10/07/2014
Sapiens Sapiens
Histoire de l'Homme
22 ans d'amphi au Collège de France
Yves Coppens
éditions Odile Jacob
"Nous sommes tous de la même origine, nés en Afrique"
"Les sciences abattent les dernières cloisons entre ce que l'on avait appelé "races".
Les migrations ont commencé il y a environ 2,5 millions d'années, à partir de l'Afrique où est apparu en premier Homo habilis.
Sapiens Sapiens est sorti d'Afrique, où il est apparu il y a 200.000 ans, vers l'Europe, via le Proche-Orient, il y a 35.000 ans seulement.
Cette histoire de l'Homme dans la véritable longue durée remet à leur place tous les racistes.
19:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
24/05/2014
Qui a provoqué la Première guerre mondiale ?
David Fromkin
Éditions Grasset
Avec malheureusement un peu trop de répétitions, l'historien américain David Fromkin livre un verdict sans appel :
- L'Autriche-Hongrie voulait la guerre contre la Serbie bien avant l'assassinat de François-Ferdinand à Sarajevo, qui n'a été qu'un prétexte au déclenchement des hostilités. "Les plans de campagne étaient préparés deux semaines avant le drame de Sarajevo". "L'antagonisme datait de 1903 lorsqu'un Coup d'État avait fait passer l'allégeance de ce pays à la Russie au lieu de l'Autriche".
Sa motivation était la domination sur les Balkans. La domination des Teutons sur les Slaves.
- L'État-major allemand voulait la guerre contre la Russie, et son alliée la France, bien avant 1914. "Les développement économiques et militaires de la Russie, largement financés par la France, réveillèrent un désir de plus en plus urgent et violent de lancer une guerre préventive". Cette idée de guerre préventive contre la Russie existait au sein de l'état-major allemand depuis 1905. N'était attendu que le prétexte pour faire croire que l'Allemagne était agressée. "L'Allemagne a délibérément déclenché une guerre européenne pour ne pas être dépassée par la Russie".
Sa motivation était la domination continentale de l'Europe.
"L'Allemagne levait des impôts à un rythme soutenu pour accélérer ses programmes militaires".
"Le gouvernement allemand a délibérément contraint la Russie, la France et la Belgique à la guerre, en lançant des attaques qu'aucune provocation ne justifiaient."
Moltke, chef d'État-Major allemand parlait en 1915 de "cette guerre que j'ai préparée et déclenchée".
- La Russie et la France ne voulaient pas la guerre : elles ont été attaquées et n'avaient d'autre choix, pour survivre, que de se défendre.
-Le gouvernement serbe ne voulait ni l'assassinat de François-Ferdinand, ni la guerre, et a accepté la quasi-totalité des conditions de l'ultimatum autrichien. "Peu importe la réponse à l'ultimatum, l'Autriche-Hongrie avait décidé d'avance" ;
- Seul le Royaume-Uni a eu le choix : il n'était pas attaqué, mais la violation des neutralités belge et luxembourgeoise lui ont montré clairement qu'il ne pouvait pas laisser l'Allemagne être la seule superpuissance du continent européen. La présence allemande dans les ports belges représentait une menace permanente.
La guerre pouvait-elle être évitée ? Non, car s'il faut être plusieurs pour faire la paix, un seul suffit pour faire la guerre. Ne pas avoir compris la leçon a conduit à Munich, et à la suite...
"Deux guerres, et non pas une, telle est la clef du mystère. Le conflit austro-serbe n'a pas dégénéré : il a été mis de côté pour être remplacé par un autre". L'Allemagne obligea l'Autriche-Hongrie à renoncer à sa guerre contre la Serbie en faveur de la guerre de l'Allemagne contre la Russie. L'armée impériale austro-hongroise a été écrasée par les Serbes avant de l'être par les Russes. En septembre 14, la moitié de ses soldats avaient été tués, et les survivants placés sous l'autorité directe de l'armée allemande...
07:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
11/11/2012
Viva la Pepa
La Pepa, c'est la première Constitution espagnole, adoptée à Cadix, en 1812. Ce bicentenaire donne l'occasion d'évoquer les premiers pas de la démocratie. La Pepa a été précédée de la Constitution américaine de Philadelphie, de la Constitution française de 1791, si peu appliquée, de la Déclaration des Droits de l'Homme. 1812 : les troupes napoléoniennes assiègent Cadix, sans succès. Des délégués de tout le pays, réfugiés dans la ville andalouse, décident de refuser les absolutismes, aussi bien de la famille Bonaparte que des Bourbon. La Pepa est fondée sur les principes de dignité humaine, de liberté, d'égalité devant la Loi, et du droit l'éducation qui constitue toute un chapitre de la Constitution. Elle établit le suffrage universel (uniquement masculin...quand même !) Elle limite les pouvoirs du roi et abolit le féodalisme , elle met fin aux pouvoirs de l'Inquisition. La souveraines nationale est dans la Nation, et ses citoyens. Des droits et des garanties sociales sont donnés. Elle organise la séparation des pouvoirs.
11:55 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : histoire
12/08/2012
Quand François 1er faisait venir en France Leonardo da Vinci
Le sang de l’hermine
Michèle Barrière
Editions JC Lattès
1516 , France et Italie
L’historienne de l’alimentation Michèle Barrière, qui s’est fait connaître pour ses intrigues policières liées à la nourriture, nous emmène sur les traces de François 1er, et surtout de Leonard de Vinci, que Quentin du Mesnil, maître d’hôtel à la cour du Roi, et son ami d’enfance, est chargé de ramener en France. Ce qu’il parviendra à faire, non sans péripéties.
Il en profitera pour ramener l’art italien de la table, le raffinement de la renaissance, symbolisé par la fourchette.
L’hermine est celle qui accompagne la dame d’un fameux portrait du maître (La dame à l’hermine).
Quelques vérités sont rappelées, concernant Marignan (1515) bataille qui n’aurait pas été gagnée sans l’intervention de l’armée vénitienne, « menée par les redoutables cavaliers albanais », en conclusion d’une « expédition hasardeuse ». « 16.000 hommes avaient perdus la vie en quelques heures ».
François 1er, « un colosse qui passait plus de temps à la chasse et à courir les filles qu’à étudier les dépêches des ambassadeurs. Mais une volonté farouche de puissance, un sens aigu des opportunités ».
Sur Léonard de Vinci, j’ai préféré le livre de Sophie Chauveau.
La Renaissance, « grâce à la redécouverte des penseurs et scientifiques de l’Antiquité, il est possible d’exercer son sens critique et battre en brèche les enseignements de Thomas d’Aquin, liant science et foi », c’est également le début de l’imprimerie
« L’amour aveugle nait d’un regard »
12:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire
08/07/2012
Décrypter Inquisitio
L'inquisition
Enquête historique
France, XIIIe-XVe siècle
Didier Le Fur
Editions Tallandier
Inventée dans la première moitié du XIIIe siècle, pour combattre les dissidences religieuses, en particulier celles des Cathares, l'Inquisition décline avec l'éradication de celle-ci.
Elle trouve un second souffle en se concentrant sur la lutte contre les sorciers, et les sorcières, incarnation des maléfices diaboliques.
A l'apparition de la réforme protestante, au XVIe siècle, ce fut le parlement de Paris qui prit la direction de la répression, soutenue par la Sorbonne.
L'inquisition papale est alors marginalisée, même si elle ne disparait du royaume de France qu'au XVIIe siècle.
Elle est "réinventée", incarnée par le fameux Torquemada, à la fin du XVe siècle, en Espagne et dans le Nouveau Monde, où elle n'est abolie définitivement qu'en 1843.
L'ouvrage de Didier Le Fur se concentre sur l'Inquisition en France, et cherche à se dégager des clichés de cruauté, fanatisme et érotisme des romans et du cinéma en revenant aux faits historiques.
L'Inquisition apparaît dans un climat de crise de l'Eglise, dont le clergé perd la confiance d'une population qui vit hantée par la peur du péché.
"La chrétienté latine, telle une citadelle assiégée vivait alors dans l'obsession de l'unité".
Les dissidents vaudois, disciples de Pierre Valdès (ou Valdo), nombreux dans le Lyonnais, "en brisant le monopole clérical de la parole, ruinaient le pouvoir sacerdotal, et menaçait l'institution ecclésiastique".
La dissidence cathare est bien plus radicale encore.
Dans les deux cas, les dissidents montraient des "vertus qui contrastaient avec l'exemple qu'offrait le clergé".
La lutte idéologique fut donc confiée à des hommes nouveaux, membres des ordres mendiants, Dominicains et Franciscains, les premiers étant dotés de sérieuses études théologiques.
La lutte antihérétique est la prérogative exclusive de l'Eglise. "Ce n'est qu'une fois jugés et condamnés par l'Eglise que les coupables sont livrés au bras séculier".
"D'abord envisagés comme auxiliaires des évêques, les inquisiteurs finirent par devenir leurs supérieurs, puisque délégués directs du Saint Siège".
Différentes bulles pontificales autorisèrent les inquisiteurs à déroger à toutes les formes du droit.
"La délation était un devoir pour tous les fidèles".
"Le droit d'asile ne s'appliquait pas aux hérétiques".
"L'incarcération préventive n'avait pas de limites". Avec "privation de sommeil, d'eau, de nourriture".
"Le prévenu n'avait pas d'avocat."
L'usage de la torture devint "la méthode la plus rapide pour obtenir la confession et les abjurations des hérétiques dans le Languedoc".
Peine invariable pour l'hérétique qui refusait de se rétracter : la mort par le feu.
"C'est sur l'accomplissement d'un rituel magique d'invocation que se fondait juridiquement une accusation d'hérésie" contre les sorciers et sorcières.
Les "chasses aux sorcières" ne prirent fin qu'à la fin du XVIIe siècle.
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inquisitio, histoire