philosophes grecs. "La passion l'emporte sur la raison.", de part et d'autre. "Un homme de foi a-t-il besoin de lire autre chose que la parole de Dieu, qui ne se discute pas ?"
Les Normands ont renoncé à leur rêve de s'installer sur le trône de Constantinople, mais les relations restent difficiles.
Avec les papes, les relations fluctuent au fil des titulaires du poste, et dépendent beaucoup des rapports de forces, surtout quand le pape est appuyé par l'Empereur germanique.
Le livre est consacré au règne de Roger II, puis du plus jeune de ses fils, Guillaume 1er, après le décès de ses trois aînés.
Guillaume 1er, surnommé "le mauvais", par contraste avec son fils, Guillaume II, surnommé "le bon".
De retour de croisade, passent par la Sicile, le Roi Louis VII ( "un faible et un jaloux"), et son épouse Aliénor d'Aquitaine ("bien plus intelligente").
Comme dans tout épopée, il y a de l'amour, même si "le mariage est d'abord affaire d'alliance et de devoir" (comme dans toutes les monarchies d'Europe) des trahisons et des fidélités éternelles dans la lutte pour le pouvoir.
"On ne règne que par le verbe"
"Bienheureux l'homme qui, vivant, connaît déjà le reflet du paradis."
09:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
13/09/2015
Son seul amant est son royaume
Elisabeth Tudor
Nicolas Juncker
éditions Glénat, collection 13étrange
Bâtarde, fille d'Anne Boleyn, deuxième épouse d'Henri VIII qui l'a fait décapiter pour adultère.
Après la disparition de son demi-frère Edouard VI, et de sa demi-soeur Marie "la sanglante" qui ont régné avant elle, elle est la dernière des Tudor à pouvoir monter sur le trône. A part sa cousine Marie Stuart qui descend, elle aussi, d'Henri VII, dont la fille Marguerite s'est mariée avec le roi d'Ecosse.
"C'est par la Providence que cette couronne est venue sur ma tête. C'est par ma volonté qu'elle y restera."
L'opposition avec Marie Stuart se fait sur fond de guerre de religions : papistes, soutenus par l'Espagne et la France, contre anglicans.
"Plusieurs fois Marie Tudor, sa demi-soeur, proposa à Elisabeth de se marier à quelque prince étranger...en échange de sa liberté."
Comme à Marie Stuart, on lui reprochera de rester sans mari.
Avec le livre sur Marie Stuart, un diptyque en miroir croisé.
Avec la même conclusion historique : Elisabeth élimine Marie, mais c'est le fils de celle-ci qui montera sur le trône...
08:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire
30/08/2015
La vie la plus triste qui se soit jamais vue ?
Charles Quint, l'indomptable
Lindsay Armstrong
éditions Flammarion
En ce temps là, la France était le pays le plus puissant d'Europe. Mais Charles VIII, Louis XII, et surtout François 1er puis Henri II se trouvèrent en rivalité dans ce domaine avec l'Empire, bientôt incarné par Carlos 1er, héritier des couronnes de Castille et d'Aragon, mais aussi de l'Autriche des Habsbourg, et des Pays-Bas bourguignons incluant l'Artois. Un véritable encerclement qui menace "de serrer le trop puissant royaume de France dans un étau".
Charles (15 ans) et François (21 ans) arrivent au pouvoir au même moment. Tous les deux tentent d'acheter la couronne du "Saint Empire romain de la nation germanique". Ils ne sont pas plus germaniques l'un que l'autre. Mais l'un dispose de l'argent de son Empire d'outre-atlantique, qui lui permettra de financer ses guerres pendant ses plus de quarante ans de règne. La démonstration de force de François amènera les électeurs à se prononcer pour Charles, "premier et dernier Empereur du vieux et du nouveau Monde".
Les prétextes des affrontements et guerres à répétition : Milan et Naples. Eventuellement le Duché de Bourgogne confisqué par Louis XI.
A Crépy, après 25 années de batailles et de morts, le roi de France renonce publiquement à l'Artois, les Flandres et Naples, Charles à toute revendication sur la Bourgogne.
La défaite française de Saint-Quentin, suivie du Traité de Cateau-Cambrésis, "marquera la fin des guerres d'Italie entre les Valois et les Habsbourg et la victoire posthume de Charles Quint sur François 1er et Henri II.
Comparses aux renversements d'alliances : Henri VIII et les Papes successifs. Sans parler de Soliman le Magnifique, allié, parfois gênant, de François.
Elevé dans ce qui est devenu la Belgique, Charles est francophone, passionné de l'histoire de ses ancêtres Duc de Bourgogne (il est l'arrière petit-fils de Charles le Téméraire, le petit-fils de Maximilian d'Autriche, qui s'était marié avec la dernière descendante du Duc de Bourgogne). On l'initie, avec beaucoup de difficultés, aux langues de ses futures royaumes : allemand, espagnol, italien.
Ne pouvant être partout à la fois, il sera rarement en Espagne, laissant ses royaumes sous la régence de son épouse, infante du Portugal. Mais il choisira d'y mourir.
Il sera plus souvent en Allemagne, essayant de trouver des compromis dans la controverse religieuse lancée par Martin Luther. Sur ce terrain, il n'aura guère plus de succès que François. Tous les deux tancés par les Papes successifs leur reprochant de ne pas en faire assez contre les hérétiques. Pendant ce temps là, Henri VIII...En France, les guerres de religions s'approchent. En Allemagne, les princes finiront par obtenir la liberté religieuse dans leurs Etats ("cuius regio, cuius religio"), tandis que dans les villes le principe de la coexistence triomphera.
Tous les Français connaissent 1515, Marignan. Pavie, dix ans plus tard, est moins connue. C'est la grande victoire de l'Empire. Le roi de France est fait prisonnier.
"Se sentant coupable, il est très attentif au traitement inhumain réservé aux Indiens. Il promulgue les lois interdisant l'esclavage."
Bruxelles et l'Espagne, "rencontre difficile entre deux mondes très distants, l'un mystique et tragique, l'autre terrien et ripailleur."
19:37 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire