26/10/2015
Mystères d'Etat et pouvoir absolu
Les secrets de Louis XIV
Lucien Bély
Lucien Bély est professeur d'histoire moderne à la Sorbonne. Dans ce livre, il insiste sur le goût du secret et l'art de la dissimulation de Louis XIV, hérités de son parrain Mazarin et raconte les méthodes de l'absolutisme : usage immodéré de la "lettre de cachet", enlèvements de suspects, y compris hors de France (qui était le "masque de fer ?"), surveillance des correspondances, y compris de sa belle soeur, la princesse Palatine, dérive de la monarchie vers un pouvoir arbitraire, diplomatie secrète dans l'espoir de se partager le monde, secret de son testament.
Secrets également sur les expédients pour faire face aux frais des guerres alors que les caisses sont vides.
"L'engrenage des guerres accentue la présence militaire , ce qui renforce l'ordre public."
Les réseaux de surveillance et d'espionnage ne datent pas d'aujourd'hui.
Ne pardonnons-nous pas à Louis ses amours cachées et même son mariage secret ?
"Le secret de Louis XIV, ce sont les souffrances de ses sujets, frappés par les crises et assommés d'impôts, ce sont les persécutions des protestants et des jansénistes : tout l'envers d'un décor chatoyant."
"Aux yeux de ses contemporains, le secret fait partie de l'exercice du pouvoir". "Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner" (attribué à Louis XI) "La science de se taire n'étant pas moins importante que celle de parler." "Garder le secret sur ses intentions, c'est la première qualité d'un roi."
"Le secret se révèle nécessaire pour dissimuler les faiblesses trop humaines du monarque."
"Le souverain n'a ni à se justifier ni à s'expliquer. L'autorité du roi ne doit admettre ni résistance ni opposition." "La notion de lèse-majesté est étendue."
17:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire
17/10/2015
les derniers jours de Louis XIV
Nous, Louis, Roi
Eve de Castro
éditions de l'Iconoclaste
En s'appuyant sur le travail d' historiens tels Jean-Christian Petitfils, Eve de Castro livre le récit à la première personne des dix-sept derniers jours, et dix-sept dernières nuits, de Louis XIV, soixante dix-sept ans, roi tout puissant, par la grâce de Dieu, sauf devant la mort et, il n'en doute pas, devant Dieu devant qui il devra rendre des comptes, comme Madame de Maintenon l'en a averti tout autant que son confesseur.
Ses médecins sont dignes de Molière. Ils ont été incapables de diagnostiquer la gangrène due au diabète. De quoi faire peur à tous les diabétiques et les inciter à faire attention. Même si, aujourd'hui, il y a d'autres remèdes que les saignées et les purges !
"Je sais dissimuler autant qu'éblouir"
"La famine a tué un demi-million de mes sujets et la guerre presque autant."
"Ceux que la mort épargne se sentent infiniment vivants"
"Mourir est la dernière bêtise qu'il nous soit donné de faire" (la Princesse Palatine, sa belle soeur)
08:19 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, histoire
07/10/2015
Entre amour et raison d'Etat
Le soleil et la cendre
Frédérique Goura
éditions Flammarion
Juin 1659 : les négociations de paix avec l'Espagne trainent en longueur. Au coeur de ces négociations : le mariage du roi de France avec sa cousine l'infante d'Espagne. Mais Louis aime Marie, la nièce du Premier Ministre, Mazarin, et est aimé d'elle. Ensemble ils naviguent sur "la carte du tendre".
"Depuis quatre saisons, Louis avait pour elle les égards que l'on réserve à une fiancée". "Sa joie de vivre éveillait le rire du roi."
La Cour se met en route pour Bordeaux, ville du mariage entre Louis XIII et Anne d'Autriche, infante d'Espagne, échangée à quatorze ans contre Elizabeth de France, fille d'Henri IV et future épouse du roi d'Espagne. Avec le roi mais sans Marie."Vous êtes le roi, vous pleurez, et je pars !" Ils ont le droit de s'écrire et ne s'en privent pas, chaque jour. Leurs coeurs s'enflamment. Ils auront droit à une trop brève rencontre à Saint Jean d'Angély.
Mazarin ne cède pas : le mariage d'un roi n'a rien à voir avec l'amour. Il menace de repartir en Italie avec ses nièces. Marie est même menacée d'être envoyée dans un couvent du Nouveau Monde. Certains historiens affirment qu'elle a rêvé d'être la "favorite" du roi à défaut d'être son épouse. Dans la tradition royale française instaurée par Charles VII avec sa "dame de Beauté", Agnès Sorel. Le livre ne le mentionne pas.
Sur la fin du voyage, Louis se conselera avec Olympe, soeur de Marie. Le mariage royal est repoussé, le voyage continue vers le Languedoc. Marie est contrainte de prier le roi de ne plus lui écrire.
Fouquet, chargé de trouver de l'argent pour financer ce voyage, n'est pas favorable à ce mariage, pour lui, "le devenir de la France, ce n'était pas les ors terni de l'Espagne, c'était l'Acadie, les Antilles, la Nouvelle-France". "Depuis le début du siècle, les dépenses de l'Etat avait quintuplé."
"Mazarin lui avait enseigné comme principe majeur l'art de dissimuler les faits gênants."
"Tel est le propre de la politique, où il faut savoir du jour au lendemain sourire aux pires ennemis."
21:26 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
03/10/2015
La vie amoureuse de nos rois, de Louis XIV à Louis XVI
Une histoire érotique de Versailles
Michel Vergé-Franceschi et Anna Moretti
éditions Payot
Le contenu ne correspond pas au titre alléchant.
Deux tiers du livre sont consacrés aux amours de Louis XIV qui a reconnu vingt et un enfants hors mariage.
Le château de Versailles a-t-il joué un rôle spécifique ?
Avant que la Cour ne s'y installe, il a abrité les amours du roi avec Louise de La Vallière. Pour ne pas peiner son épouse, d'un tempérament jaloux, le roi préférait alors la discrétion. Louise sera un peu plus tard la "reine" de plusieurs fêtes versaillaises, avant de prendre le voile sous le nom de "Louise de la Miséricorde".
Quand la Cour prend possession des lieux, il abrite, le roi, son épouse légitime, avec qui il termine chaque nuit pour complaire à son confesseur, la favorite, et quelques maîtresses. Cette promiscuité est une peu la spécificité érotique du château.
Un chapitre est consacré aux "orgies du Régent". Mais tout le monde sait que Philippe d'Orléans n'aimait pas Versailles et qu'il habitait dans son "Palais Royal" au cœur de Paris. La petite ville de Versailles s'est alors vidée de la moitié de ses habitants.
Le règne de Louis XV est marqué par une volupté, et des débauches, héritées du Régent. Qu'elles aient lieu à Versailles ou ailleurs ne change pas grand chose à l'histoire.
Le livre se termine avec Louis XVI qui n'était pas, en matière d'érotisme, le digne successeur de ses aïeux depuis Henri IV.
11:55 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : histoire
14/09/2015
Le sang des Hauteville -3
Les jardins de Palerme
L'épopée des Normands de Sicile (1130/1166)
Michel Subiela
J'ai lu 9121
Les descendants du petit seigneur normand d'Hauteville sont à présent bien installés en Sicile, Calabre et Pouilles.
Le royaume est prospère. Les tenants des différentes religions vivent en harmonie. Les musulmans n'ont pas seulement le droit de pratiquer leur religion, ils ont d'importantes responsabilités dans l'administration, tout comme les chrétiens orthodoxes, généralement grecs. Le roi peut compter sur sa garde africaine.
Malheureusement, l'intolérance religieuse progresse, aussi bien chez les chrétiens, avec Bernard de Clairvaux qui prêche les croisades contre les infidèles, "ces infidèles qui ont transcrit, pour nous les conserver, les écrits des philosophes et des poètes de l'Antiquité, que de l'autre côté de la Méditerranée, avec la montée en puissance des Almohades qui interdisent la traduction et l'étude des philosophes grecs. "La passion l'emporte sur la raison.", de part et d'autre. "Un homme de foi a-t-il besoin de lire autre chose que la parole de Dieu, qui ne se discute pas ?"
Les Normands ont renoncé à leur rêve de s'installer sur le trône de Constantinople, mais les relations restent difficiles.
Avec les papes, les relations fluctuent au fil des titulaires du poste, et dépendent beaucoup des rapports de forces, surtout quand le pape est appuyé par l'Empereur germanique.
Le livre est consacré au règne de Roger II, puis du plus jeune de ses fils, Guillaume 1er, après le décès de ses trois aînés.
Guillaume 1er, surnommé "le mauvais", par contraste avec son fils, Guillaume II, surnommé "le bon".
De retour de croisade, passent par la Sicile, le Roi Louis VII ( "un faible et un jaloux"), et son épouse Aliénor d'Aquitaine ("bien plus intelligente").
Comme dans tout épopée, il y a de l'amour, même si "le mariage est d'abord affaire d'alliance et de devoir" (comme dans toutes les monarchies d'Europe) des trahisons et des fidélités éternelles dans la lutte pour le pouvoir.
"On ne règne que par le verbe"
"Bienheureux l'homme qui, vivant, connaît déjà le reflet du paradis."
09:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire