Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/06/2017

Paris, ses habitants, l'Etat, une histoire partagée

Le gouvernement des Parisiens

Exposition gratuite à l'hôtel de ville de Paris,

jusqu'au 22 juillet

 

Du XIVe siècle à nos jours la cohabitation du pouvoir central de l'Etat et des habitants de la capitale, avec des moments de tensions très fortes d'Etienne Marcel à Mai 68 en passant par la Fronde, la Révolution, les barricades de 1830, 1831, 1848,  1851,  la Commune, la Libération.

Des tableaux, des photos, des documents sur un thème majeur de l'histoire de Paris.

 

 

08:52 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : exposition, histoire

29/05/2017

L'affaire Dreyfus écrite comme un roman policier

D.

Robert Harris

éditions Plon

 

Sans hésiter mon livre préféré de ces derniers mois.

L'affaire Dreyfus racontée selon les techniques du roman, par un maître du genre, Robert Harris, auteur, entre autres, de "The Ghost Writer", adapté au cinéma par Roman Polanski, et "Imperium", dont j'ai parlé dans ce blog.

L'affaire Dreyfus comme si elle était racontée par Georges Picquart, nommé à la tête du service de renseignements de l'armée. Le plus jeune colonel de l'armée française. Homme intègre qui fera taire son ambition pour faire triompher la vérité. Très tôt,  il  a les preuves de l'innocence de Dreyfus, et bientôt les preuves de la culpabilité d'Esterhazy. Niée encore aujourd'hui par certains historiens...Sans oublier la responsabilité dans l'injustice commise à l'égard de Dreyfus par le colonel du Paty de Clam, officier chargé de l'enquête contre Dreyfus, son fils deviendra par la suite Commissaire  général aux questions juives du régime de Vichy,  le général Mercier, ministre de la guerre, le commandant, puis Colonel Henry, qui se suicidera quand les preuves des forfaitures ne pourront plus être cachées. Picquart, mis à l'écart de son propre service puis envoyé dans le désert, au sens propre comme figuré avant d'être chassé de l'armée.

Même si tout le monde connaît la fin (Dreyfus et Picquart réintégrés et réhabilités, promus, Picquart nommé général puis ministre de la guerre par Clemenceau),  j'ai lu ce livre et suivi les rebondissements comme un excellent roman à suspens.

Condamné en 1895, Dreyfus ne sera totalement innocenté par la Cour de Cassation qu'en 1906.

 

"Le désir humain d'assister à l'humiliation de l'autre."

"Quand une société en est là, elle tombe en décomposition." ("J'accuse" d'Emile Zola)

 

 

07:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire

27/05/2017

Berlin 1939

Zoo station

David Downing

éditions du "cherche midi"

 

Impossible de ne pas penser à Philip Kerr et son héros récurrent Bernie Gunther. 

John Russell n'est pas Allemand, ni policier, mais journaliste anglo-saxon, correspondant à Berlin, père d'un enfant allemand. Il voit venir la guerre.

Quand un de ses confrères,  qui enquêtait sur l'eugénisme organisé par le régime nazi,  est poussé sous une rame de métro à la station Zoo, John n'enquête pas, mais poursuit le travail d'investigation journalistique.

 

"Les sujets d'actualité mentionnés sont d'une tragique authenticité."

"Hitler n'a jamais tenu secret son projet de purifier la race en stérilisant les handicapés mentaux et tous les autres malades soi-disant incurables."

"Même si un Juif couchait avec une Aryenne une seule fois, les membranes de son vagin seraient tellement imprégnées de semence étrangère que la femme ne pourrait plus porter d'Aryens de race pure." 

"Les seuls criminels violents que l'on pouvait voir dans les rues de Berlin étaient les autorités."

"Il y a plus de larmes en ce monde que tu ne peux le comprendre" (Yeats)

 

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : polar, histoire, littérature

26/05/2017

1848/2017 : 25 Présidents de la République

L'accent du Midi

éditions  "La Dépêche du Midi" / "Midi Libre"

 

Le premier Président: Louis-Napoléon Bonaparte. La Constitution de la IIe République ne l'autorisait pas à se représenter : il a donc fait un Coup d'Etat, et préféré devenir empereur, Napoléon "le petit".

Parmi les 25 Présidents de la République (doit-on dire "des Républiques" la IIe, la IIIe, la IVe, la Ve ?) quatre avaient l'accent du Sud.

Emile Loubet, "le père tranquille", ancien maire de Montélimar. Succédant à l'anti-dreydusard Félix Faure, mort en pleine action amoureuse à l'Elysée, Loubet cesse de bloquer le procès en révision du martyr de l'île du Diable et signe la grâce de Dreyfus.

"C'est la Belle époque, la France entre dans le XXe siècle, la prestigieuse Exposition universelle, la tour Eiffel, la première ligne du métro..."

 

Le second est Armand Fallières, ancien maire de Nérac (Lot-et-Garonne), petit-fils de vigneron. Il fit transférer les cendres d'Emile Zola au Panthéon, ce qui était une façon de clore l'affaire Dreyfus. Opposé à la peine de mort, il graciait les condamnés. Il instaura l'isoloir afin de rendre les votes secrets. C'était le temps des premières automobiles et des début du cinéma. Il fit entrer l'armagnac à l'Elysée.

Sa phrase restée dans l'histoire : "La place n'est pas mauvaise, mais il n'y a pas d'avancement !"

Il ne fit plus parler de lui. Le régime de Vichy fit fondre la statue de bronze que le Lot-et-Garonne lui avait érigée.

 

Le troisième est Gaston Doumergue, natif d'Aiguës-Vives, aux portes de la Camargue,  à moins de dix km de l'endroit où je me trouve. Une circonscription représentée aujourd'hui par Maître Collard, du FN. Ici, Doumergue reste pour toujours "Gastounet".

Il est le seul Président de la République "parpaillot". Quand il quitta l'Elysée , en 1931, il s'installa dans la propriété de sa femme, épousée 13 jours avant de quitter l'Elysée,  à Tournefeuille, à côté de Toulouse.

En 1937, Gastounet est mort dans le lit dans lequel il était né, à Aigues-Vives.

 

Le quatrième fut le socialiste Vincent Auriol, fils du boulanger de Revel, Haute-Garonne. Il était parvenu à imposer dans les menus de l'Elysée le cassoulet et la garbure.

 

 

08:38 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

07/05/2017

Comme s'ils n'existait plus de fascistes aujourd'hui.

L'administrateur provisoire

Alexandre Seurat

éditions du Rouergue

 

L'auteur apprend que son arrière grand-père a été "administrateur provisoire" de biens de juifs spoliés pendant la guerre. Confronté au silence des aînés de la famille, il se plonge dans les archives du "Commissariat général aux questions juives." Il imagine, sous forme de roman,  le sort de trois de ces familles juives spoliées.  C'est une page sombre de son histoire familiale qui ressort, reflet d'une période peu glorieuse pour notre pays.

Parmi ces familles, celle de Pierre Dreyfus, "fils du trop célèbre Alfred Dreyfus". "Il a aidé son père à écrire ses mémoires, il les a publiés, il rejoindra bientôt les Forces Françaises Libres". "Que Dreyfus soit capable de trahir, je le conclus de sa race" écrit l'aïeul.

Conformément à la loi du 22 juillet 1941 "relative aux entreprises biens et valeurs appartenant aux juifs", décrétée par "Nous, Maréchal de France", "l'administrateur provisoire a de plein droit, les pouvoirs les plus étendus".

Sont concernées toutes les entreprises ayant plus d'un tiers de juifs dans leur conseil d'administration.

"La loi française ne fait nullement reposer la définition juridique du Juif sur le critère religieux. Elle se contente de l'utiliser comme élément de discrimination." (règlement du Commissariat aux questions juives)

L'administrateur provisoire prend possession des biens, dresse l'inventaire, fait un appel d'offres ou liquide.

"Certains subtilisent, falsifient, extorquent par le chantage, s'arrangent pour racheter avec l'idée de revendre très vite beaucoup plus cher (ce que les règlements vichystes interdisent formellement). Le produit de la vente est bloqué sur un compte à la Caisse des dépôts".

Ceux qui sont déportés, via Drancy ou Pithiviers, ceux qui parviennent à s'enfuir ne réclament rien, ne touchent rien...

En juin 1943, l'arrière grand-père est relevé de ses fonctions. Son successeur se plaint de toutes ses irrégularités. Il s'est attribué des honoraires "significatifs", pris sur les biens confisqués. Il a "prélevé plus de deux fois plus que ce à quoi les règlement vichystes l'autorisaient."

En 1947, est mis en place, au ministère de la Justice, un "service de contrôle des administrateurs provisoires. En 1952, le dossier de l'arrière grand-père est classé "à titre interruptif de prescription". "Il n'a jamais été jugé, il a vécu tranquille après ça."

Il faudra attendre 1997 pour mesurer toute l'ampleur de la spoliation des Juifs de France.

 

 

07:28 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, littérature