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20/12/2016

Restauration (1814/1848)

Monarchies postrévolutionnaires

Bertrand Goujon

éditions du Seuil

 

La "terreur blanche" après les 100 jours, y compris contre les Protestants, surtout dans le Gard.

L'alliance du Trône et de l'autel, la rechristianisation de la petite noblesse de province, l'ultramontanisme théocratique, le bas clergé qui prêche que la misère vient de l'irréligion , les réactions hostiles de l'Eglise contre la théorie de l'évolution défendue par Lamarck et Geoffroy Saint-Hialire...et les réactions anti-cléricales. Quand même le développement du christianisme social, après une prise de conscience tardive. Parallèlement au développement du socialisme romantique et de l'utopie des phalanstères.

Un électorat censitaire profondément conservateur et une police quadrillée par les ultras.

Le développement, difficile, de la presse malgré un contrôle étroit. La possibilité de se retrouver dans les banquets, ou aux obsèques des amis politiques.

L'exode rural qui vient grossir la misère des villes. La mécanisation qui prive de travail, prolétarise révolte, en particulier les Canuts lyonnais. 

Un cloisement du marché aggravé en période de crise.

La naissance du chemin de fer, d'abord pour les marchandises lourdes, puis qui sert de "locomotive" à l'industrie.

La naissance des grands magasins à plusieurs rayons.

Le développement de la scolarisation, sans attendre la République. Mais seulement pour les garçons.

 

 

07:57 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

28/11/2016

la conjuration des patriotes

Les Philopyges

Antoine Barral

éditions Singulières

 

Philo = ceux qui aiment, ex philosophes ceux qui aiment la sagesse.

Pyges = les fesses, en particulier les callipyges dont parle si bien Brasses dans "Vénus callipyge" ("A l'heure où les faux-culs sont la majorité, gloire à celui qui dit toute la vérité")

L'action se passe à la fin du XIXe siècle, en plein affaire Dreyfus ("une profonde fracture traverse toutes les classes sociales"), au moment de Fachoda ("Hanotaux signait avec les Anglais un accord frontalier dessinant des pointillés sur un territoire africain où aucun n'avait jamais mis les pieds.), des premiers coups de pioche du futur métropolitain.

Le roman mêle habillement les personnages réels comme Déroulède qui prépare un coup d'Etat, Mallarmé, Pierre Louis, Zola, le Président Félix Faure dont la mort est relatée dans une version "hard", et des personnages de fiction, dont le héros "anarchiste pacifiste", dreyfusard résolu, dilettante , amant de la fille, libérée, d'un grand bourgeois. Certaines scènes de leurs amours sont assez "crues", en relation avec le titre.

Un roman historique, érotique, humoristique.

 

"La fille aînée de l'Eglise se vautrait dans l'orgie antisémite"

"Alimenté par sa sainte et charitable et bonne presse, le peuple de Dieu accourait pour huer Zola le vendu, Zola le traître, Zola l'Italien"

"Les opportunistes qui attisent les haines trouvent toujours des masses inconscientes pour les suivre. Le pire est que cela fonctionne encore."

"Le progrès technique, s'il est aux mains de la classe ouvrière, affranchira l'humanité"

 

 

11:04 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

05/10/2016

Une biographie de Tocqueville

Alexis

La vie aventureuse du comte de Tocqueville

de Christine Kerdellant

éditions Robert Laffont

 

Alexis de Tocqueville est, justement, connu pour ses écrits sur la démocratie américaine et les causes de la Révolution française. Ce livre s'attache à raconter sa vie plus qu'à analyser ses célèbres ouvrages.

Son père est préfet de Louis XVIII et de Charles X, Pair de France, mais accepte qu'Alexis se marie avec une roturière. L'auteur s'attache à montrer l'importance du rôle de l'épouse d'Alexis. Il n'y a pas d'homme remarquable sans compagne qui ne le soit également. "Cette société accepte les liaisons illégitimes plus facilement que les mariages non assortis."

Peu favorable à la "Monarchie de Juillet", il part aux Etats-Unis pour une grande enquête officielle sur les systèmes pénitentiaires (de la responsabilité de chaque Etat)...et s'intéresse surtout au système démocratique et aux méfaits de l'esclavage, y compris pour les esclavagistes. "A l'Institut comme à la Chambre, Tocqueville est l'un des premiers à militer pour l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises."

"L'Amérique restera pour lui le pays qui réconcilie la religion et la démocratie, la foi et l'intelligence."

Descendant de Malesherbes, neveu de Chateaubriand, Tocqueville est un "châtelain rouge", siégeant à gauche de l'hémicycle, dénonçant l'aveuglement de la noblesse avant la Révolution et lors de la Restauration, stigmatisant les inégalités. Son opposition au coup d'Etat de 1851 lui vaudra d'être emprisonné, peu de temps il est vrai, lui l'ancien ministre des affaires étrangères du "Prince-Président".  

 

"Cette fausse camaraderie des parlementaires entre eux...En politique, la communauté des haines fait presque toujours le fond des amitiés."

"Chez nous, on s'agace que l'Etat se mêle de tout, mais au fond, on trouve cela naturel, et même on le souhaite !"

"L'islam mêle religion et politique. Il y voit la cause première du despotisme et de l'immobilité sociale qui affaiblit les nations qui l'ont pour religion."

"La folie des hommes intelligents est une chose merveilleuse."

"La recherche du bonheur parfait est aussi vaine que celle de la vérité absolue."

"L'Europe est une nation composée de nations."

 

16:10 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

10/09/2016

Vers la victoire de Yorktown

Le vent d'Amérique

Les hommes de la liberté, tome 2

1778/1782

Claude Manceron

éditions Robert Laffont

 

Deuxième tome des biographies croisées des futurs acteurs de la révolution.

Au début  de l'ouvrage Marie-Antoinette enfante enfin, après neuf années de mariage. Mais c'est une fille ! A la fin, début 82, elle donne naissance au dauphin que la France attendait. De l'autre coté de l'Atlantique, "u nouveau monde est en train de naître".

Ces années sont marquées par la marche vers l'indépendance américaine, avec l'aide de la France, sur fond de sa rivalité avec l'Angleterre. L'amiral De Grasse semble plus décisif que Lafayette. Il n'a pas demandé l'autorisation de son ministre car à Versailles beaucoup considèrent que "l'esprit de révolte est toujours un dangereux exemple." (Vergennes)

Le lecteur croise Sartines, "dont les maquerelles et les filles étaient les indicateurs, par l'intermédiaire de Le Noir, son homme de paille, chargé de la police.", le futur "Philippe égalité", "Grand-Maître de la Grande Loge de France", "une maçonnerie mondaine et snob". Il considère "toute religion présentée comme l'oeuvre de Dieu comme une absurdité." ;Mirabeau emprisonné par la volonté de son père ("sans livres, je serais bientôt mort ou fou" ; Sieyes ("il a épousé l'ambition") ; Necker qui est renvoyé après avoir publié les comptes du pays, "première tentative d'analyse financière de la France" ; "le secret du roi est violé au niveau le plus sensible : celui du porte-monnaie" ; et quelques autres...

 

 

"Toute l'affabilité conquérante des hommes hantés par leur courte taille" (à propos du Duc de Broglie)

 

17:05 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

03/08/2016

Joachim Murat, fils d'aubergiste devenu un éphémère roi de Naples

Le sabre de l'Empire

Michel Peyramaure

éditions Robert Laffont

 

Il y a quelques mois, un ami américain, professeur d'Histoire, de passage à Paris,  me demanda de l'accompagner au cimetière du Père Lachaise. A ma grande surprise, c'est la tombe de Murat qu'il voulait voir ! Je me suis donc senti obligé d'en lire un peu plus sur ce personnage à la vie épique, dont le destin fut d'autant plus lié à Bonaparte, dans l'ascension comme dans la chute, de victoires en défaites, qu'il lui avait donné l'autorisation d'épouser sa soeur Caroline, après son aide décisive lors du coup d'Etat du 18 Brumaire. Aide de camp devenu Maréchal, puis Duc, et enfin roi. "Bonaparte n'avait que mépris pour ses tenues vestimentaires."

Impossible de parler de Murat sans évoquer son épouse, Caroline, boulimique dans tous les domaines. Partis de rien, "les Murat détenaient une des plus grosses fortunes du pays. (dont l'Elysée )"

Pour tenter de sauver son trône, Murat n'a pas hésité à faire preuve, avec maladresse, de duplicité frisant la trahison, héritant du sobriquet de "petit Machiavel de Cahors".

Ses tentatives pour récupérer son royaume ont lamentablement échoué. Pendant qu'il était jeté en prison, avant d'être fusillé, en Calabre,  son épouse menait à Vienne la vie dissolue qui avait toujours été la sienne.

Las Cases, dans son "Mémorial de Sainte-Hélène" a rapporté des propos très durs de l'exilé au sujet de son beau-frère : "Il était brave, mais fait pour être subalterne. Merveilleux sabreur, Murat n'était pas une tête politique. Il n'était bon qu'au feu. Il se croyait un grand homme. Ce sot a refusé l'asile que lui offrait Metternich où il aurait pu vivre très heureux."

 

16:00 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire