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29/01/2015

La Macédoine est-elle grecque ?

Philippe II de Macédoine

Jean-Nicolas Corvisier

éditions Fayard

 

Entre la Grèce et l'ancienne république yougoslave de Macédoine l'histoire est utilisée et tiraillée.

Jean-Nicolas Corvisier n'a pas de doute sur le caractère hellène des Macédoniens. Deux preuves : leur participation aux Jeux Olympiques, et leur sentiment de supériorité à l'égard des barbares. Et s'ils ne parlaient pas tout à fait la même langue, ils n'avaientt pas besoin d'interprètes .

Philippe II de Macédoine sera même l'unificateur de la Grèce,  après sa courte victoire à Chéronée. Il sera d'autant plus magnanime à l'égard des vaincus qu'il avait besoin d'eux pour s'attaquer à l'Empire perse.

Afin de garder le sens de la mesure, après Chéronée, il se fait répéter chaque matin par un esclave qu'il n'est qu'un homme. Bonne habitude qui sera reprise par les vainqueurs romains.

Pour parvenir à ses fins : armée de métier, nouvelle organisation des phalanges, armement moderne, création d'une marine de guerre, et surtout des "informateurs" partout.

Et avant l'usage de la force : l'intimidation, la diplomatie, pour diviser les adversaires,  la duplicité, le mensonge, la trahison, et surtout la corruption dans une totale absence de scrupule.

"Toute cité, tout Etat d'importance n'hésitait pas à intervenir d'un bout à l'autre du monde grec, ni à s'immiscer dans les affaires intérieures d'une cité." "Dans la situation d'épuisement qui régnait entre les belligérants, il sut apparaître comme un sauveur."

Philippe II meurt assassiné par un de ses officiers alors qu'il préparait sa campagne contre l'Empire perse. Comme toujours dans ces cas là, à cette époque révolue,  deux suspects majeurs : son épouse et son fils, Alexandre, qui deviendra "le Grand". A l'époque, personne n'a accusé de tous les maux sa fille Europe.

 

 

 

21:43 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, macédoine

24/01/2015

La fin de règne de Ramsès II

Sous l'acacia d'Occident

Christian Jacq

éditions Robert Laffont

 

Fin de règne et donc fin de la saga de Ramsès II.Toujours romancé.

Le Pharaon bat les longueurs de longévité : il aura régné soixante sept ans.

Pour consolider la paix avec les Hittites, il épouse la fille de l'Empereur.

Christian Jacq présente les Hittites comme "un peuple de barbares qui traite les femmes comme des créatures inférieures", alors que je lis dans "Une histoire du monde antique", écrite à plusieurs mains par d'éminents universitaires : "l'Empire hittite, en réservant une place de choix à la femme fut, à cet égard, une exception au sein des royautés orientales."

La paix assurée avec les Hittites, ce sont les tribus libyennes qui se révoltent..."Au coeur du désert de Libye, le chef de tribu n'absorbait ni vin ni bière, considérant ces boissons comme démoniaques parce qu'elles brouillaient les idées."

Christian Jacq fait partie de ceux qui affirment qu'il n'y avait pas d'esclavage dans l'Egypte pharaonique. "Les êtres humains sont le troupeau de dieu, nul individu n'a le droit d'en traiter un autre comme un objet sans âme ou une marchandise. La loi de Maât exige un contrat entre celui qui ordonne un travail et celui qui l'accomplit ; sinon la joie ne peut circuler ni dans l'oeuvre la plus sublime ni dans le travail le plus modeste."

 

"Moïse, luttait pour l'application d'une vérité révélée et définitive,  Ramsès bâtissait jour après jour la vérité d'une civilisation."

"Chercher le plus haut, le plus vital, c'est toujours suivre la bonne route."

"Un certain nombre d'appétits m'ont quitté. Peut-être est-ce le début de la sagesse." "Quand la curiosité s'éteint, il faut savoir s'arrêter."

" La mort est notre meilleure conseillère, car elle situe nos actions à leur juste place et permet de distinguer l'essentiel du secondaire."

 

 

21:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

11/01/2015

La collaboration

La Collabo

Ration

1940 / 1945

Archives nationales,

 Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs Bourgeois,  Paris 3ème

Jusqu'au 2 mars

Plus de 300 documents, la plupart issus des archives des comités d'épuration après la Libération. Extraits des 300.000 dossiers ouverts par la justice, civile ou militaire, et par les commissions d'épuration des administrations.

La collaboration n'était pas uniquement politique, mais, pour les Allemands, prioritairement économique, mais aussi militaire, puisque la guerre n'était pas terminée, et policière contre les ennemis communs : les Bolcheviks, les Juifs, les Francs Maçons...

L'exposition révèle l'ampleur du phénomène, et la lecture de lettres anonymes de dénonciation fait froid dans le dos, car rien n'indique que le même phénomène ne se renouvellerait pas.

L'exposition fait une différence nette entre les "collaborateurs", sur la ligne politique de Pétain qui voulait entretenir le mythe de la souveraineté de la France, et de l'indépendance de son régime, et les "collaborationnistes", regroupés dans de petites organisations financées par les Allemands, vouant chacune un culte à leur chef et rivalisant dans la surenchère extrémiste, et qui ne voulaient rien de moins qu'un régime fasciste "à la française". Ces derniers prendront de plus en plus d'importance vers la fin de la guerre.

J'ai eu le plaisir de voir le document radiant Charles Vallin de l'ordre de la Francisque pour "gaullisme".

L'exposition montre de beaux exemples de propagande politique : des journaux directement financés par l'occupant. Des livres, dont le "best seller" est "Les décombres" de Lucien Rebatet, "loin de vivre dans une solitude amère et déshonorée."

L'exposition rappelle que la collaboration économique a été une initiative française. L'occupant pouvait se payer, avec les frais d'occupation exorbitants, versés par le Trésor français, toutes les marchandises qu'il souhaitait. Quelques intermédiaires français en ont tiré un grand profit. Toutes les entreprises françaises du bâtiment et des travaux publics ont travaillé pour l'Allemagne.

A partir de 1942, l'Allemagne ne se contente pas d'exiger plus de marchandises, plus de matériel. Il lui faut également plus de travailleurs. Ils seront 600.000 à partir dans le cadre du STO, à partir de 1943.

A partir de 1943, la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme ne suffira plus. 9 000 Français s'engagent sous l'uniforme allemand, en particulier dans les "Waffen SS". L'exposition montre Doriot, ancien leader communiste,  en uniforme allemand. "Vous détenez une part de notre honneur militaire" leur déclare Pétain.

En 1943 également : la création de la "milice" pour lutter contre les "terroristes" sur le front intérieur.

L'exposition montr un phénomène dont on parle peu : ces Français, à la solde de la Gestapo,  infiltrés dans la Résistance, impliqués dans la chute des principaux réseaux.

Une page douloureuse de l'histoire de notre pays, qu'il ne faut pas occulter...

 

08:58 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, histoire

08/01/2015

Histoire des USA : pour mieux comprendre aujourd'hui

Histoire des Etats-Unis

René Rémond

PUF, Quadrige, Grands textes

 

L'un de mes petits-fils parti aux Etats-Unis, j'ai éprouvé le besoin d'en revoir un minimum d'histoire. Pour cela, j'ai pris le petit livre de René Rémond, décédé aujourd'hui, mais qui enseignait l'histoire contemporaine à Nanterre, même s'il s'est fait surtout connaître comme spécialiste des droites françaises.

Je relève comme points saillants :

L'immigration : constante de l'histoire de l'Amérique. 1890 : pour la première fois l'immigration n'est plus majoritairement anglo-saxonne et germanique. 1921 et 1924 : lois restrictives : l'Etat le plus libéral du monde sous le rapport de la libre circulation des personnes devient l'un de ceux dont l'accès est le plus difficile.

La question raciale : dès le XVIIIe siècle, dans le Sud, les Noirs sont plus nombreux que les Blancs, qui détiennent richesse et pouvoir. Il faudra attendre 1865, et une guerre civile faisant plus de 600.000 morts pour que l'esclavage soit aboli, et 1954 pour que la Cour suprême déclare anticonstitutionnel l'apartheid scolaire.

L'importance de la morale religieuse : "code bleu" imposant un ordre moral rigoureux, la réussite est le signe de la bienveillance divine. La communauté considère qu'elle a le droit de veiller à la moralité de ses membres.

Partage de souveraineté : "Unis dans la diversité" : en 1787 : débat que nous connaissons en Europe sur l'équilibre entre le rôle de chaque Etat et d'un pouvoir fédéral, ou confédéral. Seul un impôt fédéral donnant des ressources solides a permis l'unité (1913 : 16ème amendement).

Le "New-Deal" : grands travaux + programmes sociaux pour sortir de la crise d'une économie reposant sur l'emprunt .

Prohibition : de l'alcool (1919 : 18ème amendement), supprimée quand on a bien voulu constater qu'elle faisait surtout la fortune des gangs, et n'empêchait pas la consommation, impossible à contrôler. Ne devrait-on pas se poser la question aujourd'hui pour certaines drogues ?

 

 

 

 

08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, usa

24/12/2014

Septembre 1914

Les chemins de l'enfer

éditions Delcourt

 

Deuxième tome de la saga de huit jeunes hommes, du même bourg, mobilisés pour participer à la "Grande Guerre", de 1914 à 1918. La guerre vue à hauteur de "poilu".

Parmi eux un dessinateur qui envoie à sa famille les croquis pris sur le vif. L'exposition "vu du front" à l'hôtel des Invalides" en présente un certain nombre.

Si l'un dessine, d'autres écrivent, et d'autres encore ne manient pas facilement les mots et la plume.

Septembre 14, c'est la bataille de la Marne. Le moment où se joue le sort de la capitale, de la réussite, ou de l'échec,  des plans de l'état-major allemand de "guerre éclair". Nous connaissons le résultat : la progression allemande a été stoppée, avec l'aide des taxis parisiens. Nous connaissons également le bilan : 300.000 morts !

Le bilan comptable n'est pas en notre faveur : l'armée allemande a 1 000 canons de plus que l'armée française qui dispose de 300 pièces d'artillerie contre 600. Les Allemands ont également plus d'avions.

Nos soldats ne comprennent pas pourquoi ils doivent charger avec leur "barda" sur le dos.

Premières accusations de mutilation volontaire pour éviter le combat. 

Le sentiment, déjà, que "rien ne sera plus comme avant".

 

 

07:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire