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11/01/2015

La collaboration

La Collabo

Ration

1940 / 1945

Archives nationales,

 Hôtel de Soubise, 60 rue des Francs Bourgeois,  Paris 3ème

Jusqu'au 2 mars

Plus de 300 documents, la plupart issus des archives des comités d'épuration après la Libération. Extraits des 300.000 dossiers ouverts par la justice, civile ou militaire, et par les commissions d'épuration des administrations.

La collaboration n'était pas uniquement politique, mais, pour les Allemands, prioritairement économique, mais aussi militaire, puisque la guerre n'était pas terminée, et policière contre les ennemis communs : les Bolcheviks, les Juifs, les Francs Maçons...

L'exposition révèle l'ampleur du phénomène, et la lecture de lettres anonymes de dénonciation fait froid dans le dos, car rien n'indique que le même phénomène ne se renouvellerait pas.

L'exposition fait une différence nette entre les "collaborateurs", sur la ligne politique de Pétain qui voulait entretenir le mythe de la souveraineté de la France, et de l'indépendance de son régime, et les "collaborationnistes", regroupés dans de petites organisations financées par les Allemands, vouant chacune un culte à leur chef et rivalisant dans la surenchère extrémiste, et qui ne voulaient rien de moins qu'un régime fasciste "à la française". Ces derniers prendront de plus en plus d'importance vers la fin de la guerre.

J'ai eu le plaisir de voir le document radiant Charles Vallin de l'ordre de la Francisque pour "gaullisme".

L'exposition montre de beaux exemples de propagande politique : des journaux directement financés par l'occupant. Des livres, dont le "best seller" est "Les décombres" de Lucien Rebatet, "loin de vivre dans une solitude amère et déshonorée."

L'exposition rappelle que la collaboration économique a été une initiative française. L'occupant pouvait se payer, avec les frais d'occupation exorbitants, versés par le Trésor français, toutes les marchandises qu'il souhaitait. Quelques intermédiaires français en ont tiré un grand profit. Toutes les entreprises françaises du bâtiment et des travaux publics ont travaillé pour l'Allemagne.

A partir de 1942, l'Allemagne ne se contente pas d'exiger plus de marchandises, plus de matériel. Il lui faut également plus de travailleurs. Ils seront 600.000 à partir dans le cadre du STO, à partir de 1943.

A partir de 1943, la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme ne suffira plus. 9 000 Français s'engagent sous l'uniforme allemand, en particulier dans les "Waffen SS". L'exposition montre Doriot, ancien leader communiste,  en uniforme allemand. "Vous détenez une part de notre honneur militaire" leur déclare Pétain.

En 1943 également : la création de la "milice" pour lutter contre les "terroristes" sur le front intérieur.

L'exposition montr un phénomène dont on parle peu : ces Français, à la solde de la Gestapo,  infiltrés dans la Résistance, impliqués dans la chute des principaux réseaux.

Une page douloureuse de l'histoire de notre pays, qu'il ne faut pas occulter...

 

08:58 Publié dans expo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expo, histoire

08/01/2015

Histoire des USA : pour mieux comprendre aujourd'hui

Histoire des Etats-Unis

René Rémond

PUF, Quadrige, Grands textes

 

L'un de mes petits-fils parti aux Etats-Unis, j'ai éprouvé le besoin d'en revoir un minimum d'histoire. Pour cela, j'ai pris le petit livre de René Rémond, décédé aujourd'hui, mais qui enseignait l'histoire contemporaine à Nanterre, même s'il s'est fait surtout connaître comme spécialiste des droites françaises.

Je relève comme points saillants :

L'immigration : constante de l'histoire de l'Amérique. 1890 : pour la première fois l'immigration n'est plus majoritairement anglo-saxonne et germanique. 1921 et 1924 : lois restrictives : l'Etat le plus libéral du monde sous le rapport de la libre circulation des personnes devient l'un de ceux dont l'accès est le plus difficile.

La question raciale : dès le XVIIIe siècle, dans le Sud, les Noirs sont plus nombreux que les Blancs, qui détiennent richesse et pouvoir. Il faudra attendre 1865, et une guerre civile faisant plus de 600.000 morts pour que l'esclavage soit aboli, et 1954 pour que la Cour suprême déclare anticonstitutionnel l'apartheid scolaire.

L'importance de la morale religieuse : "code bleu" imposant un ordre moral rigoureux, la réussite est le signe de la bienveillance divine. La communauté considère qu'elle a le droit de veiller à la moralité de ses membres.

Partage de souveraineté : "Unis dans la diversité" : en 1787 : débat que nous connaissons en Europe sur l'équilibre entre le rôle de chaque Etat et d'un pouvoir fédéral, ou confédéral. Seul un impôt fédéral donnant des ressources solides a permis l'unité (1913 : 16ème amendement).

Le "New-Deal" : grands travaux + programmes sociaux pour sortir de la crise d'une économie reposant sur l'emprunt .

Prohibition : de l'alcool (1919 : 18ème amendement), supprimée quand on a bien voulu constater qu'elle faisait surtout la fortune des gangs, et n'empêchait pas la consommation, impossible à contrôler. Ne devrait-on pas se poser la question aujourd'hui pour certaines drogues ?

 

 

 

 

08:32 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, usa

24/12/2014

Septembre 1914

Les chemins de l'enfer

éditions Delcourt

 

Deuxième tome de la saga de huit jeunes hommes, du même bourg, mobilisés pour participer à la "Grande Guerre", de 1914 à 1918. La guerre vue à hauteur de "poilu".

Parmi eux un dessinateur qui envoie à sa famille les croquis pris sur le vif. L'exposition "vu du front" à l'hôtel des Invalides" en présente un certain nombre.

Si l'un dessine, d'autres écrivent, et d'autres encore ne manient pas facilement les mots et la plume.

Septembre 14, c'est la bataille de la Marne. Le moment où se joue le sort de la capitale, de la réussite, ou de l'échec,  des plans de l'état-major allemand de "guerre éclair". Nous connaissons le résultat : la progression allemande a été stoppée, avec l'aide des taxis parisiens. Nous connaissons également le bilan : 300.000 morts !

Le bilan comptable n'est pas en notre faveur : l'armée allemande a 1 000 canons de plus que l'armée française qui dispose de 300 pièces d'artillerie contre 600. Les Allemands ont également plus d'avions.

Nos soldats ne comprennent pas pourquoi ils doivent charger avec leur "barda" sur le dos.

Premières accusations de mutilation volontaire pour éviter le combat. 

Le sentiment, déjà, que "rien ne sera plus comme avant".

 

 

07:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

20/12/2014

Ramsès II et les Hittites

La bataille de Kadesh

Christian Jacq

éditions Robert Laffont

 

Au nord de l'Egypte un empire puissant qui représente une menace : Hatti, dont la capitale Hattousa se trouve sur le plateau anatolien.

Limite sud de cet empire : Kadesh, sur les rives de l'Oronte, dans la plaine de la Bekaa (Syrie).

Entre les deux, soumis alternativement aux deux grandes puissances : Canaan, capitale Gaza et l'Amourrou, l'actuel Liban.

Pour l'auteur, l'affrontement entre la civilisation et la barbarie.

Kadesh (Qadesh) est la bataille la plus connue de ce temps, probablement parce que Ramsès II a fait graver dans la pierre, à plusieurs endroits, un récit propagandiste à sa gloire. Il aurait vaincu quasiment seul, avec l'aide de son dieu. Christian Jacq reprend cette version, en mentionnant quand même que la forteresse n'a pas été prise.

Si Jacq n'est pas toujours rigoureux sur le plan historique (c'est un roman !), il familiarise le lecteur avec Horus, caché dans les marais du delta avec sa mère Isis, pour échapper à la fureur de Seth, décidé à supprimer le fils et successeur d'Osiris, avec Bastet, la déesse chatte, incarnation de la douceur de vivre, avec Sekhmet, déesse lionne à corps de femme, avec Thot, dieu de la connaissance, babouin assis portant le croissant lunaire sur la tête.

 

08:26 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

17/12/2014

14 - 18

Le petit soldat (Août 1914)

Scénario : Corbeyran ; Dessin : Etienne Le Roux

Décors : Loïc Chevallier ; Couleur : Jérôme Brizard

éditions Delcourt

 

Beaucoup de livres à l'occasion du centenaire du déclenchement de la Première guerre mondiale, dont beaucoup de BD. J'ai déjà parlé de certaines, mais pas de ce projet éditorial ambitieux : sortir deux albums par an, de 2014 à 2018, en suivant l'évolution des quatre années de guerre.

Je suis donc en retard pour parler du premier album de la série. En août 1914, huit jeunes hommes du même bourg, se connaissant tous depuis l'enfance sont mobilisés. Certains sont décidés, d'autres y vont à reculons. Ils ne savent manifestement pas grand chose des raisons du conflit. Ils font leur devoir patriotique, en espérant être bientôt de retour. Certains sont fiancés, d'autres mariés et même pères, ou en voie de l'être. Les auteurs nous montrent également les réactions des femmes. Ils seront de bons "petits soldats".

Première rencontre avec l'ennemi : un lieutenant qui rêve d'une charge "sabre au clair", et l'ordonne  face à une mitrailleuse allemande qui fait des ravages. Le sergent est plus réaliste mais fait régner la discipline.

Certains d'entre eux voient la mort en face pour la première fois. Tous comprennent qu'ils auront leur lot de souffrances.

 

18:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire