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20/12/2014

Ramsès II et les Hittites

La bataille de Kadesh

Christian Jacq

éditions Robert Laffont

 

Au nord de l'Egypte un empire puissant qui représente une menace : Hatti, dont la capitale Hattousa se trouve sur le plateau anatolien.

Limite sud de cet empire : Kadesh, sur les rives de l'Oronte, dans la plaine de la Bekaa (Syrie).

Entre les deux, soumis alternativement aux deux grandes puissances : Canaan, capitale Gaza et l'Amourrou, l'actuel Liban.

Pour l'auteur, l'affrontement entre la civilisation et la barbarie.

Kadesh (Qadesh) est la bataille la plus connue de ce temps, probablement parce que Ramsès II a fait graver dans la pierre, à plusieurs endroits, un récit propagandiste à sa gloire. Il aurait vaincu quasiment seul, avec l'aide de son dieu. Christian Jacq reprend cette version, en mentionnant quand même que la forteresse n'a pas été prise.

Si Jacq n'est pas toujours rigoureux sur le plan historique (c'est un roman !), il familiarise le lecteur avec Horus, caché dans les marais du delta avec sa mère Isis, pour échapper à la fureur de Seth, décidé à supprimer le fils et successeur d'Osiris, avec Bastet, la déesse chatte, incarnation de la douceur de vivre, avec Sekhmet, déesse lionne à corps de femme, avec Thot, dieu de la connaissance, babouin assis portant le croissant lunaire sur la tête.

 

08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

17/12/2014

14 - 18

Le petit soldat (Août 1914)

Scénario : Corbeyran ; Dessin : Etienne Le Roux

Décors : Loïc Chevallier ; Couleur : Jérôme Brizard

éditions Delcourt

 

Beaucoup de livres à l'occasion du centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, dont beaucoup de BD. J'ai déjà parlé de certaines, mais pas de ce projet éditorial ambitieux : sortir deux albums par an, de 2014 à 2018, en suivant l'évolution des quatre années de guerre.

Je suis donc en retard pour parler du premier album de la série. En août 1914, huit jeunes hommes du même bourg, se connaissant tous depuis l'enfance sont mobilisés. Certains sont décidés, d'autres y vont à reculons. Ils ne savent manifestement pas grand chose des raisons du conflit. Ils font leur devoir patriotique, en espérant être bientôt de retour. Certains sont fiancés, d'autres mariés et même pères, ou en voie de l'être. Les auteurs nous montrent également les réactions des femmes. Ils seront de bons "petits soldats".

Première rencontre avec l'ennemi : un lieutenant qui rêve d'une charge "sabre au clair", et l'ordonne  face à une mitrailleuse allemande qui fait des ravages. Le sergent est plus réaliste mais fait régner la discipline.

Certains d'entre eux voient la mort en face pour la première fois. Tous comprennent qu'ils auront leur lot de souffrances.

 

18:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

13/12/2014

Ramsès II, la suite romancée

Le temple des millions d'années

Christian Jacq

éditions Robert Laffont

 

Malgré les manoeuvres de son frère aîné, Ramsès devient pharaon à 23 ans.

"S'était gravé en son coeur le premier devoir de pharaon : protéger le faible du fort." "Comment célébrer une fête, si un seul estomac souffrait de la faim ?" "A lui de mettre en oeuvre l'indispensable solidarité sans laquelle une société se déchirait et périssait."

"Un service de santé bien équipé s'occupait des malades et distribuait des soins gratuits."

Pour conjurer les maléfices et "le mal caché dans les ténèbres", le pharaon fait construire son "Temple des millions d'années", le "Ramesseum".

Grand bâtisseur, puisqu'il fait construire des temples à Louxor et Abou Simbel, et une nouvelle capitale, Pi-Ramsès ("la cité de Ramsès"), tournée vers la menace hittite (Anatolie), et plus généralement vers l'Orient, comme Thèbes était tournée vers l'Afrique. 

Différence avec la capitale, abandonnée, créée par Akhetanon : "Akhénaton était un faible et un indécis, perdu dans ses prières. Il ne cherchait pas le bonheur de son peuple, mais la réalisation de son rêve mystique."

Les pierres sont pour les édifices religieux. Tous les bâtiments civils, y compris le palais de pharaon, sont en briques d'une résistance remarquable, fabriquées à partir du limon du Nil et de paille hachée,  par les briquetiers hébreux, organisés en une corporation jalouse de son savoir-faire.

De façon romancée, l'auteur fait le rapprochement entre Aton, le Disque solaire et le Dieu unique de Moïse et des Hébreux.

Memphis, la capitale économique, à la jonction entre la vallée du Nil et le delta, "abritait de nombreux étrangers parfaitement intégrés à la population égyptienne."

Comme beaucoup de pharaons, Ramsès II a affaire au Grand Prêtre d'Amon : "le grand prêtre apparaissait davantage comme un gestionnaire aux pouvoirs étendus que comme un homme de prière."

 

"Se moquer de soi même, n'est-ce pas l'hygiène de l'esprit ?"

"L'envie est une maladie mortelle qu'aucun médecin ne saurait combattre."

 

08:07 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

11/12/2014

Démocratie

Regards sur la démocratie athénienne

Claude Mossé

éditions Perrin

 

Après mai 1968, a été créée, à Vincennes, une université expérimentale, devenue Paris 8. J'ai eu la chance d'y bénéficier de l'enseignement de Madame Claude Mossé sur la Grèce des Ve et Ive siècle d'avant notre ère. Dans le tourbillon qu'était l'université de Vincennes, où nous pouvions constater les limites de l'agora et de la démocratie directe, les excès des démagogues et les différences entre ceux qui avaient tout leur temps pour la palabre, et la décision, et celles et ceux qui travaillaient parallèlement à leurs études, et habitaient souvent de lointaines périphéries, Claude Mossé nous parlait de Solon et de Périclès.

Je l'ai retrouvée avec plaisir à travers la lecture de ce petit livre sur les regards portés sur la démocratie athénienne à travers les siècles...jusqu'à aujourd'hui.

Une lecture salutaire alors que "démocratie participative" est opposée à "démocratie représentative". A l'heure de la naissance, difficile, de la démocratie dans certains pays arabes, et, en Europe, de "Podemos" et autres "Pirates".

Même s'il est certain qu'internet et les SMS changent les conditions de l'exercice de la démocratie (le pouvoir du peuple), la réflexion sur la naissance de la démocratie, à Athènes, reste nécessaire : comment concilier une égalité de droits avec une inégalité , croissante, de conditions ?

"Le problème est que cette égalité politique doit composer avec une société inégalitaire."

Que penser de ce "conseil des anciens premiers ministres", mis en place par un ancien président de la république  en voyant ce "conseil" athénien, formé des anciens archontes ?

"L'idéologie démocratique a fini par dériver vers une oligarchie du fait même du mode de représentation des dirigeants."

Faut-il revenir au tirage au sort, comme la proposition a été faite ?

"L'étranger, singulièrement celui dont l'installation sur le territoire est récente, est-il un citoyen de second rang ?"

 

Comme le répétait Moses Finlay : "l'histoire repose d'abord sur des questions". 

 

08:43 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, politique

10/12/2014

Blake et Mortimer en Egypte

Le mystère de la grande pyramide

Edgar P. Jacobs

En deux tomes ; éditions Dragon

 

La "grande pyramide" est, bien entendu, celle de Kéops. Et il s'agit de découvrir "la chambre d'Horus" (titre du tome 2), grâce à un morceau de papyrus retrouvé de l'historien Manethon (titre du tome 1).

Horus est le fil et successeur d'Osiris, tué par son frère Seth. Sa mère est Isis.

Manethon est un historien cité encore aujourd'hui par les historiens. Il a écrit, environ trois mille ans après Kéops,  une histoire de l'Egypte antique à la demande de Ptolémée 1er, général d'Alexandre le Grand. Ptolémée était plus grec qu'égyptien et cherchait donc à se donner une légitimité historique.

Il est beaucoup question d'Akhénaton qui n'est pas seulement le nom d'un rappeur qui vient de sortir un nouvel album, mais le nom que s'était donné le pharaon Amenophis IV qui abandonna le culte d'Amon pour celui d'Aton, le disque solaire. Il est considéré comme le précurseur de la croyance en un Dieu unique. Renié par son successeur Toutankhamon (qui s'est d'abord appelé ToutankATON), et les suivants, considéré comme hérétique, son nom sera effacé des stèles, sa momie déplacée, et le trésor de sa chambre funéraire pillé.

Deux mille ans se sont passés entre Kéops et Akhénaton, mais pourquoi ne pas faire le rapprochement ?

Les égyptologues, amateurs ou scientifiques, voudraient retrouver la chambre d'Horus, au coeur de la grande pyramide. Les malfaiteurs également, avec un but moins noble.

Publiés pour la première fois en 1954 (je suis certain de ne pas les avoir lus à ce moment là...), ils ont été réédités cette année. Merci à Frédéric Dubuisson de m'en avoir recommandé la lecture.

La première image est celle d'un superbe avion à hélices qui nous replonge dans les années 50, comme les automobiles et les vêtements....et un graphisme clair superbement colorié. Une "ligne claire" qui fit la gloire de la BD belge.

Le professeur Mortimer, dont je ne sais plus s'il vient d'Oxford ou de Cambridge,  et le capitaine Blake, des services secrets britanniques, affrontent les méchants prêts à toutes les ruses et toutes les violences, et qui bénéficient, en plus, de l'aide de traîtres. 

Après bien des rebondissements...

 

08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, histoire