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11/12/2014

Démocratie

Regards sur la démocratie athénienne

Claude Mossé

éditions Perrin

 

Après mai 1968, a été créée, à Vincennes, une université expérimentale, devenue Paris 8. J'ai eu la chance d'y bénéficier de l'enseignement de Madame Claude Mossé sur la Grèce des Ve et Ive siècle d'avant notre ère. Dans le tourbillon qu'était l'université de Vincennes, où nous pouvions constater les limites de l'agora et de la démocratie directe, les excès des démagogues et les différences entre ceux qui avaient tout leur temps pour la palabre, et la décision, et celles et ceux qui travaillaient parallèlement à leurs études, et habitaient souvent de lointaines périphéries, Claude Mossé nous parlait de Solon et de Périclès.

Je l'ai retrouvée avec plaisir à travers la lecture de ce petit livre sur les regards portés sur la démocratie athénienne à travers les siècles...jusqu'à aujourd'hui.

Une lecture salutaire alors que "démocratie participative" est opposée à "démocratie représentative". A l'heure de la naissance, difficile, de la démocratie dans certains pays arabes, et, en Europe, de "Podemos" et autres "Pirates".

Même s'il est certain qu'internet et les SMS changent les conditions de l'exercice de la démocratie (le pouvoir du peuple), la réflexion sur la naissance de la démocratie, à Athènes, reste nécessaire : comment concilier une égalité de droits avec une inégalité , croissante, de conditions ?

"Le problème est que cette égalité politique doit composer avec une société inégalitaire."

Que penser de ce "conseil des anciens premiers ministres", mis en place par un ancien président de la république  en voyant ce "conseil" athénien, formé des anciens archontes ?

"L'idéologie démocratique a fini par dériver vers une oligarchie du fait même du mode de représentation des dirigeants."

Faut-il revenir au tirage au sort, comme la proposition a été faite ?

"L'étranger, singulièrement celui dont l'installation sur le territoire est récente, est-il un citoyen de second rang ?"

 

Comme le répétait Moses Finlay : "l'histoire repose d'abord sur des questions". 

 

08:43 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, politique

10/12/2014

Blake et Mortimer en Egypte

Le mystère de la grande pyramide

Edgar P. Jacobs

En deux tomes ; éditions Dragon

 

La "grande pyramide" est, bien entendu, celle de Kéops. Et il s'agit de découvrir "la chambre d'Horus" (titre du tome 2), grâce à un morceau de papyrus retrouvé de l'historien Manethon (titre du tome 1).

Horus est le fil et successeur d'Osiris, tué par son frère Seth. Sa mère est Isis.

Manethon est un historien cité encore aujourd'hui par les historiens. Il a écrit, environ trois mille ans après Kéops,  une histoire de l'Egypte antique à la demande de Ptolémée 1er, général d'Alexandre le Grand. Ptolémée était plus grec qu'égyptien et cherchait donc à se donner une légitimité historique.

Il est beaucoup question d'Akhénaton qui n'est pas seulement le nom d'un rappeur qui vient de sortir un nouvel album, mais le nom que s'était donné le pharaon Amenophis IV qui abandonna le culte d'Amon pour celui d'Aton, le disque solaire. Il est considéré comme le précurseur de la croyance en un Dieu unique. Renié par son successeur Toutankhamon (qui s'est d'abord appelé ToutankATON), et les suivants, considéré comme hérétique, son nom sera effacé des stèles, sa momie déplacée, et le trésor de sa chambre funéraire pillé.

Deux mille ans se sont passés entre Kéops et Akhénaton, mais pourquoi ne pas faire le rapprochement ?

Les égyptologues, amateurs ou scientifiques, voudraient retrouver la chambre d'Horus, au coeur de la grande pyramide. Les malfaiteurs également, avec un but moins noble.

Publiés pour la première fois en 1954 (je suis certain de ne pas les avoir lus à ce moment là...), ils ont été réédités cette année. Merci à Frédéric Dubuisson de m'en avoir recommandé la lecture.

La première image est celle d'un superbe avion à hélices qui nous replonge dans les années 50, comme les automobiles et les vêtements....et un graphisme clair superbement colorié. Une "ligne claire" qui fit la gloire de la BD belge.

Le professeur Mortimer, dont je ne sais plus s'il vient d'Oxford ou de Cambridge,  et le capitaine Blake, des services secrets britanniques, affrontent les méchants prêts à toutes les ruses et toutes les violences, et qui bénéficient, en plus, de l'aide de traîtres. 

Après bien des rebondissements...

 

08:51 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd, histoire

05/12/2014

Rê l'a mis au monde

Le monde des Ramsès

Claire Lalouette

éditions Perrin

 

Claire Lalouette, professeur émérite à la Sorbonne propose ce petit livre de poche sur "l'âge d'or" des Ramsès qui héritent d'un Empire qui va de la Méditerranée à l'Afrique et contrôle les pistes des caravanes et les ports phéniciens.

Le monde des Ramsès est peuplé de Hittites, d'Assyriens, de Nubiens (Soudanais et Ethiopiens), de peuples du désert (Libyens, Hébreux, "Palestiniens") de "peuples de la mer" (Grecs).

Elle parle des Pharaons, mais aussi de la vie immuable des paysans. De celle des ouvriers, y compris les nombreux immigrés qui construisent une nouvelle capitale "tournée vers l'Asie" (Per- Ramsès) et des temples à Louxor, Karnak et Memphis. Ce ne sont pas des esclaves mais des artisans ayant des droits, y compris le droit de grève.

"Les dimensions colossales  de l'architecture témoignent de la richesse du grand Empire et la puissance de ses rois." Et pourtant, "les monuments que l'on voit aujourd'hui ne sont plus que les squelettes de pierres des monuments d'antan."

Cet Empire est hérité de la XVIIIe dynastie, malgré Amenophis IV (Akhenaton), "prince mystique préoccupé surtout d'idéologie religieuse, intolérant et maladroit, provoquant le premier déclin de l'Empire."

Le premier Ramsès, fondant la XIXe dynastie,  était général et vizir, désigné par Horemheb, premier général à prendre le pouvoir.

Le règne de Ramsès II est considéré comme "le point culminant de la longue histoire de l'Egypte".

Il y aura sept Pharaons entre Ramsès II et Ramsès III (XXe dynastie) qui "repousse les envahisseurs" venus de toutes parts.

Ramsès IV, fils de Ramsès III "a rendu à l'Egypte son prestige et son indépendance".

Les Pharaons Ramsès V à XI sont trop mal connus pour être restés dans l'histoire.

 

"Le thème de la jalousie et de la perfidie féminine est classique : il appartient à tous les florilèges du monde."

 

 

08:08 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

22/11/2014

Ramses

Le fils de la lumière 

Christian Jacq

éditions Robert Laffont

 

Afin de mieux connaître l'Egypte ancienne (voir ma note de jeudi), à côté du livre savant de Nicolas Grimal, je me suis plongé dans l'oeuvre du romancier le plus connu pour cette période.

Ce tome raconte le parcours de Ramsès vers l'intronisation, à partir de ses 14 ans, son père Séthi,  qu'il rencontre pour la première fois,  l'initiant aux mystères religieux et à l'exercice du pouvoir, tandis que son frère aîné conspire, considérant que le pouvoir doit lui revenir de droit.

Pas vraiment de suspens, puisque le lecteur sait que Ramsès va l'emporter, à 23 ans, et pour 67 ans.

Pas de roman, même historique, sans amour. Ramsès, initié au plaisir par la belle Iset, qui lui donnera un fils, et qu'il continuera à aimer, préfère comme "Grande épouse royale" la très sérieuse, et plus intelligente Néfertari.

Parmi les amis du jeune prince : un scribe dévoué, un charmeur de serpents...et Moïse !

 

"Le raffinement n'était-il pas la caractéristique d'une civilisation qui attachait le plus grand prix à l'hygiène, aux soins du corps et à son embellissement ?"

"Un puissant obélisque dont la pointe couverte d'or perce le ciel afin d'y dissiper les influences nocives."

"Construire le temple est le premier devoir de Pharaon ; c'est par lui qu'il bâtira son peuple." "Nulle vérité absolue n'était enseignée dans le temple, aucun dogme n'enfermait la pensée dans le fanatisme."

"La recherche d'une solution juste commence par le respect de la pensée d'autrui"

"Bien qu'elle fût une femme, elle semblait sincère..."

"Les femmes se révélaient beaucoup plus indépendantes qu'en Grèce. Elles n'étaient pas cloîtrées dans des gynécées, circulaient librement le visage découvert, tenaient tête aux homme et occupaient de hautes fonctions."

"Qui désire régner est un insensé ou un incapable".

 

 

08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

20/11/2014

40 siècles d'Histoire...

Histoire de l'Egypte ancienne

Nicolas Grimal

éditions Fayard

 

Je suis allé à Gizé, voir le sphinx et la pyramide, j'ai une licence d'histoire, mais j'étais tout à fait conscience de mes lacunes, pour ne pas dire l'abime de mon ignorance concernant l'histoire de l'Egypte ancienne.

Je me suis donc plongé dans le livre de Nicolas Grimal, professeur à la Sorbonne. Pas vraiment un livre de vulgarisation pour ceux qui ne connaissent rien, mais un tableau des trente dynasties de l'Empire, ancien, moyen, classique. 40 siècle en 400 pages !

Ce qui est notable, c'est que 3.000 ans avant notre ère, se mettent en place les structures politiques et religieuses (la théocratie), économiques avec ce fleuve de vie dans ses crues, mais également la dépendance à l'égard des voisins pour les matières premières. "L'apparition de structures sociales qui témoignent de son éloignement de l'état de nature." Structures qui permettent un architecture en pierres 2.700 ans avant notre ère.

L'auteur met en relief les nombreuses luttes de succession (on se croirait à tour de rôle à l'UMP, au PS à l'UDI ou chez les Verts !). Les luttes entre le pouvoir central et les féodalités. Les richesses cléricales qui permettront, à certains moments, au Grand Prêtre de supplanter Pharaon.

Dans les derniers temps, les envahisseurs, libyens, éthiopiens, assyriens et finalement grecs n'auront aucun mal à trouver des fonctionnaires zélés pour assurer la continuité du pouvoir. Le mot "collabos" n'est pas utilisé par l'auteur, mais il est difficile de ne pas y penser. Continuité de la nature humaine ?

Nicolas Grimal conteste la vision qui fait d'Akhenaton l'initiateur d'un Dieu unique, même s'il regroupe dans le Disque le pouvoir de nombreux Dieux. Aton remplace Amon, sans que la population ne change sa pratique religieuse. Et Pharaon est toujours le représentant de Dieu sur terre.

En interdisant les cultes autres que chrétiens, en 380, Theodose met fin à la pratique religieuse égyptienne, donc de la langue du clergé, donc d'une culture antique qui brille encore aujourd'hui.

 

08:43 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : histoire